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lundi, janvier 30, 2017

Des essais cliniques inutiles

http://www.lapresse.ca/sciences/medecine/

Publié le 30 janvier 2017 à 05h00 | Mis à jour à 07h10
Des essais cliniques sur des molécules aux perspectives... (ARCHIVES AFP)
Des essais cliniques sur des molécules aux perspectives incertaines gaspillent des ressources et font courir des risques aux volontaires, dénonce une nouvelle étude montréalaise publiée ce matin dans la revue Nature.ARCHIVES AFP
Les autorités médicales devraient être plus sévères avant d'approuver des essais cliniques, selon une nouvelle étude montréalaise publiée ce matin dans la revue Nature. Des essais cliniques sur des molécules aux perspectives incertaines gaspillent des ressources et font courir des risques aux volontaires, comme l'a montré la mort de cinq personnes dans un essai clinique en France l'an dernier.
«Je m'intéresse aux débuts de la recherche sur un nouveau médicament», explique Jonathan Kimmelman, bioéthicien de l'Université McGill et auteur principal de l'essai. «À ma grande surprise, j'ai découvert que lors des premiers essais sur les humains, les autorités réglementaires se penchent sur les risques potentiels à partir des résultats sur les animaux, mais pas sur les perspectives que le médicament soit efficace. Il faudrait que ces perspectives d'efficacité soient évaluées avant d'autoriser une étude clinique.»
Il y a un an, un volontaire est mort et quatre autres ont eu des séquelles neurologiques lors d'un premier test sur les humains d'une molécule interagissant avec le système nerveux, à Paris. Selon un rapport des autorités françaises, la firme française d'essais cliniques n'aurait pas reçu de la société pharmaceutique portugaise ayant inventé la molécule des informations sur des effets négatifs sur la santé des singes des essais cliniques antérieurs. La molécule portugaise ne semblait pas non plus très efficace, selon des documents consultés par M. Kimmelman.
De tels cas sont-ils fréquents? «On ne le sait pas, à cause des ententes de confidentialité que signent les autorités réglementaires, dit le bioéthicien montréalais. Les autorités européennes ont fini par dévoiler des chiffres après la mort du volontaire à Paris, mais il n'y en a pas pour le Canada ou les États-Unis.»
Les sociétés pharmaceutiques ne font-elles pas déjà une évaluation interne des perspectives de succès d'une nouvelle molécule? « Les autorités réglementaires se disent que les compagnies ne feront pas de tests s'il n'y a pas de bonnes perspectives de succès, note M. Kimmelman. Ensuite, les comités d'éthique universitaires qui approuvent les essais cliniques se disent que les autorités ont fait l'évaluation de l'efficacité. Donc, personne ne vérifie si les compagnies font leurs devoirs. Tester une molécule qui n'a pas de bonnes chances de succès, c'est exposer des gens à des risques inutiles et c'est gaspiller de l'argent à un moment où les médicaments coûtent déjà très cher. Si les autorités évaluaient elles-mêmes l'efficacité potentielle des nouvelles molécules, on ferait moins d'essais cliniques, et les médicaments coûteraient moins cher.»

2
Nombre d'études cliniques de phase I qui ont causé des problèmes de santé importants aux participants, sur les 3100 supervisées depuis 2005 par les autorités réglementaires européennes (EMA)
2,6
milliards US
Coût de développement d'un nouveau médicament

