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dimanche, août 09, 2015

Au moins 30 détenus s'évadent d'une prison irakienne, l'EI revendique

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Publié le  - Modifié le  | AFP

Une patrouille de combattants chiites aux alentours de Khales, dans la province de Diyala, en Irak, le 2 février 2015
Au moins 30 détenus se sont échappés d'une prison au nord de Bagdad à l'issue d'incidents meurtriers, le groupe jihadiste Etat islamique (EI) affirmant samedi être derrière cette évasion.
Selon le ministère de l'Intérieur, six gardes et 30 prisonniers ont péri vendredi après qu'un prisonnier se fut saisi de l'arme d'un garde dans cette prison située dans l'enceinte du principal commissariat de Khales, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale.
"L'un des prisonniers a pris l'arme d'un garde. Après l'avoir tué, il s'est dirigé vers un dépôt et s'est emparé d'autres armes", a détaillé un porte-parole du ministère, Saad Maan, en précisant qu'un lieutenant et cinq policiers avaient péri dans les affrontements.
Selon lui, "quarante prisonniers" ont pris la fuite: "neuf d'entre eux étaient détenus pour des accusations liées au terrorisme et le reste pour des crimes de droit commun".
Les 30 détenus tués étaient emprisonnés pour des accusations liées au terrorisme, a enfin affirmé le porte-parole.
Dans un communiqué diffusé sur des forums jihadistes, l'EI a donné une autre version de l'incident, assurant que des attaques avait visé le commissariat.
"Quinze engins explosifs ont été utilisés contre des convois de l'armée et de la police et des véhicules autour de la prison", indique le communiqué, une attaque qui a permis selon l'EI la libération de "plus de 30" détenus.
Les évasions ont été fréquentes en Irak au cours des deux dernières années.
Des assauts coordonnés contre deux importantes prisons près de Bagdad avaient notamment permis à plus de 500 détenus de s'échapper en juillet 2013, marquant un tournant dans l'ascension du groupe Etat islamique (EI) qui contrôle aujourd'hui des pans entiers du territoire irakien.
L'offensive fulgurante lancée par l'EI en juin 2014 a donné lieu à de nouvelles évasions qui ont permis au groupe jihadiste de recruter des centaines d'anciens prisonniers sunnites, notamment dans les villes de Tikrit et Mossoul (nord).
- Attentat contre un pélerinage chiite -
A l'est de Khales, au moins onze personnes ont par ailleurs péri vendredi dans un double attentat suicide revendiqué par l'EI contre un lieu de culte chiite à Baladrouz, dans la province de Diyala. Les autorités ont affirmé avoir chassé l'EI de cette province, mais des attaques sporadiques se poursuivent.
Dans le centre de Bagdad, où des pèlerins chiites convergent à pied depuis plusieurs jours, une voiture piégée a explosé samedi, tuant sept personnes et en blessant 20 autres, selon des sources médicales et de sécurité.
L'EI a également revendiqué cette attaque, survenue en dépit d'un important dispositif de sécurité déployé pour tenter de prévenir des violences similaires ayant endeuillé à plusieurs reprises ce pèlerinage annuel.
Les autorités ont coupé certaines rues pour protéger les centaines de tentes où se restaurent les pèlerins venus commémorer la mort de Moussa Kazem, un des imams vénérés par les chiites.
Ces lieux de rassemblement aux abords du mausolée de l'imam Kazem, décédé en 799, sont considérés comme des sites vulnérables pour d'éventuelles attaques.