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MISE à JOUR
MISE à JOUR
Les Canadiens, et j’inclus les Québécois, sont allergiques à la realpolitik, une pratique machiavélique appliquée par Bismarck en Allemagne au XIXe siècle. Pour Bismarck, la politique étrangère doit reposer sur l’intérêt national. Aucun jugement de valeur ne doit nuire à cet intérêt.
Pour protéger 3000 emplois lucratifs dans l’usine de General Dynamics à London, en Ontario, le ministre Stéphane Dion a des remords de nature éthique. Doit-on lui en faire le reproche? Et c’est là que l’hypocrisie des uns et la naïveté des autres colorent le débat.
Pratique courante
La realpolitik, tous les pays démocratiques l’appliquent dans leurs relations internationales. L’ONU est l’institution par excellence de cette approche. Plus de la moitié des États présents à New York sont des régimes plus ou moins tyranniques en violation des prises de position officielles des Nations unies.
Le commerce international si cher à nos États exportateurs repose sur ce refus d’introduire un jugement moral quand il s’agit de protéger les emplois du pays. Le Canada ne pourrait pas faire bande à part sans se pénaliser lourdement.
Les cieux ensoleillés si chers à Justin Trudeau sont remplis de nuages noirs et lourds dans nos relations commerciales avec l’Arabie saoudite et la Chine, entre autres. Ceux qui refusent cette politique pour garder purs nos mains et nos cœurs sont ceux-là mêmes qui réclament à cor et à cri du financement public, des subventions aux ONG, à la culture, à l’éducation. La prospérité économique des démocraties passe par la realpolitik. Ce qui n’empêche pas les pressions diplomatiques sur les pays voyous souvent à la recherche de respectabilité pour couvrir leurs crimes.
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