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mercredi, avril 27, 2016

Les Chrétiens d'Irak ont «perdu tout espoir»

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Publié le 27 avril 2016 à 09h49 | Mis à jour à 09h49
Plus de 2 millions en 1977, les chrétiens... (PHOTO SAFIN HAMED, ARCHIVES AFP)
PHOTO SAFIN HAMED, ARCHIVES AFP
Plus de 2 millions en 1977, les chrétiens irakiens seraient aujourd'hui entre 350 000 et 450 000, dont 100 000 déplacés récents.

Agence France-Presse
PARIS
Il y a «urgence» à protéger la minorité chrétienne en Irak, qui a «perdu tout espoir», a averti mercredi à Paris une association de défense des chrétiens d'Orient.
À l'initiative du collectif «Chrétiens d'Orient en danger» (CHREDO), une délégation d'une trentaine de personnes, dont sept parlementaires français membres de la majorité socialiste ou de l'opposition, s'est rendue du 16 au 21 avril au Liban, en Syrie et au Kurdistan irakien.
«Il y a urgence en particulier sur l'Irak, où nous allons malheureusement vers la fin d'une présence chrétienne millénaire», a lancé le président de la CHREDO, Patrick Karam, lors d'une conférence de presse.
Plus de 2 millions en 1977, les chrétiens irakiens seraient aujourd'hui entre 350 000 et 450 000, dont 100 000 déplacés récents, a-t-il précisé. «La plus grande partie d'entre eux veulent partir, en Europe, au Canada, aux États-Unis», a déploré le président de la CHREDO, rappelant que les chrétiens n'étaient pas les seuls à être victimes d'exactions, citant notamment la minorité Yézidi.
«Selon tous les responsables rencontrés, les chrétiens d'Irak ne reconnaissent plus leur pays, ils n'ont plus confiance. Beaucoup disent avoir été dénoncés par leurs voisins sunnites (...) et ne s'imaginent pas revenir revivre à côté de ceux qui les ont trahis».
En Syrie, la délégation du CHREDO affirme avoir été «frappée» du soutien affiché par leurs interlocuteurs religieux chrétiens au régime, qui serait le «seul à pouvoir les protéger», même «si certains reconnaissent son caractère dictatorial». «Tous disent que la popularité de Bachar a considérablement augmenté», assure M. Karam.
La délégation, parmi laquelle le député socialiste Gérard Bapt (président du groupe parlementaire d'amitié France-Syrie et soutien affiché de Bachar al-Assad), est restée une journée en zone gouvernementale, avec un déplacement dans le village chrétien de Maaloula (contrôlé de fin 2013 à mars 2014 par des groupes rebelles islamistes). Le tout s'est déroulé sous la protection des forces de sécurité syriennes, a concédé M. Karam.
Malgré les mises en garde du ministère français des Affaires étrangères et sa demande d'abandonner l'étape syrienne, la délégation s'est rendue à Damas, mais «n'y a rencontré aucun responsable politique ou militaire pour éviter toute récupération du régime» de Bachar al-Assad, a souligné M. Karam.
En Syrie, «ce n'est pas seulement DAESH (État islamique) qui réprime les chrétiens, mais tous les groupes islamistes armés», selon le président du CHREDO, précisant que les groupes avec des combattants étrangers dans leurs rangs étaient «toujours les plus impitoyables avec les chrétiens».
«L'Occident joue avec le feu en encourageant, par certaines déclarations irresponsables, l'exode» des réfugiés, chrétiens ou autres, vers l'Europe, s'est par ailleurs alarmé M. Karam, y voyant une «politique suicidaire qui contribue à dépeupler ces régions de leurs élites, à les appauvrir et à en faire de véritables poudrières».
Il a par ailleurs souligné les «risques réels d'infiltration de djihadistes parmi les réfugiés», appelant à une reprise de «la nécessaire coopération entre les services de renseignements français et du régime syrien».

Projet de loi sur Uber: Daoust isolé avec sa solution

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EXCLUSIF
Publié le 27 avril 2016 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
Un comité interministériel a rédigé un brouillon de projet... (PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE)
PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE
Un comité interministériel a rédigé un brouillon de projet de loi dans lequel on prévoit, notamment, des taxes spéciales qui frapperaient Uber plutôt que ses chauffeurs.

