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PUBLIÉ LE VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2016 À 20 H 55
PUBLIÉ LE VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2016 À 20 H 55
Les quatre candidats dans la course à la direction du Parti québécois se sont prêtés à l'exercice d'une entrevue chronométrée de six minutes avec l'animatrice Anne-Marie Dussault, dans le cadre de l'émission24/60. Comparez leurs réponses concernant leurs priorités, leurs promesses et leur vision d'avenir pour le parti et le Québec.
Pourquoi devriez-vous diriger le Parti québécois plutôt que les trois autres candidats?
JEAN-FRANÇOIS LISÉE
N'importe lequel d'entre nous serait immensément meilleur que le premier ministre actuel. Je propose une démarche qui est plus connectée sur la réalité de l'opinion publique. Nous voulons tous faire l'indépendance, mais je ne veux pas échouer à la faire. Je veux d'abord chasser les libéraux et je crois qu'on peut être très nombreux à faire ça et donner une bonne majorité au PQ en s'engageant à ne pas tenir de référendum dans un premier mandat, et ensuite progresser méthodiquement vers une majorité indépendantiste par la suite.
ALEXANDRE CLOUTIER
Je ne fais pas une campagne contre qui que ce soit. Je la fais pour le Québec, pour le Parti québécois. Compétence. Expérience. Renouveau. Et une volonté de changement.
MARTINE OUELLET
Je veux revenir à l'indépendance, je veux revenir à l'ADN du Parti québécois. L'indépendance et la social-démocratie. Et je crois que c'est ça qui va permettre de rassembler, faire la convergence, tous les indépendantistes, pour battre Philippe Couillard en 2018. Je suis profondément convaincue que sans l'engagement de réaliser l'indépendance dans le prochain mandat, on ne réussira pas à battre Philippe Couillard, qui [dirige] le pire gouvernement que j'ai connu de mon existence.
PAUL ST-PIERRE PLAMONDON
J'incarne un renouveau au PQ. J'apporte de nouvelles idées. J'amène des gens, un renouvellement au sens de rajeunissement. Et ç'a été discuté souvent, mais le PQ doit avoir cette impulsion à nouveau pour rassembler et j'ai un message très rassembleur. Mon slogan, c'est « redonnons le PQ aux Québécois ». À tous les Québécois. Donc, c'est vraiment le message que le point de ralliement, de tous ceux qui ont à cœur le Québec, c'est le PQ, en vue des élections de 2018.
Le candidat Jean-François Lisée en 360 secondes
De quoi a-t-on trop parlé durant cette campagne?
JEAN-FRANÇOIS LISÉE
De burqa, de Charkaoui. J'ai une part de responsabilité là-dedans, les journalistes aussi. J'ai fait des propositions pour que l'éducation soit plus proche des réalités des gens en milieu défavorisé, pour que les écoles à Hochelaga-Maisonneuve aient plus de moyens, de budgets, d'enseignants que celles à Outremont ou à Westmount [...]
ALEXANDRE CLOUTIER
De la chicane! Les gens sont tannés, ils veulent l'unité, ils veulent un Parti québécois qui est uni, les gens veulent un rassemblement des forces du mouvement souverainiste, et je pense que les gens veulent vraiment qu'on travaille tout le monde ensemble pour la suite des choses.
MARTINE OUELLET
Des signes religieux. C'est un dossier qui est fort important, mais je trouve malheureusement que mes deux collègues [Lisée et Cloutier] n'ont pas appris la leçon de la dernière campagne électorale. Ce n'est pas un sujet qu'on peut aborder pour marquer des points ou prendre des raccourcis. Parce que vraiment, ça n'a pas été très élégant.
PAUL ST-PIERRE PLAMONDON
De laïcité. Ça donne à croire que le PQ est un parti qui parle principalement de ça alors que c'est un parti à la défense de l'intérêt public. À la défense des gens. Donc, un parti de bâtisseurs. Et à ce stade-ci de l'histoire du Québec, ça fait presque 15 ans de pouvoir presque ininterrompu des libéraux. Ce dont on a besoin, c'est d'un PQ fort qui parle de bâtir. Qui dit « le point de convergence de ceux qui veulent mettre fin à l'austérité, et qui veulent regarder en avant, qui ont le goût du Québec, c'est le PQ » [...]
Le candidat Alexandre Cloutier en 360 secondes
De quoi n'a-t-on pas assez parlé durant cette course à la direction du PQ?