Six musulmans tués dans un «attentat terroriste» à Québec

http://www.lapresse.ca/actualites/

Publié le 29 janvier 2017 à 21h51 | Mis à jour le 30 janvier 2017 à 07h39
Les policiers ont rapidement bouclé le secteur où est survenue la tragédie.
LE SOLEIL, PASCAL RATTHÉ
(Québec) L'horreur frappe encore, à nos portes cette fois. Deux agresseurs - dont un d'origine marocaine - ont fait irruption, dimanche soir, dans une mosquée de Québec, faisant six morts et blessant huit personnes parmi la cinquantaine de fidèles réunis pour la prière du soir.
Les deux personnes arrêtées seraient des étudiants et six des blessés seraient dans un état critique, selon Radio-Canada.
Depuis dimanche, les lieux de culte musulmans, d'un bout à l'autre du pays, font l'objet d'une surveillance étroite de la police, a indiqué dans un point de presse, la nuit dernière, le premier ministre Philippe Couillard. À Québec, une dizaine de ces sites sont désormais sécurisés.
Philippe Couillard traduit l'incrédulité générale devant la sauvage agression : « On dit tous spontanément : "Chez nous, à Québec ? Oui, oui... chez nous à Québec !" » Aux Québécois de confession musulmane, il a tenu à lancer un message sans équivoque. « Vous êtes chez vous, vous êtes bienvenus chez vous, nous sommes tous des Québécois. »
Les larmes aux yeux, la voix brisée, le maire Régis Labeaume a lancé : « On a l'impression de rêver. Québec, cette magnifique ville, vient de vivre un drame sans nom. J'ai souvent répété que malgré la paix qui règne ici, on n'était pas à l'abri. On vient de vivre la fatalité ! » Se disant « révolté devant ce geste crapuleux », il assure la communauté musulmane de son soutien. « Surtout, on veut leur dire que nous les aimons ! »
Des vigiles auront lieu à Québec aujourd'hui à l'ancienne église Notre-Dame-de-Foy, a indiqué le maire Labeaume.
À Montréal, une vigile aura lieu à l'ancienne Gare Jean-Talon, à la sortie du métro Parc, lundi soir à 18 h.
Plus tôt, Christine Coulombe de la Sûreté du Québec confirmait que les corps policiers traitaient la tragédie en tant qu'« attentat terroriste ». La « Structure de gestion policière contre le terrorisme » était déployée, une cellule de commandement composée de la Sûreté du Québec, de la GRC et du Service de police de Montréal. Les équipes spécialisées vont être déployées - les maîtres chien, les experts en explosifs, par exemple. Cette cellule avait été activée lors de l'attentat survenu à Saint-Jean-sur-Richelieu en octobre 2014.
Peu de détails dans ce premier point de presse policier. Mme Coulombe précisait que les personnes décédées avaient de 35 à 70 ans. Huit personnes ont été blessées. Aussi 39 personnes s'en sont sorties physiquement indemnes. La prière s'était terminée quelques minutes plus tôt, les femmes étaient encore à l'étage tandis que les enfants, pour la plupart, jouaient au sous-sol.
L'un des assaillants a été intercepté sur place. L'autre a pu s'enfuir en auto, mais a été arrêté près du Pont de l'Île d'Orléans, à une vingtaine de kilomètres. Avouant son crime, le jeune homme de 27 ans a expliqué qu'il se sentait mal après l'attentat et avait menacé de mettre fin à ses jours, révèle Le Soleil. Son véhicule, une Mitsubishi noire, était arrêté, feux clignotants en marche. Il a été amené au quartier général de la police de Québec au parc Victoria. Des armes de poing et une AK-47 ont été trouvées dans le véhicule. Le secteur a été bouclé par la police pendant près de cinq heures, causant un embouteillage monstre.
Selon des témoignages diffusés à la télé, l'accent québécois d'un des deux assaillants ne laissait pas de doute sur son origine. Quelques minutes avant 20 h, les deux meurtriers ont commencé à tirer. L'un d'eux a crié « Allah akbar » (Dieu est grand), l'incantation souvent lancée par les terroristes islamiques. Le tireur aurait eu le temps de recharger son arme à trois reprises, selon un témoignage.
Aux abords de la mosquée, les réactions étaient empreintes de stupeur, d'incrédulité. Selon le président du Centre islamique, Mohamed Yangui, chaque dimanche soir, de 60 à 100 personnes se retrouvent pour prier dans la salle. Les femmes et les enfants se regroupent au sous-sol de l'établissement. Le lieu de culte est le plus important de la région de Québec pour les musulmans.
