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mercredi, janvier 25, 2017

Entente entre Québec et ses cadres: fin des bonis, plus en salaires

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EXCLUSIF
Publié le 25 janvier 2017 à 05h00 | Mis à jour à 08h09
L'entente entre Québec et ses cadres est intervenue... (Photo Olivier Jean, Archives La Presse)
L'entente entre Québec et ses cadres est intervenue au mois de décembre.
PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE
TOMMY CHOUINARD
La Presse
(Québec) Québec abolit définitivement les bonis au rendement pour les cadres. Mais leurs augmentations de salaire seront un peu plus généreuses que celles accordées aux syndiqués, a appris La Presse.
Après que leur versement ait été suspendu depuis 2010-2011, les bonis au rendement sont maintenant éliminés pour les 27 000 cadres de la fonction publique et des réseaux de l'éducation, de la santé et des services sociaux.
La loi 100 du gouvernement Charest avait entraîné la suspension de ces bonis qui représentaient un peu moins de 2 % de la masse salariale des cadres. Cette mesure a été renouvelée année après année. Mais fait peu connu, certaines catégories de cadres ont continué d'en bénéficier. C'est le cas des conseillers en gestion de ressources humaines des cégeps, par exemple.
Selon l'entente entre Québec et ses cadres, qui est intervenue en décembre et que La Presse a obtenue, «les dispositions liées au boni au rendement ou toute autre rémunération incitative sont abrogées à compter des exercices financiers débutant en 2016, et ce, pour l'ensemble des hors-cadres, cadres et personnes dont les conditions de travail sont assimilables à celles du personnel d'encadrement».
En contrepartie, Québec a accepté de débloquer des sommes afin d'apporter des «correctifs pour solutionner des problématiques sectorielles». Les associations de cadres déplorent que l'écart de rémunération avec certaines catégories de syndiqués s'est amenuisé au fil du temps, par exemple.
Des augmentations moyennes de 3,5 % sont prévues pour régler ces «problématiques» d'ici 2019-2020, dont une première tranche de 1,5 % en 2017-2018. Elles varieront donc d'une catégorie de cadres à l'autre.
Plus que les syndiqués
Grâce à cette mesure, les cadres obtiennent davantage que les syndiqués. L'écart est de 1,1 %. Le gouvernement ne donnait pas cette précision dans son communiqué de presse du 16 décembre: «L'entente prévoit un renouvellement des conditions de rémunération globale des cadres pour cinq ans, incluant des augmentations salariales équivalant à celles qui ont été négociées avec les principaux syndicats des secteurs public et parapublic.»
Au Conseil du Trésor, on explique que les deux ententes sont «comparables» dans la mesure où les cadres ont accepté l'abolition des bonis au rendement et fait des concessions au chapitre de la retraite.
Comme La Presse le rapportait en décembre, le principal enjeu des pourparlers portait sur le régime de retraite, dont le déficit est de 1,8 milliard. Le gouvernement, les cadres actifs et les retraités contribuent à le résorber par diverses mesures.
«Si le gouvernement a pu dégager une certaine marge pour [les salaires], c'est en compensation des efforts qu'on a faits dans le régime de retraite», soutient le président de l'Association des cadres des collèges du Québec, Charles Simard.
Les syndiqués ont fait eux aussi des concessions en matière de retraite en vertu de leur entente conclue à la fin de 2015, mais les cadres en ont fait davantage compte tenu de la situation particulière de leur régime, selon le Trésor.
LES ENTENTES EN UN COUP D'OEIL
Pour les cadres
  • 2015 : Un montant forfaitaire équivalent à 1 %
  • 2016 : 1,5 %
  • 2017 : 1,75 % + Hausse salariale moyenne de 1,5 %
  • 2018 : 2 %
  • 2019 : Un montant forfaitaire de 0,5 % + Hausse salariale de 2 % en moyenne
Pour les syndiqués
  • 2015 : Un montant forfaitaire équivalent à 1 %
  • 2016 : 1,5 %
  • 2017 : 1,75 %
  • 2018 : 2 %
  • 2019 : Un montant forfaitaire de 0,5 % + Hausse salariale de 2,4 % en moyenne

