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samedi, décembre 10, 2016

Toute la Côte-Nord touchée par la vague Rambo

http://www.journaldemontreal.com/

La circonscription voisine veut un candidat de la trempe de Bernard Gauthier




BAIE-COMEAU | Pourrait-il y avoir une vague Rambo Gauthier sur toute la Côte-Nord? Oui, selon des dizaines de citoyens rencontrés par Le Journal. Ses partisans le comparent même au syndicaliste bien connu Michel Chartrand.
André Tremblay, propriétaire de l'auberge de jeunesse de Tadoussac, soutient que les régions se vident. Le mécontentement est palpable sur la Côte-Nord, que Le Journal a parcourue de Tadoussac à Havre-Saint-Pierre, et la proposition de Bernard Gauthier semble arriver à point pour les citoyens désabusés de la politique provinciale.
Dans la circonscription voisine de Duplessis, René-Lévesque, les gens sont également tannés de l’élite politique et désirent que les choses changent, que «ça brasse». Ils ont été nombreux à avouer qu’ils voteraient eux aussi pour un homme de la trempe de Rambo.
«Dans ma vie, je n’ai jamais sacré autant. J’ai versé des larmes. Quand je vois Couillard et Coderre ensemble, ça me met dans tous mes états», avoue Hélène Leblanc, col blanc à Baie-Comeau.
«Ça va m’embêter parce que [la candidature de Rambo] va diviser le vote. Quelqu’un qui vient me parler de cette manière-là, oui je voterais pour lui. Il n’a pas nécessairement le fini et le langage d’un premier ministre, mais il a de bonnes idées», souligne-t-elle.
« Écœurée »
Mme Leblanc, rencontrée dans son bureau de l’hôtel de ville, dit n’avoir jamais été à ce point écœurée d’un parti qui était au pouvoir à Québec.
Elle n’en peut plus de voir les grands centres toujours l’emporter sur les régions. Elle a perdu confiance et croit qu’une vague Rambo pourrait souffler sur la Côte-Nord.
«J’espère qu’il y en aura un gars comme Rambo qui va se présenter ici», lance-t-elle.
Chaque fois que Le Journal s’est arrêté dans un village et est entré dans un établissement, le nom de Rambo était sur toutes les lèvres. Les opinions sont tranchées, mais partout, il est comparé au célèbre syndicaliste Michel Chartrand.
«Il veut vraiment défendre les droits des travailleurs et les citoyens. Je le compare à Michel Chartrand, mentionne Marie-Ève Paquet, croisée au centre-ville. «Il n’a pas la même galanterie. Mais, il a une grande gueule et il veut défendre les gens. C’est un simple citoyen et son langage est le même que le mien», poursuit-elle.

CERTAINS LE TROUVENT RIDICULE, D’AUTRES L’ADMIRENT

FORESTVILLE | Au Bar Le Blaquière, cinq gars sont attablés avec leur grosse Molson en plein jeudi après-midi.
L’arrivée de Rambo Gauthier en politique suscite de vifs débats depuis le début de la semaine dans la petite ville.
Dans le bar, la plupart sont retraités ou ont été victimes d’accidents de travail. Les carrières sont rudes en région, souligne Cyrille Tremblay dit «le Coq», un débroussailleur de carrière.
«Ce gars-là, il aurait mon vote. Il défend ses convictions. Il va dans la bonne direction», indique l’homme de 62 ans.
Tout juste devant lui, Bernard Foster, 70 ans, a été camionneur toute sa vie et a vu sa région dépérir avec les années en raison de la fermeture des silos à bois. Rambo, pour lui, c’est l’espoir pour «enlever la crasse qu’il y a au gouvernement à l’heure actuelle».
«Ça nous en prendrait un beau paquet comme lui. Ça en prendrait 125, dit-il. Même si son parti n’a pas d’avenir, je voterais pour Rambo. On veut des Rambo à l’Assemblée nationale. C’est un homme honnête, qui est vrai. Ce qu’il dit, il le pense».
Forestville se trouve dans la circonscription «bleue» de René-Lévesque, qui a voté pour le PQ depuis 20 ans. «Les gens disent ici que tu pourrais peindre un cochon en bleu et il serait élu», ricane un homme qui n’a pas voulu être identifié.
« Pas respecté »
Il a un discours différent sur Rambo. Il pense «qu’il n’est pas respecté, qu’il n’a pas de crédibilité, qu’il est ridicule».
La prestation de Bernard Rambo Gauthier lors de la commission Charbonneau a cependant plu énormément aux citoyens de la Côte-Nord. «Les gens ont parlé de lui comme un sauveur», relate l’homme. Ce n’est toutefois pas assez, selon plusieurs. «En réalité, il n’a pas de pouvoir à cause de la CCQ. Tout ce qu’il a, c’est sa façon de parler avec des «esti de caliss» et la commission Charbonneau, ajoute l’homme. Il n’a même pas d’équipe ni de programme.»
Cependant, tous les Forestvillois autour de cette table donnaient raison à Rambo en ce qui a trait aux problèmes que vit la région.

