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Photo : GI/BULENT KILIC |
En Turquie, un manifestant qui s'est retrouvé au sol après avoir été renversé par le jet d'un canon à eau tente de se relever sous le regard des policiers anti-émeutes.
Que ce soit à Téhéran ou à Istanbul, des manifestations organisées à l'occasion de la Journée internationale des travailleurs viennent braquer les projecteurs sur des tensions sociales qui trouvent leurs sources dans des enjeux nationaux.
Dans la capitale de l'Iran, par exemple, des milliers d'ouvriers venus de partout en province se sont rassemblés pour une première fois au cours des dernières années. Ils se sont donné rendez-vous près de la Maison de l'ouvrier, syndicat officiel des travailleurs.
Ils réclament de meilleures conditions de vie et la préférence nationale pour l'embauche. « Employer des travailleurs étrangers équivaut au chômage des ouvriers iraniens », pouvait-on lire sur une banderole ». Une autre se lisait « Employeur, aie honte, laisse tomber les ressortissants étrangers ».
Le message des Iraniens vise notamment les travailleurs afghans, qui seraient au nombre d'un million, et qui travaillent dans la construction ou dans l'agriculture.
À Istanbul, des affrontements entre la police et des manifestants qui voulaient se rendre à la place Taksim mettent en évidence les tensions entre le régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan d'une part, et les partis d'opposition et les syndicats de l'autre.
C'est à l'appel de ces derniers groupes que des centaines de personnes ont tenté de se rendre à la place Taksim pour commémorer les manifestations du 1er mai 1977, lors desquelles des inconnus avaient ouvert le feu sur la place, tuant 34 personnes.
La place Taksim, qui fut aussi au cœur d'une vague de manifestations antigouvernementales en 2013, avait été bouclée sur ordre du gouvernement. Les manifestants ont lancé des pierres et des bouteilles sur les forces de l'ordre, qui ont utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes pour les disperser.
Les manifestants scandaient différents slogans hostiles au gouvernement, dont « La place Taksim est la place du 1er mai », et « Coude-à-coude contre le fascisme ».
À Athènes, la traditionnelle manifestation du 1er mai a été marquée par une brève apparition du ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, qui est venu saluer une foule d'environ 2500 personnes rassemblées à l'appel de grandes centrales syndicales.
Il était accompagné par trois autres ministres du gouvernement grec d'Alexis Tsipras, issu de la gauche radicale, qui a été porté au pouvoir l'hiver dernier.
Le ministre Varoufakis est au cœur de l'actualité européenne en raison des négociations ardues entre Athènes et les autres pays membres de la zone euro au sujet des réformes que son pays est incité à mettre en œuvre pour obtenir du financement européen.