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dimanche, décembre 13, 2015

Le Canada: pays bilingue de langue anglaise

http://www.journaldemontreal.com/

MATHIEU BOCK-CÔTÉ
MISE à JOUR 
5) Dévoilement du cabinet paritaire de Justin Trudeau  Il y a quelques semaines, on s’émerveillait du nombre de langues parlées au conseil des ministres de Justin Trudeau. Il y en aurait plus d’une dizaine. Nos médias au regard enamouré pour Justin Trudeau y ont vu une autre preuve de sa grande ouverture.
Une question était néanmoins passée sous silence. Combien d’entre eux sont bilingues? Ou plus exactement, combien d’entre eux étaient capables de s’exprimer en français et de parler dans sa langue au peuple québécois?
On l’a finalement su hier dans le Journal: ils sont 9 sur 30 dans le cabinet Trudeau à parler français. Parmi ceux-là, 4 sont Québécois. Cela veut dire, bien concrètement, que l’immense majorité des ministres libéraux anglophones ne parle pas français.
Et on ne fera rien pour qu’ils l’apprennent. Ce n’est plus nécessaire. Notre langue ne sera pas obligatoire. Le fils Trudeau enterre le rêve du père qui voulait assurer l’égalité entre le français et l’anglais au Canada. Il faut dire que c’était un rêve impossible.
Voilà un cabinet qui rassemble des hommes et des femmes ambitieux. L’immense majorité d’entre eux n’a jamais cru que la maîtrise du français serait vraiment nécessaire à l’avancement de leur carrière. On voudrait bien le leur reprocher, mais comment faire le procès de leur lucidité?
Inversement, au Québec, on exigera une bonne maîtrise de l’anglais pour n’importe quel poste. Philippe Couillard expliquait, en 2014, que cela permettrait aux travailleurs québécois de parler en anglais avec les grands patrons mondialisés qui viendraient les surveiller et les questionner sur leur chaîne de montage.
On l’a vu aussi récemment au Parti conservateur. Il devait se choisir un chef intérimaire. Encore une fois, le français n’était pas un critère d’embauche indispensable. Rona Ambrose a pu obtenir le poste.
La chef de l’opposition officielle, à Ottawa, ne parle pas français. Elle a à ses côtés Denis Lebel, un brave homme qui joue le rôle du Québécois de service et qui de temps en temps, pose une question en français pour donner l’impression que nous existons.
En un mot, le Canada d’apparat, bon pour les cartes postales, qui claironne partout son bilinguisme admirable, se décompose sous nos yeux. La réalité reprend ses droits. Les francophones y sont des citoyens de seconde zone.
Pire encore: c’est un pays qui travaille à l’assimilation des francophones, comme on le voit avec ces fonctionnaires fédéraux francophones qui trop souvent, doivent ranger leur langue au vestiaire en arrivant au boulot.
Au Québec, le bilinguisme canadien joue même contre le français. Alors que la loi 101 cherche péniblement à faire du français la seule langue officielle, la loi fédérale sur les langues officielles sape ses efforts.
Elle envoie le message suivant aux immigrants: au Québec, ils ont le choix entre le français et l’anglais. Le français n’est qu’une langue sur deux. Et à Montréal, la réalité démographique est telle que le français est entraîné dans la spirale régressive de la marginalisation.
La composition linguistique du cabinet fédéral nous envoie un message clair: Il y a deux langues au Canada: l’anglais et le traduit de l’anglais. Tout cela est à l’image de Justin Trudeau qui parle laborieusement le français. Le Canada est un pays bilingue de langue anglaise.

Paris Climat 2015 « Il faut ramener cet esprit de Paris au Canada », dit Stéphane Dion

http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/politique/

Mise à jour le samedi 12 décembre 2015 à 18 h 02 HNE   Radio-Canada avec La Presse Canadienne

