Annonce

samedi, août 06, 2016

Le corps d'une octogénaire découvert sept jours après sa mort

http://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/faits-divers/

Publié le 06 août 2016 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
La résidence Chartwell Oasis Saint-Jean n'a pas respecté... (PHOTO EDOUARD PLANTE-FRéCHETTE, LA PRESSE)
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE
La résidence Chartwell Oasis Saint-Jean n'a pas respecté sa propre règle de vérifier l'état d'un résidant après trois repas manqués. Jeannine Benjamin a manqué une vingtaine de repas consécutifs sans que le personnel 

Le personnel d'une résidence pour aînés de Saint-Jean-sur-Richelieu a mis sept jours avant de découvrir qu'une de ses locataires, une octogénaire, était morte dans sa chambre.
Le corps de Jeannine Benjamin, 85 ans, a été découvert en « état de putréfaction avancée » dans son appartement de la résidence Chartwell Oasis Saint-Jean, le 14 mai 2015, explique un coroner dans un rapport qui vient d'être rendu public. « Les extrémités sont noirâtres, et le corps est bleuté », peut-on y lire.
L'absence de la vieille dame à une vingtaine de repas consécutifs - inclus dans le loyer et qu'elle prenait toujours à la même table et avec les mêmes personnes - n'a pas éveillé les soupçons des employés. Pas plus que le journal abandonné, qu'elle avait pourtant l'habitude de cueillir en personne à la réception. Pas plus que la fatigue et le manque d'appétit dont elle se plaignait, le jour de sa mort, avant de se retirer vers son appartement.
« C'est assez incroyable qu'on n'ait pas pensé une seule seconde que cette femme ait pu avoir un problème. Les mots me manquent pour décrire l'horreur et le drame. »
- Paul Brunet, du Conseil pour la protection des malades
APPEL D'UN PROCHE
« C'est malheureux », a déploré hier son beau-frère Roger Talbot à La Presse. Mme Benjamin était veuve et n'avait pas d'enfants.
« Comme j'essayais de l'appeler de soir, je tombais toujours sur une entreprise qui prenait les messages pour la résidence, a-t-il expliqué. Au bout de quelques jours, j'ai décidé de téléphoner le matin et j'ai pu parler à un employé de la résidence. On m'a dit qu'ils allaient passer la voir et me redonner des nouvelles. » Un policier l'a rappelé avec la mauvaise nouvelle.
Une autre résidante aurait aussi rapporté à une préposée, la veille de la découverte du corps, que Mme Benjamin était bien discrète depuis quelques jours. L'employée « n'a aucun souvenir de cela », selon le coroner.
« Il faut penser que la dame aurait pu être en difficulté ou disparue depuis sept jours. C'est ça que ça veut dire », a ajouté Paul Brunet.
DES CONSIGNES VIOLÉES
« C'est une série d'erreurs qui se sont produites », a déploré André-H. Dandavino, qui a fait enquête sur le décès de Mme Benjamin. Le coroner a précisé que Mme Benjamin serait fort probablement morte peu importe les mesures prises, mais que sa dépouille aurait pu être découverte beaucoup plus rapidement. Et qu'il faut protéger les autres résidants.
La résidence Chartwell Oasis Saint-Jean ne respectait pas ses propres règles en matière de vérification des présences aux repas.
« Après trois repas manqués, la consigne est d'appeler le service aux soins pour se renseigner sur l'état du patient. »
- Extrait du rapport du coroner André-H. Dandavino
L'alerte aurait donc dû être donnée après une journée. Mais « les présences n'étaient pas faites de façon structurée et complète », a-t-il ajouté en entrevue. Le nom de Mme Benjamin ne figurait de toute façon pas sur la liste de la cafétéria.
Il a ajouté que, dans une résidence pour personnes autonomes et semi-autonomes comme le Chartwell Oasis Saint-Jean, il faut atteindre un équilibre entre la protection des résidants et la liberté d'aller et venir dont ils veulent jouir.
LA RÉSIDENCE S'INTERROGE
André-H. Dandavino a recommandé à la résidence de s'assurer que les règles de sécurité mises en place soient respectées et d'ordonner aux employés de mieux rapporter tout changement dans le mode de vie des résidants.
Impossible de savoir si c'est le cas. La directrice générale de l'établissement, Johanne Parent, a affirmé hier n'avoir « aucune information » à ce sujet.
Les relations de presse du groupe Chartwell ont envoyé un courriel général à La Presse : « Nous prenons très au sérieux les recommandations du coroner et nous cherchons toujours à comprendre ce qui s'est passé afin de nous assurer que nous offrons continuellement les meilleurs soins et services possible », a écrit Patricia Lemoine, chargée des communications.
- Avec Gabrielle Duchaine, La Presse


