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lundi, novembre 21, 2016

Québec solidaire pose ses conditions pour des candidatures communes

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Publié le 20 novembre 2016 à 18h46 | Mis à jour le 20 novembre 2016 à 18h46
«Allons-nous discuter avec d'autres partis politiques? Notre réponse... (Le Soleil, Yan Doublet)
LE SOLEIL, YAN DOUBLET
«Allons-nous discuter avec d'autres partis politiques? Notre réponse est claire, c'est: "Oui"», a dit la députée de Gouin et co-porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, aux délégués du Conseil national de QS, réunis dans la capitale dimanche.

JEAN PHILIPPE ANGERS
La Presse Canadienne
Les membres de Québec solidaire ont décidé en conseil national d'explorer des candidatures communes aux élections contre les libéraux à certaines conditions, et ont maintenu leur participation aux discussions des Organisations unies pour l'indépendance du Québec (OUI Québec).
Québec solidaire a indiqué que les membres étaient prêts à explorer des candidatures communes, précisant qu'elles proviendraient de «mouvements sociaux» ou de formations politiques, et que cette avenue demeurait exclue pour les élections partielles du 5 décembre.
Aussi, ces candidatures communes ne seraient pas possibles sans un programme «résolument progressiste», Québec solidaire évoquant la fin de l'austérité et un réinvestissement dans les services publics, le féminisme comme valeur partagée, la fin de l'exploration des hydrocarbures en sol québécois, un mode de scrutin proportionnel, un projet indépendantiste inclusif et la reconnaissance du droit à l'autodétermination des nations autochtones et inuit.
«2018, c'est clair, il faut que ce soit la fin du règne libéral, mais il ne faut pas remplacer les libéraux par une espèce de copie conforme. (...) Ce qui est intéressant, c'est de battre les libéraux et de les remplacer par un gouvernement qui va vraiment mettre en oeuvre des politiques favorables aux gens ordinaires, aux régions, aux personnes immigrantes, favorables aux Premières Nations. Si Bernie Sanders a réussi à rallier tant d'Américains, si en Alberta on a réussi à faire élire le NPD dans une province où on ne pensait jamais que cela arriverait, bien le Québec est mûr pour progrès social véritable», a dit en entrevue Mme David.
Réunis en conseil national cette fin de semaine à Québec, les membres ont lancé un chantier qui se penchera sur la possibilité de convergences et d'alliances avec d'autres mouvements politiques et sociaux - dont ceux des Premières Nations - «partageant les valeurs de Québec solidaire pour rassembler les forces du changement et sortir de l'impasse libérale».
Concernant les OUI Québec, Québec solidaire y poursuivra les discussions sur les modalités d'accession à l'indépendance avec notamment le Parti québécois et Option nationale, et compte y faire la promotion de son assemblée constituante formée de citoyens appelés à élaborer une constitution et à préparer un référendum sur l'avenir du Québec.
Les activités du OUI Québec étaient interrompues depuis la course à la direction du Parti québécois, et Québec solidaire désirait consulter ces membres sur la poursuite des activités dans la foulée de la position du chef Jean-François Lisée d'exclure la tenue d'un référendum d'ici 2022.
«Du point de vue de Québec solidaire, il est clair que lorsqu'un gouvernement souverainiste est élu, il met en oeuvre tout ce qu'il faut pour faire élire une assemblée constituante. Évidemment M. Lisée, lui, reporte ça après 2022, et ce n'est pas notre point de vue, on va aller en discuter», a affirmé Mme David.
Le Parti québécois s'est réjoui de ces décisions de Québec solidaire qui permettent «de franchir un pas supplémentaire vers la convergence des forces progressistes et souverainistes».
«Chaque geste de rapprochement est un geste significatif vers la convergence, du plus modeste au plus ambitieux. En soi, il est représentatif d'une volonté réelle d'engagement, tout en apprenant à travailler ensemble», a déclaré la députée de Joliette et chargée de mission pour les relations avec la société civile, la participation citoyenne et la convergence, Véronique Hivon, par voie de communiqué.
Le PQ a aussi manifesté «sa volonté de travailler à la réforme du mode de scrutin et celle de discuter des enjeux qui apparaissent prioritaires à Québec solidaire».
L'ancienne présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Claudette Carbonneau, qui préside les OUI Québec depuis septembre 2015, a salué la poursuite des activités par Québec solidaire.
«On s'était entendu sur une série de chercheurs, et on leur avait demandé de nous faire un document de réflexion et des mises à jour des mécanismes d'accession à l'indépendance partout à travers le monde. (...) Et ce matériel a continué à se préparer durant la course à la chefferie, et j'envisage donc dans les prochains jours que l'on puisse se mettre au travail», a dit Mme Carbonneau.
Les travaux porteront «exclusivement» sur la recherche d'un mode commun d'accession à l'indépendance, et ce, jusqu'aux congrès respectifs de Québec solidaire, du Parti québécois et d'Option nationale en 2017, où les membres pourront se prononcer sur la proposition élaborée sur les modalités d'accession, a-t-on indiqué.
«Peu importe la date à laquelle se ferait une consultation populaire, il faut tout de même réfléchir au plan de match, aux manières d'arriver à un résultat satisfaisant là-dedans, et comment s'assurer de mettre l'ensemble de la population québécoise dans le coup», a poursuivi Mme Carbonneau.
Le chef du parti Option nationale, Sol Zanetti, a dit voir une «bonne nouvelle» dans la poursuite des discussions au sein des OUI Québec. Il a toutefois ajouté du même souffle qu'il ne fallait pas se leurrer pour 2018 et croire qu'un gouvernement véritablement progressiste au Québec, «sans les moyens politiques de l'indépendance», pourrait parvenir à accomplir ses objectifs.
«Je pense qu'avec la fin de la construction de l'oléoduc Énergie Est qui est prévue pour 2021 selon l'échéancier actuel, si on attend à 2022 pour envisager de faire l'indépendance, il sera trop tard pour bloquer Énergie Est, et ça c'est très problématique», a dit M. Zanetti, faisant notamment valoir que le transport interprovincial des hydrocarbures est un dossier qui relève du gouvernement canadien et que l'entreprise TransCanada ne reconnaît pas l'autorité du Québec dans l'évaluation environnementale.

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