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mardi, avril 14, 2015

Couillard suspecté de conflit d’intérêts par l’opposition

http://www.journaldequebec.com/

Le PM sur la sellette à la suite d’un prêt de 100 M$ à Canadian Royalties

Couillard suspecté de conflit d’intérêts par l’opposition
PHOTO JOURNAL DE QUEBEC, SIMON CLARK
Charles Lecavalier
Un prêt public de 100 millions $ consenti à la minière chinoise Canadian Royalties a mis le premier ministre sur la sellette mardi. Il est soupçonné par l’opposition péquiste de s’être placé en conflit d’intérêts.
«En tant qu'ancien membre du conseil d'administration de cette entreprise, n'aurait-il pas dû se retirer de toute discussion et de toute implication dans ce dossier», a lancé le député Stéphane Bergeron en chambre hier.
Le Journal avait révélé la semaine dernière que Ressources Québec, une filiale d’Investissement Québec, s’apprête à verser 100 M$ à la société minière Canadian Royalties et à sa société mère Jien Canada, qui possède la mine de nickel Nunavik Nickel, dans le Grand Nord québécois. Or M. Couillard a siégé sur le conseil d’administration de l’entreprise dans le passé. Il a pourtant rencontré ses dirigeants lors de sa mission économique en Chine.
«Les Québécois ont également droit de savoir si, dans un dossier comme celui-là, le premier ministre a pris part ou non aux discussions. Or, il appert qu'il ne s'est pas retiré des discussions au Conseil des ministres, et plus encore, on apprend qu'il s'est même rendu à Pékin pour traiter de la question de la mine de Canadian Royalties», a lancé M. Bergeron.
Ce dernier note d’ailleurs que Canadian Royalties «est probablement la seule minière au Québec qui n’a aucun lobbyiste inscrit au registre.» «Comment a-t-elle fait alors pour faire cheminer un dossier d’une telle importance auprès du gouvernement? Est-ce parce que la compagnie s'est dit: on n'en a pas besoin, de lobbyistes, on a le premier ministre pour faire le travail?» a laissé tombé le député de Verchères.
« Salissage »
Le gouvernement a vivement réagi au «salissage» du député Bergeron. Le leader parlementaire Jean-Marc Fournier a demandé au président, sans succès, de «rappeler à l’ordre le collègue qui lance des accusations non seulement sans fondement, gratuites, et, oui, je vais le dire, c’est du salissage.»
Par ailleurs, le ministre de l’Économie Jacques Daoust a répliqué que la négociation a eu lieu «uniquement entre Investissement Québec et Canadian Royalties, à même ses fonds propres.» «Le premier ministre n’a pas été impliqué, pas plus que moi, j’ai été impliqué à l’intérieur de ce dossier-là», a lancé M. Daoust.

Qui sera le prochain chef du Parti québécois? Parler indépendance, le pari de Pierre Karl Péladeau

http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/politique/

Mise à jour le mardi 14 avril 2015 à 12 h 34 HAE
Pierre Karl Péladeau entouré de sa famille : ses enfants Thomas et Romy, ainsi que sa compagne, Julie Snyder
Pierre Karl Péladeau entouré de sa famille : ses enfants Thomas et Romy, ainsi que sa compagne, Julie Snyder
Qui sont donc les candidats à la direction du Parti québécois? Nous vous présentons le portrait de chacun d'eux. Aujourd'hui : Pierre Karl Péladeau.
Un texte d'Hugo LavalléeTwitterCourriel
Un samedi neigeux au début d'avril, Pierre Karl Péladeau se rend dans une cabane à sucre de Saint-Alphonse, en Montérégie, pour rencontrer des militants. Mais lorsqu'on s'appelle PKP, un petit rassemblement se transforme rapidement en grand bain de foule. Militants comme simples clients s'agglutinent autour de lui pour lui serrer la main et se faire photographier en sa compagnie.
La seule qui parvienne à lui faire de l'ombre, c'est sa future épouse, la populaire Julie Snyder. C'est sans doute cette enviable notoriété qui distingue Pierre Karl Péladeau des autres candidats à la direction du Parti québécois.
Moins de week-ends en famille
Être une vedette de la politique n'a pas que des avantages. Les enfants du couple, Romy, 6 ans, et Thomas, 9 ans, ont toujours eu l'habitude depuis leur naissance de passer les week-ends avec leurs parents au chalet familial en Estrie, et ce, même lorsque leur père dirigeait Québecor.
Depuis quelques mois, toutefois, les fins de semaine en famille se font plus rares.
« La vie, elle est exigeante. À juste titre, les militants veulent vous voir, veulent vous rencontrer. »— Pierre Karl Péladeau