JEAN-FRANÇOIS LISÉE
J'ai plusieurs chefs d'entreprise innovants qui ont m'ont aidé à écrire une plateforme économique qui tient sur huit pages. Vous ne le savez pas, mais Mega Bloks a ramené toute sa production de jouets chinois à Montréal à moindres coûts et en créant 300 emplois. Je veux créer une unité qui va aller voir nos entreprises manufacturières québécoises qui ont délocalisé leur production pour leur dire « regardez, on va vous montrer comment la relocaliser et faire encore plus d'argent ». C'est une de plusieurs propositions innovantes comme ça.
ALEXANDRE CLOUTIER
L'éducation, la justice fiscale, nos régions, on ne parle jamais assez des régions. On n'a pas assez parlé non plus d'environnement. La dernière course, on en avait beaucoup plus parlé, pourtant on a un déficit commercial qui est immense à cause de nos importations de pétrole. Il y a des thèmes qui malheureusement ont été un peu occultés, je pense que l'été, ça n'a pas aidé. On a essayé de mettre de l'avant la justice fiscale. Plus d'équité, plus de justice.
MARTINE OUELLET
D'indépendance. C'est le PQ, c'est la course à la chefferie du PQ. Et je suis à peu près la seule qui, dans chacune de ses entrevues, dans les discours, donne les exemples de ce que ça va faire, être indépendant. Le Québec est assez fort économiquement pour être indépendant. On est la 27e puissance économique mondiale. On dit souvent que le Québec n'est pas assez fort économiquement. Ces arguments-là de pense-petit, je ne suis plus capable. [...] On m'apporte aussi souvent l'argument de la dette. Parce qu'[en étant indépendant], on aura la dette du Québec plus notre portion de la dette du Canada. Il y a une étude qui est sortie le printemps passé et, en termes de ratio dette-PIB, on serait dans les mieux placés, parmi les top 3 du G7 [...]. Je pense qu'on a tout ce qu'il faut pour réaliser notre indépendance. Mais ça prend une volonté, et la première volonté, c'est celle du PQ.
PAUL ST-PIERRE PLAMONDON
De culture québécoise à mon avis. On parle beaucoup de langue française et de laïcité. À mon avis, la composante la plus importante de notre identité, c'est la culture francophone. Et on n'a pas assez parlé d'économie. Le PQ doit recommencer à parler d'économie, et commencer à le faire en faisant la pédagogie de l'économie. Par exemple, en expliquant aux gens que c'était certain qu'il n'y aurait pas 250 000 emplois créés par les libéraux. Et que c'est connu qu'un gouvernement corrompu est corrélé avec l'absence de croissance économique. Ce qu'on connaît présentement. Les coupes en éducation, c'est relié avec une faible croissance économique, également.
La candidate Martine Ouellet en 360 secondes
Le Parti libéral pourrait rester au pouvoir encore longtemps. Le PQ a vu un déclin de son appui chez les jeunes, depuis 20 ans. Faut-il être jeune pour diriger le PQ et arriver à effectuer le virage générationnel?
JEAN-FRANÇOIS LISÉE
La jeunesse, c'est un état d'esprit. Il faut être audacieux, bouger avec son temps, incarner ce qui motive les jeunes. Le PQ doit devenir un parti environnementaliste branché sur le monde.
ALEXANDRE CLOUTIER
Ce n'est pas une question d'âge. Je souhaite qu'il y ait un virage, du moins, qu'on fasse le pont entre les générations. Mais je ne veux pas faire d'âgisme, je pense que peu importe le candidat, on va trouver une façon d'aller chercher la jeunesse, mais c'est clair que les jeunes ne sont plus avec nous et il faut être capable de poser les constats qui sont difficiles, mais réels.
MARTINE OUELLET
Le PQ subit un déclin depuis 20 ans. Qu'est-ce qui s'est passé? Le PQ a mis l'indépendance en sourdine. Et c'est notre principale force, principal pouvoir de mobilisation. Et c'est sûr qu'en mettant l'indépendance en sourdine, ça fragmente le PQ. Et c'est l'indépendance qui va nous permettre de faire la convergence. Québec solidaire l'a dit, Option nationale l'a dit. Et si on veut convaincre les 30 % d'indépendantistes de la Coalition avenir Québec, il faut que l'indépendance soit à l'ordre du jour [...]
PAUL ST-PIERRE PLAMONDON
Ça ne peut pas nuire. Moi, les faits parlent. J'ai vendu 4900 cartes de membre durant la campagne. Factuellement, la majorité, c'est auprès de jeunes. Oui, ça aiderait d'avoir un nouveau mouvement au PQ, une nouvelle impulsion portée par une nouvelle génération. Les membres, qui sont la génération portée par les baby-boomers, nous le demandent : « Qu'allez-vous faire concrètement pour relancer le parti ? » et je suis dédié à cette mission-là.
Le candidat Paul St-Pierre Plamondon en 360 secondes
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