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jeudi, février 25, 2016

La commissaire à l'information suggère de soumettre les cabinets ministériels à la loi d'accès

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  La Presse Canadienne
La commissaire à l'information du Canada, Suzanne Legault
La commissaire à l'information du Canada, Suzanne Legault  Photo :  PC/Sean Kilpatrick

Les cabinets de ministres devraient être soumis à la Loi sur l'accès à l'information pour assurer une plus grande reddition de compte au gouvernement, soutient la commissaire à l'information du Canada.
À la suite d'une promesse des libéraux, le Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique révise actuellement la loi. Suzanne Legault a indiqué aux membres du comité, jeudi, qu'« après plus de 30 ans d'existence, il est maintenant temps de prendre des mesures audacieuses afin de transformer la Loi sur l'accès à l'information ».
Cette loi, qui permet à tout citoyen de demander un document fédéral, au coût de 5 $, a été très peu modifiée depuis sa mise en vigueur, en 1983. Par ailleurs, plusieurs institutions publiques, y compris les cabinets ministériels, ne sont pas assujetties à cette loi.
La Cour suprême du Canada a effectivement conclu que les cabinets des ministres n'étaient pas des institutions assujetties à la Loi sur l'accès à l'information, a déploré Mme Legault. Pourtant, les décisions des ministres « peuvent avoir d'importantes répercussions pour les Canadiens », a-t-elle plaidé, et « seule une modification législative peut élargir le champ d'application de la loi de manière à y assujettir les cabinets ».
Mme Legault avait déposé l'an dernier un rapport spécial contenant 85 recommandations visant à améliorer la loi et sa gestion. Elle proposait notamment de restreindre le plus possible les exceptions qui permettent actuellement la non-divulgation de documents, et d'accélérer le temps de réponse aux demandes d'accès. La commissaire indique ainsi que 40 % de sa charge de travail actuelle consiste à traiter des plaintes administratives liées à des retards.
Les ministères et organismes fédéraux doivent répondre aux demandes dans un délai de 30 jours, ou du moins expliquer pourquoi un délai supplémentaire est requis. Mme Legault a rappelé aux députés qu'elle avait dû porter une affaire jusqu'en Cour d'appel fédérale pour confirmer le caractère « déraisonnable » d'une prorogation de délai d'un peu plus de trois ans (1110 jours).
La commissaire déplore aussi qu'elle doive recourir aux tribunaux pour forcer un organisme ou un ministère à respecter la loi, parce que son bureau n'a pas ce pouvoir d'ordonnance. Si elle avait eu plus de pouvoirs, un délai de 1100 jours n'aurait jamais été possible, a soutenu Mme Legault.
« En fait, 68 % de l'ensemble des pays qui ont mis en oeuvre une loi sur l'accès à l'information au cours des dix dernières années » ont adopté un tel modèle exécutoire, a dit Mme Legault. « Au Canada, la Colombie-Britannique, l'Alberta, l'Ontario, le Québec et l'Île-du-Prince-Édouard détiennent des pouvoirs d'ordonnance. »
La commissaire recommande aussi que les grandes décisions du gouvernement soient documentées et archivées. À un député qui s'inquiétait de voir publier ses petits mots gribouillés à la marge pendant une réunion, Mme Legault a rappelé qu'elle avait elle-même dû rendre public un document sur lequel elle avait griffonné distraitement le dessin d'un cheval.
Pour le reste, a-t-elle assuré, la loi permet de restreindre l'accès public aux renseignements plus « sensibles » - secrets d'État, sécurité nationale, avis juridiques, etc.

Arrêtons la péréquation pour « les libéraux du Québec », dit un chroniqueur conservateur

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Mise à jour le jeudi 25 février 2016 à 16 h 46 HNE
Ezra Levant, ancien commentateur politique de Sun News et propriétaire du site conservateur The Rebel
Ezra Levant, ancien commentateur politique de Sun News et propriétaire du site conservateur The Rebel  Photo :  PC/Pawel Dwulit

