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lundi, juillet 06, 2015

Julie Snyder est une personne admirable

http://www.journaldemontreal.com/

CA_Réjean-Parent
La popularité de madame Snyder explique surement l’acharnement des uns et des autres à vouloir la discréditer ou la montrer en victime d’une mesquinerie gouvernementale.
Toutefois, elle demeure une seule et même personne aux intérêts multiples, comme la plupart des êtres humains, et ne souffre visiblement pas d’un dédoublement de la personnalité. Donc, elle est à prendre ou à laisser tout d’un bloc. Nous pouvons l’aimer un peu, beaucoup ou passionnément, cependant, rien ne nous oblige à nous transformer en psychanalyste amateur et à nous mettre à compartimenter notre appréciation en cherchant à savoir si c’est la productrice, la femme de, la militante ou une autre personnalité qui parle.
J’avais déjà mentionné, dans un blogue précédent, que les modifications apportées aux règles fiscales, par le gouvernement Couillard, qui visaient essentiellement madame Snyder, relevaient de la pure mesquinerie et reflétaient un autoritarisme qui tend à écraser tout ce qui lui résiste. À mon humble avis, le lien conjugal ne devrait pas pénaliser une femme ou un homme d’affaires en 2015. Considérant la vétusté de la loi de l’impôt, elle nécessiterait une révision pour tenir compte de l’évolution de la place des femmes dans le monde des affaires.
Je ne dis pas cependant qu’il ne faut pas s’interroger sur les liens des « Productions J » avec le réseau TVA ou l’empire Québécor, mais il incombe aux autorités de le faire de la bonne façon et non pour faire taire madame Snyder ou la neutraliser au plan politique. Mon principal souci dans cette relation d’affaire réside dans le fait que nous sommes en partie propriétaires de Québécor par le biais de la Caisse de dépôt et que la multiplication de filiales ou simili-filiales, qui échappent au marché public, puisse favoriser la privatisation des profits au détriment des actionnaires que nous sommes. C’est sensiblement les mêmes appréhensions qui nourrissaient les opposants au projet de loi qui permettaient de confier la gestion l’amphithéâtre de Québec à Québécor en laissant assumer les risques par le public et en abandonnant le profit au privé.
C’est sur ce type de relations d’affaires que le gouvernement devrait plancher afin de limiter les échappatoires fiscales et les abus à l’égard des déposants dans les marchés publics. Cette problématique dépasse largement les relations Péladeau-Snyder et pourrait amener les libéraux à s’en prendre à des « petits amis » s’ils voulaient modifier la loi de l’impôt pour le grand bien de la collectivité. Une telle réforme favoriserait une plus grande équité pour toute la population, mais ce n’est pas celle souhaitée par notre ministre des Finances qui, pour masquer sa « job de bras », cherche à faire accroire qu’il répondait à une demande du milieu.
L’attaque des libéraux est ciblée et elle est en ce sens injustifiée. On ne saurait en vouloir à des gens d’affaire d’optimiser leurs gains dans le cadre règlementaire actuel, nous pouvons toutefois regretter que les règles ne changent pas au bénéfice de tous. C’est la crainte de sa popularité et de son impact positif dans le cheminement politique de son futur mari qui ont mérité à madame Snyder tous ces avatars avec en prime un acharnement médiatique à légitimer la position gouvernementale. L’utilisation d’un tel arsenal reflète la crainte démesurée que l’entourage libéral lui voue. Or, elle peut se consoler, le Québec l’aime.