Ce type de finance respecte la loi islamique (charia) et interdit notamment la spéculation et le recours au taux d’intérêt.
Dubaï — La finance islamique, qui connaît une croissance très rapide, doit être plus réglementée et mieux harmonisée pour poursuivre son développement, a estimé, lundi, le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport.
Ce type de finance, qui respecte la loi islamique (charia), interdit notamment la spéculation, le recours au taux d’intérêt, qui est assimilé à l’usure, les produits ayant une incertitude excessive ou les investissements considérés comme nuisibles à la société.
Selon le FMI, ce secteur, actuellement régi par des règles issues majoritairement de la finance traditionnelle, nécessite un cadre réglementaire et des structures de contrôle répondant à ses risques spécifiques.
Le gendarme financier international souligne le «besoin de davantage d’harmonisation et de clarté dans la réglementation, d’une plus grande coopération entre les personnes chargées d’établir les normes dans la finance islamique et traditionnelle et d’une amélioration des outils pour une supervision effective».
La finance islamique est un secteur relativement récent, qui pâtit d’un manque d’économies d’échelle. En outre, elle opère dans un environnement où les lois et la fiscalité, les infrastructures financières et l’accès à des filets de sécurité financiers et aux liquidités de la banque centrale sont soit absents, soit inadaptés à ses caractéristiques, note le FMI.
Croissance fulgurante
Le poids de ce secteur a doublé en quatre ans et représente désormais 2000 milliards de dollars, alors que la demande pour ces produits augmente rapidement.
Quelque 40 millions des 1,6 milliard de musulmans dans le monde sont aujourd’hui des clients de la finance islamique, qui n’était qu’un marché de niche au tout début des années 70.
Néanmoins, elle ne représente encore que moins de 2 % des avoirs totaux des banques, estimés à 140 000 milliards.
Bien que les organismes de réglementation islamiques aient mis au point un certain nombre de normes, on est encore loin d’un fonctionnement harmonisé, en raison des divergences dans l’interprétation des textes religieux et d’une application limitée des règles.
Le FMI met néanmoins en avant le potentiel de la finance islamique dans l’économie mondiale, en soulignant le soutien qu’elle pourrait apporter aux petites et moyennes entreprises, de même que son rôle potentiel en matière d’investissements dans les infrastructures publiques, via les bons islamiques (sukuk).
Selon l’organisme financier international, le fait qu’elle interdit la spéculation et prône un système de partage des risques laisse suggérer qu’elle pose un risque moindre que la finance traditionnelle. Elle pourrait ainsi promouvoir la stabilité sur les plans macroéconomique et financier.
Le ministre des Finances, Joe Oliver, a profité de la visite d’une usine à Toronto pour faire son annonce.
Ce sera son premier, et Joe Oliver compte le rédiger à l’encre noire. Le ministre fédéral des Finances a annoncé jeudi que son budget 2015-2016 sera dévoilé le 21 avril prochain. Il renouera avec l’équilibre budgétaire, promet-il, malgré la chute des prix du pétrole.
«Ce ne sera pas un budget avec des coupes, ce sera un budget qui fournira des bénéfices aux Canadiens et qui encouragera la croissance de l’emploi. Mais nous n’avons pas besoin d’un budget de stimulation économique similaire à ce qu’on a eu pendant la Grande Récession parce que nous ne sommes pas en récession maintenant»,a déclaré M. Oliver. Pour faire son annonce, le ministre a profité non pas de la période de questions à la Chambre des communes, mais plutôt d’une visite d’usine à Toronto. «Il n’y aura pas de déficit», a-t-il assuré.
Il faut dire qu’en octobre dernier, alors que les sondages leur étaient défavorables, les conservateurs ont précipité l’annonce d’un bouquet de mesures fiscales destinées aux familles, d’une valeur de 4,6 milliards. Résultat : Ottawa ne prévoyait plus cet automne qu’un surplus de 1,9 milliard en 2015-2016. Depuis, le Canada a prolongé et élargi sa guerre en Irak-Syrie, qui lui coûtera un demi-milliard de dollars, tandis que le prix du pétrole a continué sa chute.
Fin des déficits
Si le budget — le premier depuis que Joe Oliver est devenu ministre des Finances — est équilibré, alors il mettra fin à la succession de sept déficits conservateurs. Depuis que Stephen Harper a pris le pouvoir en 2006, la dette canadienne est passée de 481 à 612 milliards, une hausse de 131 milliards, ou 27 %.
Plusieurs s’interrogent sur la capacité d’Ottawa de faire de nouvelles annonces dans ce budget tardif, reporté pour cause d’incertitudes économiques. Le gouvernement a en effet déjà dévoilé cet automne le fractionnement du revenu pour les familles et le remplacement du crédit d’impôt pour enfants par un chèque supplémentaire de 60 $ par mois. Le premier chèque ne sera envoyé aux parents que le 1er juillet, quelques semaines avant le déclenchement de la campagne électorale. Ce montant sera imposable, mais l’impôt ne devra être payé qu’au moment de remplir sa déclaration de revenus, en 2016. L’émission de chèques, par rapport à un crédit d’impôt, engendrera des coûts de 12 millions par an à Ottawa.
Lors de l’élection de 2011, les conservateurs avaient rendu plusieurs de leurs promesses (dont le fractionnement du revenu) conditionnelles à l’atteinte du déficit zéro. De la liste, il ne reste plus que l’instauration d’un crédit d’impôt pour les adultes pratiquant des activités physiques et le doublement du plafond annuel des cotisations à un compte d’épargne libre d’impôt (CELI), qui passerait à 10 000 $ par an.
Le gouvernement a par ailleurs été vertement critiqué parce qu’il a prévu une somme de 7,5 millions pour acheter de la publicité ce printemps vantant le budget à venir. «Le premier ministre est en train de prendre 7,5millions de dollars pour faire la promotion de son budget et du Parti conservateur. C’est du mépris pour les contribuables au Canada», a déploré le chef du NPD, Thomas Mulcair.