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Publié le 16 mai 2016 à 07h48 | Mis à jour à 07h48
L'immeuble industriel qui abrite les bureaux de la société Pavage CSF, dans l'est de Montréal, a été la cible d'un incendie criminel en août 2012.
Publié le 16 mai 2016 à 07h48 | Mis à jour à 07h48
PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE |
Pour faire affaire dans l'industrie de l'asphaltage à Montréal, il peut être nécessaire de côtoyer quelques criminels, et les tribunaux doivent tenir compte de cette réalité du marché, a-t-on expliqué hier lors de la comparution d'un important entrepreneur en travaux publics accusé d'extorsion envers deux hommes d'affaires de la métropole.
Domenico Miceli, 46 ans, dirigeant de Pavage CSF, a comparu menottes aux poings hier au palais de justice de Montréal. Avec un autre entrepreneur en asphaltage, Calogero Bruna, il est accusé de complot, extorsion et menaces à l'endroit des frères Rocco et Nicola Peronace, deux entrepreneurs qui disent avoir inventé une technologie pour bloquer les effets potentiellement néfastes des champs électromagnétiques.
Selon l'enquête de la police de Montréal, une dette d'environ 100 000 $ remboursée trop lentement par une des victimes serait à l'origine de l'affaire. Nicola Peronace a été passé à tabac mercredi soir et a appelé la police à son secours.
Domenico Miceli et Calogero Bruna ont été arrêtés au cours de la nuit par les policiers. Deux fiers-à-bras soupçonnés d'avoir administré la raclée à la victime ont aussi été arrêtés. Il s'agit de Michael Czakowski et Michael John Neill.
CONDITION PROBLÉMATIQUE
La poursuite a consenti à ce que Domenico Miceli soit remis en liberté dans l'attente de son procès hier, sous diverses conditions d'usage, comme le fait de ne pas se trouver en présence de personnes qu'il sait associées à des activités criminelles.
L'avocat de M. Miceli, Me Jeffrey Boro, a alors expliqué à la cour que cette condition risquait de poser problème pour « l'entreprise légale » de son client, car elle ne tenait pas compte de la réalité de l'industrie à Montréal. « Il travaille en pavage, a expliqué le juriste. Dans sa business, il y a des gens avec des casiers criminels. Donc, est-ce qu'on peut modifier la condition, juste au cas où ? »
La cour a consenti à ce que Miceli s'engage à ne pas fréquenter de criminels « sauf lorsque nécessaire dans le cadre des activités de son entreprise ».
L'importance des activités de M. Miceli dans les travaux publics de la grande région de Montréal a été abondamment étudiée par la commission Charbonneau, qui a démontré que Pavage CSF était l'un des six joueurs qui se partageaient 92 % des contrats de réfection de trottoirs à Montréal.
Outre ses contrats dans la réfection de trottoirs, M. Miceli a été longtemps en affaires dans le domaine de la construction avec Domenico Arcuri, un membre important de la mafia montréalaise impliqué dans une guerre de clans pendant que le parrain Vito Rizzuto était emprisonné aux États-Unis, au début des années 2010. Deux entreprises de M. Miceli ont été la cible d'incendies criminels à cette époque.
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