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lundi, octobre 10, 2016

Deuxième débat virulent entre Trump et Clinton

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Publié le 10 octobre 2016 à 07h29 | Mis à jour à 07h29
Hillary Clinton et Donald Trump se sont affrontés... (Robyn Beck, AFP)
Hillary Clinton et Donald Trump se sont affrontés dimanche soir pour le deuxième débat présidentiel,
 à St. Louis, dans le Missouri.
ROBYN BECK, AFP
IVAN COURONNEJÉRÔME CARTILLIER
Agence France-Presse
Saint Louis
Donald Trump a lancé dimanche une salve d'attaques contre Hillary Clinton pour tenter de sauver sa campagne, déterrant les frasques sexuelles de Bill Clinton et menaçant même d'envoyer sa rivale en prison s'il était élu à la Maison-Blanche.
Dans les cordes après la divulgation de ses propos dégradants sur les femmes, lâché par nombre de ténors républicains à moins d'un mois de l'élection présidentielle du 8 novembre, le candidat républicain a opté, lors d'un débat tendu et acerbe, pour un affrontement très personnel.
«Je n'en suis pas fier, je me suis excusé auprès de ma famille et des Américains», a-t-il lancé d'emblée évoquant la vidéo dans laquelle il relate, mots crus à l'appui, la façon brutale dont il approche les femmes qu'il désire.
«Mais si vous regardez Bill Clinton, c'est bien pire», a-t-il ajouté, affirmant que l'ancien président, qui était présent dans la salle, avait «abusé des femmes».
En position de force pour succéder à Barack Obama en janvier, la candidate démocrate a matraqué un message: son rival n'a pas les qualités requises pour être président.
Le Donald Trump de la vidéo «c'est tout à fait lui», a-t-elle martelé. «Nous l'avons vu insulter des femmes, nous l'avons vu noter les femmes, sur leur apparence, les classer de un à dix», a-t-elle insisté, rappelant que le magnat de l'immobilier s'en était aussi pris «aux immigrés, aux afro-américains, aux latinos, aux handicapés».
Tendu, montrant des signes d'agacement, parfois menaçant dans l'attitude, Donald Trump a sorti, une à une, toutes ses cartouches: affaire de la messagerie privée, drame de Benghazi, gaffe d'Hillary Clinton sur les électeurs «pitoyables».
«Vous seriez en prison !»
«Si je gagne, je vais donner l'ordre à mon ministre de la Justice de nommer un procureur spécial pour faire la lumière sur votre situation, parce qu'il n'y a jamais eu autant de mensonges, autant de choses cachées», a-t-il dit.
Si j'étais président, «vous seriez en prison!», a-t-il ajouté.
«Je sais que vous tentez de faire diversion», a répondu l'ancienne secrétaire d'Etat, dénonçant une nouvelle fois son rival pour son refus obstiné de publier sa déclaration d'impôts.
«Il vit dans un autre monde», a-t-elle lancé, jugeant «amusant» de voir quelqu'un «qui n'a pas payé d'impôts sur le revenu pendant 20 ans expliquer ce qu'il va faire» sur la fiscalité.
La Russie a donné lieu à de vifs échanges, la candidate démocrate s'insurgeant que Moscou essaie d'influencer les élections américaines de novembre en faveur de son rival. Le renseignement américain a pour la première fois vendredi ouvertement accusé la Russie d'interférence dans le processus électoral, via des piratages informatiques.
L'ancienne chef de la diplomatie a aussi jugé nécessaire de lancer une enquête sur la Russie pour crimes de guerre en Syrie.
Une heure trente avant le début du débat, Donald Trump avait convié quelques journalistes dans un hôtel à Saint-Louis où il était entouré de quatre femmes, dont trois accusent Bill Clinton de les avoir agressées dans les années 1970 et 1990, et Hillary Clinton d'avoir aidé à son mari à les dénigrer.
«M. Trump a peut-être dit des choses mauvaises, mais Bill Clinton m'a violée et Hillary Clinton m'a menacée», a dit Juanita Broaddrick, qui clame ses accusations depuis des années, pour des faits remontant selon elle à 1978.
Une battante
Avant même que le scandale de la vidéo de Trump n'explose vendredi, Hillary Clinton avait repris une avance confortable dans les sondages.
Elle a reçu l'appui du président Barack Obama, qui a pour la première fois commenté l'affaire dimanche.
Dénonçant «le langage incroyable du candidat républicain», il a jugé indigne du Bureau ovale l'attitude consistant à «avilir les femmes, mais aussi les minorités, les immigrés, les gens d'autres religions, se moquer des handicapés, insulter nos soldats et nos anciens combattants...».
Selon un sondage CNN/ORC, 57% des personnes ayant regardé le débat ont donné la victoire Hillary Clinton.
Si le débat avait débuté dans un climat d'extrême tension, les deux candidats ne se serrant pas la main en arrivant sur le plateau, il s'est achevé - de manière surprenante - sur une note plus apaisée.
«Elle n'abandonne pas, elle ne lâche jamais et je respecte cela, je le dis franchement», a affirmé l'exubérant milliardaire septuagénaire, interrogé sur les qualités de son adversaire.
«Je suis en désaccord avec la plupart de ce pour quoi elle se bat mais c'est une battante», a-t-il conclu, avant, cette fois-ci, d'aller saluer sa rivale.
Mike Pence, qui s'était dit «outré» par les propos machistes et vulgaires de Trump, suscitant des interrogations sur l'avenir de leur duo, a félicité ce dernier après le débat, se disant fier d'être à ses côtés.
À bord de son avion de campagne qui la ramenait à New York, Hillary Clinton s'est déclarée «étonnée» par «l'avalanche de mensonges» proférés par son adversaire tout au long de ce débat à la tonalité inédite dans l'histoire politique américaine.

