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dimanche, avril 19, 2015

Course à la direction du Parti québécois: Pierre Céré se réjouit de ses progrès

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Publié par La Presse Canadienne le samedi 18 avril 2015 à 12h45. Modifié par Jacques Thériault à 13h28.
Course à la direction du Parti québécois: Pierre Céré se réjouit de ses progrès
Pierre Céré / pierrecere.org
MONTRÉAL ? Plus la campagne à la direction du Parti québécois (PQ)progresse, plus Pierre Céré prend ses aises et ce, même si le début de la course a été plutôt laborieux pour lui.
Il raconte qu'avant même de pouvoir prendre place sur le bloc de départ, il a dû relever des défis de taille.

Il relate que pour un personnage relativement méconnu du grand public, il n'était vraiment pas simple de récolter les 2000 signatures de partisans qui étaient nécessaires à toute mise en candidature et de verser, du même coup, une somme de 10 000 $ afin d'éponger une partie des futures dépenses engendrées par la campagne.

Pour M. Céré, ce prélude à la course «a été une route pleine d'obstacles à franchir».

Il ajoute qu'il a longtemps dû s'armer de patience et répondre aux questions les plus élémentaires. Par exemple, il se rappelle que des membres du PQ lui demandaient régulièrement qui il était, d'où il sortait et pour quelles raisons il voulait prendre la tête de la formation.

Il explique, avec une bonne dose de fierté dans la voix, que «ces questionnements ne sont désormais plus là».

«Je suis de plus en plus reconnu et mon apport dans la course est noté», observe-t-il.

Pour parvenir à gagner en notoriété au fil du temps, Pierre Céré a dû redoubler d'efforts et d'imagination vu la petitesse des moyens dont il dispose.

«Je suis le seul candidat qui n'est pas député, qui n'a pas de personnel politique autour de lui et qui fonctionne avec des budgets restreints. [...] Je continue de travailler au Comité chômage de Montréal. [...] Je dois donc mener ma campagne essentiellement pendant les soirées et les fins de semaine. [En plus], j'ai une équipe de gens qui travaillent ou qui étudient à temps plein», souligne-t-il.

Malgré ses ressources limitées, M. Céré estime qu'il tire assez bien son épingle du jeu en compagnie de son modeste entourage.

«Nous faisons la campagne avec les moyens qui sont les nôtres et je pense que nous arrivons pas mal à ''accoter'' les autres sur les plans des idées, de la présence», soutient-il.

L'homme originaire de Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue, reconnaît néanmoins que ses chances de l'emporter peuvent être «considérées comme étant minces».

«Tous les sondages disent que le meneur est Pierre Karl Péladeau. Est-ce qu'il faut baisser pavillon pour autant? Non, il faut se battre, il faut débattre», martèle-t-il.

Il espère, d'ailleurs, que les joutes verbales entre les aspirants chefs du Parti québécois deviendront bientôt plus relevées.

«On commence juste peut-être à toucher un peu les choses dont on doit débattre et je ne suis même pas convaincu qu'on va arriver à la fin de cette course en ayant vraiment discuté [...] des questions existentielles pour le Parti québécois», déplore-t-il.

samedi, avril 18, 2015

«Des millionnaires, au Québec, j’en veux»

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Pierre Karl Péladeau croit que les Québécois seront plus riches s’ils optent pour l’indépendance


C’est dans l’autobus qui le menait à Saint-Jérôme que Pierre Karl Péladeau a acheté sa carte de membre du Parti québécois (PQ), il y a tout juste un an. Indépendantiste depuis toujours, il gardait ses convictions en circuit fermé.


« Ce n’est pas le rôle d’un dirigeant d’entreprise de faire de la politique »Par devoir, en quelque sorte. Pour ne pas nuire à Québecor. «Ce n’est pas le rôle d’un dirigeant d’entreprise de faire de la politique», nous a-t-il confié au cours d’une entrevue donnée à son domicile d’Outremont, au cœur de Montréal.