2,7
milliards
Masse salariale des cadres

Négociations avec les Autochtones: une «industrie» qui coûte cher à Québec

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Publié le 25 janvier 2017 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
Obtenus en vertu de la Loi sur l'accès... (PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE)
Obtenus en vertu de la Loi sur l'accès à l'information gouvernementale, les chiffres sur les contrats accordés par le Conseil exécutif révèlent que les contribuables ont payé, en 2016, 946 960 $ pour des négociations avec les diverses communautés autochtones.
PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE
DENIS LESSARD
La Presse
(Québec) On n'en entend guère parler, mais le gouvernement du Québec entretient une industrie bien lucrative: les négociations avec les autochtones. Chaque année, depuis 10 ans, près de 1 million de fonds publics sont distribués à une poignée de négociateurs choisis par le gouvernement.
Obtenus en vertu de la Loi sur l'accès à l'information gouvernementale, les chiffres sur les contrats accordés par le Conseil exécutif révèlent que les contribuables ont payé, en 2016, 946 960 $ pour des négociations avec les diverses communautés autochtones. Sur les 10 dernières années, ces négociations ont coûté 8,9 millions en honoraires.
C'est sans compter les salaires d'une dizaine de fonctionnaires, qui ajoutaient 670 000 $ à la facture en 2016 - grosso modo, 500 000 $ par année.
Pour le ministre responsable des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley, il est certain que les négociations avec ces communautés prennent du temps. Avec les Innus, il n'y a pas encore d'entente «globale et territoriale» après plusieurs années, mais seulement deux points restent à régler sur la vingtaine qui étaient au menu au départ. Avec les Cris, on est arrivé à une formule inédite de gouvernement avec 11 représentants autochtones et 11 «Jamésiens». «Si on attendait qu'un conflit éclate, cela coûterait beaucoup plus cher», observe M. Kelley, joint par La Presse.
Ex-chefs de cabinet à la table
La liste des contrats produite par le Conseil exécutif montre des engagements importants du gouvernement. Consultation Daniel Gagnier, firme de l'ancien chef de cabinet de Jean Charest, a obtenu trois contrats, entre 2010 et 2017, totalisant 538 000 $. Il s'agit d'une enveloppe maximale: M. Gagnier n'a facturé en fait que 315 000 $. M. Gagnier a travaillé à l'entente avec les Cris, puis a été affecté «au comité de liaison permanent avec les Cris et autres interventions concernant les enjeux autochtones». Il n'a pas rappelé La Presse.
BCP Consultants inc., longtemps sous la direction de John Parisella, ancien chef de cabinet de Robert Bourassa, n'était pas en reste. Deux contrats, entre mai 2008 et août 2010, prévoyaient un maximum de 500 000 $. BCP a facturé 49 256 $ en 2008 et 146 053 $ en 2009 - M. Parisella avait été nommé en septembre 2009 comme délégué du Québec à New York.
Avocats coûteux
Les bureaux d'avocats y trouvent aussi leur compte. Ogilvy Renault, où se trouvait Yves Fortier, proche de Brian Mulroney et de Jean Charest, avait eu en 2008 un contrat de trois ans de 3,7 millions pour négocier avec les Innus, une entente qui n'est toujours pas conclue. La facturation a toutefois été plus modérée : 587 000 $ en 2008, 1,174 million en 2009, 1,174 million en 2010 et 489 000 $ en 2011. Ce bureau d'avocats fournissait son équipe de recherchistes, a expliqué un haut fonctionnaire proche du dossier. Me Jean Bertrand, spécialiste de ces questions, faisait partie de l'équipe.
On retrouve d'ailleurs les mêmes avocats chez Norton Rose Canada, puis Norton Rose Fulbright Canada, qui avait avalé Ogilvy. Norton a obtenu pour la période 2012 à 2017 six contrats d'un maximum de 2,6 millions. Elle n'a facturé que 2,2 millions. Pour les services de l'ex-premier ministre Lucien Bouchard, Davies Ward Phillips & Vineberg a obtenu en 2015 un contrat de 549 000 $, dont 254 000 $ ont été facturés à ce jour.
