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mercredi, juin 10, 2015

L'EI fait replonger l'Irak dans les violences religieuses, dit Amnistie

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  Mise à jour le mardi 9 juin 2015 à 19 h 36 HAE  Reuters
Des habitants de Ramadi fuyant les milices de l'EI arrivent à Bagdad
Des habitants de Ramadi fuyant les milices de l'EI arrivent à Bagdad 
Photo :  ? STRINGER Iraq / Reuters

Les exactions commises par le groupe armé État islamique (EI) en Irak ont provoqué en retour des actes de représailles des milices chiites contre les sunnites, faisant replonger le pays dans une spirale de violences religieuses, selon des documents d'Amnistie internationale publiés mercredi.
La question de la réconciliation nationale en Irak est jugée cruciale pour freiner la progression de l'EI qui a prospéré en grande partie grâce au ressentiment des sunnites qui s'estiment marginalisés par le gouvernement central chiite.
Des « violences épouvantables [ont été] commises par tous les camps, qui attisent les tensions religieuses et auxquelles les civils de toutes les communautés ont payé un tribut inimaginable, faisant de l'année écoulée un chapitre sombre de l'histoire irakienne », souligne Donatella Rovera, conseillère pour les situations de crise chez Amnistie.
Depuis qu'il a pris le contrôle de la ville de Mossoul en juin 2014, l'EI a commis un « très grand nombre » d'exécutions extrajudiciaires, de violences sexuelles, d'enlèvements et d'actes de torture visant les musulmans chiites et les minorités religieuses et ethniques.
Selon les informations recueillies par Amnistie sur le terrain, deux massacres ont été commis en janvier en réponse, semble-t-il, aux exactions commises par les djihadistes.
Au moins 46 Arabes sunnites auraient été tués à Barwana, un village de la province de Diyala, par des miliciens chiites et des membres des forces gouvernementales. Vingt-et-un villageois Arabes sunnites auraient par ailleurs été tués dans la région de Sinjar par des membres d'une milice yézidie.
« Les autorités irakiennes doivent faire tout ce qui est possible pour désamorcer les tensions dues à l'intolérance religieuse, en traduisant en justice les auteurs de violations, sans opérer de discrimination », indique Donatella Rovera.
Ces tensions sectaires ravivent le spectre des violences confessionnelles entre chiites et sunnites qui ont fait des dizaines de milliers de morts après l'invasion américaine de 2003.