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vendredi, septembre 30, 2016

Lessard associe ses problèmes à son poste aux Transports

http://www.ledevoir.com/politique/

30 septembre 2016 | Robert Dutrisac - Correspondant parlementaire à Québec | Québec
Depuis trois semaines, Laurent Lessard multiplie les explications sur les différentes activités lucratives que menait de front son ami Yvon Nadeau en même temps qu’il était son conseiller politique dans sa circonscription. 
Photo: Jacques Boissinot La Presse canadienne
Depuis trois semaines, Laurent Lessard multiplie les explications sur les différentes activités lucratives que menait de front son ami Yvon Nadeau en même temps qu’il était son conseiller politique dans sa circonscription. 
Alors qu’il défendait son sens de l’éthique, Laurent Lessard s’est interrogé, jeudi, sur l’irruption dans l’actualité de controverses qui le concernent au moment même où il entreprend de réformer le ministère des Transports.
 
« Ce que je ne comprends pas, c’est que je suis le même gars qu’il y a un mois et demi quand j’étais à la Forêt [le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs]. Soudainement, qu’est-ce qui se passe quand tu arrives au ministère des Transports ? Tout ce tir groupé-là », a fait remarquer dans une mêlée de presse Laurent Lessard, qui assume ses nouvelles fonctions de ministre des Transports depuis le 20 août dernier.
 
Le ministre n’est toutefois pas allé jusqu’à proposer une quelconque théorie du complot. « Je ne présume de rien. Je vous citais une coïncidence. Maintenant, je sais une affaire : il y aura des changements et c’est commencé », a-t-il affirmé.
 
Depuis trois semaines, Laurent Lessard multiplie les explications sur les différentes activités lucratives que menait de front son ami Yvon Nadeau en même temps qu’il était son conseiller politique dans sa circonscription. Ce cumul d’occupations, « c’est normal », juge le ministre. Deux de ses entreprises, Pyrobiom Énergies et Innoltek, ont sollicité de l’aide de l’État.
 
Couillard réitère sa confiance
 
Philippe Couillard a réitéré sa confiance dans son ministre. Irrité, le premier ministre a toutefois refusé de commenter la situation. « Il n’y a rien à ajouter là-dessus », a-t-il sèchement répondu aux journalistes qui l’asticotaient.
 
Mercredi, Laurent Lessard, qui participait à une rencontre des ministres des Transports à Toronto, a bénéficié d’une journée de répit. Mais ce ne fut que partie remise.
 
Jeudi, Laurent Lessard a précisé qu’il avait déclaré au commissaire à l’éthique et à la déontologie que sa conjointe, Johanne Binette, travaillait pour une entreprise d’économie sociale, le Groupe ressources techniques Beauce-Appalaches (GRTBA), qui comptait sur des subventions de la Société d’habitation du Québec (SHQ) pour financer des projets d’habitations à loyer modique. La SHQ relève du ministère des Affaires municipales, dont le titulaire était son mari.
 
« Le problème, c’est que le gars qui gère le programme de subventions est redevable au ministre pour sa “job”, il est redevable au ministre des Affaires municipales. Sa femme travaille pour une entreprise qui a [reçu] 12,7 millions de subventions. Il y a quelque chose qui marche pas là-dedans », a observé le député de la Coalition avenir Québec Éric Caire à l’Assemblée nationale.
 
Laurent Lessard a certifié qu’il ne connaissait pas l’organisateur libéral John MacKay quand il fut nommé à la tête de la SHQ pour ensuite délier les goussets de la société d’État afin de financer les projets présentés par le GRTBA. Quant aux pressions qu’il a exercées sur la SHQ à compter de 2003 pour obtenir ces subventions, le ministre a dit qu’il n’avait fait que reprendre les dossiers dont s’occupait l’élu péquiste défait Marc Boulianne.

vendredi, juin 10, 2016

OMERTA AU MINISTÈRE DES TRANSPORTS Une culture libérale

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10 juin 2016 |Antoine Robitaille | Québec
Philippe Couillard a bien maladroitement relativisé l’omerta au ministère des Transports en qualifiant l’affaire de « problème profond de culture dans l’administration publique ». À l’écouter, le PLQ n’aurait que peu à voir avec ces pratiques du secret, en matière d’affaires louches, du « plus gros donneur d’ouvrage » au Québec. Faux ! Cette culture s’est enracinée, a prospéré lors de mandats libéraux. S’il veut vraiment assainir le MTQ, il lui faudrait commencer par l’admettre.