vendredi, août 05, 2016

LIBRE OPINION Course au PQ: une invitation à retrouver son âme

http://www.ledevoir.com/politique/quebec/

5 août 2016 | Xavier Camus - Enseignant en philosophie
En janvier 2014, Mme Marois, accompagnée de l’homme d’affaires Laurent Beaudoin (Bombardier), proclame la mise en chantier d’une cimenterie, en Gaspésie, au coût total de 1 milliard.
Photo: Antoine Robitaille
En janvier 2014, Mme Marois, accompagnée de l’homme d’affaires Laurent Beaudoin (Bombardier), proclame la mise en chantier d’une cimenterie, en Gaspésie, au coût total de 1 milliard.

La course à la chefferie du Parti québécois pourrait être l’occasion d’un circonspect examen de conscience quant à la direction à prendre pour le prochain cycle à venir. Avec le recul, on constate que le Parti québécois a participé à la mise en oeuvre (ou à la consolidation) de bon nombre des projets publics les plus périlleux des dernières années : Port-Daniel, Anticosti, amphithéâtre de Québec…

Et cela, même si le gouvernement Marois n’a été en poste que durant 18 mois.

Alors qu’on assiste à la droitisation économique du Parti libéral, de Jean Charest à Philippe Couillard, le rôle péquiste ne devrait-il pas s’avérer celui de garde-fou vis-à-vis des politiques d’austérité qui menacent toujours plus la survie du « modèle québécois » ?

À l’arrivée de Lucien Bouchard aux commandes du parti, il y a 20 ans, la priorité devint plutôt le dégraissage de la fonction publique comme instrument de l’atteinte du « déficit zéro ».

Financement sectoriel

À la commission Charbonneau, des faits probants ont été avancés indiquant que ces partis aspirant au pouvoir ont tous deux reçu des millions de dollars en dons illégaux, entre 1998 et 2010. À ce sujet, une association d’ingénieurs a estimé à 13,5 millions le montant total versé frauduleusement aux partis politiques provinciaux par les dix plus grandes firmes d’ingénierie du Québec. Soixante pour cent serait allé au Parti libéral, 36 % au PQ et 4 % à l’ADQ.

En moyenne, le Parti libéral profita donc davantage du financement « sectoriel », mais le Parti québécois bénéficia tout de même grandement des largesses des entreprises privées, malgré son passage dans l’opposition. En voici deux exemples : SNC-Lavalin a reconnu avoir donné 477 000 $ au PQ, puis 570 000 $ au PLQ via son système illégal de prête-noms (« Des cadres de SNC-Lavalin ont donné 1 million aux partis provinciaux »Le Devoir). Toujours entre 1998 et 2010, Dessau aurait remis 400 000 $ au Parti québécois, contre 600 000 $ au Parti libéral (« Le PLQ demandait 100 000 $ par année à la firme Dessau »La Presse).

Et là encore, nous ne parlons que des grandes firmes d’ingénierie, on pourrait y ajouter le financement sectoriel provenant des cabinets d’avocats, des firmes comptables, d’autres entrepreneurs et fournisseurs, et ainsi de suite. On prête alors flanc à l’influence indue d’intérêts privés au détriment du bien commun.

Dilapidation de fonds publics

Quand il s’agit d’appuyer d’importants contrats publics, la formation de Pauline Marois s’est impliquée dans plusieurs dossiers controversés, alors qu’elle aurait pu se positionner autrement, en campant un rôle de défenseure du bien commun :

Amphithéâtre de Québec. En février 2011, Jean Charest et Régis Labeaume s’entendent sur un plan financier pour construire le futur Centre Vidéotron avec 400 millions en deniers publics. Deux partenaires contesteront la légalité du contrat.

