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vendredi, avril 03, 2015

Oliver promet le retour à l’équilibre

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Le ministre des Finances affirme qu’un budget de stimulation économique n’est plus nécessaire

3 avril 2015 | Hélène Buzzetti - Correspondante parlementaire à Ottawa | Canada
Le ministre des Finances, Joe Oliver, a profité de la visite d’une usine à Toronto pour faire son annonce.
Photo: Nathan Denette
La Presse canadienne
Le ministre des Finances, Joe Oliver, a profité de la visite d’une usine à Toronto pour faire son annonce.
Ce sera son premier, et Joe Oliver compte le rédiger à l’encre noire. Le ministre fédéral des Finances a annoncé jeudi que son budget 2015-2016 sera dévoilé le 21 avril prochain. Il renouera avec l’équilibre budgétaire, promet-il, malgré la chute des prix du pétrole.
 
« Ce ne sera pas un budget avec des coupes, ce sera un budget qui fournira des bénéfices aux Canadiens et qui encouragera la croissance de l’emploi. Mais nous n’avons pas besoin d’un budget de stimulation économique similaire à ce qu’on a eu pendant la Grande Récession parce que nous ne sommes pas en récession maintenant »,a déclaré M. Oliver. Pour faire son annonce, le ministre a profité non pas de la période de questions à la Chambre des communes, mais plutôt d’une visite d’usine à Toronto. « Il n’y aura pas de déficit », a-t-il assuré.
 
Il faut dire qu’en octobre dernier, alors que les sondages leur étaient défavorables, les conservateurs ont précipité l’annonce d’un bouquet de mesures fiscales destinées aux familles, d’une valeur de 4,6 milliards. Résultat : Ottawa ne prévoyait plus cet automne qu’un surplus de 1,9 milliard en 2015-2016. Depuis, le Canada a prolongé et élargi sa guerre en Irak-Syrie, qui lui coûtera un demi-milliard de dollars, tandis que le prix du pétrole a continué sa chute.
 
Fin des déficits
 
Si le budget — le premier depuis que Joe Oliver est devenu ministre des Finances — est équilibré, alors il mettra fin à la succession de sept déficits conservateurs. Depuis que Stephen Harper a pris le pouvoir en 2006, la dette canadienne est passée de 481 à 612 milliards, une hausse de 131 milliards, ou 27 %.
 
Plusieurs s’interrogent sur la capacité d’Ottawa de faire de nouvelles annonces dans ce budget tardif, reporté pour cause d’incertitudes économiques. Le gouvernement a en effet déjà dévoilé cet automne le fractionnement du revenu pour les familles et le remplacement du crédit d’impôt pour enfants par un chèque supplémentaire de 60 $ par mois. Le premier chèque ne sera envoyé aux parents que le 1er juillet, quelques semaines avant le déclenchement de la campagne électorale. Ce montant sera imposable, mais l’impôt ne devra être payé qu’au moment de remplir sa déclaration de revenus, en 2016. L’émission de chèques, par rapport à un crédit d’impôt, engendrera des coûts de 12 millions par an à Ottawa.
 
Lors de l’élection de 2011, les conservateurs avaient rendu plusieurs de leurs promesses (dont le fractionnement du revenu) conditionnelles à l’atteinte du déficit zéro. De la liste, il ne reste plus que l’instauration d’un crédit d’impôt pour les adultes pratiquant des activités physiques et le doublement du plafond annuel des cotisations à un compte d’épargne libre d’impôt (CELI), qui passerait à 10 000 $ par an.
 
Le gouvernement a par ailleurs été vertement critiqué parce qu’il a prévu une somme de 7,5 millions pour acheter de la publicité ce printemps vantant le budget à venir. « Le premier ministre est en train de prendre 7,5 millions de dollars pour faire la promotion de son budget et du Parti conservateur. C’est du mépris pour les contribuables au Canada », a déploré le chef du NPD, Thomas Mulcair.