L’appel à Pauline Marois

À 53 ans, le désir de faire de la politique s’est fait pressant; Pierre Karl Péladeau a préparé en douce la transition chez Québecor et, une fois l’affaire conclue, il a téléphoné à Pauline Marois pour offrir sa candidature. Mme Marois était enchantée; enfin, un homme d’affaires digne de ce nom! Enfin, un vrai riche pour le Oui! On connaît la suite: Pierre Karl Péladeau annonce qu’il se présente dans Saint-Jérôme et lève le poing en l’air en disant vouloir faire du Québec un pays.

Tremblement de terre! Le Canada anglais, indifférent depuis des années, observe, pantois, la Belle Province. L’establishment capote, Maclean’s dramatise.


« Tremblement de terre, c’est peut-être un peu gros, mais je sais qu’on n’a jamais parlé autant de souveraineté »

Mais Pierre Karl Péladeau mesure plus humblement la secousse qu’il a provoquée. «Tremblement de terre, c’est peut-être un peu gros, mais je sais qu’on n’a jamais parlé autant de souveraineté», concède-t-il.


Inspiré par son père

Le PQ est effectivement ragaillardi et la souveraineté redevient autre chose qu’une épinglette à la boutonnière. Mais les choses n’ont pas été faciles pour Pierre Karl Péladeau. La défaite du PQ, son accident de vélo, les journalistes... L’homme d’affaires doit retrouver ses repères. Fini le petit bonheur de reconduire ses enfants à l’école du coin. C’est le train Québec-Montréal, mardi et jeudi. Et la satanée partisanerie parlementaire, qu’il trouve parfois «invraisemblable et renversante».

La motivation de se lancer en politique, et ensuite dans la course au leadership du PQ, vient de son père, Pierre Péladeau. Le fondateur de Québecor incarnait le don de soi et disait que chacun doit redonner à la société, d’une manière ou d’une autre, un peu de ce qu’il a reçu. Le fils est ambitieux: il veut léguer un pays. Le moyen est connu. Ça passera éventuellement par une question, à laquelle il faudra répondre par Oui ou Non. Il a consulté Parizeau, Bouchard, Duceppe, Landry, etc.

Un mandat costaud


Pour le moment, Pierre Karl Péladeau mène sa campagne autour d’un thème familier: la richesse.

Pour le moment, Pierre Karl Péladeau mène sa campagne autour d’un thème familier: la richesse. Selon lui, les Québécois seront plus riches s’ils optent pour l’indépendance. La péréquation, les transferts fédéraux, la mécanique comptable du fédéralisme canadien ne sont que des épouvantails. Son message fait mouche chez les militants du PQ, mais il ne pavoise pas; s’il est élu chef du PQ, il deviendra de facto chef de l’opposition officielle. Un mandat costaud auquel il réfléchit déjà. «Ne pas y penser serait irresponsable. On ne pense pas à ça le lendemain», dit-il.


Dans les événements partisans, les gens s’approchent, tiennent à lui dire un mot, à le toucher. Ça l’impressionne. Cet engouement le rassure.

Diriger notre économie


« Des millionnaires, des milliardaires au Québec, j’en veux. Je ne veux pas faire l’apologie du 1 %, mais il faut cesser d’opposer le capital au travail. »

Selon Pierre Karl Péladeau, la trajectoire historique du Québec passe par un contrôle effectif de son économie. «Des millionnaires, des milliardaires au Québec, j’en veux. Je ne veux pas faire l’apologie du 1 %, mais il faut cesser d’opposer le capital au travail. Des entreprises, des sièges sociaux, ça crée un écosystème générateur de richesse», explique-t-il. Son propos rappelle ce qu’écrivait jadis André Laurendeau: «Au fond, ce que nous voulons, c’est de cesser d’être les plus faibles.»


En 2015, Pierre Karl Péladeau insiste: «Il y a des chroniqueurs qui n’aiment pas qu’on en parle, mais, au fond, nous devons cesser d’être des colonisés...»

Propriété de Québecor
« Les gens me disent : “ Vendez pas vos affaires! ” »

Pour Pierre Karl Péladeau, l’affaire est entendue: pas question de vendre Québecor ou d’en céder le contrôle à qui que ce soit. Ce serait trop risqué. Des intérêts étrangers pourraient mettre la main sur l’entreprise et, à toutes fins utiles, la faire «disparaître» ensuite, prévient l’actionnaire de contrôle.