ILS SE SENTENT ABANDONNÉS ET LES VILLES SE VIDENT

BAIE-COMEAU | Les propos de Bernard Gauthier résonnent fort sur la Côte-Nord, où la population se sent abandonnée au profit des grandes villes et finit par s’exiler.
«Il dit que la Côte-Nord est oubliée et il a raison», soutient Mona Brochu, rencontrée à l’hôtel de ville, mais qui hésiterait cependant à voter pour lui. Il n’est peut-être pas le bon véhicule pour passer le message, croit-elle cependant.
La Ville de Baie-Comeau a une économie diversifiée. Mais, après les grands projets des années 1970 qui ont fait croître la population de 7000 habitants à 27 000 habitants, la ville doit se battre chaque jour pour obtenir du gouvernement du Québec et des grandes sociétés d’État des contrats pour les entreprises locales.
«Ça prend des mois seulement pour faire venir deux ministres ici», relate le maire Claude Martel qui a vu sa population régresser sous les 22 000 résidents dans les dernières années.
«Aujourd’hui, les projets se font chez nous, mais on a de la difficulté à faire travailler nos gens», explique le maire. Partout sur la Côte-Nord, les gros entrepreneurs débarquent avec leurs propres employés. C’est contre ça que Rambo Gauthier s’est battu et se bat, disent ses partisans, mais aussi les élus.
Au sud aussi
Une préoccupation qui traverse la Côte-Nord. «Les régions, nous sommes abandonnés. Nous sommes un poids lourd pour les métropoles. Ça sort à vitesse, raconte André Tremblay de Tadoussac, un petit village vivant du tourisme saisonnier. Ils n’ont plus besoin des régions. Elles sont vouées à une mort certaine. On est sur un respirateur artificiel actuellement.»
«Toutes les politiques sont faites en fonction des grandes villes, souligne celui qui est serveur durant la haute saison. Même les gens qui ont des diplômes doivent cumuler trois emplois pour arriver ici».
L’adoption du projet de loi 110 sur le régime de négociation des conventions collectives et de règlement des différends dans le secteur municipal a laissé un goût très amer aux résidents de la Côte-Nord.
Selon les Baie-Comois, ce ne sont que Montréal et Québec qui gagnent

Hydrocarbures: les libéraux suspendent les règles pour faire adopter leur loi

http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/

Publié le 10 décembre 2016 à 07h27 | Mis à jour à 07h27
Le premier ministre Philippe Couillard... (PHOTO Jacques Boissinot, PC)
Le premier ministre Philippe Couillard
PHOTO JACQUES BOISSINOT, PC
PATRICE BERGERON
La Presse Canadienne
QUÉBEC
Le projet de loi sur les hydrocarbures a finalement été adopté à Québec, plus de 13 heures après qu'ait été amorcée la procédure de bâillon par le gouvernement Couillard pour forcer son adoption.
Les députés ont procédé au vote vers 4 h 45 samedi matin: 62 députés ont voté pour son adoption alors que 38 députés ont voté contre. Il n'y a eu aucune abstention.
Les travaux de l'Assemblée nationale ont été ajournés jusqu'au mardi 7 février 2017.
Le gouvernement Couillard avait suspendu les règles habituelles de la démocratie parlementaire, vendredi après-midi, pour faire adopter de force son projet de loi sur les hydrocarbures.
En vertu de la procédure de bâillon, les députés ont débattu du volumineux projet de loi 106, qui comprend près de 400 articles, en commission plénière toute la soirée et toute la nuit. Ils ont cependant eu un petit répit puisqu'un peu avant minuit, le président de l'Assemblée a décidé de suspendre les travaux pour une durée de deux heures.