Denis Lessard
DENIS LESSARD
La Presse
(Québec) Le gouvernement Couillard est déchiré par rapport à la position à adopter à l'endroit d'Uber. À quelques jours de l'échéance pour le dépôt des projets de loi à l'Assemblée nationale, deux visions s'affrontent toujours à propos de la réponse à donner à la nouvelle plateforme de transport.
Le temps presse pour Québec. On sent que la grogne des chauffeurs de taxi grimpe et qu'Uber veut être fixé rapidement. Le ministre des Transports Jacques Daoust s'est engagé à déposer un projet de loi d'ici le 12 mai, date ultime pour qu'un projet de loi puisse être adopté avant l'ajournement de juin pour l'été. Le cabinet du premier ministre Couillard n'a pas encore pris sa décision devant un tel clivage, ont confié des sources proches du dossier. Au caucus des députés libéraux, chez les jeunes élus, on est plutôt favorables à un scénario qui assurera la poursuite des activités d'Uber.
Le ministre Daoust tient mordicus à sa formule: un seul modèle devrait régir l'industrie traditionnelle du taxi et Uber. Les chauffeurs d'Uber devraient acheter le droit de pratiquer, l'équivalent d'un permis temporaire, comme le font les propriétaires des taxis Teo, qui louent leur permis au mois. Cette avenue pourrait entraîner le départ d'Uber - à cause des coûts d'exploitation, les chauffeurs occasionnels n'auraient plus intérêt à transporter des clients. Son idée de «banques d'heures» a vite été perçue comme bien difficile à appliquer.
Mais selon les informations obtenues par La Presse, le ministre Daoust est passablement isolé avec sa solution. À la suite de la commission parlementaire de février, un comité interministériel auquel siègent des hauts fonctionnaires des Finances, du Revenu, du conseil exécutif et même des Transports - le ministère de M. Daoust - avait été mis en place. Or, le groupe a unanimement suggéré une avenue fort différente: on devrait prévoir deux régimes distincts pour permettre à la nouvelle plateforme d'exister. Selon ce groupe, l'encadrement serré préconisé par M. Daoust favorise dans les faits l'industrie du taxi existante. La sous-ministre de Jacques Daoust, Dominique Savoie, siège à ce comité qui a, fait inusité, accouché de conclusions différentes de celles de son patron.
La proposition du comité «vise à rétablir une équité» entre les deux systèmes.
Uber pourrait payer des redevances, les chauffeurs devraient être soumis aux mêmes contraintes que les chauffeurs de taxi de manière générale.
Le comité a rédigé un brouillon de projet de loi qui prévoit un fonds de transition pour les propriétaires actuels de taxis qui ont payé cher leur permis. On prévoit des taxes spéciales qui frapperaient Uber plutôt que ses chauffeurs. Au sein de l'administration, chez les fonctionnaires, cette avenue remporte l'adhésion, a-t-on appris.
Environnement «comparable mais pas identique»
Le comité propose de réduire légèrement l'encadrement des chauffeurs de taxi traditionnels. On réduirait la pression pour la formation et les contrôles techniques, par exemple. Du même souffle, on augmente beaucoup les contrôles sur les chauffeurs d'Uber, ce qui rendrait «comparable mais pas identique» l'environnement de travail des deux groupes. Si on prélève la TVQ et la TPS sur les courses des chauffeurs d'Uber, l'écart des prix est passablement réduit, explique-t-on aussi.
En ce qui concerne les permis de conducteur et les assurances, on viserait aussi l'équité entre les deux groupes. Mais fondamentalement, Uber et l'industrie du taxi traditionnelle fonctionneraient sur deux régimes différents. Un encadrement unique pour deux modèles d'affaires différents pose problème. Le comité propose deux environnements, où l'encadrement serait «équitable» mais pas identique, résument des sources proches du dossier.

2,4 millions pour un seul médecin

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EXCLUSIF
Publié le 27 avril 2016 à 07h39 | Mis à jour à 07h39
Chaque année, une enveloppe est attribuée à la... (Photo Marco Campanozzi, archives La Presse)
PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE
Chaque année, une enveloppe est attribuée à la rémunération des médecins spécialistes du Québec.

En 2015, le médecin ayant soumis la facture la plus élevée à la Régie de l'assurance-maladie du Québec (RAMQ) est un obstétricien-gynécologue dont la note totale s'élève à plus de 2,4 millions, révèlent des données obtenues par La Presse. Les 25 médecins les mieux rémunérés de la province l'an dernier sont tous des spécialistes, et le total de leur rémunération atteint près de 50 millions.

