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vendredi, mars 11, 2016

FEMMES EN PRISON Thériault a sa part de responsabilité, dénonce le PQ

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La ministre montrée à nouveau du doigt au nom du féminisme

11 mars 2016 |Jean-François Nadeau | Justice
Les conditions de détention de la prison Leclerc ont fait réagir la députée péquiste Carole Poirier.
Photo: Valérian Mazataud Le Devoir
Les conditions de détention de la prison Leclerc ont fait réagir la députée péquiste Carole Poirier.
Comment Lise Thériault, responsable de la Condition féminine, mais aussi vice-première ministre, a-t-elle pu décider de fermer la prison Tanguay en sachant les difficultés que rencontreraient les prisonnières ? La députée Carole Poirier, responsable pour le Parti québécois des questions relatives à la condition féminine, se pose la question et critique sévèrement « le silence » de la ministre Thériault dans ce dossier.

« C’est assez incompréhensible ! La décision de transférer les femmes de la prison Tanguay à Leclerc a été prise par l’ancienne ministre de la Sécurité publique, Mme Lise Thériault. Et c’est elle qui est désormais responsable de la Condition féminine ! Elle pourrait au moins réagir à ce qui a été fait ! Elle a mis de la poudre à canon dans une situation déjà délicate. »

À la suite du récit des conditions de détention publié dans Le Devoir jeudi, la députée d’Hochelaga-Maisonneuve se dit très inquiète des conditions dans lesquelles vivent les femmes derrière les barreaux. « La ministre a dit récemment que, pour elle, le féminisme, c’était plutôt “Let’s go ! Vas-y !”. Elle doit se rendre compte, explique Carole Poirier, que cette vision individualiste n’est pas à même d’aider toutes les femmes. »

La décision de fermer la prison Tanguay pour déménager ses pensionnaires dans une vieille prison conçue pour les hommes a été prise l’an passé sous l’autorité de la ministre Thériault.« C’est elle qui a décidé de fermer Tanguay. Elle savait très bien qu’elle envoyait ces femmes dans une situation pire encore. On le voit bien, ce que c’est que le féminisme “à sa manière”. S’il faut juger aux actions, comme Lise Thériault le dit, alors qu’elle agisse ! »

Pour l’instant, elle se dit « très inquiète des conditions faites aux femmes ». Ces conditions, comme celles de plusieurs femmes parmi les plus démunies de notre société, lui apparaissent de plus en plus inadmissibles.

« C’est un autre exemple de l’austérité qui touche en particulier les femmes. » Pour Carole Poirier, il ne fait nul doute que « les coupes du gouvernement libéral font plus mal aux femmes parce qu’elles sont déjà plus pauvres. On fragilise la situation des femmes davantage. »

Plus d’humanité

Martine Flamand, coordonnatrice du programme Mère-Enfant en prison, a pu constater au cours des derniers jours la situation préoccupante des prisonnières transférées fin février à l’Institut Leclerc. Elle confirme que la situation très difficile décrite par Le Devoir jeudi est vécue difficilement par les pensionnaires.

Elle ajoute que « le personnel vit ce que les femmes vivent ». La situation demeure pour l’instant pénible. « C’est l’enfer pour tout le monde. C’est dur. Quand on dit que les femmes n’ont pas de bobettes ! »

Pour elle, il est clair que « ce n’est pas assez humain. Il n’y a pas d’aide. C’est comme des animaux mis en cage. Je ne comprends pas où on veut en arriver avec ça. Il faut des services et plus d’humanité. On ne leur donne rien. On les voit juste comme des prisonnières. »

Le ministère de la Sécurité publique n’a pas apporté de précision à la suite de l’article publié jeudi.

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