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jeudi, avril 02, 2015

Montréal: grande manifestation contre l'austérité

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Publié par La Presse Canadienne le jeudi 02 avril 2015 à 15h21. Modifié par Léandre Drolet à 16h01.
Montréal: grande manifestation contre l'austérité
MONTRÉAL - Plusieurs milliers de personnes ont manifesté pacifiquement, jeudi au centre-ville de Montréal, pour protester contre les politiques d'austérité du gouvernement Couillard.

Les marcheurs se sont d'abord réunis au Square Victoria, à 13h, et la marche s'est mise en branle vers 13h30.
Selon Philippe Bonneville, du 98,5 fm, on parle d'une foule estimé à près de 20 000 personnes qui manifestent pacifiquement pour l'instant.
Tout s'est déroulé dans le calme, sous haute surveillance policière. Vers 15h, un contingent a mis fin à sa marche au parc Émilie-Gamelin, juste à côté de l'Université du Québec à Montréal, mais un autre contingent a poursuivi sa marche... avant de revenir vers le parc.
Groupes sociaux, syndicaux, étudiants et représentants de partis politiques s'entremêlaient pour protester contre les compressions budgétaires actuelles et appréhendées à la suite du dernier budget Leitao.
Ils arrivaient de partout par autobus scolaires, à pied, en groupes, de Rimouski, de Lévis.
Le syndicat des professeurs de l'UQAM, en grève pour la journée, a fait savoir qu'il participait à la manifestation.
Des représentants de l'Association des pompiers de Montréal participaient également à la marche, des employés d'hôpitaux, des fonctionnaires, des militants pour le logement social.
Sur des pancartes, on pouvait lire «refusons l'austérité», «vous n'aurez pas notre peau», «ça suffit les coupures» ou «des alternatives existent».
Une banderole a été déroulée sur laquelle on pouvait lire «des mêmes attaques naissent les mêmes luttes» et, sur une autre: «aux riches de faire leur part».
Un drapeau du Québec avait été éclaboussé de peinture rouge. Plusieurs jeunes manifestants avaient d'ailleurs peint leur visage en rouge ou en noir.

Les marcheurs protestaient notamment contre le fait que le dernier budget Leitao n'a haussé le budget des ministères de l'Éducation et de la Santé que de 0,2 et 1,4 pour cent respectivement, ce qui entraînera inévitablement d'autres compressions, même après l'atteinte de l'équilibre budgétaire, puisque ces augmentations ne permettent pas de couvrir les hausses normales de la croissance des coûts dans ces ministères.

Les policiers étaient nombreux; un hélicoptère survolait la scène. Ils se sont servis de leurs véhicules et de leurs vélos pour diriger les manifestants et leur barrer certaines rues ou protéger certains édifices plus stratégiques.

Tout au long de la marche, des responsables d'édifices à bureaux déployaient leur service de sécurité et verrouillaient leurs portes, par mesure de sécurité.

Au cours d'un point de presse avant le début de la marche, la présidente de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), Camille Godbout, a affirmé que 135 000 étudiants étaient actuellement en grève contre l'austérité et les hydrocarbures. «Cent trente-cinq mille étudiants en grève, ce n'est pas rien; on veut le forcer à réagir (le gouvernement)», a-t-elle lancé.

Elle a promis de «continuer d'augmenter la pression de plus en plus» jusqu'à ce que le gouvernement révise ses politiques d'austérité. «On va continuer de se mobiliser», a-t-elle prévenu.

Dans le milieu de l'éducation, ces compressions signifient des heures de bibliothèque en moins, davantage d'étudiants dans les salles de cours, moins d'aide psychologique, a déploré la représentante étudiante. Le gouvernement «a les moyens de faire autrement», notamment en taxant davantage les banques et le capital, a suggéré Mme Godbout.

L'ASSÉ a noté qu'elle n'avait pas donné l'itinéraire à l'avance au Service de police de la ville de Montréal, bien que cela contrevienne au règlement municipal encadrant les manifestations. Les policiers ont tout de même été tolérants. L'ASSÉ affirme qu'ils étaient 75 000 à manifester.

Diane Lamarre appuie PKP

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Diane Lamarre appuie PKP
PHOTO GENEVIÈVE LAJOIE
Geneviève Lajoie
La députée Diane Lamarre se range derrière Pierre Karl Péladeau dans la course à la chefferie du Parti québécois.

C'est un neuvième appui pour le magnat de la presse provenant du caucus des députés péquistes. Son adversaire Bernard Drainville le suit de près avec sept appuis, alors qu'Alexandre Cloutier peut compter sur le soutien de trois députés. Martine Ouellet et Pierre Céré n'ont toujours pas d'appui au sein de l'aile parlementaire.

