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dimanche, mai 10, 2015

Trêve humanitaire à compter de mardi au Yémen

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Mise à jour le dimanche 10 mai 2015 à 1 h 17 HAE  Reuters
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 Photo :  Reuters Photographer / Reuter

Les miliciens chiites houthis et leurs alliés au sein de l'armée yéménite ont accepté le principe d'une trêve humanitaire de cinq jours proposée par l'Arabie saoudite, dimanche, tout en prévenant qu'ils répondraient à toute violation du cessez-le-feu.
Ryad, qui cherche à rétablir le président Abd-Rabbou Mansour Hadi dans ses fonctions, a proposé vendredi de suspendre ses bombardements aériens à partir de mardi soir.
L'offensive aérienne et le blocus imposés par la coalition arabe depuis le 26 mars n'ont pas permis d'inverser de manière flagrante le rapport de force sur le terrain, les Houthis continuant à progresser, notamment à Aden, mais ils ont accru les souffrances de la population civile.
Les unités de l'armée fidèles à l'ancien président Ali Abdallah Saleh, chassé du pouvoir par le printemps arabe et allié de circonstances des Houthis, ont annoncé qu'elles acceptaient la trêve.
« Nous annonçons accepter le cessez-le-feu humanitaire qui commence mardi », a déclaré le colonel Charaf Loukman dans un communiqué diffusé dimanche par l'agence officielle de presse Saba.
L'armée répondra à toute rupture de la trêve par des combattants d'Al-Qaïda ou leurs alliés, a toutefois prévenu l'officier.
Les Houthis avaient auparavant indiqué dans un communiqué qu'ils réagiraient « positivement » aux efforts visant à alléger les souffrances de la population yéménite.
« Nous accueillons favorablement toute trêve qui a pour caractéristique de servir le bien être de notre nation », a écrit le porte-parole de la milice chiite, Hussein al Azzi, sur sa page Facebook.
Cargo iranien?
Le communiqué des Houthis réclame également l'ouverture d'un dialogue politique sous les auspices de l'ONU, afin de trouver une issue au conflit.
La trêve devrait entrer en vigueur mardi à 20 h GMT et permettre aux Nations unies et aux organisations humanitaires d'organiser la distribution de l'aide aux civils. Le Yémen importe 90% de ses besoins alimentaires.
L'Iran, accusé par les pays arabes sunnites de soutenir militairement les Houthis, ce qu'il dément, a réagi à l'annonce d'une possible trêve en décidant d'envoyer un cargo chargé de 2500 tonnes d'aide humanitaire, dont de la nourriture et des médicaments, à destination du port yéménite de Hodeida, rapporte dimanche l'agence de presse Tasnim.
Cette initiative risque de raviver les tensions avec la coalition saoudienne, qui impose un blocus maritime du pays et a bombardé le mois dernier la piste de l'aéroport de la capitale Sanaa pour empêcher un avion iranien d'y atterrir.
Samedi, la coalition arabe, dont l'intervention bénéficie du soutien des États-Unis et des pays occidentaux, a annoncé avoir mené 130 raids aériens au cours des dernières 24 heures.
Les Nations unies ont accusé l'Arabie saoudite de violer le droit humanitaire international en bombardant des zones civiles habitées.
Dimanche à l'aube, des avions ont bombardé la maison d'Ali Abdallah Saleh à Sanaa. L'ancien chef de l'État et sa famille n'ont pas été blessés, selon l'agence de presse yéménite Khabar.
Après le bombardement, l'ex-homme fort du Yémen s'en est d'ailleurs pris aux Saoudiens sur son compte Twitter.
« Cherchez une solution pour sortir de l'impasse dans laquelle vous vous êtes mis en tuant et détruisant le peuple yéménite. Arrêtez de boire le sang des Yéménites et laissez-nous résoudre nos désaccords », a-t-il écrit.