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Publié le 12 février 2017 à 17h45 | Mis à jour à 17h45
Publié le 12 février 2017 à 17h45 | Mis à jour à 17h45
Agence France-Presse
La Corée du Nord a procédé dimanche au tir d'essai d'un missile balistique qui a fini sa course dans la mer du Japon, déclenchant la colère de Tokyo et de Séoul qui a dénoncé une «provocation» visant à tester le nouveau président américain Donald Trump.
Le premier ministre japonais Shinzo Abe, en visite aux États-Unis, a jugé «intolérable» ce tir, le premier d'un missile balistique effectué par Pyongyang depuis l'élection américaine en novembre.
Donald Trump n'a fait aucun commentaire direct sur ce tir, qui constitue une violation de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, mais a assuré M. Abe de son soutien «à 100%».
Le missile a été tiré vers 7h55 de la base aérienne de Banghyon, située dans l'ouest de la Corée du Nord, selon le ministère sud-coréen de la Défense.
L'engin a parcouru environ 500 kilomètres avant de tomber en mer du Japon (appelée mer Orientale par les Nord-Coréens), a dit à l'AFP un porte-parole du ministère.
PHOTO AFP |
Pour le ministère sud-coréen de la Défense, le tir «vise à attirer l'attention mondiale sur la Corée du Nord en se vantant de ses capacités nucléaires et dans le domaine des missiles». «On estime aussi qu'il s'agissait d'une provocation armée destinée à tester la réaction de la nouvelle administration américaine dirigée par le président Trump», ajoute le ministère dans un communiqué.
Ce tir d'essai d'«un missile sol-sol de moyenne à longue portée Pukguksong-2» s'est déroulé «avec succès» et c'est le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un en personne qui l'a «guidé», a quant à elle affirmé lundi l'agence de presse officielle de Corée du Nord KCNA.
Kim Jong-Un «a exprimé sa grande satisfaction concernant la possession d'un autre puissant moyen d'attaque nucléaire qui renforce la formidable puissance du pays», a ajouté KCNA.
Un responsable militaire sud-coréen cité par l'agence de presse sud-coréenne Yonhap a de son côté exclu que ce missile soit un missile de longue portée.
En octobre 2016, la Corée du Nord avait tiré à deux reprises des missiles Musudan de portée intermédiaire de la même base aérienne.
«Intolérable»
Au moment du tir, le nouveau président américain passait le week-end dans sa luxueuse résidence de Mar-a-Lago en Floride avec M. Abe, en visite aux États-Unis depuis vendredi.
«Je veux que tout le monde comprenne et soit conscient du fait que les États-Unis sont derrière le Japon, son grand allié, à 100%», a déclaré M. Trump dans une très brève allocution.
«Le dernier tir de missile de la Corée du Nord est absolument intolérable», avait déclaré M. Abe quelques secondes plus tôt du même podium.
«La Corée du Nord doit respecter pleinement les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU», a ajouté le dirigeant japonais. Le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, a dénoncé une «provocation envers le Japon et la région».
Pyongyang a procédé en 2016 à deux essais nucléaires et tiré une vingtaine de missiles balistiques dans le cadre de ses programmes visant à maîtriser la technologie qui mettrait le territoire des États-Unis à portée de ses missiles nucléaires.
Yang Moo-Jin, un spécialiste de la Corée du Nord basé à Séoul, a estimé que le tir de dimanche pouvait avoir été effectué pour marquer l'anniversaire le 16 février de la naissance de l'ancien dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il.
Le président sud-coréen par intérim, Hwang Gyo-Ahn, a promis une «punition appropriée» en réponse à ce tir.
«Nous avons connaissance de ces informations et suivons de près la situation», a pour sa part dit à l'AFP un responsable de la Maison-Blanche après le tir nord-coréen.
Recevant M. Abe vendredi à Washington, Donald Trump avait dit considérer comme «une priorité très, très haute» la défense contre la menace nucléaire et balistique que fait peser la Corée du Nord sur la région.
La France a condamné ce tir, se prononçant pour «une réponse ferme et déterminée» de la communauté internationale, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères évoquant «le renforcement de la mise en oeuvre des résolutions» du Conseil de sécurité et de «nouvelles mesures restrictives par l'Union européenne».
Début février, le nouveau secrétaire américain à la Défense James Mattis avait déjà assuré la Corée du Sud et le Japon de l'engagement total de Washington pour leur sécurité, promettant une réponse «écrasante» à une éventuelle attaque nucléaire nord-coréenne.
Dans son discours du Nouvel an, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un avait dit que son pays en était «aux dernières étapes avant le tir d'essai d'un missile balistique intercontinental» capable d'atteindre le territoire américain.
«Cela n'arrivera pas !», avait tweeté Donald Trump.