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mercredi, juin 22, 2016

Vieillir (pauvre) au Québec

http://www.journaldemontreal.com/


MISE à JOUR 
Si vous avez moins de 65 ans, craignez-vous de vieillir sans avoir les moyens financiers de maintenir une qualité de vie décente? Pour de plus en plus de Québécois, la réponse est fort possiblement «oui».
D’où la mauvaise nouvelle de l’auto-exclusion du Québec de l’entente fédérale-provinciale visant à bonifier modestement le Régime de pensions du Canada.
Les seuls gouvernements provinciaux à s’en exclure – Québec et Manitoba –, sont d’ailleurs les deux moins progressistes au pays. Le ministre des Finances, Carlos Leitao, insiste en effet pour «favoriser» l’épargne individuelle «volontaire».
Lunettes roses
Or, dans une société vieillissante où la vie post-retraite s’allonge sur plusieurs décennies, c’est une jolie recette pour produire plus de «vieux» dont les revenus finiront par manquer à l’appel.
Hier, Philippe Couillard disait au contraire qu’on estime à 85 % la proportion de Québécois et de Canadiens à être «très bien préparés pour leur retraite». Et combien coûtent des lunettes aussi roses? Sûrement très cher...
Une majorité de Québécois n’a pourtant aucun régime d’employeur pour la retraite. Les REER et CELI profitent à ceux capables de s’en acheter. Par conséquent, les Québécois seront de plus en plus nombreux à se contenter du revenu minimal annuel couvert par les régimes publics combinés.
Mauvaise direction
Résultat: malgré les augmentations de cotisations au Régime des rentes du Québec, nul besoin d’être actuaire pour craindre l’appauvrissement d’un nombre croissant d’aînés, actuels ou à venir.
Le tout, alors que les coûts d’«hébergement» au privé explosent. Que les listes d’attente au public allongent et que les compressions accélèrent la privatisation des services sociaux. Si la tendance se maintient, pour bien vieillir au Québec, il faudra surtout en avoir personnellement les moyens.
Bref, en ce domaine comme dans d’autres, le gouvernement Couillard rame à contre-courant pendant qu’au Canada, on redécouvre les bienfaits d’une société plus juste. Aussi modeste soit cette nouvelle entente.

vendredi, juin 17, 2016

Oléoduc: les provinces de l'Ouest devraient payer une redevance, selon la CAQ

http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/

Publié le 16 juin 2016 à 18h00 | Mis à jour le 16 juin 2016 à 18h00
Le chef de la CAQ, François Legault... (PHOTO ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE)
Le chef de la CAQ, François LegaultPHOTO ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

PIERRE SAINT-ARNAUD
La Presse Canadienne
La Saskatchewan et l'Alberta devraient payer une redevance pour avoir un droit de passage de leur pétrole en sol québécois, selon le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault.
En marge de la visite du premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, venu faire la promotion du pipeline Énergie Est au Québec, M. Legault a ainsi rappelé qu'il prône l'idée d'une redevance payée au Québec non seulement par le promoteur du projet, TransCanada, mais aussi par les provinces productrices et le gouvernement fédéral.
«Il faut que le Québec demande et mette clairement sur la table que s'il n'y a pas des milliards de dollars de retombées pour le Québec, même si on réglait les inquiétudes environnementales, il n'est pas question qu'on prenne des risques sans qu'il y ait des retombées importantes pour le Québec», a-t-il affirmé en entrevue avec La Presse Canadienne.
«Ça devrait être un mélange entre les provinces, le gouvernement fédéral et TransCanada», a-t-il précisé quant à la provenance de ces milliards.
La CAQ n'a pas une position «dogmatique» face au pipeline, a ajouté le chef caquiste, selon qui Énergie Est doit remplir trois conditions, soit de rencontrer toutes les exigences environnementales et de sécurité, modifier son tracé pour épargner davantage de terres agricoles et, d'abord et avant tout, assurer des retombées significatives.