«Ça ne finit plus!»
Ancien secrétaire général du gouvernement, Louis Bernard a fait des négociations avec les autochtones de 2001 à 2012, successivement dans les dossiers de Kahnawake, des Cris, des Innus et finalement pour les Mohawks.
«Pour les Mohawks, les négociations ont été fructueuses, la situation était délicate, il fallait passer sur le territoire pour faire la 30, a dit M. Bernard. Pour les Innus, on veut négocier un traité, il n'y a pas d'unité entre eux, c'est difficile, mais il y a eu des progrès.
«Les bureaux d'avocats ont des taux horaires imposants, entre 300 et 450 $ l'heure. Ça monte vite! On peut dire que c'est exagéré, mais ce n'est pas différent dans d'autres négociations.
«Une industrie? Dans un sens, oui, il y a beaucoup de négociations, ça prend des réunions, mais il n'y a pas de doute que les honoraires sont élevés», a-t-il dit.
Avec les Innus, «on a eu une entente générale, mais après, il faut l'habiller. C'est là que c'est long... ça ne finit plus!», a dit de son côté André Maltais, longtemps sous-ministre responsable des dossiers autochtones.
Face aux négociateurs du Québec, les négociateurs autochtones sont payés, eux, par le gouvernement fédéral, qui comptabilise une dette, bien théorique, à ces communautés. «Les Innus sont rendus à 30 millions de prêts qui devraient être remboursés au gouvernement fédéral», rappelle M. Maltais.
Des retraites dorées
Contrats d'un tout autre ordre, ces négociations attirent aussi bon nombre de mandarins à la retraite qui, pour ne pas voir leur pension réduite, se constituent en société de consultants. S'ils étaient engagés personnellement, ils verraient leur rente réduite de moitié - la règle quand un pensionné de l'État obtient des fonds publics.
Florent Gagné, ancien sous-ministre aux Transports et aux Affaires municipales, enquêteur sur l'administration municipale de Laval, est aussi un expert en négociation avec les autochtones. Ses cinq contrats de 2011 à 2017 frôlent potentiellement les 700 000 $. Mais Florent Gagné et «Florent Gagné Consultation» n'ont facturé que 426 000 $ entre 2010 et 2016.
Sous-ministre aux Ressources naturelles, Normand Bergeron avait vu son salaire catapulté à plus de 200 000 $ quand il avait remplacé Pierre Lefebvre à l'Agence des partenariats public-privé, devenue Infrastructure Québec. «N. Bergeron Conseils stratégiques» est en piste avec 550 000 $ de contrats entre 2011 et 2017. L'ancien sous-ministre aura facturé 496 000 $ depuis 2012.
Un autre ancien sous-ministre aux Ressources naturelles, Mario Gibeault, a signé deux contrats, l'un de 200 000 $ par son entreprise à numéro de juin 2015 à juin 2017 pour la négociation avec les Algonquins du lac Barrière, l'autre à son nom de mai 2015 à mai 2016 pour le même dossier. Sous ces deux casquettes, il a facturé un total de 87 000 $ pour 2015 et 2016. M. Bergeron n'a pas rappelé La Presse.
Sous le PQ
Sous Pauline Marois, le gouvernement avait accordé un contrat potentiel de 200 000 $ à Tact intelligence-conseil pour les négociations avec les Cris. En fait, c'était pour les services de Martine Tremblay, conseillère péquiste de longue date, qui avait participé au comité de transition du gouvernement péquiste à l'automne 2012. De cette somme, 78 000 $ ont été effectivement facturés. Aussi associé au PQ, Louis Bernard a facturé 200 000 $ pour des contrats de négociation avec les Mohawks, des mandats accordés sous le gouvernement Charest. Sous Charest encore, Michel Létourneau, ancien ministre péquiste, avait eu un contrat de 95 000 $ pour son entreprise Norcom; seulement 12 000 $ avaient été facturés en 2011. Il était devenu sous-ministre responsable des autochtones sous Pauline Marois l'année suivante.
- Avec la collaboration William Leclerc

