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samedi, février 18, 2017

Un ex-député nommé «chef de clan» d'un groupe d'extrême droite

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Publié le 18 février 2017 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
M. Patry vient d'être nommé « chef de clan » du... (Photo Sean Kilpatrick, Archives La Presse Canadienne)
M. Patry vient d'être nommé « chef de clan » du groupe dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean, a révélé hier Le Quotidien.PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE
La crédibilité de l'ex-député et syndicaliste Claude Patry est un atout pour le développement de La Meute, a affirmé le dirigeant du groupe d'extrême droite, qui milite contre l'« invasion de l'islam » que subirait le Québec.
Jeudi soir, Claude Patry avait ajouté une trace... (Photo tirée de la page Facebook de Claude Patry) - image 1.0
Jeudi soir, Claude Patry avait ajouté une trace de pas de loup sur sa photo de profil Facebook, montrant ainsi son affiliation au groupe d'extrême droite La Meute.
PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE CLAUDE PATRY
M. Patry vient d'être nommé « chef de clan » du groupe dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean, a révélé hier Le Quotidien. Son implication arrive à point nommé pour l'organisation, qui veut mettre en place une structure plus solide, avec adhésion formelle et cotisation, a indiqué Patrick Beaudry, vétéran des Forces canadiennes qui a cofondé La Meute.
« C'est quand même un homme très expérimenté. Est-ce qu'il devient un atout pour nous ? Oui », a affirmé M. Beaudry en entrevue téléphonique de son domicile en banlieue de Québec. « La visibilité en fait partie, mais ce n'est pas le critère principal. L'expérience et l'intégrité de l'homme y font pour beaucoup plus que tout le reste. »
« PAS RACISTE »
Le principal intéressé a refusé de discuter de la situation avec La Presse au téléphone. Jeudi soir, il avait ajouté une trace de pas de loup sur sa photo de profil Facebook, mettant la puce à l'oreille de plusieurs internautes.
« Il n'y a rien de radical là-dedans. Il n'y a pas de méchanceté. Ce sont des gens qui prennent de l'information et qui donnent de l'information [sur] l'islam radical et ces choses-là », avait-il dit jeudi soir au Quotidien. Je ne pense pas que je sois raciste, madame, parce que moi, dans ma famille, j'ai des Noirs, puis il n'y a pas de racisme [dans La Meute]. »
Claude Patry a été élu député du Nouveau Parti démocratique en 2011, avant de passer au Bloc québécois deux ans plus tard en plaidant que les troupes de Thomas Mulcair faisaient fi des « aspirations de la nation québécoise ».
Hier, le Bloc québécois a tenu à se dissocier de son ex-député.
« Les valeurs de La Meute sont très loin des valeurs du Bloc québécois. Comme ancien député, M. Patry devrait concentrer ses efforts à maintenir un débat serein » a déclaré Mathieu R. St-Amand, attaché de presse du chef intérimaire Rhéal Fortin.
STRUCTURE « SOLIDE » À VENIR
La Meute se targue d'avoir 300 membres actifs aux Saguenay-Lac-Saint-Jean et 50 000 sympathisants au Québec. Ce second chiffre correspond au nombre d'abonnés de son groupe Facebook.
« Il y aura une conférence de presse au mois de mars, si tout va bien », afin d'annoncer la mise en place d'une structure plus solide, a révélé M. Beaudry. « La structure est autrement plus élaborée, construite et solide qu'une page Facebook. »
L'arrivée de M. Patry est une bonne nouvelle dans ce contexte, mais « nous ne sommes pas partis à la chasse à la publicité non plus », a indiqué M. Beaudry. « On n'a pas [d'autres] personnalités vedettes pour l'instant. »
« UN CANCER »
Le chef de La Meute rejette l'étiquette d'« islamophobe » accolée à son groupe à de multiples reprises depuis 2015. « Le terme lui-même est un peu hystérique, construit par les islamistes pour fermer la gueule à ceux qui ne pensent pas comme eux », réplique-t-il.
Pour M. Beaudry, le Québec « ouvre les portes » à une invasion de l'islam. « Un cancer, ça commence par une cellule qui se multiplie à l'infini. À un moment, vous avez un organe qui est atteint ou une tumeur : il faut peut-être l'enlever si vous voulez sauver le reste », a-t-il continué en entrevue. « Se faire envahir par une culture qui tente de nous imposer des choses qui vont à l'encontre de ce que nous sommes [...] qui pénètre en profondeur notre système politique pour faire pencher nos élus en demeurant une minorité, vous appelez ça comment ? »
Quant aux choix politiques effectués par Claude Patry avant de se joindre à La Meute, Patrick Beaudry a indiqué que l'ex-député était libre.
« M. Patry a ses propres idées, il les a toujours eues. Ses années de politique, il en a fait ce qu'il a voulu, il en a tiré l'expérience qu'il a », a dit le chef de La Meute. Par contre, « il n'y a aucun parti politique officiel qui a adéquatement protégé le Québec ou le Canada à l'heure où on se parle ».