Le chroniqueur controversé Ezra Levant demande de mettre un terme aux paiements de péréquation versés « aux libéraux du Québec ».
L'ex-commentateur de Sun News a lancé une campagne en français sur son site The Rebel. Le maire de Montréal Denis Coderre, opposé au projet d'oléoduc Énergie Est, y est particulièrement critiqué.
« Coderre et les autres libéraux du Québec profitent déjà de l'industrie pétrolière du Canada pendant que l'Ouest fait le travail », est-il écrit sur le site. « Selon vous, qui paie pour assurer des places économiques et subventionnées dans les garderies du Québec? Qui paie pour les universités à faibles frais de scolarité et les méga-hôpitaux luxueux de la province ? », souligne le billet.
Affiche de la campagne Rien de plusLa campagne Rien de plus s'en prend à Denis Coderre.  Photo :  The Rebel
S'il est construit, le pipeline Énergie Est traverserait les Prairies, l'Ontario et Québec afin d'acheminer le pétrole de l'Ouest canadien vers l'Atlantique. Le maire de Montréal soutient que le projet comprend des risques importants pour l'environnement et peu de retombées économiques. Sa position avait déçu la première ministre albertaine Rachel Notley.
Denis Coderre a réagi aux propos de The Rebel en minimisant les tensions entre l'Est et l'Ouest du pays. « Le problème est pas la relation entre les régions et puis on jouera très certainement pas le jeu du diviser pour régner pour essayer de mettre de l'huile sur le feu », a-t-il répondu.
Le chroniqueur conservateur Ezra Levant a plusieurs fois défrayé la chronique. Il a récemment lancé une pétition intitulée « Notley is a bully » (« Notley est une intimidatrice »), après que la dirigeante eut banni ses correspondants de conférences de presse, sous prétexte qu'ils n'étaient pas des journalistes.
Il fait aussi face à deux avocats qu'il avait publiquement critiqué lorsqu'il était présentateur à Sun News.

Convergence: David résiste aux avances de Lisée

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Le débat sur la gauche n’a pas tourné en faveur d’une alliance souverainiste

25 février 2016 | Isabelle Porter à Québec | Québec
Françoise David participait au débat, tout comme Michel David.
Photo: Francis Vachon Le Devoir

Françoise David participait au débat, tout comme Michel David.
Le débat du Devoir sur la gauche et le pouvoir a donné lieu à des négociations informelles en direct sur une éventuelle alliance électorale entre le Parti québécois et Québec solidaire, mercredi soir. Tandis que Jean-François Lisée multipliait les invitations, le scepticisme de Françoise David semblait se renforcer.
 
« On tend la main, a répété Jean-François Lisée lors de l’événement à la chapelle du Musée de l’Amérique francophone. On n’a pas besoin d’être d’accord sur tout pour converger », a-t-il dit. Or, selon Françoise David, ce ne sera pas possible tant que le PQ refusera de réviser le mode de scrutin.
 
À un certain moment, M. Lisée a mentionné que l’exécutif du PQ de Rosemont avait justement l’intention de soumettre une résolution pour modifier le mode de scrutin au Conseil national du PQ, ce week-end, à Trois-Rivières. Il a dit avoir « bon espoir qu’elle soit adoptée ».
 
Ces avances n’ont toutefois pas semblé convaincre Mme David, qui a rappelé les coupes imposées par le parti à l’aide sociale à l’époque du gouvernement Marois.
 
Le débat organisé par Le Devoir avait pour thème : « QS, PQ : la gauche est-elle condamnée à l’opposition ? » Outre M. Lisée et Mme David, le panel était composé de la consultante et ex-adéquiste Marie Grégoire et du chroniqueur politique Michel David.
 
Pendant la discussion, M. Lisée n’a pas caché que lui et Amir Khadir avaient travaillé ensemble dans le passé pour créer une convergence de leurs deux partis. Il a toutefois concédé que de part et d’autre, les partis ne les appuyaient guère.
 
Le député de Rosemont a par la suite lancé que « la volonté politique de Pierre Karl[Péladeau] était beaucoup plus forte que celle de Pauline [Marois] » de rapprocher les deux partis. Françoise David a rétorqué que lors des précédentes tentatives, le blocage tournait essentiellement autour d’une chose : un mode de scrutin proportionnel. « Le PQ l’a proposé dans son programme depuis 1977, a-t-elle lancé. S’il l’avait fait, on serait peut-être au pouvoir ensemble. »
 
Belzébuth
 
Au fil de la discussion, Marie Grégoire a plaidé que les catégories d’hier ne tenaient plus. Elle a dit être très agacée par les calculs autour de la division du vote souverainiste et a rappelé que le Parti libéral de Justin Trudeau l’avait emporté aux dernières élections facilement sans le Nouveau Parti démocratique.
 
Alors que la discussion sur une éventuelle coalition souverainiste se poursuivait, Michel David a rappelé qu’il y avait un « éléphant dans la pièce » et a relevé que le grand partisan de la convergence, M. Péladeau, est considéré au sein de la gauche comme un véritable« Belzébuth ». Plus tôt dans le débat, il avait toutefois souligné à quel point les partisans des deux partis étaient nombreux à appeler de leurs voeux ce genre d’alliance électorale.
 
Chose certaine, l’animosité entre Françoise David et Jean-François Lisée était palpable tout au long du débat. Comme quoi la convergence ne s’est pas scellée lors de cette discussion.
 
Le prochain débat de la série Le Devoir de débattre aura lieu le 23 mars et portera sur la question du pétrole. Il sera suivi le 13 avril d’un débat sur l’immigration qui, pour la première fois dans l’histoire de cette série, se déroulera à Sherbrooke.