«La première condition, ce sont les milliards de dollars qu'on devrait exiger d'abord, avant même de se parler de quoi que ce soit d'autre», a-t-il martelé.
François Legault soutient qu'il serait possible de négocier, avant que le projet ne soit approuvé, «un pourcentage, de l'ordre de 10 ou 20 pour cent du coût du pétrole qui circulerait sur le territoire québécois pour exportation, un genre de droit de passage».
Il fait valoir que la menace de cesser les paiements de péréquation au Québec si celui-ci refuse le passage du pétrole de l'Ouest - menace formulée par le premier ministre Wall en janvier dernier, mais qu'il a retirée en présence du premier ministre Philippe Couillard à Montréal jeudi - ne tiendrait tout simplement plus la route puisque les revenus ainsi obtenus permettraient éventuellement au Québec de ne plus recevoir ces paiements de redistribution de la richesse canadienne.
«Mon objectif c'est qu'on atteigne au Québec la péréquation zéro. Je ne veux pas qu'on dépende éternellement de la péréquation», a déclaré M. Legault, reprenant ainsi un thème qui lui est cher.
François Legault ne s'est pas gêné pour écorcher au passage le premier ministre Couillard dans ce dossier.
«Ce que je déplore, c'est le manque d'ambition de Philippe Couillard pour demander des retombées financières importantes. (...) Là où Philippe Couillard manque le bateau, c'est de ne pas clairement exiger une forme de redevances», a-t-il dit.

Agression contre Couillard: Esteban Torres, la «haine dans les poumons»

http://www.lapresse.ca/actualites/

Publié le 17 juin 2016 à 07h51 | Mis à jour à 07h52

Esteban Torres, le trans qui a agressé le premier ministre Couillard hier soir, est un jeune homme révolté, près de l'extrême gauche montréalaise, qui a récemment été au front des combats pour les droits de sa communauté.
Publication datée du 31 mars... (Image tirée de Facebook) - image 1.0
Publication datée du 31 mars
IMAGE TIRÉE DE FACEBOOK
Il a 20 ans. Il n'aurait pas de dossier criminel.
Sa présence en ligne révèle un militant impliqué qui fait des « luttes trans » sa « passion », mais aussi un individu perturbé, avec de la « haine dans [les] poumons ».
« Je suis un jeune trans parmi tant d'autres qui a fait une tentative de suicide dans le dernier mois », a-t-il expliqué sans ambages en avril 2015 aux députés de l'Assemblée nationale qui étudiaient la possibilité d'assouplir la procédure de changement de sexe à l'état civil.
« J'ai passé à l'acte parce que ma transition coûte de l'argent, parce que [je cours] beaucoup de risques de me faire traiter de fraudeur si je cherche un emploi à cause que je n'ai pas d'argent pour payer une demande de changement de mention de sexe. »
Esteban Torres témoignait alors au nom de la Coalition montréalaise des groupes jeunesse LGBT. Ce printemps, après l'adoption du projet de loi 35, il célébrait : « Ça fait deux ans que j'attends pour ce bout de papier ! J'ai dû lâcher mes études pour mettre mon énergie sur le projet de loi 35 », écrivait-il sur Facebook, avec une photo où il brandit un document officiel.
« Les luttes trans c'est ma passion », a-t-il écrit sur la même page.
MILIEUX MILITANTS
Mais en marge de ce débat devant les parlementaires, Esteban Torres fraie aussi avec des groupes beaucoup plus axés sur l'action directe.
Hier, il avait indiqué sur Facebook qu'il faisait partie du « Bloc antifasciste » lors de la veillée de solidarité, un rassemblement d'extrême gauche qui se donnait pour mission de tenir à distance des groupes d'extrême droite qui tenteraient de se « réapproprier » l'événement.
Dans une allocution prononcée avant qu'il passe à l'action, le jeune militant s'est revendiqué du Pink Bloc, l'homologue LGBT du Black Bloc. Cette tactique « cherche à dépasser les fausses limites entre violence et non-violence », assure le groupe militant Panthères Roses sur son site internet. Elle vise « à neutraliser les forces policières par des stratégies d'évitement et de mouvements constants ».
Le jeune trans a aussi indiqué son attachement au Street Trans Activist Revolutionaries, groupe anarchiste LGBT américain.
« UN ENFANT SOLDAT »
Sur sa page Facebook, Esteban Torres a publié plusieurs vidéos dans lesquelles il exprime sa colère dans des raps enflammés. Ceux-ci sont presque toujours enregistrés devant un grand drapeau arc-en-ciel de la communauté LGBT.
« Je te montre la haine que je subis à chaque moment. J'ai été barouetté d'un bord à l'autre derrière des barreaux, des barbelés. Ce n'est pas ma faute », déclamait-il en 2014. « J'ai grillé autant d'agents, autant de dope. J'ai gelé ma haine avec du pot parce que je n'avais plus rien à perdre, mon pote. Solitaire dans l'âme, militant aussi. »
Dans un autre enregistrement de la même époque, il se dit « fier de faire chier le ministère et le patriarcat ». « Bienvenue dans mon combat, je suis un enfant soldat », ajoute-t-il.
- Avec Gabrielle Duchaine, La Presse