Les traits tirés, ils ont entamé la prise en considération du rapport et l'adoption du projet de loi bien avant l'aube samedi matin.
Après 140 heures d'étude en commission parlementaire, les libéraux ont plaidé que les délibérations avaient assez duré et qu'il y avait urgence de mettre en place les outils législatifs de mise en oeuvre de la politique énergétique 2030. Le texte législatif accorde notamment un droit d'expropriation aux entreprises pétrolières et n'encadre aucunement la fracturation hydraulique.
Autant le Parti québécois que la Coalition avenir Québec (CAQ) et Québec solidaire (QS) ont exprimé leur opposition au projet de loi et à cette procédure de bâillon. L'opposition péquiste a réclamé à de nombreuses reprises la scission du projet de loi, pour que la partie sur la transition énergétique soit adoptée rapidement et que la section sur les hydrocarbures soit étudiée plus amplement.
Le chef de l'opposition officielle a accusé le premier ministre Philippe Couillard d'être «dans le lit» des pétrolières qui ont confectionné sur mesure un projet de loi pour elles.
«Un cadeau écrit par le lobby pétrolier, a condamné Jean-François Lisée au cours de la période de questions en après-midi. Qu'est-ce qui motive le premier ministre à penser qu'il y a urgence à donner au lobby pétrolier des outils pour une industrie du XIXe siècle?»
Philippe Couillard a fait valoir que l'industrie pétrolière souhaite plutôt qu'il n'y ait pas d'encadrement, «qu'on laisse le monde du Far West, qu'on puisse faire ce qu'on veut».
Le chef péquiste a rappelé la longue liste des opposants au projet de loi, dont un grand nombre de municipalités, qui déplorent l'invasion de leur territoire parce que les permis accordés prévaudront sur leurs schémas d'aménagement.
Au débat restreint sur le projet de loi en fin d'après-midi, M. Lisée a soutenu qu'il s'agissait d'un cheval de Troie qui sous couvert de mesures de transition énergétique accorde des faveurs aux pétrolières. Il s'est engagé à abolir le chapitre sur les hydrocarbures s'il est porté au pouvoir en 2018.
Le premier ministre a quant à lui argué que l'encadrement était «serré» et que les municipalités allaient pouvoir fixer des zones d'exclusion.
Son ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand, qui pilote le projet de loi, a pour sa part affirmé qu'il n'avait «pas le choix» et que le projet de loi était «absolument nécessaire». Le ministre a fait l'étalage des nombreuses mesures qu'il comporte, notamment:
- la hausse des amendes prévues en cas d'infractions;
- les plans de restauration des puits d'hydrocarbures;
- les activités des pétrolières qui seront soumises au marché du carbone;
- le paiement de redevances par les entreprises;
- les comités de suivi auxquels les municipalités participeront.
Pierre Arcand a par ailleurs balayé les critiques comme étant «purement idéologiques».
Son vis-à-vis, le porte-parole péquiste en matière de ressources naturelles, le député Sylvain Rochon, a déclaré que «le Parti libéral ne sait plus avoir de grand rendez-vous avec l'histoire», à preuve ce projet de loi qui est un «laissez-passer» pour l'expropriation et la fracturation hydraulique.
De son côté, Québec solidaire a carrément annoncé au début de la procédure que la formation n'allait pas participer aux délibérations. «La population dit non, je ne comprends pas pourquoi le gouvernement s'entête, alors je ne participerai pas à cette mascarade», a déclaré la députée Manon Massé, avant de sortir de la Chambre pour aller manifester avec des citoyens devant le parlement. Mme Massé a toutefois participé au vote peu avant 4 h 45 samedi matin, s'affichant contre, afin de manifester l'opposition de son parti à ce projet de loi.
De son côté, la députée caquiste Chantal Soucy a déclaré que ce projet de loi démontrait une fois de plus «l'arrogance» du gouvernement libéral.
«Le gouvernement se sert de sa majorité pour nous enfoncer dans la gorge ce projet de loi fourre-tout», a-t-elle dit en accusant aussi le PQ de s'être livré à de l'obstruction, ce qui aurait mené à l'imposition du bâillon, selon elle.
L'Union des municipalités du Québec (UMQ) et la Fédération des municipalités du Québec (FQM) ont exprimé leurs préoccupations sur ces enjeux.
La FQM demande d'ailleurs un moratoire de cinq ans sur la fracturation hydraulique. Elle s'inquiète aussi du droit d'expropriation qui est attribué aux entreprises gazières et pétrolières.
L'Union des producteurs agricoles réclame pour sa part de soustraire les zones agricoles des activités liées aux hydrocarbures.
De même, l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador s'oppose au projet de loi. Elle estime qu'il contrevient à l'obligation constitutionnelle de consultation et d'accommodement qui affirme que tout projet de loi sur l'exploitation du territoire et des ressources naturelles devrait prévoir la nécessité d'obtenir le consentement des peuples autochtones.

vendredi, décembre 09, 2016

FRANCE Marine Le Pen veut interdire l’école aux enfants de sans-papiers

http://www.ledevoir.com/international/europe/

9 décembre 2016 | Europe 
Guillaume Daudin - Agence France-Presse à Paris
Charlotte Plantive - Agence France-Presse
La candidate de l’extrême droite française, Marine Le Pen
Photo: Jacque Nadeau Le Devoir
La candidate de l’extrême droite française, Marine Le Pen
La candidate de l’extrême droite française Marine Le Pen a déclaré jeudi qu’elle interdirait l’école aux enfants d’étrangers sans papiers si elle était élue présidente en 2017, s’attirant une volée de critiques.
 
