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PUBLIÉ AUJOURD'HUI À 6 H 31
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Justin Trudeau et Obama lors de la visite du premier ministre canadien à Washington en mars. PHOTO : ? JONATHAN ERNST / REUTERS |
Rassemblement après rassemblement, débat après débat, les prétendants à la présidence américaine ont multiplié les attaques contre le libre-échange. Une montée des propos protectionnistes qui en inquiète plusieurs dans les milieux économiques canadiens.
Un texte de Raphaël Bouvier-Auclair
Pour Donald Trump, l'ALENA, l'accord de libre-échange avec le Canada et le Mexique, a été une cible de choix.
Son opposante démocrate s'est davantage attaquée au Partenariat transpacifique, grand projet d'entente commerciale à laquelle le Canada et les États-Unis doivent participer. Hillary Clinton jure qu'elle ne signera pas le traité si elle devient présidente.
La force des propos protectionnistes pendant cette longue campagne a soulevé certaines inquiétudes dans les milieux économiques canadiens. Pour bien des entrepreneurs au pays, commercer avec le voisin américain est essentiel.
Il y a, par exemple, les producteurs canadiens de bois d'oeuvre. Ils attendent toujours qu'une nouvelle entente soit conclue avec les États-Unis. Cette entente n'est toujours pas à l'horizon.
Et pourtant, les relations canado-américaines semblent excellentes sous les gouvernes de Barack Obama et Justin Trudeau. Peu importe le gagnant mardi, l'espoir des producteurs de bois d'oeuvre est mince.
Si on regarde le contexte politique américain actuellement, ça nous apparaît clair qu'on est dans une vague de protectionnisme qui est peu enclin au renouvellement d'un accord quelconque.
Un phénomène loin d'être nouveau
Depuis que les États-Unis existent, le protectionnisme est au cœur de l'agenda politique et économique.
L'une des premières législations à avoir été adoptée, puis signée par le président George Washington, le Tariff Act, visait justement à taxer des produits étrangers pour protéger des entreprises américaines.
Depuis, les membres du Congrès et les présidents se sont succédé. Ponctuellement, des lois protégeant certaines industries des États-Unis ont été adoptées. Des politiques qui ont parfois eu un impact sur des entreprises canadiennes.
C'est le cas pour l'entreprise Solacom technologies. Installée à Gatineau, la compagnie vend des systèmes qui gèrent les appels 911. Plus de 90 % des ventes sont effectuées aux États-Unis.
On a eu aussi de la petite gymnastique à faire des fois pour augmenter le contenu américain de nos produits [...] Mais il a toujours été possible de commercer avec les Américains.
S'il reconnaît que le ton a été dur pendant cette campagne, Pierre Plangger est convaincu que les relations commerciales ne s'effondreront pas, puisque beaucoup d'entrepreneurs américains tiennent à ce lien avec le Canada.
La relation canado-américaine en chiffres:
- 2,4 milliards de dollars : la valeur des échanges de biens et de services... chaque jour!
- 448 milliards de dollars : la valeur des investissements directs canadiens aux États-Unis l'an dernier
Quelle est la valeur de ce que les États importent du Canada annuellement?
Convaincre le président, mais aussi le Congrès
L'avenir du lien commercial canado-américain ne repose pas uniquement sur la personne qui logera à la Maison-Blanche.
La Chambre des représentants et une partie du Sénat doivent également être renouvelés mardi. Leurs membres ont leur mot à dire sur les lois et le budget fédéral américain.
Il faut être sur le terrain à Washington. Il faut connaître les élus à Washington qui sont dans les comités, qui prennent les décisions qui nous concernent.
Nouveau président, nouveau Congrès : les diplomates canadiens auront du pain sur la planche au cours des prochains mois pour s'assurer que le discours protectionniste ne se concrétise pas en mesures qui pourraient avoir un impact sur le commerce canadien.
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