Signes religieux: Couillard dit qu'il ne se laissera pas convaincre par Bouchard

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Publié le 17 février 2017 à 23h31 | Mis à jour le 17 février 2017 à 23h31
«Ce n'est pas parce qu'on est opposé à... (La Presse canadienne, Jacques Boissinot)
«Ce n'est pas parce qu'on est opposé à quelque chose qu'il faut l'interdire de façon législative», a nuancé Philippe Couillard, vendredi.
LA PRESSE CANADIENNE, JACQUES BOISSINOT
ROXANNE OCAMPO
La Presse Canadienne
Philippe Couillard demande au sociologue Gérard Bouchard de ne pas tenter de le faire changer d'avis sur la question du port de signes religieux.
En point de presse à l'issue du Rendez-vous national sur la main-d'oeuvre, vendredi, le premier ministre a insisté sur l'importance d'«ouvrir les portes du marché du travail pour le plus de gens possible».
Plus tôt cette semaine, Charles Taylor, qui avait coprésidé la commission sur les accommodements raisonnables aux côtés de Gérard Bouchard, s'est rallié à la position du gouvernement libéral selon laquelle il n'est pas nécessaire d'interdire les signes religieux visibles chez les employés de l'État qui exercent des fonctions coercitives tels que les juges, les policiers, les procureurs de la Couronne et les gardiens de prison
Dans un texte paru mardi dans La Presse, M. Taylor a désavoué la recommandation qu'il avait formulée en ce sens, en 2008, par crainte d'alimenter l'hostilité envers les immigrants.
Le philosophe y fait valoir qu'il n'est plus souhaitable de légiférer sur la question afin de «[laisser] toute la place au temps de la réconciliation» dans la foulée de l'attentat de Sainte-Foy.
Gérard Bouchard, lui, approuve toujours leur conclusion initiale et déplore que le premier ministre ait profité de la sortie publique de son collègue pour saboter un potentiel consensus, alors que tous les partis de l'opposition réclament sa mise en oeuvre dans le cadre du projet de loi 62, qui prévoit l'obligation de recevoir ou de rendre un service de l'État à visage découvert.
«Ce n'est pas parce qu'on est opposé à quelque chose qu'il faut l'interdire de façon législative», a nuancé Philippe Couillard, vendredi.
Le premier ministre dit rejeter la discrimination vestimentaire pour des motifs religieux, mais il l'admet lorsqu'il est plutôt question de sécurité, d'identification et de communication.
«Il faut juste connaître un peu ces communautés-là pour savoir très bien, par exemple, qu'une femme qui porte le tchador ne voudra pas travailler dans la fonction publique, donc c'est un problème qui est essentiellement théorique. Moi, j'aime mieux m'occuper de problèmes concrets et de véritables priorités», a-t-il poursuivi.
«On a des mesures sur lesquelles on est tous d'accord: l'encadrement des accommodements, la question des visages (découverts), a-t-il martelé. Montrons un peu de cohésion là-dessus.»

