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Publié par La Presse Canadienne le lundi 02 novembre 2015 à 22h22. Modifié par Charles Payette le mardi 03 novembre 2015
WASHINGTON - TransCanada en a surpris plusieurs, lundi, en demandant au gouvernement américain de suspendre temporairement sa demande d'autorisation pour son projet controversé d'oléoduc Keystone XL.
Cette requête de l'entreprise canadienne constitue développement étonnant au projet qui a provoqué des tensions majeures entre le Canada et les États-Unis dans les dernières années. L'oléoduc Keystone XL acheminerait des sables bitumineux de l'Alberta vers les raffineries du Texas.
La demande a été formulée dans une lettre transmise au secrétaire d'État américain John Kerry.
La lettre de TransCanada appelle l'administration Obama à reporter sa décision sur l'émission d'un permis qui permettrait à l'oléoduc de passer d'une frontière à une autre en attendant le règlement d'un litige dans l'État du Nebraska sur sa trajectoire.
«TransCanada croit qu'il serait approprié à ce moment-ci que le département d'État interrompe son examen de la demande du permis présidentiel pour Keystone XL», écrit TransCanada dans sa missive.
«Cela permettra qu'une décision sur le permis soit prise plus tard dans la certitude que cela respecte la trajectoire de l'oléoduc», ajoute l'entreprise.
La Maison-Blanche n'a pas voulu commenter la nouvelle, elle a référé toutes les demandes d'entrevues au département d'État. «Nous venons de recevoir la lettre de TransCanada adressée au secrétaire d'État John Kerry et nous l'étudions. Entretemps, notre examen en vertu du décret présidentiel se poursuit», a indiqué la porte-parole du département Elizabeth Trudeau à l'Associated Press.
Jusqu'à tout récemment, TransCanada et le gouvernement conservateur sortant travaillaient activement auprès de leurs vis-à-vis américains pour faire la promotion du projet.
Selon ses opposants, l'entreprise souhaite ainsi prendre du recul pour mieux revenir dans la mêlée avec des conditions plus favorables.
Une militante du Nebraska a invité le président américain Barack Obama à ignorer cette «tactique» de l'entreprise et à refuser le projet maintenant.
«Ils ne font ça que pour une raison. TransCanada espère qu'un républicain sera au pouvoir parce qu'ils (les candidats) ont tous dit qu'ils l'approuveraient. TransCanada fait face à un échec, elle le sait. Alors c'est sa dernière chance pour essayer de sauver le projet», a expliqué Jane Klebb dans un courriel.
Si elle est accordée, cette requête pourrait avoir plusieurs conséquences.
D'abord, le premier ministre désigné Justin Trudeau pourra commencer du bon pied sa relation avec le président Obama, qui s'est montré plus d'une fois réticent au projet porté par le premier ministre sortant Stephen Harper. Pendant la campagne électorale, M. Trudeau avait manifesté son intention d'améliorer les relations du Canada et des États-Unis.
Le report pourrait d'ailleurs permettre à l'entreprise d'éviter de faire face à un refus de l'administration Obama.
Cette décision pourrait aussi avoir des conséquences sur l'élection présidentielle de 2016. Keystone XL pourrait devenir un enjeu électoral, puisque la décision finale reviendrait à la prochaine administration démocrate ou républicaine. Les principaux candidats démocrates s'opposent au projet, mais la plupart des républicains l'appuient.
Plus tôt, lundi, un porte-parole de la Maison-Blanche assurait que le président rendrait sa décision sur le projet avant son départ. «C'est possible que (ça arrive cette année), mais c'est aussi possible que ça arrive l'année prochaine», a déclaré Josh Earnest.
Une autre surprise de ce nouveau développement: l'entreprise se sert maintenant d'un précédent qui l'avait fait rager à l'époque.
Au début de l'année 2014, les États-Unis avaient annoncé un report de leur décision, invoquant le conflit judiciaire au Nebraska. À ce moment-là, TransCanada et le gouvernement canadien avaient été frustrés d'apprendre la nouvelle. Actuellement, l'affaire n'est plus devant les tribunaux, elle a été reconduite devant la commission des services publics de l'État.
