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Mise à jour le dimanche 11 octobre 2015 à 6 h 15 HAE
Manifestation à Ankara, en Turquie Photo : Umit Bektas / Reuters |
Plusieurs milliers de personnes en deuil, criant pour beaucoup des slogans contre le gouvernement turc, se sont rassemblées dimanche dans le centre d'Ankara, près du lieudu double attentat, qui a fait 95 morts samedi matin à dans la capitale.
La Turquie a entamé un deuil national de trois jours après ce double attentat, le plus meurtrier jamais commis sur le sol turc.
L'attentat a vraisemblablement été commis par deux kamikazes - les deux explosions ont eu lieu à quelques secondes d'intervalle - lors d'une manifestation pour la paix rassemblant des militants de gauche et des sympathisants prokurdes devant la principale gare ferroviaire de la capitale turque.
Le Parti démocratique des peuples (HDP), formation prokurde très présente lors de la manifestation de samedi, a accusé la police d'avoir attaqué certains de ses membres qui voulaient déposer des oeillets sur le site dimanche matin. Certains ont été blessés dans la bousculade, indique le HDP dans un communiqué.
« Erdogan, assassin », « policiers assassins », scandait la foule place Sihhiye, tandis que la police anti-émeute équipée de canons à eau bloquait une artère menant au quartier du Parlement et des ministères.
Le gouvernement nie toute implication dans l'attentat de samedi. Parmi les commanditaires possibles, le premier ministre Ahmet Davutoglu a cité le groupe armé État islamique (EI), les nationalistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et un groupe révolutionnaire d'extrême gauche, le Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C).
Certains évoquent la possible responsabilité de militants nationalistes turcs opposés à tout accord avec les Kurdes.
Les élections législatives anticipées prévues le 1er novembre sont maintenues et la sécurité lors des meetings électoraux sera renforcée, a annoncé dimanche un responsable gouvernemental.
Les enquêteurs turcs travaillaient dimanche à identifier les auteurs et les victimes. Les titres de la presse reflétaient colère et chagrin mêlés.
« En deuil pour la paix », titre en une le quotidien laïque Cumhuriyet. D'autres journaux expriment leur colère.
« Les ordures ont attaqué à Ankara », écrit le quotidien Habertürk. « Le but est de diviser la nation », affirme le Star pro-gouvernemental.
Les familles attendent devant les hôpitaux
Journée de deuil à Ankara, sous haute tension Photo : Umit Bektas / Reuters |
L'analyse des corps et des empreintes sur les lieux permet de dire qu'un des kamikazes était un homme âgé de 25 à 30 ans, précise le quotidien pro-gouvernemental Yeni Safak.
Les services du premier ministre ont identifié dans la nuit 52 des victimes et indiquent que les autopsies se poursuivent. Ils précisent que sur les 246 blessés, 48 sont toujours en soin intensifs.
« Le travail nécessaire est fait pour identifier ceux qui sont derrière l'attentat et les traduire rapidement en justice », indique un communiqué.
Dimanche matin, les proches des victimes attendaient avec anxiété devant les hôpitaux où sont soignés les blessés.
Les deux explosions sont survenues à quelques secondes d'intervalle. La manifestation, à laquelle participaient notamment des sympathisants de la formation pro-kurde Parti démocratique des peuples (HDP, gauche) visait à protester contre la mort de centaines de personnes depuis la reprise des hostilités entre les forces de sécurité et le PKK dans le sud-est de la Turquie, région à majorité kurde.
L'attentat qui n'a pas été revendiqué, intervient parallèlement à une montée des menaces extérieures à l'encontre de la Turquie, pays membre de l'OTAN. La guerre fait rage en Syrie voisine et, depuis quelques jours, l'armée de l'air russe est venue aider le président syrien Bachar al-Assad, ce qui a donné lieu à des incursions russes dans l'espace aérien turc.
Le co-président du HDP Selahattin Demirtas a accusé le gouvernement en termes très durs. Il a affirmé samedi soir que l'attentat d'Ankara s'inscrivaient dans la ligne des attaques commises en juin contre un rassemblement électoral de son parti à Diyarbakir, où deux personnes avaient été tuées et une centaine blessées, et à Suruç, près de la frontière syrienne, où un attentat suicide imputé à l'EI a fait 33 morts le 20 juillet.
Quelques heures après le double attentat, le PKK a annoncé avoir ordonné à ses combattants de cesser leurs opérations en Turquie sauf en cas d'agression. Le parti autonomiste a dit vouloir éviter les actions susceptibles d'empêcher la bonne tenue des élections législatives du 1er novembre.
La Turquie mène des frappes aériennes contre les Kurdes du PKK
L'armée turque a annoncé dimanche avoir mené de frappes aériennes contre des cibles liées au PKK dans le sud-est de la Turquie et dans le nord de l'Irak. Des abris et des armes du PKK ont été détruits dimanche lors des frappes aériennes, qui ont eu lieu dans les secteurs de Metina et Zap dans le nord de l'Irak.
Par ailleurs, 14 combattants du PKK ont été tués dans des frappes dans le secteur de Lice samedi dans le sud-est de la Turquie, précise le communiqué de l'armée turque.
L'armée turque a annoncé dimanche avoir mené de frappes aériennes contre des cibles liées au PKK dans le sud-est de la Turquie et dans le nord de l'Irak. Des abris et des armes du PKK ont été détruits dimanche lors des frappes aériennes, qui ont eu lieu dans les secteurs de Metina et Zap dans le nord de l'Irak.
Par ailleurs, 14 combattants du PKK ont été tués dans des frappes dans le secteur de Lice samedi dans le sud-est de la Turquie, précise le communiqué de l'armée turque.