Réforme Barrette: un orthopédiste forcé d'annuler des opérations

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Publié le 16 février 2017 à 22h20 | Mis à jour le 17 février 2017 à 07h09
Avant le 31 octobre, l'orthopédiste de l'Hôtel-Dieu de... (Le Soleil, Patrice Laroche)
Avant le 31 octobre, l'orthopédiste de l'Hôtel-Dieu de Lévis, le Dr Jean-François Bégin, faisait lui-même le tri dans les dizaines, voire les centaines de demandes de consultations qu'il recevait chaque année.
LE SOLEIL, PATRICE LAROCHE
(Québec) Un orthopédiste de l'Hôtel-Dieu de Lévis, le Dr Jean-François Bégin, fulmine après avoir vu ses chirurgies annulées jeudi en raison d'une réforme du ministre de la Santé, Gaétan Barrette.
Avant le 31 octobre, le Dr Bégin, qui se spécialise dans les chirurgies des membres supérieurs, faisait lui-même le tri dans les dizaines, voire les centaines de demandes de consultations qu'il recevait chaque année.
«Dans un monde idéal, on verrait tout le monde, mais on n'a pas les ressources pour le faire. On a donc instauré un système de priorisation des cas parmi ceux qui nécessitaient une chirurgie. Sur 10 consultations, on pouvait en céduler trois ou quatre qui avaient vraiment besoin d'une chirurgie», explique le médecin en entrevue au Soleil.
Or il y a quatre mois, le ministre Barrette a mis sur pied les Centres de répartition des demandes de services (CRDS) et transféré aux médecins de famille le pouvoir de déterminer ce qui est urgent ou pas, poursuit le Dr Bégin. 
«Résultat : depuis quatre mois, au lieu d'opérer 3 ou 4 cas sur 10, j'en opère 1 sur 25. Pendant deux semaines, je n'ai pas cédulé un seul rendez-vous, soit parce que la personne n'avait pas besoin de chirurgie, soit parce qu'elle n'était pas rendue au stade chirurgical, c'est-à-dire qu'elle n'avait pas d'abord été traitée en physiothérapie ou avec des anti-inflammatoires, par exemple», déplore le DrBégin.
Malgré toute leur bonne volonté, les médecins de famille n'ont pas les connaissances pointues des chirurgiens orthopédiques, explique-t-il. «Je suis incapable de voir des cas qui ont réellement besoin d'être vus parce qu'on se fait envoyer n'importe quoi. [...] Ceux qu'on peut aider sont noyés parmi des patients qu'on ne peut pas aider!» résume le spécialiste, rappelant qu'il a des cibles à respecter, à défaut de quoi il s'expose à des pénalités.
Jeudi, le médecin a vu ses chirurgies annulées parce que son programme opératoire était incomplet, rapporte-t-il. «Je suis en vacances forcées parce que j'avais juste cinq heures de chirurgie au lieu de sept. Il faut que ce soit complet pour que je puisse avoir la salle», explique le Dr Bégin.
Au cabinet du ministre Barrette, on affirme qu'après vérification auprès du CISSS de la Chaudière-Appalaches, aucune chirurgie n'a été annulée en lien avec le CRDS. L'attachée de presse du ministre, Julie White, a du reste indiqué que le ministère de la Santé s'était entendu avec l'Association d'orthopédie du Québec (AOQ), sans donner plus de détails.
Nouvelle entente
Vérification faite auprès du président de l'AOQ, le Dr Robert Turcotte, une nouvelle entente de fonctionnement avec le CRDS a effectivement été conclue en début de semaine. «Dorénavant, les demandes de consultation vont être acheminées à l'hôpital, et c'est nous qui allons sélectionner les patients en fonction de l'urgence. [...] On va avoir plus de contrôle pour s'assurer que nos ressources sont utilisées au maximum de nos capacités», a précisé le DrTurcotte, tout en convenant qu'il s'agit essentiellement du même mode de fonctionnement qu'avant la mise en place du CRDS.
Au cours des dernières semaines, le Dr Turcotte et d'autres spécialistes ont fait état de problèmes liés au nouveau système, déplorant que les places de consultation qu'ils rendaient disponibles ne se remplissaient pas.
«Nos listes d'attente ont baissé de 25 %, passant de 8000 à 6000 patients, juste parce que les patients ne venaient pas à nous, que les rendez-vous ne se donnaient pas», illustre le président de l'AOQ, selon qui les CRDS ont été mis sur pied trop vite. «Le Ministère avait été averti qu'il y aurait des ratés, mais il n'a pas retenu les commentaires. Là, il s'est rendu à l'évidence. Heureusement que ce n'est pas toutes les spécialités qui font partie du projet...»
Pénurie d'infirmières
Le Dr Turcotte note par ailleurs un autre problème dans plusieurs blocs opératoires de la province, notamment à l'Hôtel-Dieu de Lévis, lié cette fois au manque d'infirmières.
«On fonctionne avec des budgets très serrés, de sorte que quand une infirmière part en congé maladie ou de maternité, il n'y a personne pour la remplacer, on n'a pas de réserves. À Lévis, il y a des salles d'opération qui vont être coupées pour les deux prochains mois par manque d'infirmières», dénonce le spécialiste, précisant que «ça prend six mois former une infirmière au bloc opératoire». 
«À plusieurs endroits, on arrête les salles d'opération à l'heure du dîner parce qu'il manque d'infirmières. [...] Ça coûte moins cher, mais le corollaire, c'est qu'on cancelle ou retarde des chirurgies», déplore-t-il.