« Je n’ai rien contre les étrangers, mais je leur dis : “Si vous venez dans notre pays, ne vous attendez pas à ce que vous soyez pris en charge, à être soignés, que vos enfants soient éduqués gratuitement, maintenant c’est terminé, c’est la fin de la récréation !” », a déclaré Marine Le Pen lors d’une rencontre avec la presse.
 
La patronne du Front national (FN), que tous les sondages annoncent au second tour de la présidentielle, a ensuite précisé à l’AFP vouloir aussi faire payer aux parents étrangers en situation régulière mais qui ne travaillent pas, une « contribution » aux frais de scolarité de leurs enfants.
 
« Plus de scolarisation des clandestins. Et contribution au système scolaire de la part des étrangers sauf s’ils cotisent en situation légale », a-t-elle dit, assurant que « demander une participation aux étrangers pour la scolarisation de leurs enfants […] se fait dans beaucoup de pays dans le monde ».
 
En France, conformément à la déclaration universelle des droits de l’Homme, l’école publique est gratuite et obligatoire pour tous les enfants, sans distinction sur la situation administrative des parents.
 
D’une façon générale, « nous envisageons un accès restreint à la gratuité de certains services publics et à certaines prestations sociales aux étrangers qui arrivent dans le pays et n’ont pas encore cotisé et payé d’impôt », a ajouté Marine Le Pen, qui « précisera » ses intentions ultérieurement.

« Provocation »
 
Sans attendre, sa déclaration a été qualifiée d’« énorme provocation » par le parti socialiste, de « barbare » par le candidat de la gauche radicale à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon, et de « profondément choquante » par le parti Les Républicains.
 
La ministre de l’Éducation Najat Vallaud-Belkacem a condamné son « indifférence la plus totale à des situations humainement terribles affectant de jeunes enfants » et « sa méconnaissance de tous les principes républicains et de toutes les conventions internationales dont la France est signataire ».
 
« Il faudra un jour expliquer à Marine Le Pen que le déracinement lié à l’immigration n’est pas “une récréation” », a de son côté jugé la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), pour qui « Marine Le Pen plagie son père ».
 
Cette ancienne avocate de 48 ans a pris les rênes du Front national en 2011 au départ de son père Jean-Marie Le Pen, cofondateur et président du parti pendant une quarantaine d’années.
 
Tout en restant fidèle aux fondamentaux du FN (contre l’immigration, l’islam et l’Europe), elle s’attache depuis à éviter les dérapages racistes et antisémites qui avaient valu à son père de multiples condamnations.
 
Bloquer le Front national
 
Cette stratégie, ainsi que la montée des inquiétudes face aux attentats djihadistes et à la crise migratoire européenne, lui ont permis de progresser à chaque élection. Mais les sondages la donnent battue au second tour face au candidat de la droite François Fillon, comme son père l’avait été en 2002.
 
À l’époque, de nombreux électeurs de gauche avaient voté pour le président sortant de droite Jacques Chirac dans le seul but d’empêcher Jean-Marie Le Pen d’être élu. Ce « front républicain » a de nouveau privé le FN de deux régions lors d’élections locales fin 2015.
 
Pour éviter ce scénario en 2017, Marine Le Pen a fait toute sa pré-campagne sur le slogan de « la France apaisée », afin de rassurer les nombreux Français, qui lui restent hostiles.
 
Ses propos sur l’école semblent marquer une inflexion, ce qui préoccupe certains membres de son parti. « Si elle dit des bêtises comme ça, la campagne va rater » s’est inquiété un responsable du FN.
 
L’élection surprise de Donald Trump aux États-Unis aurait-elle délié sa parole ? Le milliardaire républicain avait, durant sa campagne, également promis d’abandonner un programme qui permet à des centaines de milliers de jeunes sans-papiers d’étudier. Dans une interview récente, le président élu a toutefois semblé prêt à revenir sur cette promesse.