Le témoignage de l’analyste Annie Trudel et de l’experte en audit Louise Boily, devant la Commission de l’administration publique, a eu l’effet d’une bombe à fragmentation à l’Assemblée nationale : débat d’urgence, accusation d’outrage au parlement, demande de prolongation de la session. Normal : les allégations, vraiment graves, dont certaines sont potentiellement criminelles, ont de quoi bouleverser : fractionnement de contrats, intimidation, dissimulation systématique des traces, sabotage, mensonge, falsification de documents déposés à l’Assemblée nationale et à l’UPAC, etc.
 
Le premier ministre a soutenu qu’il fallait prendre ces allégations « excessivement [sic]sérieusement et sans compromis ». Il s’est toutefois contredit lorsqu’il a entrepris de les relativiser, en soutenant qu’elles relèvent d’un « problème de culture organisationnelle qui dure depuis au moins 20 ans, d’après moi, et même plus ». À l’écouter, il serait à peine caricatural de conclure que, au fond, ce serait la faute à Duplessis, ou, pourquoi pas avant le « cheuf », à Vautrin, voire Mercier !
 
Il ne s’agit pas ici de nier que l’antique « voirie », les « travaux publics » et autres transports ne furent pas, traditionnellement, à travers l’histoire, le lieu de combines douteuses couvertes par de scandaleuses omertas. Dans ses mémoires, René Lévesque raconte son arrivée à la tête du ministère des Travaux publics en 1960. Les « contracteurs » unionistes régnaient en barons. Il les rabroue. Mais, rapidement, c’est un candidat libéral défait de justesse qui lui propose de lui confier l’attribution des contrats aux entrepreneurs libéraux. Lévesque, outré, refuse évidemment et rappelle les promesses de l’Équipe du tonnerre consistant à instaurer des règles saines, comme celle du plus bas soumissionnaire. L’autre le traite de « naïf » et claque la porte !
 
Certaines habitudes, en moins grossier, semblent avoir perduré : il suffit de lire le chapitre 6 de la partie 3 du rapport Charbonneau, consacré au ministère des Transports. Reste que cette « culture » est trop aisément invoquée par M. Couillard comme un ensemble de pratiques relevant d’abord de l’« administratif ». Dans son discours, il semble qu’un pilier de notre régime, le principe de responsabilité ministérielle, soit en passe d’être abandonné. Le 19 mai, au lendemain de l’éclatement de l’affaire Poëti, Jacques Daoust et Philippe Couillard annoncent le limogeage d’une sous-ministre et d’un chef de cabinet. L’administratif encaisse. Le lendemain du témoignage d’Annie Trudel et de Louise Boily, le premier ministre évoque une maladie de l’administratif. Or il semble superflu de le rappeler, mais les politiques sont les patrons des « administratifs ». Devant la commission Charbonneau, l’ancien sous-ministre Jean-Paul Beaulieu a, par exemple, « décrit la situation de vulnérabilité dans laquelle se trouvent souvent de hauts fonctionnaires de l’État lorsque surviennent des changements de gouvernement ».
 
M. Couillard veut faire oublier que le Parti libéral est au pouvoir de manière presque continue depuis 13 ans. Que, dans ces années, par exemple, son prédécesseur Jean Charest avait admis, à la stupéfaction générale, ne pas avoir lu le premier rapport Duchesneau. Depuis 2014, M. Couillard a eu dans son cabinet au moins deux anciens ministres des Transports qui doivent en connaître assez long sur les graves problèmes de « culture » du ministère des Transports : Julie Boulet et Sam Hamad. Mme Boulet, dont le comté était « le mieux asphalté du Québec », selon l’avis de son ancien chef de cabinet. M. Hamad, qui avait refusé de lire le rapport Duchesneau et dont le rapport du Commissaire à l’éthique, dans l’affaire Premier tech, démontre qu’il s’est montré « plus qu’imprudent en contrevenant aux principes éthiques de base dans la gestion des fonds publics ». Cela n’indique-t-il pas un problème de culture ?
 