dimanche, octobre 09, 2016

Couillard dénonce le «nationalisme d'assiégés» de Lisée

http://www.ledevoir.com/politique/

8 octobre 2016 16h07 | Jocelyne Richer - La Presse canadienne à Reykjavik | Québec
Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir
Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard
Le nationalisme prôné par Jean-François Lisée en est un d'assiégés et de peureux, proche des partis populistes d'Europe, selon le premier ministre Philippe Couillard, qui n'a pas tardé à passer en mode attaque, quelques heures à peine après l'élection du nouveau chef du Parti québécois (PQ).
 
Il dit même voir dans le discours tenu par le nouveau chef de l'opposition officielle une parenté certaine, sur le plan idéologique, avec certains partis européens réputés d'extrême droite, reconnus pour leur rejet de l'immigration.

Questionné à savoir s'il faisait référence plus précisément au Front national de Marine Le Pen, il a refusé d'identifier aucun des partis auxquels il tentait d'associer le PQ de Jean-François Lisée.

Mais chose certaine, sous la gouverne de M. Lisée, le PQ s'annonce pour être le parti de l'exclusion, de l'humiliation, de la fermeture et du repli sur soi, selon M. Couillard, qui n'était pas à court d'épithètes pour qualifier l'approche du chef péquiste élu vendredi, lors d'un point de presse samedi, tenu en marge de sa participation à la conférence internationale Arctic Circle.

M. Lisée « va se trouver dans une parenté familière » avec les chefs de partis politiques européens qui prônent la fermeture des frontières de leur pays aux immigrants.

Le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, qui a appuyé M. Lisée lors de la course à la direction, s'est indigné des propos du premier ministre. « C'est la panique du premier ministre au premier jour de l'arrivée de Jean-François Lisée. Ça va être quoi aux élections de 2018 ?, a-t-il dit. Évidemment, c'est ridicule. M. Couillard manque de courtoisie [...]. Lui qui veut constamment nous faire des leçons, il a manqué une belle façon de le faire. »

Sur le plan idéologique, le PQ va désormais tenir selon lui « le discours d'une sorte de nationalisme d'assiégés, nationalisme de peureux, des gens qui ne veulent pas faire face à la diversité, qui préfèrent que le Québec reste replié sur lui-même, c'est ce qu'on voit ailleurs dans le monde ».

M. Couillard y voit rien de moins que l'émergence « d'un mouvement foncièrement négatif pour l'humanité ».

« C'est une accusation très grave. J'espère qu'il a encore le temps de s'excuser avant d'aller se coucher »,
 a rétorqué M. Bérubé.

Le Québec accueille quelque 50 000 immigrants par année. M. Lisée a suggéré que c'était peut-être trop et que le Vérificateur général devrait être mandaté pour fixer les seuils d'immigration, en fonction de la capacité d'accueil.

Laïcité de l'État
 
Sur la question de la laïcité de l'État, il a prôné d'appliquer le rapport Bouchard-Taylor, qui recommandait d'interdire aux employés de l'État exerçant une fonction d'autorité (policiers, juges, gardiens de prison) de porter des signes religieux ostentatoires.