« Mais qui, au Québec, peut faire un chèque de cinq milliards? Y en a pas des tonnes. »

«La capitalisation boursière de Québecor, c’est quatre milliards. Si je veux vendre, il faut que je dise que je vais vendre, il y aurait donc des enchères. Et ça finirait à cinq milliards. Mais qui, au Québec, peut faire un chèque de cinq milliards? Y en a pas des tonnes», explique le député Péladeau.


Les risques de voir le géant québécois des télécoms et des médias passer sous contrôle étranger ou canadien seraient bien réels.

Rogers, par exemple, voulait acheter Vidéotron. Québecor l’intéresserait sans doute. Des multinationales américaines seraient aussi aux aguets.

Situation délicate

M. Péladeau sait bien que sa situation est délicate, surtout aux yeux de ses adversaires politiques. Il trouve d’ailleurs étrange que François Legault, le chef de la Coalition avenir Québec, n’en parle plus...


Il y a autre chose. Pierre Karl Péladeau répète que Québecor, c’est aussi la propriété des Québécois. Pas uniquement au sens propre du terme; Québecor, dit-il, «déborde de sa mission économique, Québecor a mis en valeur la richesse de notre patrimoine culturel».


« Je vais dans les bingos, les bowlings, au McDo, chez IGA, au Super C. Les gens me disent: “Vendez pas vos affaires!” »

L’aspirant chef du PQ prévient ses adversaires qu’à trop l’attaquer sur cette question, ils le poseront en victime devant le grand public.


Fiducie sans droit de regard

Incidemment, M. Péladeau affirme que, non seulement les militants du PQ ne veulent pas qu’il se départe de ses intérêts dans Québecor, mais la population en général ne le souhaite pas non plus. «Je vais dans les bingos, les bowlings, au McDo, chez IGA, au Super C. Les gens me disent: “Vendez pas vos affaires!”»

Il faudrait ajouter: point final! Parce que c’est la réaction populaire, plus que celles des libéraux et des caquistes, qui importe au député de Saint-Jérôme.

Même si la loi ne l’y oblige pas formellement, s’il devient chef de l’opposition officielle, il placera ses affaires dans une fiducie sans droit de regard. Sans plus. Cette mesure fera-t-elle taire ses détracteurs? Il le souhaite.

Pierre Karl Péladeau ne s’en cache pas. Il préfère les médias sociaux, Facebook en particulier, pour exprimer ses idées. Les mêlées de presse avec les journalistes parlementaires, ça le fait suer. Pas tout le temps, mais souvent. Mais il réfute les allégations voulant qu’il fuie les journalistes.

« Je ne fuis pas, je fais tous les scrums. Et qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse? On me court après dans les corridors avec des “Kodak” gros de même; un jour, il va y avoir un accident, quelqu’un va se blesser. »

« Vous cherchez la clip, la clip, la clip. Avec Facebook, on peut prendre le temps de réfléchir, présenter des arguments soutenus, bien expliquer ses idées. En scrum, souvent, ça va dans tous les sens. »

« Geneviève Lajoie me harcelait pour avoir une entrevue. Mais si j’avais dit oui à Mme Lajoie, j’aurais passé mon temps à donner des entrevues. Les demandes des médias, ça n’arrête pas. »

« Mon attaché de presse travaillait pour Maka Kotto; vous comprendrez qu’il n’était pas le plus sollicité au monde. Il a maintenant 60 demandes d’entrevue par jour. Des journaux francophones, mais aussi des journaux du Canada anglais, des journaux étrangers. Ça n’arrête pas. »


Durant l’heure que nous avons passée ensemble, il en a compté huit...

