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jeudi, novembre 26, 2015

Un syndicat approuve la «désobéissance civile»

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Publié le 26 novembre 2015 à 05h00 | Mis à jour à 06h16
Le plus important syndicat d'enseignants au cégep et... (PHOTO JEANNOT LÉVESQUE, LE QUOTIDIEN)
PHOTO JEANNOT LÉVESQUE, LE QUOTIDIEN
Le plus important syndicat d'enseignants au cégep et de chargés de cours universitaires se fait menaçant.

Alors que les négociations publiques semblent piétiner depuis des semaines, le plus gros syndicat d'enseignants au cégep et de chargés de cours universitaires vient de donner un premier feu vert au non-respect d'une éventuelle loi spéciale par ses membres, a appris La Presse.
La Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ), syndicat affilié à la CSN, a décidé la fin de semaine dernière qu'en cas d'adoption d'une mesure législative de retour au travail, elle appuierait ses syndicats qui croient que «la poursuite de la grève peut constituer un geste de désobéissance civile légitime». Soit «le refus éclairé, assumé et public de respecter une loi parce qu'elle est jugée contraire à des principes éthiques fondamentaux ou au bien commun», ajoute la proposition adoptée.
Une position «de principe»
La présidente de l'organisation assure qu'il s'agit d'une position «de principe», qui ne pousse personne dans la rue au lendemain de l'adoption d'une loi spéciale. Si cette éventualité se produit, «on va regarder ce qu'il y a dans cette loi-là et après, on décidera si on veut s'inscrire dans la désobéissance civile», a affirmé Caroline Senneville.
«Gandhi, c'est ce qu'il faisait, de la désobéissance civile, a renchéri la syndicaliste. Il ne faut pas mettre dans ce mot-là plus que ce qu'il y a déjà.»
La FNEEQ-CSN compte près de 35 000 membres dans une centaine d'établissements et revendique le titre d'organisation syndicale «la plus représentative de l'enseignement supérieur».
Au cabinet du président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, on refuse de commenter la décision de la FNEEQ. «Il s'agit d'une situation hypothétique, a indiqué l'attachée de presse Marie-Ève Pelletier. Le gouvernement souhaite en arriver à une entente négociée.»
Délais de contestation trop longs
L'appui à la «désobéissance civile légitime» a été adopté à la fin de la semaine dernière par le conseil fédéral de la FNEEQ-CSN, au cours d'une réunion tenue à Québec. La proposition aurait été approuvée à très forte majorité.
Selon Mme Senneville, ses syndiqués sont très remontés contre le gouvernement et la possibilité que celui-ci force leur retour au travail.
La leader se dit elle-même fatiguée par les gouvernements qui adoptent des lois spéciales «qui sont peut-être illégales», mais «ça prend 10 ans pour le prouver et en attendant, [...] on a mis un couvercle sur la casserole, on a décrété des conditions de travail et on a affaibli le mouvement syndical». «Peut-être que se battre contre ça, ça peut représenter un geste de désobéissance civile. C'est ça qu'on dit», a-t-elle ajouté.
Quant au caractère «hypothétique» ou préventif de la mesure, Caroline Senneville a souligné que «quand on négocie dans le secteur public, il y a toujours l'ombre d'un décret ou d'une loi spéciale qui plane». «Une négociation sur deux ou une négociation sur trois se termine de cette façon, a-t-elle ajouté. Donc, les syndiqués n'ont pas besoin d'être paranoïaques ou amateurs de science-fiction pour savoir que c'est une réelle possibilité.»