Pas un salaire

Dans la liste des 25 médecins ayant la plus haute rémunération en 2015, on trouve uniquement des obstétriciens-gynécologues, des ophtalmologistes, des radiologistes diagnostiques et des chirurgiens. À la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), on précise qu'il s'agit de rémunérations brutes, et non pas de salaires. Une partie des sommes versées aux médecins sert à payer leurs dépenses de cabinet comme les salaires de certains employés, les frais d'équipements et les frais de bureau. La moyenne de ces dépenses s'élève à 35 % des revenus bruts des médecins, mais atteint 70 % en radiologie diagnostique, explique la FMSQ.
Les 25 médecins ayant facturé le plus en 2015
  • 10 ophtalmologistes (rémunération totale de 19,99 millions)
  • 7 obstétriciens-gynécologues (rémunération totale de 13,4 millions) dont l'un à 2,43 millions, la facture la plus élevés soumise à la RAMQ.
  • 6 radiologistes diagnostic (rémunération totale de 11,95 millions)
  • 2 chirurgiens généraux (rémunération totale de 3,8 millions)

Le voisin ontarien

La fin de semaine dernière, le quotidien Toronto Star a révélé que 500 médecins facturent plus de 1 million par an en Ontario. Le médecin ontarien ayant présenté la facture la plus élevée en 2015 est un ophtalmologiste, dont la rémunération totale s'élève à 6,6 millions.
Les quatre médecins les mieux rémunérés de l'Ontario
  1. Ophtalmologiste : 6,6 millions
  2. Ophtalmologiste : 5,2 millions
  3. Radiologiste diagnostique : 5,1 millions
  4. Anesthésiologiste : 3,8 millions
Ces chiffres ont été diffusés par le ministre de la Santé de l'Ontario, Eric Hoskins, qui voulait inciter l'Association médicale de l'Ontario à revoir le mode de financement des médecins. Le ministre Hoskins estime que le système ontarien est « débalancé » alors que 2 % des médecins facturent des sommes représentant 10 % de la rémunération totale des médecins, qui s'élève à 11,6 milliards.
La rémunération totale des médecins québécois s'élevait à 6,1 milliards en 2014.

Certaines spécialités plus payantes

Chaque année, une enveloppe est attribuée à la rémunération des médecins spécialistes du Québec. La façon dont ces sommes sont ensuite réparties entre les spécialités est négociée par les différentes associations de spécialistes à même la FMSQ, explique Damien Contandriopoulos, professeur à l'Institut de santé publique de l'Université de Montréal. Selon lui, certaines spécialités ont connu d'importants changements technologiques ces dernières années. « La lecture des radiographies est, par exemple, bien plus rapide qu'avant, ce qui fait que les radiologistes peuvent en lire un plus grand volume en moins de temps. Ces changements ont un impact sur la rémunération », dit-il.
Rémunération moyenne par médecin, tous types de rémunération confondus
Au Québec
  • Médecins omnipraticiens : 242 604 $
  • Radiologie : 593 604 $
  • Ophtalmologie : 558 324 $
  • Chirurgie cardiaque, thoracique et cardio-vasculaire : 541 701 $
  • Médecine nucléaire : 463 771 $
  • Oncologie médicale : 457 862 $
  • Obstétrique-gynécologie : 453 618 $
  • Anesthésiologie : 442 688 $
En Ontario
  • Ophtalmologie : 637 469 $
  • Radiologie diagnostique : 623 967 $
  • Anesthésiolgie : 363 869 $
Sources : RAMQ et Toronto Star

Identité secrète

L'identité des médecins ayant présenté les plus hautes rémunérations en 2015 n'est pas divulguée au Québec. En Colombie-Britannique et au Manitoba, la rémunération de certains médecins est publique. Le ministre de la Santé du Québec, Gaétan Barrette, n'a pas voulu commenter les données obtenues par La Presse, hier, mais en a confirmé la validité. Les contrats de travail de la Fédération des médecins omnipraticiens (FMOQ) et de la Fédération des médecins spécialistes (FMSQ) sont échus depuis 2015. Les négociations pour les renouvellements débuteront sous peu.
Paiement moyen par médecin rémunéré à l'acte en équivalent temps plein (2013-2014)
  • Colombie-Britannique : 325 103 $
  • Alberta : 404 744 $
  • Saskatchewan : 366 410 $
  • Manitoba : 341 477 $
  • Ontario : 302 673 $
  • Québec : 330 754 $
  • Nouveau-Brunswick : 352 765 $
  • Nouvelle-Écosse : 305 534 $
  • Terre-Neuve-et-Labrador : 320 229 $
Source : Institut canadien d'information sur la santé