Pour ce qui est des autres employés de l'État, dans une approche graduelle, il propose de leur indiquer la « préférence » du gouvernement pour l'absence de signes religieux ostentatoires, mais sans en faire une interdiction.
 
Il a dit aussi vouloir lancer une discussion sur la pertinence d'interdire la burqa dans l'espace public, pour des raisons de sécurité.

Projet de loi 62
 
M. Couillard s'est défendu d'avoir tardé à faire adopter, comme il avait promis, une loi proclamant la neutralité religieuse de l'État et imposant d'avoir le visage découvert pour donner ou recevoir des services de l'État.

En 2014, en campagne électorale, il s'était pourtant engagé à agir dans ce dossier rapidement, en début de mandat. Or, le gouvernement a entamé sa troisième année de mandat et le projet de loi 62, qui porte sur ces questions, n'est toujours pas à l'étude.

Samedi, il s'est engagé à faire adopter le projet de loi 62 d'ici 2018. « On ne laissera pas de désert législatif », a-t-il promis.

Il ne croit pas Jean-François Lisée quand il affirme qu'il votera pour le projet de loi 62. « Il va trouver une façon de pas faire ça », selon lui.
 
La consultation sur le projet de loi 62 devrait débuter cet automne.

En Chambre, le premier ministre s'attend à ce que le chef de l'opposition officielle pratique une « politique négative, [une politique] du dénigrement, parce qu'il n'a pas autre chose à dire ».

La victoire de Lisée est une «bonne nouvelle», estime Landry

http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/

Publié le 08 octobre 2016 à 15h54 | Mis à jour le 08 octobre 2016 à 15h54
L'ancien premier ministre du Québec Bernard Landry... (PHOTO ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE)
L'ancien premier ministre du Québec Bernard LandryPHOTO ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE
L'ancien premier ministre du Québec Bernard Landry se réjouit de l'élection de Jean-François Lisée à la tête du Parti québécois, et surtout, du ralliement immédiat des militants du parti «sans querelles et dysfonctions ». L'ex-chef péquiste dénonce toutefois les «propos méprisants» tenus par Philippe Couillard samedi matin à l'égard du nouveau chef souverainiste.
Même s'il avait donné son appui à Alexandre Cloutier pendant la campagne, Bernard Landry perçoit comme une «bonne nouvelle» la victoire de Jean-François Lisée. «La campagne a remis de l'avant les grands thèmes qui agitent l'âme du PQ. Tout le monde en a parlé d'une façon civilisée, Jean-François, mais les autres candidats également. La campagne est positive pour le PQ. Le résultat est positif aussi, d'abord à cause de l'élection de Jean-François, qui est un homme remarquable. Il l'a démontré durant la campagne et avec son discours», affirme Bernard Landry, en entrevue avec La Presse.
L'ex-premier ministre salue le «sentiment de convergence» des militants péquistes dès l'annonce de la victoire de Jean-François Lisée vendredi soir. « Tout le monde se rallie. On ne sort pas de là avec des querelles et des dysfonctions pour l'avenir. Globalement, tout est positif», se réjouit-il. Il souligne également qu'Alexandre Cloutier, qui a terminé deuxième, «peut encore jouer un grand rôle dans le destin de notre patrie» en tenant notamment un «rôle ministériel fondamental».
La promesse de Jean-François Lisée de ne pas tenir de référendum sur la souveraineté avant un second mandat, en 2022, est «réaliste», estime Bernard Landry. «Tout le monde est pas mal d'accord avec ça. Personne ne veut perdre un autre référendum. Pas plus que Lisée, que moi je ne voulais en perdre, que quiconque. Et il faut prendre toutes les mesures pour qu'on ait le temps de s'assurer du résultat et de préparer la victoire du Oui», explique-t-il.
Bernard Landry déplore les propos de Philippe Couillard, qui a associé le Parti québécois sous la gouverne de Jean-François Lisée aux «partis populistes d'Europe» préconisant un «nationalisme de peureux, de fermeture et d'exclusion». «Il s'est déshonoré encore une fois. C'est parfaitement ridicule !», lance-t-il, en prononçant chaque syllabe.
«Pourquoi notre premier ministre est-il aussi méprisant vis-à-vis un idéal tout à fait respectable et respecté dans le monde entier ? C'est vraiment incroyable ! Ce n'est pas la première fois que le premier ministre démontre son espèce de mépris et d'incompréhension pour le destin de son peuple», dénonce-t-il.