Depuis mercredi soir, on comprend que le MTQ a tout fait pour ne pas collaborer avec la commission Charbonneau. Les « problèmes » de Louise Boily sont étrangement coïncidents : ils commencent en 2011. La Commission de l’administration publique aura réussi à compenser en partie les carences de la commission Charbonneau quant au MTQ. Il est donc enrageant que les députés libéraux aient décidé d’arrêter le bon travail de la CAP, laquelle aurait dû pouvoir interroger d’autres acteurs présumés de l’omerta au MTQ, Nathalie Noël et Danièle Cantin. Mais il ne s’agit peut-être que d’une pause dans l’étude de la fameuse culture.

vendredi, mai 20, 2016

MTQ: l’entourage de Philippe Couillard inquiète l’opposition

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Le «flot de l’information» doit être amélioré, convient le premier ministre

20 mai 2016 | Marco Bélair-Cirino - Correspondant parlementaire à Québec | Québec
Le premier ministre Philippe Couillard a convenu de la nécessité d’«améliorer» le «flot de l’information» au sommet de l’État.
Photo: Jacques Boissinot La Presse canadienne
Le premier ministre Philippe Couillard a convenu de la nécessité d’«améliorer» le «flot de l’information» au sommet de l’État.

Sur la sellette, le premier ministre Philippe Couillard a renvoyé deux hauts dirigeants du ministère des Transports (MTQ), jeudi. Mais cela s’est avéré insuffisant pour rassurer les partis d’opposition, qui s’inquiètent de voir le chef du gouvernement être tenu dans l’ignorance à propos de dossiers critiques par sa garde rapprochée.

M. Couillard a appris l’existence de la lettre du député de Marguerite-Bourgeoys, Robert Poëti, recensant des « irrégularités » dans le processus d’octroi de contrats du ministère des Transports (MTQ) trois semaines après qu’elle eut été portée à l’attention de son directeur de cabinet, Jean-Louis Dufresne.

« Moi, j’aurais des doutes sur mon entourage, si j’étais à sa place », a fait valoir le chef de l’opposition officielle, Sylvain Gaudreault, lors de la période de questions jeudi.

« Monsieur le Premier Ministre, êtes-vous atteint du syndrome Gérald Tremblay ? » a par la suite demandé le leader parlementaire de la CAQ, François Bonnardel.

M. Couillard a convenu de la nécessité d’« améliorer » le « flot de l’information » au sommet de l’État. Il a réitéré au passage sa confiance à l’endroit de M. Dufresne. « Mon chef de cabinet fait un excellent travail dans un grand nombre de dossiers excessivement critiques pour le gouvernement du Québec, pour la société du Québec », a-t-il souligné à l’Assemblée nationale.

Le premier ministre a cependant opéré un changement de garde au MTQ. Il a notamment démis de ses fonctions la sous-ministre Dominique Savoie, et ce, même s’il la décrivait comme « une des hautes fonctionnaires les plus respectées de l’administration publique du Québec » mercredi. « Il est essentiel de conserver la confiance des citoyens envers les institutions. Ça m’apparaît absolument critique », a-t-il déclaré après avoir pris connaissance de la lettre de démission de la consultante au MTQ Annie Trudel… datée du 4 avril dernier.

L’ancienne agente de l’Unité anticollusion (UAC) et de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) résume en quatre pages les « multiples résistances » auxquelles elle s’est heurtée durant l’examen du processus d’octroi de contrats par le MTQ : « culture du secret »,« contrôle d’informations »… « Je n’ai pas l’intention de continuer à travailler avec des gens qui mettent constamment des bâtons dans les roues et déploient tant d’efforts à gérer l’image plutôt que de prendre le taureau par les cornes et apporter les changements nécessaires afin de rétablir l’intégrité du ministère, de ses processus et des détenteurs de charge publique », a-t-elle écrit à Pierre Ouellet. Celui-ci était à ce moment directeur de cabinet du ministre des Transports, Jacques Daoust. Il a aussi été limogé jeudi.

À micro fermé, des élus ont dit déplorer de voir Mme Savoie et M. Ouellet porter seuls le blâme. « Qu’en est-il du sous-ministre associé André Caron ? Tout le monde l’oublie, lui ? Il est pourtant patron des directions territoriales. Tout passe par son bureau », a dit plus d’un élu au Devoir.

« Touriste et spectateur »

M. Couillard se comporte en « touriste » et en « spectateur », a dénoncé le chef caquiste, François Legault. « On a besoin, au Québec, d’avoir un premier ministre qui a du leadership. C’est vrai en éducation, c’est vrai en transport », a-t-il tonné. Selon lui, la crise qui ébranle le MTQ depuis 48 heures illustre un « sérieux problème de gestion » au sein de l’État québécois. À ses yeux, la situation commande non seulement le renvoi de M. Dufresne, mais également celui du secrétaire général du gouvernement, Roberto Iglesias.