Mais Pierre Karl Péladeau ne regrette rien. Diriger Québécor était devenu trop confortable. « J'ai toujours pensé que le Québec devait être un pays », réitère PKP. Il avoue avoir longuement réfléchi avant de se lancer en politique, avoir préparé son coup. « Ça ne s'improvise pas. Surtout, évidemment, lorsque vous avez des responsabilités comme les miennes antérieurement », explique-t-il.
Julie Snyder a été aux premières loges de sa réflexion. « Moi, je me disais : "ça va lui passer". C'est comme quelque chose que tu souhaites faire un jour, mais ça va te passer. Je me disais ça. Je n'y croyais pas », confie-t-elle, dans la première entrevue qu'elle accorde au sujet de son conjoint depuis que ce dernier a choisi de se lancer en politique.
« Il m'a dit : "Je veux vivre selon mes convictions. Je ne veux pas vivre pour mon confort. Je veux vivre selon mes convictions." [...] Là, j'y ai cru, j'ai été obligée d'y croire. »— Julie Snyder

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Le ton abrasif de PKP
Mais le passage d'homme d'affaires à homme politique n'a pas toujours été facile pour Pierre Karl Péladeau. Les attentes à son endroit étaient particulièrement élevées, certes, mais le nouveau député a aussi causé la surprise par sa manière non conventionnelle de faire de la politique. Ton parfois abrasif - surtout sur Facebook -, confrontations avec les journalistes; son style a parfois étonné, parfois choqué.
« Il n'est pas hypocrite. Il n'est pas capable de faire semblant. [...] Il n'a pas développé cette aptitude-là de l'hypocrisie. Et ça, peut-être que ça lui a nui, mais en même temps, c'est probablement sa plus grande force, parce que je pense que les gens sentent qu'il est vrai, Pierre Karl, et qu'il n'est pas capable de faire semblant. [...] Et moi, des fois, j'aurais aimé ça qu'il fasse semblant, mais il n'est pas capable de faire semblant », fait valoir Julie Snyder
Pierre Karl Péladeau lui-même admet parfois dévier de la norme.
« Certaines personnes vont dire que je ne m'exprime pas nécessairement de la façon la plus adéquate. Mes idées peuvent détonner à certains égards. [...] Est-ce que je dois absolument changer pour devenir un politicien de carrière ou rester ce que je suis? Honnêtement, je pense que je vais rester ce que je suis, parce que je pense que c'est une grande qualité que l'authenticité. »
— Pierre Karl Péladeau

Il faut dire que PKP ne pensait pas occuper si vite l'avant-scène. Recruté alors que le PQ avait le vent dans les voiles, le député de Saint-Jérôme s'est lancé en pensant obtenir un poste économique au sein du gouvernement Marois. « Je suis arrivé un peu démuni, sans expérience parlementaire. C'était un festival permanent de la découverte », admet M. Péladeau.
PKP en bref