Secoué, le leader musulman rappelait que le lieu de culte avait été victime d'actes de vandalisme l'an dernier. Peu avant le ramadan, quelqu'un avait placé une tête de porc à la poste, puis il y avait eu des graffitis. Trois semaines plus tard, une lettre islamophobe intitulée « Qu'est-ce qui est le plus grave : une tête de porc ou un génocide ? » a été distribuée dans les environs. Le lieu de culte n'avait pas été l'objet de menaces récemment.
« La tête de porc, la peinture. On avait parlé d'actions isolées... et voilà ! Aujourd'hui on a des morts ! », a lancé M. Yangui. « À travers cet acte, c'est quoi le message ? Qu'est-ce que vous voulez ? On travaille ici, on paie nos taxes, on contribue positivement à la communauté », a-t-il lancé, ému.
Dans le paisible arrondissement de Sainte-Foy, un imposant périmètre policier a été déployé dans la soirée. L'un des accès au site était gardé par un policier muni d'une mitraillette. Des Québécois de confession musulmane anxieux arpentaient les alentours du site. Les personnes qui se trouvaient à l'intérieur de la mosquée lors de la fusillade ont été retenues pendant plusieurs heures, puis transportées dans un centre sportif tout près.
Mohamed Ouezzani, lui, s'était rendu au Centre islamique de Québec pour la prière du soir, à 19 h 30. Il a quitté les lieux tout de suite après, mais plusieurs sont restés. Le crime a eu lieu quelques minutes à peine après son départ. « On sentait - et j'espère qu'on va continuer de sentir - une appartenance à Québec, a confié M. Ouezzani. On faisait partie de cette province, de cette ville. On était bien accueillis et on était reconnaissants. C'est notre pays aussi et c'est notre ville. C'est choquant. »
Abdallah Asafiri aurait dû se trouver au Centre islamique dimanche soir. S'il n'y était pas, c'est parce que son fils avait emprunté sa voiture. « C'est une nouvelle réalité, a observé ce père de famille qui habite Québec depuis plus‎ de 20 ans. Maintenant, les gens se sentent inquiets. On devient une cible. »
Une jeune fille musulmane habite juste en face de la mosquée. « C'est terrifiant. Je suis choquée, surprise. On ne s'attendait pas à ça. Je viens chaque vendredi. Et tout se fait en paix. On fait la prière et on rentre, en paix », a-t-elle soutenu, « ça aurait pu être nous, ça aurait pu être nous », lance-t-elle en larmes.
Près d'elle, son ami Ahmed souligne que les musulmans de Québec n'ont jamais cherché la confrontation. « Les gens sont très discrets, ils font la prière et s'en vont chez eux. Ils ne font pas de bruit. Et ceux qui habitent autour, il n'y en a qui ne savent même pas qu'il y a une mosquée... Je ne vois pas pourquoi une chose comme ça a été commise », observe-t-il. Il connaissait l'une des victimes, le propriétaire d'une épicerie arabe située dans le quartier. Un témoin, arabe lui aussi, ne cachait pas son dépit. 
« Personne ne le dit, mais ce sont des Québécois qui ont été victimes de cet attentat ! », dit Samar Ben-Romdhan. Détentrice d'un doctorat de l'Université Laval, elle fréquente le Centre culturel islamique de Québec depuis plus d'une décennie. Dimanche, ébranlée, elle tentait de rejoindre tous ses amis pour s'assurer qu'ils allaient bien. « La communauté musulmane de Québec est surdiplômée, qualifiée et rattachée presque dans son entier à l'Université Laval. C'est une communauté ultra calme », dit-elle en ravalant un sanglot.
Selon elle, les autorités auraient dû prendre très au sérieux la livraison d'une tête de porc devant la grande mosquée l'été passé. « Plusieurs disaient que c'était une plaisanterie, mais il y avait une note avec la tête de porc, c'était clairement une menace », croit l'experte en communications, qui porte le voile.
Elle rapporte avoir été témoin d'une véritable montée d'islamophobie à Québec depuis 2007. « J'ai été insultée plusieurs fois dans la rue parce que je porte le voile. Je n'aime pas faire des analyses de cause à effet, mais je pense que les médias de Québec, le contexte international et les actions et les propos Donald Trump contribuent tous à un climat malsain », a-t-elle dit à La Presse au téléphone.