«Nos échecs ne doivent pas freiner nos ambitions»

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Alexandre Cloutier veut ramener les jeunes au PQ

On le sait depuis le début de la course au leadership: Alexandre Cloutier n’est pas le favori de l’état-major du Parti québécois (PQ). Ses propos sur une «rupture» nécessaire avec le passé n’ont pas plu à tout le monde. Mais le principal intéressé estime qu’il est de son devoir de dire la vérité.
Il continue de souhaiter un renouvellement du PQ, qui fut, dit-il, l’un des «grands partis de l’histoire du Québec».
Il en parle avec Lucien Bouchard. Plus régulièrement avec Gilles Duceppe, qu’il respecte tout autant. Il admire le caractère du premier, «inspirant et vrai», et la «mémoire phénoménale» du second. Il voue un grand respect à Jacques Parizeau, mais, par sollicitude, ne fait plus appel à lui.
Ses appuis sont plus importants que nombreux: Véronique Hivon, François Gendron, Léo Bureau-Blouin, pour ne nommer que ceux-là. Il rallie des vedettes comme Vincent Gratton, et la récente sortie de Serge Denoncourt à Tout le monde en parle l’a ravi.
Une campagne à sa mesure
« Je ne me mettrai pas à solliciter les gens en leur promettant la délégation du Québec à Paris »
On raconte que les «bédardeux» sont rangés derrière Pierre Karl Péladeau. Les «bédardeux» étant le surnom donné en certains cercles à l’entourage de Stéphane Bédard, chef intérimaire du PQ. Alexandre Cloutier hausse les épaules et dit mener une campagne à la mesure de ses moyens. «Je ne me mettrai pas à solliciter les gens en leur promettant la délégation du Québec à Paris», laisse-t-il tomber, mordant.
Selon lui, la course au leadership doit être une occasion d’avancer des idées nouvelles et de relancer le débat souverainiste.
«Je sais que ça ne fait pas l’affaire de tout le monde quand je parle de rupture, de fin de cycle. Il y a eu la défaite de 1995 et celle d’avril 2014. Nous amorçons maintenant un nouveau cycle, la défaite de 1995 est consommée», soutient le député Cloutier.
À son avis, le PQ a du rattrapage à faire chez ses partisans de jadis. Les intellectuels et les jeunes étaient naturellement avec le PQ. La question ne se posait même pas. Les péquistes étaient vus comme des idéalistes, des «purs», motivés par un projet plus grand qu’eux-mêmes, le projet de faire du Québec un pays.
Mais ni les intellos ni les jeunes ne sont aujourd’hui inspirés ou attirés par le PQ. «Ils ne sont plus de notre bord, il faut reconquérir ce monde-là», insiste le député de Lac-Saint-Jean.
Une mouvance fragmentée
Mais la «fragmentation» de la mouvance nationaliste, nuisible à la cause, est tenace. Les appels incessants à la solidarité n’ont jusqu’ici guère porté fruit. Les clans se regardent comme des chiens de faïence. Sortir du champ gauche, rallier, pour peu qu’il en reste, les militants de droite ne sera pas facile.
Plusieurs années s’écouleront d’ici à un éventuel référendum, et le candidat Cloutier admet que «ça prendra du temps». Son programme postule une victoire du PQ en 2018 et prévoit l’élaboration d’une Constitution formant l’architecture institutionnelle d’une république québécoise. Suivraient des études sur la souveraineté.
M. Cloutier, 37 ans, ajoute une proposition originale: recueillir un million de signatures en 2020 avant d’amorcer le processus référendaire. Paul Bégin, ex-ministre péquiste, l’a disqualifié dans une récente lettre au Devoir. Réponse du député: «Nos échecs passés ne doivent pas freiner nos ambitions.»
Le pays n’a pas de prix
Mais comment soulever les passions en 2015? Que peut-on promettre au «paradis des familles»? Que demander en sus à la société la plus généreuse d’Amérique du Nord? Et la malheureuse dépendance aux transferts fédéraux devient embêtante.
«C’est très réducteur de ramener l’indépendance à une question de chiffres», réplique le candidat Cloutier.
En fait, le pays n’a pas de prix.
PHOTO LE JOURNAL DE QUÉBEC, ROGER GAGNON
Sa vie de père de famille

