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Zunera Ishaq.Photo Courtoisie |
Dernière mise à jour: 09-10-2015 | 19h35
TORONTO - Le visage caché par son niqab, Zunera Ishaq tient dans ses mains son certificat de citoyenneté canadienne. La femme à l'origine de la tempête médiatique sur le port du niqab pourra ainsi voter le 19 octobre prochain.
L'Agence QMI a obtenu du bureau d'avocat de Mme Ishaq une photo de leur cliente, qui lors de la cérémonie de la citoyenneté, vendredi, a prêté serment avec le visage couvert.
Cette Pakistanaise de 29 ans connaît des démêlés avec le gouvernement depuis des années, puisqu'elle respecte la loi en vigueur. Le problème est que le gouvernement a tenté d'imposer une directive ministérielle qui ne figure pas dans la Loi sur la citoyenneté.
Le règlement fédéral stipule que l'identité des candidates à la citoyenneté qui se présentent avec un voile couvrant partiellement ou totalement le visage doit être confirmée en privé par une agente de citoyenneté. Cette procédure n'a jamais été contestée par Mme Ishaq.
La nouvelle citoyenne acceptait d'enlever son voile en privé, devant un représentant de l'immigration, mais souhaitait conserver son voile en présence des autres personnes qui participaient à la cérémonie de citoyenneté.
La question du niqab a pris beaucoup d'espace dans la campagne électorale. Encore mardi, le Parti conservateur a affirmé qu'il songeait désormais à l'interdire aux employés de la fonction publique fédérale.
Chez Québec solidaire, Françoise David avait dénoncé la manœuvre.
«C'est normal qu'il y ait un débat sur le port ou non du niqab [...], mais qu'on en parle pendant 15 jours, que des partis politiques et particulièrement les conservateurs finissent par en faire l'enjeu électoral de tout premier plan en se posant en défenseur des femmes, là je dis stop. Le Parti conservateur n'est pas un parti défenseur des femmes!»
La ministre de l'Immigration, Kathleen Weil, estime que ce débat est venu «déséquilibrer l'opinion publique».
Le gouvernement aurait pu changer la Loi sur la citoyenneté, mais c'est plutôt une directive ministérielle des conservateurs qui a été émise. La Cour d'appel fédérale a conclu qu'une telle directive ne pouvait avoir préséance sur la Loi sur la citoyenneté.
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