Metro: la baisse du prix des aliments complique les affaires

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Publié le 25 janvier 2017 à 07h40 | Mis à jour à 07h40
Par rapport à l'hiver dernier, les fruits, les... (Photo Ninon Pednault, Archives La Presse)
Par rapport à l'hiver dernier, les fruits, les légumes, la viande, les oeufs et le beurre sont plus abordables, ce qui fait le bonheur des consommateurs, mais complique les affaires chez Metro.
PHOTO NINON PEDNAULT, ARCHIVES LA PRESSE
Le bonheur des uns fait le malheur des autres. Tandis que les consommateurs se réjouissent de la baisse du prix des aliments, l'épicier Metro en subit les conséquences. Mais son grand patron se veut rassurant : « On a des stratégies pour augmenter nos ventes et nos profits ».
Eric Richer La Flèche, président et chef de... (photo martin leblanc, archives la presse) - image 1.0
Eric Richer La Flèche, président et chef de la direction de Metro, a assuré avoir « des stratégies » pour augmenter ses ventes et son bénéfice net en cette période de déflation alimentaire.
PHOTO MARTIN LEBLANC, ARCHIVES LA PRESSE
Par rapport à l'hiver dernier, les fruits, les légumes, la viande, les oeufs et le beurre sont plus abordables, a énuméré le grand patron des supermarchés Metro et Super C, Eric R. La Flèche, en marge de l'assemblée annuelle des actionnaires, hier matin.
Cette déflation, a-t-il ajouté, « est une complication de plus dans le puzzle », déjà difficile en raison de l'environnement hautement concurrentiel qui sévit.
Plus concrètement, le panier chez Metro a affiché une déflation de 1 % au cours du trimestre clos à la mi-décembre. Cela se compare à une hausse de prix de 2,8 % à la même période l'an dernier.
« La première partie de 2017 représente un défi supplémentaire, car les résultats sont comparés à ceux d'une période de forte inflation en 2016 », a d'ailleurs souligné le PDG.
DE METRO À SUPER C
Malgré la déflation, les consommateurs « courent encore les aubaines » et les parts de marché des supermarchés au rabais (comme Super C et Maxi) continuent de croître, observe Eric R. La Flèche. 
Résultat, un plus grand nombre de Super C que de Metro seront inaugurés cette année. « Quelques » Metro seront convertis en Super C et quelques nouvelles épiceries seront construites. Les décisions sont prises « marché par marché en fonction de la concurrence à proximité », a précisé le PDG.
PAS JUSTE DU STEAK HACHÉ
La déflation change-t-elle les habitudes d'achat ? 
« Il n'y a pas des grands changements de comportement, a répondu le patron de Metro. Est-ce que les gens se gâtent plus ? Depuis six mois, la viande est certainement plus abordable. On vend plus de coupes de meilleure qualité, ou nobles comme on dit. Alors qu'en période d'inflation, on vend du steak haché, et le reste, c'est difficile. » 
La déflation a aussi un impact sur le marchandisage. Par exemple, le filet mignon a été mis à la une de la circulaire dans le temps des Fêtes, ce qui aurait été impensable l'année d'avant, vu son prix exorbitant.
ADONIS ET PREMIÈRE MOISSON
Le PDG de Metro affirme « travailler sur des ouvertures additionnelles » d'Adonis, autant en Ontario qu'au Québec. Il n'était pas en mesure de dire si la prochaine inauguration aura lieu cette année ou en 2018. À l'heure actuelle, il y a 11 Adonis, soit 9 au Québec et 2 en Ontario. Metro affirme qu'il y a « encore de la place au Québec » pour cette chaîne ethnique. En ce qui concerne la boulangerie Première Moisson, Metro espère en ouvrir d'autres au Québec. Il y en a 24 présentement.
ÉPICERIE EN LIGNE : PATIENCE
Depuis le mois d'octobre, trois Metro de Montréal offrent le service d'achat en ligne avec livraison à domicile ou cueillette en magasin. « C'est prometteur. [...] Les résultats de nos premiers pas sont encourageants », a indiqué Eric R. La Flèche. Ce service sera « progressivement étendu » dans la région de Montréal cette année. Le marché ontarien devra attendre en 2018, au minimum. Évidemment, on est loin de la rentabilité et il y a des ajustements à faire, en ce qui concerne l'interface et la logistique.
AIR MILES ET LA « PRESSION DES CLIENTS »
La crise qui a ébranlé Air Miles l'automne dernier pourrait lui faire perdre un important client : Metro, qui accepte la carte bleue dans ses établissements ontariens. Le PDG de Metro a admis que l'événement l'avait fait « réfléchir » sur son partenariat avec le programme de fidélisation. « Ça n'a pas été facile pour les détaillants ni pour les membres. On a ressenti la pression des clients. » Ainsi, il n'exclut pas la possibilité de proposer son programme maison metro & moi en Ontario, « quand notre contrat viendra à échéance ».