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Publié par La Presse Canadienne le mercredi 21 octobre 2015 à 18h23. Modifié par Charles Payette le jeudi 22 octobre 2015
Le procureur René Verret/Cogeco Nouvelles
SAINT-JÉRÔME, Qc - Guy Turcotte avait une dose mortelle de méthanol dans son sang, a témoigné mercredi une chimiste et toxicologue judiciaire au procès de l'homme accusé du meurtre prémédité de ses deux enfants.
Anne-Marie Faucher, qui travaille au laboratoire de sciences judiciaires de Montréal, a analysé les 11 prélèvements sanguins effectués à l'hôpital de Saint-Jérôme, là où l'accusé a été traité au lendemain du double meurtre.
Il n'y avait pas de drogue ni de médicaments dans son sang, a dit l'experte appelée à la barre par la défense.
«Mais j'ai trouvé une concentration létale de méthanol qui aurait entraîné de façon certaine le décès de M. Turcotte s'il n'avait pas été soigné», a-t-elle dit.
Le méthanol — un alcool toxique — est un produit qui se retrouve entre autres dans le lave-glace. L'accusé dit avoir bu du lave-glace pour s'enlever la vie, avant et après avoir poignardé à mort Olivier et Anne-Sophie. Sa mémoire relativement aux événements du soir du 20 février 2009 est toutefois fragmentaire, a-t-il dit, en raison de l'état de détresse psychologique dans lequel il se trouvait.
La preuve présentée jusqu'à présent n'a pas établi quelle quantité de lave-glace il aurait bu.
Selon Mme Faucher, Guy Turcotte avait une concentration de 310 mg de méthanol par 100 ml de sang. À titre de comparaison, la limite légale d'alcool dans le sang — pour conduire un véhicule — est de 80 mg par 100 ml, a-t-elle illustré.
«Il s'agit d'une grosse concentration d'alcool, même si l'alcool est différent», a dit la toxicologue.
Elle va poursuivre son témoignage jeudi et sera également contre-interrogée par la Couronne.
La tentative de suicide
Guy Turcotte a aussi dit ne pas s'être enlevé la vie avec le couteau qui a servi à poignarder ses enfants à mort car il ne le trouvait plus après le double meurtre.
Il a relaté qu'il voulait s'enlever la vie ce soir-là et qu'il a bu du lave-glace dans ce but. Puis, «se sentant mourir», il a décidé d'emmener ses enfants avec lui.
Le procureur de la Couronne, René Verret, a mené un contre-interrogatoire ferme et serré de l'accusé. Il l'a notamment accusé d'avoir une mémoire sélective.
«Vous avez donné 46 coups de couteau à vos enfants, pourquoi ne pas avoir eu le courage et la force de vous en donner un seul?», lui a demandé le procureur.
«Je cherchais le couteau, mais je ne le trouvais pas», a répondu l'accusé.
Me Verret lui a alors fait remarquer qu'un couteau a été retrouvé sous Olivier, dans son lit, mais qu'une partie était visible et qu'un autre couteau a été retrouvé sur le bord du bain, dans la salle d'eau adjacente à la chambre de Guy Turcotte. Les photographies prises par les policiers sur la scène du crime le démontrent.
«Comment avez-vous pu ne pas le voir?», a demandé le procureur de la Couronne.
«Comment voulez-vous que j'explique cela?», a répondu l'accusé, qui dit depuis lundi qu'il n'a que des souvenirs partiels de la soirée du 20 février, ce qu'il appelle des «flashes».
Il a ensuite fait répéter à Guy Turcotte qu'il a eu un «flash» de s'être retrouvé dans la salle de bain, du sang sur les mains, en train de boire du lave-glace. La télé a été retrouvée allumée par les policiers. Un couteau se trouvait à proximité de la télécommande pour la télévision.
Me Verret a aussi fait dire à l'homme qu'il y avait plusieurs couteaux dans un bloc sur le comptoir de cuisine mais qu'il n'a pas pensé à aller en chercher un ce soir-là pour se tuer.
«Vous êtes cardiologue, vous savez comment vous tuer», a dit le procureur.
«Si j'avais eu toute ma tête, je n'aurais pas essayé de me tuer comme cela», a rétorqué l'accusé.
Guy Turcotte a aussi témoigné qu'à un certain moment, après avoir donné un coup de couteau à son fils, il a «réalisé qu'il lui faisait mal».
«J'ai paniqué et j'ai donné d'autres coups», a-t-il ajouté.
«Pourquoi ne pas avoir arrêté?» lui a demandé le procureur.
«Je ne sais pas...», a répondu Guy Turcotte, la voix faible.
L'accusé a témoigné depuis lundi les yeux mi-clos ou fermés, la tête baissée, regardant droit devant lui.
Me Verret l'a invité mercredi à regarder les 11 jurés. Pierre Poupart, l'un des avocats de Guy Turcotte, s'est rapidement objecté.