La 169 pour dire bonne nuit à ses enfants

La route 169 qui traverse la réserve faunique des Laurentides vers le Lac-Saint-Jean ne tolère pas la distraction. Une tempête de neige peut surgir comme un orignal à la sortie d’un virage. On n’y voit soudainement plus rien. Mais, quand l’ennui est trop cruel, Alexandre Cloutier prend le volant quand même et file à Saint-Gédéon pour dire bonne nuit à ses enfants.
C’est dur d’être député en région. Plus facile quand tu restes à Montréal, voire à Québec. Marie-Claude Perron, son épouse, l’admet: «Il se fend en quatre pour gérer ça comme il faut.»
« C’est mon mari, mais c’est aussi mon député »
Les amoureux, qui furent d’abord des amis d’enfance, ont conclu un pacte: la politique n’aura pas préséance sur le reste, comme c’est souvent le cas. La famille restera toujours le centre de l’univers du candidat Cloutier. Mais la politique est omniprésente: «C’est mon mari, mais c’est aussi mon député», résume Mme Perron.
Téléphone intelligent
Quand il ne peut faire autrement, le député Cloutier utilise son téléphone intelligent, une merveilleuse invention qui permet de regarder nos interlocuteurs. «Facetime a changé la vie des parents», raconte le député en préparant un expresso au représentant du Journal.
«La règle d’or, c’est que papa répond quand les enfants appellent. Mon entourage est prévenu. Peu importe où je suis, en réunion ou pas. Même au salon bleu, je sors quelques minutes pour leur parler...»
La matinée est ensoleillée, le lac Saint-Jean, d’une immaculée blancheur. Le député Cloutier tend le doigt: «Avec ma femme, c’est là que ça s’est passé. Elle était chez ses parents qui restent à côté. Je l’ai vue passer en célibataire sur la plage et je me suis dit que je ne la laisserais pas repasser...»
Reste que la politique n’est pas facile. On a beau avoir la trentaine encore solide, le rythme de vie est exténuant. Une course à la direction d’un parti, c’est une campagne électorale, en plus modeste. Mais c’est quasiment pareil, surtout sur le plan du kilométrage.
«Mais j’aime ça»
Une semaine peut le mener de Québec à Montréal, ensuite à Rouyn, puis à Amos, avant de dormir à Chibougamau pour rentrer à la maison le lendemain, “brûlé raide”. «Mais j’aime ça», dit le jeune père en déballant un jouet.

La fois où il a battu Bolduc chez lui...

À son entrée en politique en 2007, Alexandre Cloutier a d’abord dû venir à bout de la réticence d’André Boisclair. Son ami Stéphane Tremblay démissionnait, il a voulu d’emblée lui succéder. L’investiture de Lac-Saint-Jean semblait n’être qu’une formalité. C’était mal connaître André Boisclair, nouvellement élu chef du PQ. Alexandre Cloutier s’en souvient... Avec un détachement qui fleurait le mépris, l’ancien chef péquiste lui a lancé:
«Quand t’auras vendu 1000 cartes de membre, tu reviendras me voir...»
Piqué au vif, vexé, Alexandre Cloutier s’est promis de lui en faire voir, des cartes...
« J’ai vendu 2000 cartes »
«Il n’y a pas un salon de coiffure que je n’ai pas fait, pas un resto où je ne suis pas allé; je savais quel cuisinier avait sa carte du PQ. J’ai vendu 2000 cartes. Et, quand les élections sont arrivées, 10 % de la population était membre du PQ. C’est plus de 4000 personnes!» raconte avec verve le député Cloutier.
Il a affronté ensuite une vedette locale: Yves Bolduc, un fier fils du Lac-Saint-Jean, lui aussi. Un docteur, quelqu’un de bien vu à cette époque et qui devait briller parmi les meilleurs.
«Les libéraux ont mené une grosse campagne. Jean Charest et Philippe Couillard étaient toujours rendus dans le comté pour aider Bolduc.»
«Mais ils ne pouvaient pas me battre. J’ai gagné avec une grosse majorité. J’ai obtenu 46 % des suffrages. Et Bolduc a été obligé de déménager à Québec», se souvient le député de Lac-Saint-Jean, qui a obtenu son quatrième mandat en 2014.