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mardi, juin 28, 2016

Les autorités mexicaines abusent des femmes arrêtées, selon Amnesty International

http://www.lapresse.ca/international/amerique-latine/

Publié le 28 juin 2016 à 06h49 | Mis à jour à 06h49
Les forces de sécurité mexicaines font régulièrement subir des abus sexuels aux... (Photo Victor Ruiz Garcia, Archives REUTERS)
PHOTO VICTOR RUIZ GARCIA, ARCHIVES REUTERS
Agence France-Presse
MEXICO
Les forces de sécurité mexicaines font régulièrement subir des abus sexuels aux femmes arrêtées afin d'obtenir des «aveux», révèle Amnesty International dans un rapport publié mardi.
L'ONG basée à Londres a enquêté sur les cas de 100 femmes incarcérées dans des prisons du Mexique. Toutes ont déclaré avoir subi des formes de harcèlement sexuel ou d'abus psychologiques lors de leur arrestation et de leur interrogatoire.
Selon Amnesty, «72 ont dit avoir été agressées sexuellement pendant leur arrestation ou dans les heures qui ont suivi. Trente-trois affirment avoir été violées».
«Quand on parle de violence contre les femmes, la méthode préférée de l'État (mexicain) est la violence sexuelle. Ça a été une découverte effrayante», commente à l'AFP Madeleine Penman, auteure du rapport.
«Ce que décrivent ces femmes donne un aperçu choquant de la prévalence de la torture contre les femmes au Mexique», estime Erika Guevara-Rosas, directrice pour les Amériques d'Amnesty International. Selon elle, «la violence sexuelle utilisée comme forme de torture semble s'être banalisée durant les interrogatoires».
Selon l'ONG, la plupart des femmes incarcérées ont déclaré avoir subi «des agressions sexuelles, des coups, des décharges électriques, des palpations et des attouchements en détention et durant les interrogatoires».
Sur ces 100 femmes interrogées, soixante-dix d'entre elles ont signalé les agressions à un juge ou à d'autres représentants de l'État, «mais des enquêtes n'ont été ouvertes que dans 22 cas», indique le rapport qui précise que «personne n'a été poursuivi».
La grande majorité de ces femmes a été accusée d'infractions en liaison avec le crime organisé ou les stupéfiants. «Beaucoup d'entre elles viennent de familles pauvres, ce qui les rend moins susceptibles de pouvoir s'offrir une défense digne de ce nom», souligne Amnesty.
Le cas «Monica»
Parmi les cas présentés figure celui de Monica, 26 ans, mère de quatre enfants, «qui a été violée par six policiers, a reçu des décharges électriques sur les parties génitales, a été asphyxiée à l'aide d'un sac en plastique et a eu la tête plongée dans un seau d'eau» à Coahuila (nord) en 2013.
Selon l'ONG, les forces de l'ordre l'ont ensuite obligée à regarder son frère et son mari être torturés. Sur le trajet vers le parquet général, son mari a succombé «dans ses bras des suites des actes de torture qu'il avait subis». Cette femme aurait ensuite été obligée de signer des «aveux» selon lesquels elle appartenait à un cartel de drogue, ajoute le document.
Malgré un rapport de la Commission nationale des droits humains (CNDH), d'août 2014, confirmant les actes de tortures infligés à cette jeune femme, aucun des auteurs présumés de ces abus n'a été inculpé, indique l'ONG.
Sur les milliers de cas de tortures dénoncés au Mexique depuis 1991, seuls 15 ont abouti à des condamnations, dénonce Amnesty.
En 2012, année de l'accession au pouvoir du président Pena Nieto, 287 cas de tortures avaient été recensés dans le pays. En 2014, ce chiffre s'élevait à 2403 cas, selon des chiffres obtenus par l'ONG auprès des autorités judiciaires mexicaines.
Au Mexique, les forces de sécurité font régulièrement l'objet d'accusations de violations des droits de l'Homme depuis le lancement de la guerre contre le narcotrafic lancée par l'ex-président Felipe Calderon (2006-2012).


