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Publié le 30 septembre 2015 à 09h44 | Mis à jour à 09h44
Des proches de Mohammad Akhlaq sont réunis dans la maison de l'homme tué par une foule en colère pour avoir prétendument mangé du boeuf, le 30 septembre.
Publié le 30 septembre 2015 à 09h44 | Mis à jour à 09h44
PHOTO MANISH SWARUP, AP |
Agence France-Presse
NEW DELHI
NEW DELHI
Un musulman de 50 ans a été battu à mort dans un village en Inde après des rumeurs selon lesquelles il aurait mangé du boeuf, pratique interdite chez les hindous, a indiqué mercredi la police qui a arrêté six personnes.
Mohammad Akhlaq a été traîné hors de sa maison, dans le village de Dadri à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de New Delhi, et agressé par une foule d'une centaine de personnes lundi soir, a dit un responsable de la police du district.
«Quand notre équipe est arrivée sur les lieux, une foule était massée à l'extérieur de sa maison (de la victime). La police a réussi à l'extraire pour l'emmener à l'hôpital, mais il n'a pu être sauvé», a expliqué ce responsable Kiran S. «Nous avons arrêté six personnes et déployé des effectifs supplémentaires pour empêcher de nouvelles répercussions».
Le fils d'Akhlaq, âgé de 22 ans, a été grièvement blessé dans cette attaque et est en soins intensifs à l'hôpital.
Tuer une vache est interdit dans la plupart des États de l'Inde, pays à majorité hindoue qui abrite également d'importantes minorités musulmane (13 %), catholique et bouddhiste.
En mars, l'État du Maharashtra avait durci sa législation en interdisant la détention de boeuf. Cette décision a été interprétée par les minorités religieuses comme le signe d'une influence croissante des extrémistes hindous depuis l'arrivée de Narendra Modi, un nationaliste hindou, au pouvoir.
La rumeur selon laquelle la famille de la victime avait mangé du boeuf a émergé après la disparition d'un veau dans le village.
«L'annonce a été faite dans un temple que la famille consommait du boeuf et la foule a ensuite débarqué dans la maison de l'homme», a dit Kiran.
Dans le quotidien The Indian Express, la fille de la victime, Sajida, explique que la famille avait du mouton, et non du boeuf, dans son réfrigérateur.
«Ils nous ont accusés d'avoir de la viande de boeuf, ont cassé nos portes et commencé à frapper mon père et mon frère. Mon père a été traîné à l'extérieur et frappé avec des briques», a-t-elle dit au quotidien.