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Première publication 13 août 2015 à 19h55
Première publication 13 août 2015 à 19h55
Par Lise Millette | Agence QMI
La nation québécoise n'est pas supérieure à la nation canadienne, elle est tout simplement différente s'est exprimé Gilles Duceppe à Laval, où il a pris part jeudi à un bain de foule à l'École d'été de l'Institut du Nouveau Monde.
«On ne fait pas un pays contre le Canada, on veut faire du Québec un pays parce que nous sommes différents. On le voit entre autres dans le domaine de l'environnement», a précisé le chef bloquiste en entrevue à l'Agence QMI.
L'exemple tombait à point nommé alors que deux rapports sur le transport pétrolier ont été publiés jeudi. Le premier, par la Commission de l'énergie de l'Ontario, soutient que la province ne retirerait pas de bénéfices du projet de pipeline de TransCanada Energie Est, qui pourrait par surcroît se traduire par plus de risques environnementaux. Le second, par l'Institut Fraser, conclut que le transport par pipeline est 4,5 fois moins risqué que le transport par rails.
Le chef du Bloc ne s'est pas montré sensible à la démonstration de l'Institut Fraser, estimant qu'il ne tient aucunement compte des risques inhérents au volume sans cesse croissant de produits pétroliers en circulation.
«Le trafic ferroviaire et le trafic du pétrole par bateau ne vont pas diminuer, au contraire. Qu'on se le dise, ce n'est pas à Ottawa ni à Calgary qu'on doit décider ce qui peut et doit passer sur notre territoire, mais à l'Assemblée nationale du Québec», a martelé Gilles Duceppe, catégorique.
En ce sens, le leader indépendantiste n'a pas manqué de souligner les contradictions de son adversaire du NPD.
«Sur Energie Est, le Bloc a la même position que le NPD sur Northern Gateway: il n'y a pas d'acceptabilité sociale, les Premières Nations sont contre et il y a des risques environnementaux. Comment le NPD peut-il avoir une position différente sur Energie Est?»
Des adversaires coriaces ?
Gilles Duceppe est celui qui cumule le plus d'expérience à titre de chef de parti dans cette course électorale. La donne est toutefois bien différente avec trois adversaires au coude à coude.
«Vous savez, on ne choisit pas nos adversaires, on leur fait face», a répondu Gilles Dupeppe avec philosophie.
Le chef du Bloc maintient toutefois que cette campagne est trop longue et trop coûteuse pour les contribuables et que si un nombre minimal de jours a pu être voté, il faudrait aussi se pencher sur une durée maximale. «Ce sont les contribuables qui vont en faire les frais», selon M. Duceppe.
Quant à savoir si l'enthousiasme de l'ancien syndicaliste a été miné par la décision de la Fédération des travailleurs du Québec de n'appuyer aucun parti, alors que la centrale a été plusieurs fois complice du Bloc, M. Duceppe refuse d'y voir un désaveu.
«Quand on reçoit des appuis, c'est mieux. Mais en 2004, la FTQ ne nous avait pas appuyés non plus et puis on n'avait pas si mal fait. Nous avions fait élire 54 candidats», a renchéri le chef bloquiste.