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lundi, novembre 21, 2016

Daniel Boyer: le gouvernement Couillard a fait «une job de cochon»

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Publié le 20 novembre 2016 à 14h06 | Mis à jour le 20 novembre 2016 à 14h06
À une semaine de son congrès, alors qu'il... (Archives La Presse, Olivier Pontbriand)
ARCHIVES LA PRESSE, OLIVIER PONTBRIAND
À une semaine de son congrès, alors qu'il a annoncé qu'il sollicitait un nouveau mandat de trois ans, le président de la FTQ, Daniel Boyer, a exprimé un profond mécontentement face au gouvernement Couillard.

LIA LÉVESQUE
La Presse Canadienne
La FTQ, qui a souvent eu une réputation de centrale syndicale pragmatique qui sait jouer ses cartes face au pouvoir, semble en voie de durcir le ton et veut « redonner le goût de l'action politique » à ses militants.
À une semaine de son congrès, alors qu'il a annoncé qu'il sollicitait un nouveau mandat de trois ans, le président de la FTQ, Daniel Boyer, a exprimé un profond mécontentement face au gouvernement Couillard. Dans une entrevue à La Presse canadienne, il a promis de le faire payer lors de la prochaine élection parce qu'il estime qu'il a fait « une job de cochon ».
La plus grande centrale syndicale du Québec, qui compte plus de 600 000 membres, n'appuiera « probablement pas » un parti politique lors de la prochaine élection provinciale qui aura lieu en 2018. Mais elle risque de mettre ses énergies à combattre le gouvernement Couillard.
« On aura des débats à faire d'ici là, mais si les élections avaient lieu demain matin, on reprendrait exactement la même stratégie qu'on a prise pour débarquer [Stephen] Harper: n'importe qui sauf les libéraux. Ça va être le vote stratégique », avertit M. Boyer.
Dans le monde municipal, où les syndicats affiliés à la FTQ représentent 72 % des syndiqués, la grogne est intense. Les lois qui ont imposé le partage du coût des régimes de retraite et qui ont modifié le régime de négociation sont ou vont être contestées devant les tribunaux.
« Dans le secteur municipal, pourquoi le gouvernement ne s'est pas assis avec nous pour dire ''il y a tel et tel problème'' ? Il n'a pas fait ça, parce qu'il y a deux maires, à chaque bout de la 20, qui s'amusent et qui font un méchant power trip. Ce gouvernement-là a fait une job de cochon pendant les deux premières années et demie de son mandat. Puis là, il va se racheter dans les deux dernières années pour se faire réélire ? Je m'excuse, mais ça ne passera pas; ça ne passera pas chez nous en tout cas », prévient M. Boyer.
Il reproche aussi au gouvernement Couillard de se comporter « comme un gouvernement hyper conservateur de droite », par ses décisions budgétaires en santé, en éducation, dans les services de garde et face aux groupes communautaires, ainsi que par son manque d'exigences envers les entreprises en matière de maintien et de création d'emplois, d'innovation et de modernisation.
Il le critique aussi pour avoir « piétiné les droits » des travailleurs - la FTQ représente également des chauffeurs de taxi, par l'intermédiaire des Métallos, et les travailleurs d'Aveos dans l'aéronautique.
Quand on lui demande si le gouvernement libéral a quand même fait quelques bonnes choses pour les travailleurs, sa réponse est cinglante: « non », sauf pour l'entente avec le front commun dans le secteur public. Et, là encore, M. Boyer pense que le gouvernement n'a pas eu le choix, parce que la population appuyait les syndiqués du secteur public, voyant l'effet des restrictions budgétaires dans les services publics.
Mandats et opposition
Quand il analyse son premier mandat à la tête de la FTQ, M. Boyer pense spontanément au combat pour le salaire minimum à 15 $ - un combat porteur de justice sociale, qui a suscité l'appui de la population, selon lui. Il se dit particulièrement fier de cette lutte, qui dépasse le cadre des seuls syndicats. Il compte d'ailleurs poursuivre cette lutte s'il obtient un second mandat.
L'autre bataille qui le passionne et qu'il souhaite mener à bien est celle des clauses de disparité de traitement dans les conventions collectives en fonction de la date d'embauche, notamment celle des « régimes de retraite à deux vitesses ». Là encore, le syndicaliste y voit une question de justice sociale.
En plus de M. Boyer, le numéro deux et secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux, sollicite également un nouveau mandat de trois ans.
Pour le moment, personne n'a officiellement contesté leur leadership. La Presse canadienne a contacté plusieurs sources à la FTQ pour tâter le pouls et aucune n'a trouvé à redire contre le tandem Boyer-Cadieux. Même sur les sujets jadis plus délicats, comme la construction ou les liens avec le Fonds de solidarité, la paix semble être revenue à l'interne.

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