  • Né à Montréal le 16 octobre 1961
  • Études en philosophie à l'UQAM, puis en droit à l'Université de Montréal
  • Président du C. A. d'Hydro-Québec de 2013 à 2014
  • PDG de Québécor de 1999 à 2013
  • Député de Saint-Jérôme depuis le 7 avril 2014
L'indépendance et l'économie
Plus à l'aise dans une usine qu'à l'Assemblée nationale, Pierre Karl Péladeau mise sur le contact direct avec les électeurs. Le favori de la course met l'accent sur deux priorités : la croissance économique et l'indépendance.
Dès l'annonce de sa candidature dans la course à la direction du Parti québécois, il a entrepris une tournée des régions du Québec, tournée à laquelle il a intégré de nombreuses visites d'entreprises.
Dans le milieu économique, il est bien accueilli : plusieurs le voient déjà premier ministre. « Qu'allez-vous faire pour nous? Que feriez-vous de différent pour l'entreprise indépendante? Que pensez-vous des crédits d'impôt? » lui demande-t-on, lorsqu'il rencontre des entrepreneurs de Lac-Mégantic.
L'économie donc, mais d'abord, l'indépendance. Pierre Karl Péladeau veut remettre le discours sur la souveraineté politique à l'avant-plan.
« Ce que je veux faire, c'est un pays. Ça, c'est clair. Ça, je ne changerai pas d'idée là-dessus! »— Pierre Karl Péladeau

Pour voir cet extrait sur votre appareil mobile, cliquez ici.
Malgré la défaite historique d'avril 2014, son objectif reste le même. « Nous avons eu des inquiétudes, des craintes, de parler de l'indépendance depuis les dernières années. Il y a peut-être comme eu un traumatisme après 1995. Alors, c'est certain que si nous voulons faire l'indépendance, nous devons en parler et la démystifier. Malheureusement, durant la campagne électorale, nous avons constaté que nous n'étions pas prêts à le faire », analyse Pierre Karl Péladeau.
Parler indépendance; le pari est risqué au moment où l'option souverainiste semble de moins en moins populaire. PKP se promet de réussir, lui qui a tout mis de côté pour suivre son rêve : faire du Québec, un pays.

Le droit de grève étudiant doit être reconnu et encadré, estime à son tour Péladeau

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   Radio-Canada avec La Presse Canadienne
Pierre Karl Péladeau
Pierre Karl Péladeau  Photo :  PC/Paul Chiasson
Pierre Karl Péladeau se prononce à son tour pour la reconnaissance du droit de grève et sur la nécessité d'encadrer la démocratie étudiante, après avoir émis des propos qui s'inscrivaient en faux contre la position de son parti.
« J'estime que la démocratie étudiante doit être reconnue, y compris le droit de grève, ce qui implique un meilleur encadrement et une reconnaissance. »— Communiqué de Pierre Karl Péladeau

Par voie de communiqué, le favori dans la course à la direction du Parti québécois (PQ) estime que cette approche s'impose afin que les droits de tous les étudiants soient respectés.
Il avait cependant soutenu plus tôt, lors d'un impromptu de presse à l'entrée du caucus de son parti, qu'il revenait aux étudiants de déterminer la façon de mener leur démocratie et qu'il voyait mal comment on pourrait imposer des cadres aux étudiants.
D'ailleurs, malgré cette mise au point, M. Péladeau insiste dans son communiqué sur le fait qu'il n'est pas question d'imposer unilatéralement un cadre à la démocratie étudiante.
« Afin que la démocratie étudiante soit entièrement préservée, je réitère qu'on ne peut imposer un cadre aux étudiants sans qu'il n'y ait un consensus et des consultations entre toutes les parties impliquées dans le conflit », souligne-t-il, mettant en garde le gouvernement contre toute volonté « de dicter seuls les règles de la démocratie étudiante ».
« Il n'est pas question d'imposer quoi que ce soit aux étudiants. Il faut d'abord s'assurer que le gouvernement reconnaisse l'existence même du droit de grève. »— Pierre Karl Péladeau

