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mardi, août 18, 2015

Élections Canada 2015 Front commun Bloc-PQ contre le passage de pétrole par le Québec

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Mise à jour le lundi 17 août 2015 à 16 h 44 HAE
Gilles Duceppe et sa femme, Yolande Brunelle, saluent des partisans avant d'embarquer dans l'autocar de campagne du Bloc, dévoilé un peu plus tôt.
Gilles Duceppe et sa femme, Yolande Brunelle,
 saluent des partisans avant d'embarquer dans l'autocar de campagne du Bloc,
 dévoilé un peu plus tôt.
  Photo :  PC/Graham Hughes

Après avoir longuement martelé son opposition au projet d'oléoduc Énergie Est, le chef du Bloc québécois poursuit sa campagne électorale en attaquant la position de ses adversaires au sujet du transport de pétrole par voie ferroviaire jusqu'à Belledune, au Nouveau-Brunswick. Seul le Bloc québécois s'y oppose clairement, dit Gilles Duceppe.
Selon le chef souverainiste, les chefs libéraux et néo-démocrates, Justin Trudeau et Thomas Mulcair, tiennent un double discours lorsque vient le temps de parler du transport de pétrole, alors que les conservateurs de Stephen Harper sont tellement pro-pétrole qu'ils en transporteraient par avion, si cela était possible, a ajouté Gilles Duceppe.
« Ça ne rapporte rien. Ce n'est pas du pétrole consommé au Québec, ce n'est pas du pétrole raffiné au Québec. C'est du pétrole qui est transporté à travers le Québec pour être exporté. Et on prend tous les risques environnementaux », a rappelé M. Duceppe, qui était accompagné des députés péquistes Martine Ouellet et Stéphane Bergeron.
« On ne peut pas laisser le Québec se transformer en autoroute pour le pétrole albertain. C'est pas ça l'avenir du Québec au sein du Canada actuellement, et comme pays souverain un jour, le plus tôt possible d'ailleurs. »— Gilles Duceppe, chef du Bloc québécois

« Je demande à MM. Harper, Trudeau, Mulcair de se prononcer très concrètement, très clairement sur cette question, a lancé le chef bloquiste. Il serait temps de dire s'ils prennent la défense des citoyens et citoyennes du Québec, où s'ils vont se ranger toujours du côté des pétrolières. »
Peu après, il a cependant lui-même offert la réponse. « M. Harper les appuie tous [les projets pétroliers]. Si ça pouvait se faire par avion, il le ferait par avion, a-t-il commencé par faire valoir. Quand on regarde leur opposition à Northern Gateway et Keystone XL, dans le cas de MM. Mulcair et Trudeau, pour les raisons qui sont les mêmes que celles qu'on évoque pour Énergie Est et Belledune, c'est difficilement compréhensible. Pourquoi là-bas ce serait si épouvantable et ici ce serait si bon? »
« Ce sont les mêmes conditions qui se posent : l'acceptabilité sociale, l'environnement et les Premières Nations, parce que les Premières Nations au Québec sont aussi contre ces projets de Belledune et d'Énergie Est, a-t-il poursuivi. Donc, c'est deux poids, deux mesures. Mais je pense que c'est surtout en raison des votes qu'ils ne veulent pas perdre dans l'ouest du pays. »
« Là-bas [dans l'Ouest], M. Mulcair, M. Trudeau disent : on doit respecter les gens, la volonté des gens, la volonté des Premières Nations, faire attention à l'environnement. Ici, les mêmes raisons, ce serait le feu vert. Ça ne tient pas, ça. »— Gilles Duceppe, chef du Bloc québécois

Lorsqu'un journaliste a demandé à Gilles Duceppe ce qu'il réclamait exactement, il a répondu : « Que ça ne passe pas par le Québec. Qu'ils le passent par l'Ouest s'ils veulent. C'est là que ça rapporte. Qu'ils s'en occupent. »
Un autre lui a fait remarquer qu'il revenait effectivement à l'Office national de l'énergie d'approuver de tels projets et lui a demandé ce que le Bloc pourrait faire de concret à ce sujet. « On peut avoir une forte délégation du Bloc qui dise [que] ça ne marchera pas ça et faire valoir l'opposition des Québécois, des Québécoises à quelque chose qui est décidé ailleurs, à Calgary et à Ottawa, concernant l'avenir du territoire québécois », a-t-il répondu.
Le chef bloquiste s'est aussi inscrit en faux contre l'idée que le pétrole n'était pas un enjeu de cette campagne. « Je visite le Québec. J'ai rencontré des maires, des préfets, j'ai rencontré des citoyens qui sont très inquiets de ça. Énergie Est, ça traverse 600 rivières, le fleuve Saint-Laurent, c'est pas des ruisseaux, ça! Il y a une inquiétude véritable », a-t-il plaidé.
La position du Bloc québécois sur le projet Belledune est publicisée au moment où le Parti québécois entreprend une série de rencontres avec des élus et des citoyens du Québec pour discuter du transport de pétrole par train.

Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a tenu sa conférence de presse aux côtés des députés péquistes Stéphane Bergeron et Martine Ouellet.
Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a tenu sa conférence de presse
aux côtés des députés péquistes Stéphane Bergeron et Martine Ouellet.

Sur les demandes du Québec
Le chef du Bloc québécois a par ailleurs commenté les demandes du premier ministre du Québec, Philippe Couillard, aux chefs des partis fédéraux à l'occasion de cette campagne électorale. « Moi, j'ai regardé ses demandes. Elles font l'objet de consensus, les demandes qu'il a soumises », a-t-il commencé par noter, avant de souligner qu'il en manquait deux, à son avis.
« Il ne s'oppose pas à la création d'un ministère des Affaires urbaines, tel que promis par Thomas Mulcair du NPD, alors qu'il y a une résolution unanime de l'Assemblée nationale disant : on n'en veut pas de ministère des Affaires urbaines. M. Trudeau avait fait ça avec André Ouellet, ça s'est terminé en 1981, je pense. C'est de compétence du Québec. »
« L'autre, qui est une demande du gouvernement du Québec depuis Jean Lesage - c'est pas hier la veille -, c'est de dire que tout projet fédéral dans des champs de compétence du Québec, le Québec doit avoir droit de retrait avec pleine compensation sans aucune condition. Je l'ai pas retrouvée, celle-là, ça me surprend un peu. Peut-être un oubli. Mais je trouve ça intéressant de la ramener. J'espère que M. Couillard est toujours d'accord avec ça. »
Il appert cependant que M. Couillard a bel et bien fait cette demande. « Le Québec demande un engagement de votre part afin de conclure une entente lui reconnaissant un droit de retrait inconditionnel avec pleine compensation pour toute initiative financière fédérale qui prend place dans ses champs de compétence, et ce, afin qu'il puisse agir sans interférence et que le pouvoir de dépenser dont le gouvernement fédéral s'autorise soit ainsi mieux encadré et davantage respectueux de l'autonomie des provinces et de l'esprit même du fédéralisme collaboratif », écrit-il dans une note annexée à sa lettre.