Papa François et les méchants grévistes

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Il y avait 55 000 étudiants en grève, mardi. En en renvoyant trois par jour, on pourrait régler le conflit en 50 ans. «Pour une fois qu’un politicien a une vision à long terme, on ne va pas commencer à se plaindre !» dit Mathieu Charlebois.
par 
Photo © Jacques Boissinot / La Presse Canadienne
Photo © Jacques Boissinot /
La Presse Canadienne
Alors qu’une partie de l’ASSÉ tente de remettre la charrue après les bœufs en proposant de faire la grève de la grève jusqu’à l’automne, le ministre de l’Éducation, lui, fonce à pleine vapeur.
Quand Yves Bolduc est parti et que François Blais a pris sa place, on s’est tous dit que l’âge d’or de la déclaration saugrenue était terminé au ministère de l’Éducation. Or, le passage de Bolduc à Blais nous montre plutôt que ce n’est pas parce que tes structures de phrases se tiennent que tu dis nécessairement quelque chose de plus brillant.
Mardi, par exemple, Blais s’est fait demander si, en 2012, il était pour ou contre la loi 72 — la fameuse loi spéciale. Sa réponse : il ne s’en souvient plus.
Pour celui qui était alors doyen de la faculté avec le plus grand nombre d’étudiants en grève à l’Université Laval, c’est un oubli olympique. Un oubli de calibre «témoin qui ne s’en rappelle plus devant une commission d’enquête».
Si j’étais la conjointe de monsieur Blais, je lui texterais l’adresse de la maison, au risque de le retrouver errant dans le quartier sans pouvoir se souvenir de l’endroit où il habite.
De la même façon, on sent que le ministre voudra bientôt oublier l’entrevue qu’il a donnée mardi matin à l’émission Maurais Live, sur les ondes de CHOI Radio X, à Québec. Plus précisément ce segment :
Sévir contre «deux ou trois étudiants par jour», pour servir un avertissement aux autres. Ajoutons un peu de plumes et de goudron après une course folle dans les couloirs, tiens, parce que ça aussi, «ça ferait réfléchir les autres».
Il y avait 55 000 étudiants en grève, mardi. En en renvoyant trois par jour, on pourrait régler le conflit en 50 ans. Pour une fois qu’un politicien a une vision à long terme, on ne va pas commencer à se plaindre.
Reste la question : les «deux ou trois étudiants», comment les choisit-on ? On fait ça au hasard, comme dansHunger Games, ou on cible ceux qui ont les idées qu’on aime le moins ?
Pendant qu’on y est, prendriez-vous un peu de paternalisme infantilisant avec votre mépris ? C’est votre jour de chance ! François Blais en a mis une double portion.
«On fait ça avec les enfants quand on veut corriger leur comportement», a-t-il expliqué à un Dominic Maurais hilare comme devant une bonne blague de pet. «On ne dit pas du jour au lendemain : va dans ta chambre, tu n’auras pas de souper. On commence par leur dire : il va y avoir une sanction pour ce que tu as dit à ta mère, etc. Et on s’assure qu’on pose ce geste-là.»
Dans cette allégorie, l’étudiant est un enfant qui n’a pas pris son Ritalin, l’université est une mère à qui on a dit «t’es un caca !» et le gouvernement est un bon père de famille qui menace de priver de souper le petit tannant.
Ahhhhh… le fameux «bon père de famille», symbole ultime de la bonne gouvernance. Vous remarquerez que quand un politicien dit qu’il gouverne en bon père de famille, il veut surtout dire qu’il a raison, mais que le peuple-enfant, lui, ne comprend pas. Quand le peuple-enfant va être devenu un peuple-adulte, il va comprendre que c’est pour le bien des jeunes qu’on coupe en éducation.
En attendant, les grévistes devront apporter un billet signé par leurs parents pour pouvoir rentrer en classe après la crise du bacon qu’ils appellent «grève».
«Cher M. Blais,
Félix ne pouvait pas être en classe la semaine dernière, parce qu’il était occupé à casser des fenêtres au centre-ville et à se faire tirer des capsules lacrymogènes en plein visage par les policiers.
Il s’excuse.
Je l’ai privé de télévision pour le reste du mois. Il a promis qu’il ne recommencera pas.
— Maman Félix»
Toi, le ministre ou le député, souviens-toi de cette leçon : quand un animateur de Radio X te répond que ton idée «a ben de l’allure» et qu’il «aime ben ça», pose-toi des questions. Tu viens probablement de proposer quelque chose d’un peu réactionnaire et réducteur.
* * *

À propos de Mathieu Charlebois

Ex-journaliste Web à L’actualité, Mathieu Charlebois blogue maintenant sur la politique avec un regard humoristique. On peut aussi, lire ses anticritiques culinaires sur le blogue Vas-tu finir ton assiette ? et le suivre sur Twitter :@OursMathieu.