 M. Péladeau a enfin dénoncé la façon dont le gouvernement gérait la crise étudiante et, du même souffle, « toute forme de violence et de vandalisme sur les campus ».
Jeudi dernier, au lendemain des troubles à l'UQAM, le chef intérimaire du PQ avait demandé au ministre de l'Éducation, François Blais, d'intervenir pour encadrer le droit de grève des étudiants. 
« Nous demandons que la démocratie étudiante soit reconnue, y compris le droit de grève, ce qui implique un encadrement », avait-il alors affirmé.
Il avait par ailleurs dénoncé sans détour « les gestes répréhensibles des commandos de manifestants masqués et cagoulés ».
Martine Ouellet pour le vote secret
Plus tôt dans la journée, mardi, une autre candidate à la direction du Parti québécois, Martine Ouellet, a proposé de reconnaître le droit de grève des étudiants, mais de le baliser par la tenue d'un vote secret et de l'envoi d'un préavis suffisant avant la tenue de ce vote.
Au cours d'une rencontre avec la presse, à Québec, Mme Ouellet a dit estimer que la tenue d'un tel vote secret et la mise en place d'un préavis suffisant étaient « nécessaires » dans le contexte où l'on reconnaîtrait formellement ce droit de grève des étudiants. « Ça va permettre d'équilibrer ce qui se passe », a-t-elle jugé.
La députée de Vachon n'a pas voulu s'avancer davantage quant à savoir s'il devrait y avoir un vote électronique ou la tenue d'assemblées formelles des étudiants, estimant qu'il appartenait aux associations étudiantes de gérer leur démocratie interne au-delà de ces conditions.
Mme Ouellet a rappelé que la reconnaissance du droit de grève des étudiants, avec des balises, avait été recommandée par le rapport Ménard, qui portait sur la crise étudiante du printemps 2012. De toute façon, cette reconnaissance du droit de grève des étudiants était « implicite depuis 1957 », a-t-elle noté.
Les libéraux ont gâché la paix étudiante obtenue par le PQ, dit Ouellet
La députée péquiste a par ailleurs critiqué le ministre de l'Éducation, François Blais, lui reprochant de jeter de l'huile sur le feu en encourageant les directions d'université à recourir à des injonctions pour permettre la tenue des cours malgré le boycottage de groupes d'étudiants.
Mme Ouellet a par ailleurs repoussé les reproches voulant que le Parti québécois n'ait rien fait, lorsqu'il était au pouvoir, pour reconnaître ce droit de grève des étudiants et le baliser. Elle a rappelé que le Parti québécois formait un gouvernement minoritaire et qu'il n'a pas exercé le pouvoir bien longtemps.
« Sous le règne du Parti québécois, on avait rétabli le calme entre le gouvernement et les étudiants et entre les universités et les étudiants. Et vous avez vu? Les libéraux ont été réélus et ça a pris moins d'un an pour que le chaos se réinstalle et que les manifestations recommencent. Donc, c'est vraiment l'attitude de confrontation du gouvernement libéral qui est responsable de la situation qui dégénère », a opiné Mme Ouellet.
Elle s'est gardée de critiquer le recteur de l'Université du Québec à Montréal, Robert Proulx, qui a demandé l'intervention du Service de police de la Ville de Montréal pour faire respecter la première injonction obtenue. Le recteur de l'UQAM, dit-elle, « est pris entre l'arbre et l'écorce », soit entre le gouvernement qui lui adresse des directives de tenir la ligne dure et les étudiants qui veulent exercer leur droit de grève.
Du même souffle cependant, Mme Ouellet a dit juger inacceptable la présence de gens cagoulés à l'intérieur des universités et des cégeps. « Ça n'a pas sa place d'avoir des personnes masquées à l'intérieur d'une institution scolaire », a-t-elle dit.
Il y a quelques jours, le ministre Blais a rejeté l'option de reconnaître le droit de grève des étudiants et de le baliser.