Or, aujourd'hui, TransCanada cite ce qui s'est passé en 2014 comme «précédent solide» pour lui permettre cette suspension.
La demande a été formulée dans une lettre transmise au secrétaire d'État américain John Kerry.
La lettre de TransCanada appelle l'administration Obama à reporter sa décision sur l'émission d'un permis qui permettrait à l'oléoduc de passer d'une frontière à une autre en attendant le règlement d'un litige dans l'État du Nebraska sur sa trajectoire.
«TransCanada croit qu'il serait approprié à ce moment-ci que le département d'État interrompe son examen de la demande du permis présidentiel pour Keystone XL», écrit TransCanada dans sa missive.
«Cela permettra qu'une décision sur le permis soit prise plus tard dans la certitude que cela respecte la trajectoire de l'oléoduc», ajoute l'entreprise.
La Maison-Blanche n'a pas voulu commenter la nouvelle, elle a référé toutes les demandes d'entrevues au département d'État. «Nous venons de recevoir la lettre de TransCanada adressée au secrétaire d'État John Kerry et nous l'étudions. Entretemps, notre examen en vertu du décret présidentiel se poursuit», a indiqué la porte-parole du département Elizabeth Trudeau à l'Associated Press.
Jusqu'à tout récemment, TransCanada et le gouvernement conservateur sortant travaillaient activement auprès de leurs vis-à-vis américains pour faire la promotion du projet.
Selon ses opposants, l'entreprise souhaite ainsi prendre du recul pour mieux revenir dans la mêlée avec des conditions plus favorables.
Une militante du Nebraska a invité le président américain Barack Obama à ignorer cette «tactique» de l'entreprise et à refuser le projet maintenant.
«Ils ne font ça que pour une raison. TransCanada espère qu'un républicain sera au pouvoir parce qu'ils (les candidats) ont tous dit qu'ils l'approuveraient. TransCanada fait face à un échec, elle le sait. Alors c'est sa dernière chance pour essayer de sauver le projet», a expliqué Jane Klebb dans un courriel.
Si elle est accordée, cette requête pourrait avoir plusieurs conséquences.
D'abord, le premier ministre désigné Justin Trudeau pourra commencer du bon pied sa relation avec le président Obama, qui s'est montré plus d'une fois réticent au projet porté par le premier ministre sortant Stephen Harper. Pendant la campagne électorale, M. Trudeau avait manifesté son intention d'améliorer les relations du Canada et des États-Unis.
Le report pourrait d'ailleurs permettre à l'entreprise d'éviter de faire face à un refus de l'administration Obama.
Cette décision pourrait aussi avoir des conséquences sur l'élection présidentielle de 2016. Keystone XL pourrait devenir un enjeu électoral, puisque la décision finale reviendrait à la prochaine administration démocrate ou républicaine. Les principaux candidats démocrates s'opposent au projet, mais la plupart des républicains l'appuient.
Plus tôt, lundi, un porte-parole de la Maison-Blanche assurait que le président rendrait sa décision sur le projet avant son départ. «C'est possible que (ça arrive cette année), mais c'est aussi possible que ça arrive l'année prochaine», a déclaré Josh Earnest.
Une autre surprise de ce nouveau développement: l'entreprise se sert maintenant d'un précédent qui l'avait fait rager à l'époque.
Au début de l'année 2014, les États-Unis avaient annoncé un report de leur décision, invoquant le conflit judiciaire au Nebraska. À ce moment-là, TransCanada et le gouvernement canadien avaient été frustrés d'apprendre la nouvelle. Actuellement, l'affaire n'est plus devant les tribunaux, elle a été reconduite devant la commission des services publics de l'État.
Or, aujourd'hui, TransCanada cite ce qui s'est passé en 2014 comme «précédent solide» pour lui permettre cette suspension.