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Publié le 16 mars 2017 à 07h31 | Mis à jour à 07h31
Agence France-Presse
Washington
Publié le 16 mars 2017 à 07h31 | Mis à jour à 07h31
Le président démocrate de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, Adam Schiff, et son homologue chez les républicains, Devin Nunes. PHOTO J. SCOTT APPLEWHITE, ASSOCIATED PRESS |
Agence France-Presse
Washington
Des élus spécialisés dans le renseignement au Congrès américain ont affirmé ne pas disposer de preuves soutenant les accusations de mise sur écoutes lancées par le président américain Donald Trump contre son prédécesseur Barack Obama.
«Nous n'avons aucune preuve que cela a eu lieu», a déclaré mercredi Devin Nunes, le président républicain de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, qui enquête sur l'interférence présumée de la Russie dans la campagne présidentielle américaine.
Sur la base des discussions qu'il a eues sur ce dossier, M. Nunes a rapporté qu'il ne pensait «pas qu'il y ait eu une réelle mise sur écoute de la Trump Tower» à New York, où résidait Donald Trump avant son élection.
«Je n'ai vu à ce jour aucune preuve soutenant les allégations du président Trump selon lesquelles lui et ses proches ont été mis sur écoutes à la Trump Tower» par Barack Obama, a renchéri le chef de file des démocrates au sein de la même commission, Adam Schiff, lors d'une conférence de presse commune.
Dans une série de tweets le 4 mars, Donald Trump avait accusé Barack Obama d'avoir mis ses lignes téléphoniques sur écoute avant le scrutin du 8 novembre, qualifiant son prédécesseur de «personne malfaisante (ou malade)».
Ces allégations avaient suscité des interrogations parce qu'en tant que président, Donald Trump a accès à des informations classées qui auraient pu soutenir ses propos.
Donald Trump avait lancé ces accusations après la publication, par des médias conservateurs, d'allégations similaires, ce qui laissait suggérer qu'il s'était inspiré de ces médias -- ce que la Maison-Blanche n'a jamais démenti.
Barack Obama a tout démenti, mais Donald Trump a demandé au Congrès d'enquêter.
«Cela m'inquiète beaucoup que le président puisse lancer une telle accusation sans fondement», a ajouté M. Schiff.
«Entre guillemets»
Interrogé mercredi soir sur Fox News sur la façon dont il avait appris cette affaire d'écoutes, M. Trump a répondu: «j'avais lu des choses». Il a ensuite fait référence à un article du New York Times le 20 janvier et «d'autres choses» qu'il avait lues évoquant des écoutes.
M. Trump a également évoqué nommément un reporter de Fox News qui «la veille» -- apparemment le 3 mars -- «parlait de certaines choses, très complexes qui se passaient. Et d'écoutes téléphoniques. J'ai dit "attendez un peu, on parle beaucoup d'écoutes téléphoniques". J'avais vu beaucoup de choses».
«N'oubliez pas: quand je dis "écoutes téléphoniques", ces mots étaient entre guillemets (...) parce que les écoutes téléphoniques, c'est quelque chose de plutôt vieux jeu. Mais cela recouvre vraiment la surveillance et beaucoup d'autres choses», a-t-il poursuivi.
Le président américain a toutefois ajouté que «pour la majeure partie, je ne vais pas en discuter, car (...) nous allons soumettre des choses à la commission très prochainement qui n'ont pas encore été présentées jusqu'à présent».
Pour leur part, MM. Nunes et Schiff ont précisé qu'ils ne s'attendaient pas à ce que le directeur du FBI, James Comey, qui doit témoigner lundi devant leur commission, apporte des preuves.
Mais les deux élus espèrent des progrès dans leur enquête sur l'interférence de la Russie, notamment sur le nombre de personnes liées à la campagne du républicain qui auraient été mises sur écoutes à ce sujet.
Le directeur de l'agence chargée d'intercepter les communications, la NSA (National Security Agency), Michael Rogers, sera aussi entendu lundi.
Une autre audition est prévue le 28 mars.