mardi, avril 14, 2015

Un an après, le Nigeria sans nouvelles des lycéennes kidnapées par Boko Haram

http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/

Publié le 14-04-2015 à 10h05
Abuja (AFP) - Le président élu du Nigeria Muhammadu Buhari a assuré mardi qu'il ferait tout son possible pour retrouver les plus de 200 lycéennes enlevées il y a tout juste un an à Chibok par les islamistes de Boko Haram, sans pouvoir pour autant promettre leur libération.
"Nous ne savons pas si les filles de Chibok peuvent être secourues. Leur localisation reste inconnue. J'aimerais beaucoup pouvoir le faire, mais je ne peux pas promettre de les retrouver", a déclaré dans un communiqué M. Buhari, qui doit prendre ses fonctions fin mai.
"Mais je dis à tous les parents, les familles et les amis de ces enfants que mon gouvernement fera tout ce qui est en son pouvoir pour les ramener à la maison", a-t-il poursuivi.
Le président sortant Goodluck Jonathan -battu dans les élections du 28 mars- n'avait pas semblé considérer comme une priorité la recherche des jeunes filles kidnappées dans la petite ville de Chibok, dans le nord-est du Nigeria, le 14 avril 2014, jusqu'à ce la pression internationale le force à réagir.
Veillées à la bougie, prières et rassemblements étaient organisés pour l'anniversaire du kidnapping, le 14 avril 2014, de 276 lycéennes au total, dont 219 sont toujours portées disparues.
Une marche a eu lieu à Abuja, la capitale, mardi, où 219 petites filles et adolescentes vêtues de rouge ont été placées en tête de cortège, tenant chacune un panneau portant le nom d'une des disparues.
"En tant qu'ambassadrices des filles de Chibok, nous demandons augouvernement du Nigeria de nous donner une idée précise de ce qui est mis en oeuvre pour ramener nos soeurs", a déclaré l'une d'entre elles, Rebecca Ishaku, à l'AFP.
"Cette bataille va finir par être gagnée, un jour. Aucune injustice ne peut perdurer indéfiniment. Mais dans l'intérêt de ces filles, il faut que cela arrive au plus vite", a déclaré l'émissaire des Nations unies pour l'éducation, l'ancien Premier ministre britannique Gordon Brown, dans une interview au quotidien de Londres The Guardian.
Si ce rapt très médiatisé a suscité une émotion sans précédent à travers le monde, c'est loin d'être le seul crime de ce type commis par Boko Haram, rappelle Amnesty International. Selon l'ONG, au moins 2.000 femmes et fillettes ont été enlevées au Nigeria depuis le début de l'année dernière.
Les Nations unies et des organisations de défense des droits de l'homme ont aussi dénoncé, à cette occasion, le ciblage délibéré d'enfants, garçons et filles par les islamistes, dont l'insurrection et la répression armée ont fait au moins 15.000 morts depuis six ans.
- 'nous n'oublierons pas' -
Selon les responsables du mouvement #Bringbackourgirls (Ramenez-nous nos filles), l'Empire State Building, à New York, devrait être éclairé mardi d'une robe rouge et violette en solidarité et pour symboliser la lutte contre les violences faites aux femmes.
Cinquante-sept adolescentes ont réussi à s'enfuir dans les heures qui ont suivi le kidnapping. Mais aucun signe de vie des autres depuis la vidéo diffusée en mai 2014 par Boko Haram, qui montrait une centaine de lycéennes voilées, récitant des sourates du Coran.
M. Jonathan a répété plusieurs fois que les jeunes filles seraient libérées, sans donner aucune information précise. L'armée avait affirmé l'an dernier savoir où les adolescentes se trouvaient mais avait jugé trop risquée une opération militaire.
Le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, a déclaré ensuite avoir converti les adolescentes qui n'étaient pas musulmanes et les avoir toutes "mariées de force".
Dans un nouveau rapport publié mardi, Amnesty International cite un haut gradé de l'armée, selon lequel les otages sont gardées dans plusieurs camps de Boko Haram, au Nigeria mais aussi au Tchad et au Cameroun voisins.
Plusieurs personnalités ont apporté leur soutien au mouvement #BringBackOurGirls, dont la Première dame des Etats-UnisMichelle Obama, et la jeune lauréate pakistanaise du prix Nobel de la paix, Malala Yousafzai.
"A mon avis, les dirigeants nigérians et la communauté internationale n'ont pas fait assez pour vous aider", a-t-elle déclaré dans une lettre ouverte auxadolescentes.
"Notre espoir de retrouver nos filles réside aujourd'hui en Buhari", a déclaré à l'AFP Enoch Mark, dont la fille et la nièce ont été enlevées. "Nous espérons revoir bientôt nos filles si elles sont vivantes ou au moins leurs corps si elles sont mortes".
Mais M. Buhari n'a pas voulu donner de faux espoir, reconnaissant qu'il fallait être "honnête" sur les chances de retrouver les jeunes captives.