Au lieu de monter aux barricades pour dénoncer ce projet risqué favorisant essentiellement Québecor, l’entourage de Mme Marois — qui était dans l’opposition — a plutôt poussé à la roue en déposant le projet de loi 204, parrainé par Agnès Maltais. On a ainsi fait adopter cette loi litigieuse qui interdit la remise en cause du contrat signé par les libéraux. Indignés, quatre députés péquistes quittèrent le navire : Pierre Curzi, Lisette Lapointe, Louise Beaudoin et Jean-Martin Aussant.

Port-Daniel. En janvier 2014, Mme Marois, accompagnée de l’homme d’affaires Laurent Beaudoin (Bombardier), proclame la mise en chantier d’une cimenterie, en Gaspésie, au coût total de 1 milliard.

Cette initiative péquiste, dont on dit qu’elle représente « le projet industriel le plus polluant de l’histoire du Québec », fait face à d’importants dépassements de coûts. On parle aujourd’hui d’un projet de 1,55 milliard (la part publique s’élève à plus de 450 millions), pour générer environ 250 emplois directs…

Anticosti. En février 2014, le gouvernement Marois annonce un investissement de 115 millions de fonds publics sur l’île d’Anticosti. Déjà, à cette époque, l’ingénieur-géologue Marc Durand multipliait les mises en garde quant à la non-rentabilité évidente du projet pétrolier, en plus des dommages environnementaux à prévoir.

Bref, comment le parti de René Lévesque — père de la Loi sur le financement des partis politiques — a-t-il pu en venir à s’éloigner, en quelque sorte, de ses racines sociales-démocrates profondes qui l’animaient ? Et ce « moment PKP », ne fut-il qu’une autre ère d’errance vers la droite ?

La course actuelle à la chefferie promet un vent de changement.

Hormis une posture distincte sur la « question nationale », le Parti québécois doit proposer une solution de remplacement crédible au modèle néolibéral axé sur le dégraissage de l’État. À quand un programme ambitieux pour regagner le coeur d’une nouvelle génération de souverainistes ?

Normandeau de retour à la radio

http://www.ledevoir.com/societe/medias/

5 août 2016 |Florence Sara G. Ferraris 
L'ancienne vice-première ministre et animatrice de radio Nathalie Normandeau
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir
L'ancienne vice-première ministre et animatrice de radio Nathalie Normandeau

Après une pause de quelques mois, Nathalie Normandeau sera de retour à la radio à Québec dès septembre, cette fois derrière un micro de la station BLVD 102,1.

Joint par Le Devoir, le directeur de la programmation de la station, Dan Caron, a indiqué être très heureux de pouvoir annoncer cette nouvelle collaboration, insistant sur le grand talent de l’ancienne vice-première ministre du Québec. « Nathalie [Normandeau] est un talent de radio exceptionnel, c’est une femme de grand charisme et nous espérons qu’il s’agit là du début d’une longue collaboration », a-t-il affirmé sans hésitation.

Mme Normandeau sera seule à la barre de sa nouvelle émission. Tous les détails concernant le contenu et les collaborateurs seront dévoilés à la fin du mois d’août, lors du lancement de la programmation de la station.

Allégations de corruption

Nathalie Normandeau a été arrêtée en mars par l’Unité permanente anticorruption (UPAC), au cours d’une opération liée aux enquêtes sur le financement politique illégal. L’ancienne députée avait alors été suspendue, puis remerciée par Cogeco Média, qui l’employait comme animatrice au FM 93 aux côtés d’Éric Duhaime.

Interrogé à ce sujet, Dan Caron a indiqué que Mme Normandeau était « présumée innocente » et qu’il ne commenterait pas davantage le contexte judiciaire qui entoure sa nouvelle animatrice.

Rappelons également qu’en mai, Mme Normandeau a entamé des procédures judiciaires contre Cogeco Média, soutenant qu’elle a été congédiée illégalement. Selon elle, son licenciement a été fait sur la foi d’accusations, alors qu’elle bénéficie de la présomption