Fermeture des frontières: premier test difficile pour Trump

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Publié le 29 janvier 2017 à 15h00 | Mis à jour le 30 janvier 2017 à 06h59
Des manifestants se sont mobilisés aux quatre coins... (PHOTO REUTERS)
Des manifestants se sont mobilisés aux quatre coins des États-Unis pour contester la politique de Donald Trump
PHOTO REUTERS
IVAN COURONNE
Agence France-Presse
Washington
Manifestations, condamnations, pressions internationales: Donald Trump qui se défend d'avoir voulu cibler les musulmans affronte après dix jours de pouvoir le feu des critiques après sa décision de fermer les frontières aux réfugiés et aux ressortissants de sept pays musulmans.
Lundi, plus d'un million de personnes avaient signé une pétition anti-Trump au Royaume-Uni. S'il peut venir dans ce pays comme chef de l'administration, il faut lui refuser la visite d'État prévue cette année, qui implique de nombreux honneurs, stipule cette pétition.
Le décret signé vendredi par Donald Trump interdit l'entrée à tous les réfugiés, quelle que soit leur origine, pendant 120 jours (et de façon indéfinie pour les réfugiés syriens). Il l'interdit aussi pendant 90 jours aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane considérés comme des viviers terroristes par Washington: Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen.
Son application confuse, qui a entrainé des scènes de détresse dans des aéroports américains et étrangers avec des personnes bloquées ou refoulées, a déclenché en ce début de semaine une série d'explications entre plusieurs pays et Washington.
«Pour que les choses soient claires, il ne s'agit pas d'une interdiction visant les musulmans, comme les médias le rapportent faussement», a déclaré Donald Trump dans un communiqué. «Cela n'a rien à voir avec la religion, il s'agit de terrorisme et de la sécurité de notre pays», a-t-il dit.
Clarifications
Dimanche soir, l'administration républicaine américaine a officiellement clarifié la situation des détenteurs de permis de résident permanent originaires des sept pays de la liste noire: ils auront le droit d'embarquer à destination des États-Unis et bénéficient d'une exemption. Les Américains à double nationalité également.
Reste la question des binationaux, par exemple les Canado-Iraniens ou Franco-Syriens. Samedi, le bureau du premier ministre Justin Trudeau a annoncé que le décret ne changerait rien pour les Canadiens.
D'autres capitales sont entrées dans des discussions avec Washington pour obtenir des clarifications, ajoutant à la confusion. Londres a ainsi annoncé que ses ressortissants binationaux ne seraient pas concernés, sauf s'ils voyageaient à partir des pays ciblés.
Après l'Iran, qui a décidé d'une mesure de réciprocité à l'égard des États-Unis, le gouvernement yéménite s'est dit lundi «mécontent» du décret de Donald Trump qui encourage «l'extrémisme».
L'Égypte et plusieurs pays européens ont aussi critiqué la nouvelle approche américaine en matière d'immigration. La compagnie aérienne Emirates de Dubaï a indiqué avoir ajusté la composition de ses équipages de ses vols vers les États-Unis pour se conformer au décret anti-immigration.
C'est un texte «discriminatoire» dont l'adoption s'est faite de façon «complètement amateur», a jugé le chef d'État autrichien Alexander Van der Bellen.
Au-delà des condamnations internationales, le président républicain est aussi critiqué par l'opposition démocrate et par un nombre croissant d'élus de la majorité républicaine.
Plusieurs patrons américains se sont aussi inscrits en faux contre la nouvelle réglementation, certaines entreprises proposant un hébergement gratuit (Airbnb) et des emplois (Starbucks) aux immigrés interdits d'entrée aux États-Unis.
Des amnifestants anti-Trump se sont rassemblés dimanche dans... (AFP) - image 2.0
Des amnifestants anti-Trump se sont rassemblés dimanche dans les rues de Manhattan.
AFP
Manifestations
Tout le week-end a été marqué par la confusion et la controverse. Des milliers de manifestants se sont rassemblés à Washington, New York, Boston et dans d'autres villes des États-Unis.
«Les réfugiés sont les bienvenus !», ont scandé quelque 10 000 personnes dans un parc à New York. «C'est le début de la dégradation de nos libertés civiques et de nos droits constitutionnels, et nous savons où mène cette route», a lancé le maire démocrate de la ville, Bill de Blasio.
Des milliers de manifestants se sont aussi fait entendre sous les fenêtres du président Trump à Washington. «S'il a fait ça pendant ses sept premiers jours, qui sait ce qui nous attend dans les quatre prochaines années», a déclaré une Serbe présente aux États-Unis depuis 10 ans, Sonja Davidovic.
Le milliardaire républicain n'a fait qu'appliquer ses promesses de campagne, a fait valoir son entourage, comme lors de la signature toute la semaine passée de décrets sur la santé, l'immigration clandestine, la lutte antijihadiste ou le pétrole.
Un haut responsable a expliqué que le président entendait mettre en place une politique d'immigration qui évite aux États-Unis de connaître des attentats comme ceux qui ont frappé la France, l'Allemagne et la Belgique ces deux dernières années.
La décision de M. Trump de fermeture sélective des frontières, qui n'est pas aussi large que sa promesse de décembre 2015 d'interdire temporairement à tous les musulmans de venir aux États-Unis, a aussi provoqué plusieurs saisies de tribunaux.
Après l'intervention samedi soir d'une juge fédérale de Brooklyn, plusieurs personnes arrêtées à leur arrivée aux États-Unis en dépit de visas valides ont été autorisées à entrer sur le territoire. Mais la constitutionnalité du décret n'a pas été tranchée et celui-ci reste en vigueur.
On ignorait si des personnes restaient en rétention dans le pays, et combien.
John McCain et Lindsey Graham à Philadelphie la... (REUTERS) - image 3.0
John McCain et Lindsey Graham à Philadelphie la semaine dernière.
REUTERS
Critiques politiques
Outre les condamnations internationales, de Téhéran au Caire aux grands pays européens, le président républicain, à la veille de sa deuxième semaine au pouvoir, est attaqué par l'opposition démocrate et par un nombre croissant d'élus de la majorité républicaine, mal à l'aise face à ce qui s'assimile pour beaucoup à une discrimination religieuse à la frontière.
Au moins 10 élus républicains du Congrès ont demandé le retrait du décret, et une quinzaine ont émis des réserves, souvent au nom des valeurs américaines et de la Constitution.
L'image d'un interprète irakien ayant travaillé pour l'armée américaine, arrêté vendredi à New York-Kennedy, a choqué les sénateurs John McCain et Lindsey Graham.
«Malheureusement, nous craignons que ce décret ne nous affaiblisse dans la lutte contre le terrorisme», ont-ils déclaré.
«Les tribunaux jugeront s'il est allé trop loin» a prudemment déclaré Mitch McConnell, chef de la majorité sénatoriale, sur la chaîne ABC.
Iraqi interpreter released, excited to be with his family. He still loves America.