Le juge est intervenu, disant au procureur qu'il ne pouvait lui dire comment témoigner. Il a toutefois dit aux jurés que l'attitude du témoin est l'un des facteurs qui peut être évalué pour déterminer sa crédibilité.
Les avocats de Guy Turcotte ont indiqué qu'il allait présenter une défense de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux. Ce faisant, l'accusé tente d'éviter de se faire condamner pour meurtre et de se retrouver en prison.
Il n'y avait pas de drogue ni de médicaments dans son sang, a dit l'experte appelée à la barre par la défense.
«Mais j'ai trouvé une concentration létale de méthanol qui aurait entraîné de façon certaine le décès de M. Turcotte s'il n'avait pas été soigné», a-t-elle dit.
Le méthanol — un alcool toxique — est un produit qui se retrouve entre autres dans le lave-glace. L'accusé dit avoir bu du lave-glace pour s'enlever la vie, avant et après avoir poignardé à mort Olivier et Anne-Sophie. Sa mémoire relativement aux événements du soir du 20 février 2009 est toutefois fragmentaire, a-t-il dit, en raison de l'état de détresse psychologique dans lequel il se trouvait.
La preuve présentée jusqu'à présent n'a pas établi quelle quantité de lave-glace il aurait bu.
Selon Mme Faucher, Guy Turcotte avait une concentration de 310 mg de méthanol par 100 ml de sang. À titre de comparaison, la limite légale d'alcool dans le sang — pour conduire un véhicule — est de 80 mg par 100 ml, a-t-elle illustré.
«Il s'agit d'une grosse concentration d'alcool, même si l'alcool est différent», a dit la toxicologue.
Elle va poursuivre son témoignage jeudi et sera également contre-interrogée par la Couronne.
La tentative de suicide
Guy Turcotte a aussi dit ne pas s'être enlevé la vie avec le couteau qui a servi à poignarder ses enfants à mort car il ne le trouvait plus après le double meurtre.
Il a relaté qu'il voulait s'enlever la vie ce soir-là et qu'il a bu du lave-glace dans ce but. Puis, «se sentant mourir», il a décidé d'emmener ses enfants avec lui.
Le procureur de la Couronne, René Verret, a mené un contre-interrogatoire ferme et serré de l'accusé. Il l'a notamment accusé d'avoir une mémoire sélective.
«Vous avez donné 46 coups de couteau à vos enfants, pourquoi ne pas avoir eu le courage et la force de vous en donner un seul?», lui a demandé le procureur.
«Je cherchais le couteau, mais je ne le trouvais pas», a répondu l'accusé.
Me Verret lui a alors fait remarquer qu'un couteau a été retrouvé sous Olivier, dans son lit, mais qu'une partie était visible et qu'un autre couteau a été retrouvé sur le bord du bain, dans la salle d'eau adjacente à la chambre de Guy Turcotte. Les photographies prises par les policiers sur la scène du crime le démontrent.
«Comment avez-vous pu ne pas le voir?», a demandé le procureur de la Couronne.
«Comment voulez-vous que j'explique cela?», a répondu l'accusé, qui dit depuis lundi qu'il n'a que des souvenirs partiels de la soirée du 20 février, ce qu'il appelle des «flashes».
Il a ensuite fait répéter à Guy Turcotte qu'il a eu un «flash» de s'être retrouvé dans la salle de bain, du sang sur les mains, en train de boire du lave-glace. La télé a été retrouvée allumée par les policiers. Un couteau se trouvait à proximité de la télécommande pour la télévision.
Me Verret a aussi fait dire à l'homme qu'il y avait plusieurs couteaux dans un bloc sur le comptoir de cuisine mais qu'il n'a pas pensé à aller en chercher un ce soir-là pour se tuer.
«Vous êtes cardiologue, vous savez comment vous tuer», a dit le procureur.
«Si j'avais eu toute ma tête, je n'aurais pas essayé de me tuer comme cela», a rétorqué l'accusé.
Guy Turcotte a aussi témoigné qu'à un certain moment, après avoir donné un coup de couteau à son fils, il a «réalisé qu'il lui faisait mal».
«J'ai paniqué et j'ai donné d'autres coups», a-t-il ajouté.
«Pourquoi ne pas avoir arrêté?» lui a demandé le procureur.
«Je ne sais pas...», a répondu Guy Turcotte, la voix faible.
L'accusé a témoigné depuis lundi les yeux mi-clos ou fermés, la tête baissée, regardant droit devant lui.
Me Verret l'a invité mercredi à regarder les 11 jurés. Pierre Poupart, l'un des avocats de Guy Turcotte, s'est rapidement objecté.
Le juge est intervenu, disant au procureur qu'il ne pouvait lui dire comment témoigner. Il a toutefois dit aux jurés que l'attitude du témoin est l'un des facteurs qui peut être évalué pour déterminer sa crédibilité.
Les avocats de Guy Turcotte ont indiqué qu'il allait présenter une défense de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux. Ce faisant, l'accusé tente d'éviter de se faire condamner pour meurtre et de se retrouver en prison.