L'accord sur le climat est conclu, maintenant, il faut agir. C'est qu'a affirmé le ministre canadien des Affaires étrangères, Stéphane Dion, en entrevue à Radio-Canada. Et il veut tabler sur « l'élan collectif » créé à Paris pour y arriver. 
« Il faut ramener cet esprit de Paris au Canada pour que Paris soit un début, et non la fin. Paris, c'est un accord. Après, il faut le mettre en œuvre dans chaque pays et s'entraider », estime Stéphane Dion. 
Il affirme que le premier ministre Justin Trudeau va rencontrer les premiers ministres des provinces dans les 90 prochains jours afin de les aider « à atteindre leurs cibles et, si possible, à les dépasser ».
Parce que s'il y a un bémol à l'accord, dit-il, c'est que les cibles que se sont fixées les pays du monde pour le moment ne permettront de limiter l'augmentation de la température moyenne qu'à environ 3 degrés Celsius par rapport à l'ère pré-industrielle. « Mais c'est corrigé par l'engagement de s'asseoir ensemble tous les cinq ans pour voir comment on va améliorer nos efforts », estime-t-il. 
Donc rien pour miner son enthousiasme de voir la communauté internationale parler, enfin, d'une seule voix dans le dossier des changements climatiques. « L'humanité s'allie pour combattre un danger qui la menace et qui ne connaît pas de frontières, donc il fallait une entente internationale et on l'a obtenue, donc c'est une excellente nouvelle. »
Au Canada, tout l'appareil gouvernemental devra contribuer aux efforts pour réduire les émissions, dit-il. « Le vieux modèle selon lequel les changements climatiques et l'environnement en général relèvent du ministre de l'Environnement et les autres regardent ailleurs, c'est fini. Il va falloir que le ministre des Finances soit vert, que le ministre des Ressources naturelles soit vert, et que le ministre des Affaires étrangères soit très vert lui aussi. »
Catherine McKenna « aux anges », Couillard « content »
La porte-parole de la ministre canadienne de l'Environnement, Catherine McKenna, a indiqué à la Presse canadienne peu après l'acceptation de l'accord qu'elle était « aux anges » devant l'issue du sommet de Paris. Mme McKenna avait été choisie comme facilitatrice pour rapprocher les parties par Laurent Fabius, le président de la conférence de Paris. 
Samedi soir, le premier ministre du Québec Philippe Couillard s'est déclaré « content » de l'accord, estimant que parvenir à une entente entre 195 pays si différents, « c'est déjà un accomplissement ».
Pour le premier ministre, les objectifs du texte sont ambitieux. mais les moyens sont bons, et le rôle tant des municipalités que des gouvernements y a été reconnu de façon juste. « Le Québec a fait sa part dans cette histoire. Maintenant, c'est le temps de l'action », a conclut M. Couillard.
« La fin de l'ère des énergies fossiles »
Les environnementalistes accueillent aussi d'un bon oeil l'accord de Paris, le qualifiant d'historique. « C'est une excellente entente, une entente qui va presque au-delà de nos espérances », estime le porte-parole d'Équiterre Steven Guilbeault, qui est à Paris.
« Presque tout ce qu'on souhaitait dans cette entente s'y trouve », ajoute-t-il. « Notamment, le fait qu'on va revoir les objectifs que les pays ont présentés à Paris puisqu'on sait qu'ils sont insuffisants. »
« L'entente ne le dit pas comme ça, mais c'est le début de la fin de l'ère des combustibles fossiles », estime M. Guilbeault.
Pour sa part, l'organisme Environmental Defence a aussi qualifié l'accord d'historique, mais a appelé les pays à passer à l'action, particulièrement le Canada.
Les engagements des États à réduire leurs émissions sont trop faibles pour atteindre la cible d'un réchauffement de 1,5 degré, a prévenu le directeur général de l'organisme, Tim Gray, par voie de communiqué.
Le gouvernement doit annoncer ses objectifs
« Le Canada doit maintenant tourner le dos aux combustibles fossiles et entrer dans l'ère des énergies renouvelables. Cela signifie que nous devrons rejeter les pipelines de sables bitumineux et les autres infrastructures polluantes et accélérer la transition vers une économie propre et renouvelable à 100 % », a déclaré de son côté le responsable de la campagne Climat-Énergie de Greenpeace Canada, Patrick Bonin.
Le NPD a par ailleurs affirmé dans un communiqué que le Canada aurait déjà dû présenter des cibles « ambitieuses », encourageant le gouvernement Trudeau à assurer une transition entre une économie dépendante au carbone et une économie verte.
Le porte-parole conservateur en matière d'environnement, Ed Fast, est resté sceptique, faisant remarquer que l'accord importait peu si que le gouvernement fédéral n'annonce officiellement pas les objectifs du Canada. Il a appelé Ottawa à consulter les grands émetteurs au pays avant d'établir ces cibles.
M. Fast dit également s'inquiéter des conséquences de l'accord sur le secteur de l'énergie, qui a déjà perdu des dizaines de milliers d'emplois récemment.
Le gouvernement libéral s'est présenté au climat de Paris avec l'objectif de réduction des émissions adopté par l'ancien gouvernement conservateur, qui est de 30 % d'ici 2030, par rapport au niveau de 2005. Cette cible est similaire à celle des États-Unis, qui estiment pouvoir réduire leurs émissions de 26 % à 28 % sous le niveau de 2005, d'ici 2025. L'Union européenne conserve, quant à elle, 1990 comme année de référence et prévoit une réduction de 40 % d'ici 2030.


Deux femmes élues aux municipales en Arabie saoudite

http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/International/

Mise à jour le dimanche 13 décembre 2015 à 7 h 31 HNE  Reuters
Une femme à la sortie des urnes, en Arabie Saoudite
Une femme à la sortie des urnes, en Arabie saoudite  Photo :  AP/Khalid Mohammed

Deux femmes ont été élues lors des élections municipales de samedi en Arabie saoudite, une première dans le très conservateur royaume wahhabite, rapporte dimanche l'agence de presse officielle SPA.
Salima bint Hazab Al-Otaïbi a été élue au conseil municipal de La Mecque et Hanouf bint Moufreh bin Ayad Al-Hazimi à Al Djaouf, dans le nord du pays.
Le scrutin de samedi était le premier dans lequel les femmes pouvaient voter et être candidates, une avancée de taille dans un royaume où elles n'ont pas le droit de conduire et dépendent de leur mari ou d'un parent masculin pour presque toutes les grandes décisions de leur vie.
Otaïbi a remporté un siège dans le quartier de Djamdjoum, à La Mecque, ville sainte de l'islam, où toutes les autres personnes qui ont été élues sont des hommes, ajoute SPA.
Sous le règne du roi Abdallah, qui est mort en janvier dernier et avait annoncé en 2011 que les femmes pourraient voter aux municipales, des mesures avaient été prises pour que les Saoudiennes puissent jouer un rôle plus important dans la vie publique. Abdallah avait encouragé l'inscription d'étudiantes dans les universités et l'accès des femmes à l'emploi.