MISE à JOUR
OTTAWA – Le gouvernement fédéral a fermé la porte à toute reconnaissance d’une Catalogne indépendante, vendredi, après que le parlement de la région espagnole eut déclaré son indépendance.
«Nous reconnaissons une Espagne unie, point final. C’est simple, c’est clair, c’est une phrase très explicite», a martelé le secrétaire parlementaire de la ministre des Affaires étrangères, Andrew Leslie, à sa sortie de la période des questions.
Plus tôt dans la journée, les ministres libéraux tenaient un discours plus vague.
«Dans une démocratie, ces choses-là doivent se résoudre de façon pacifique. Notre message pour la Catalogne et pour l’Espagne, c’est le dialogue», a déclaré le ministre du Commerce international, François-Philippe Champagne, répétant essentiellement la position qui est celle du gouvernement Trudeau depuis le début de cette saga.
La députée libérale Alexandra Mendes a été, elle, catégorique. «Je ne suis pas d’accord avec l’attitude autoritaire de Madrid, mais que l’indépendance de la Catalogne soit reconnue? Ça, je suis contre», a-t-elle tranché.
Sans aller jusqu’à réclamer que le Canada reconnaisse l’indépendance catalane, le Nouveau Parti démocratique a demandé le respect du droit à l’autodétermination. «C’est préoccupant de voir que l’Espagne veut mettre la région sous tutelle. Le gouvernement libéral a la responsabilité de dire qu’un peuple a le droit de prendre une décision démocratique», a affirmé le député néodémocrate Matthew Dubé.
Selon lui, le manque de fermeté du gouvernement dans ce dossier entre en contradiction avec sa volonté d’être une voix forte sur la scène internationale.
Pour sa part, l’opposition officielle s’est gardée de se prononcer sur la question vendredi. «C’est un sujet extrêmement complexe. On va attendre de voir comment le gouvernement va se comporter», a fait savoir le député conservateur Alain Rayes.
Du côté du Bloc québécois, l’appui à la sécession catalane est inconditionnel. La chef de la formation souverainiste, Martine Ouellet, a d’ailleurs invité le Canada, le Québec et toute la communauté internationale à reconnaître l’indépendance de la Catalogne et à l’accueillir comme 194e État aux Nations Unies.
«On a vu le courage, la fierté du peuple catalan. C’est un processus démocratique, pacifique et totalement en accord avec le droit international», a souligné Mme Ouellet en entrevue. Malgré les perturbations vécues au cours du référendum et le boycottage du vote de vendredi par les partis de l’opposition, elle maintient qu’on ne peut pas remettre en question la validité de la démarche catalane.
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