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Alexandre Cloutier est persuadé que l'évolution de la jurisprudence donne le droit au Québec d'exiger des entreprises privées relevant des lois d'Ottawa qu'elles se conforment aux dispositions de la Charte de la langue française.
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Publié le 24 mai 2016 à 00h10 | Mis à jour à 06h09
PHOTOTHÈQUE LE SOLEIL, YAN DOUBLET |
JEAN-MARC SALVET
Le Soleil
Le Soleil
(Québec) S'il est élu chef du Parti québécois et éventuellement premier ministre du Québec, le député Alexandre Cloutier assujettira les entreprises privées relevant des lois fédérales à la Charte québécoise de la langue française.
C'est un gros morceau qui a toujours été laissé de côté. Il comprend les entreprises oeuvrant dans les secteurs bancaire, aérien, ferroviaire, maritime ou encore dans ceux des pipelines et des télécommunications.
Au Québec, il englobe près de 1800 entreprises et quelque 170 000 employés, selon certaines estimations.
Il faut maintenant aller dans cette direction, affirme au SoleilAlexandre Cloutier, candidat à la succession de Pierre Karl Péladeau, car la situation du français comme langue de travail est fragile et préoccupante. Et aussi parce qu'on doit permettre «à nos jeunes et aux néo-Québécois» de travailler en français partout au Québec, dit-il.
«Il importe de renforcer la place du français dans tous les milieux de travail, incluant dans les entreprises de compétence fédérale, qui ne font actuellement face à aucune exigence du gouvernement du Québec quant au respect de la loi 101», déclare le député de Lac-Saint-Jean.
La grande majorité des entreprises concernées par un tel changement emploient 100 employés ou plus.
Des assises
L'ex-ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes et à la Gouvernance souverainiste dans le gouvernement de Pauline Marois est persuadé que l'évolution de la jurisprudence donne le droit au Québec d'exiger des entreprises privées relevant des lois d'Ottawa qu'elles se conforment aux dispositions de la Charte de la langue française, l'une des lois emblématiques du premier gouvernement de René Lévesque.
Alexandre Cloutier dit prendre un engagement solennel : «dès le jour 1» de l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement du Parti québécois, cet élargissement de la Charte de la langue française sera mis en oeuvre.
L'évolution de la jurisprudence démontre qu'aucune modification aux lois fédérales ne sera nécessaire pour y parvenir, non plus qu'aucune négociation avec Ottawa, insiste le député, en notant par ailleurs qu'il n'y aura jamais de meilleure voie que l'indépendance pour assurer l'avenir de la langue française au Québec.
Nouvelle phase
Après avoir concentré les premières journées à recueillir ou à tenter de recueillir le soutien de leurs collègues députés, les candidats déclarés à la succession de Pierre Karl Péladeau sont engagés dans une nouvelle phase de la course. Alexandre Cloutier, Véronique Hivon et Jean-François Lisée déclinent des propositions depuis quelques jours déjà.
Aux côtés de son collègue Sylvain Pagé, Mme Hivon dévoilera aujourd'hui ce qu'elle présentera comme «un plan de réforme démocratique pour rebâtir la confiance entre la population et la classe politique».
La députée Martine Ouellet devrait confirmer qu'elle se porte candidate à la direction du Parti québécois vendredi.
C'est dimanche, à Drummondville, que le Parti québécois rendra publiques les modalités de cette compétition, laquelle devrait se conclure en octobre prochain.
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