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lundi, novembre 16, 2015

Mentir à mon fils

http://www.journaldemontreal.com/

JÉRÔME LANDRY
MISE à JOUR 
  Vendredi soir, assis devant la télé pour suivre le drame qui se déroulait à Paris, j’ai dû mentir effrontément à mon fils de cinq ans.
«Papa? Ils ne viendront pas ici les méchants hein? Ils ne viendront jamais ici nous tuer hein?»
«Ben non voyons, ils ne viendront jamais ici chez nous... ça se passe ailleurs ces choses-là... bonne nuit mon fils.»
Ma blonde m’a regardé avec un drôle d’air. Faut dire qu’elle et moi, on s’est beaucoup promenés dans les rues des 10e et 11e arrondissements de Paris. On aurait pu être là vendredi.
Faut dire aussi que le Canada a été ciblé il y a un an.
Mais je n’avais pas vraiment le choix de raconter cet énorme mensonge à mon fils, tout en voyant des images d’enfants à peine plus vieux que lui sortir du Stade de France après les attentats.
Pas question que des terroristes réussissent à faire faire des cauchemars à mon petit garçon.
Parce que c’est ça, le terrorisme.
C’est faire peur aux enfants, aux aînés, aux adolescents, à tout le monde. Les images diffusées partout sur la planète réussissent à nous effrayer, même à des milliers de kilomètres de distance.
J’aurais peut-être dû fermer la télé avant qu’il ne réalise que c’était l’horreur en France.
Mais j’en étais incapable. Nous sommes en guerre après tout.
LE CANADA EN GUERRE ?
Une fois le petit endormi, j’avais bien hâte de voir ce que nos dirigeants allaient avoir à nous dire, à nous les adultes, pour nous rassurer.
Pendant que le président français François Hollande ne laissait aucun doute sur ses intentions en déclarant que la France allait combattre le terrorisme de façon «impitoyable», Justin Trudeau, lui, a raté sa première occasion de devenir un vrai chef d’État.
«On est en train de tout faire pour assurer la sécurité des Canadiens...»
Merci monsieur Trudeau. Mais encore?
Vous n’avez pas l’impression que le Canada est impliqué lui aussi dans une guerre qu’il le veuille ou non?
Ce n’est peut-être pas une guerre traditionnelle entre des armées, mais c’est une guerre quand même.
Quelqu’un peut le dire à notre nouveau premier ministre?
CONFIANCE EN SON PAYS
J’ai beaucoup aimé les commentaires de Patrick Pelloux, un ancien chroniqueur de Charlie Hebdo samedi matin à RDI.
«Il faut avoir confiance en notre pays, en nos armées. Il faut être radical pour combattre ces nazis.»
En effet, ces djihadistes ne sont pas mieux que des nazis.
Au moment où le Canada et ma ville s’apprêtent à recevoir des milliers de réfugiés syriens, j’aimerais bien avoir confiance en mon pays moi aussi.
Au moins, pour l’instant, mon fils ne sait pas lire.
Il ne réalise pas tout à fait qu’il est né dans un monde rempli de désaxés et de radicaux prêts à mourir pour détruire l’Occident.
Peut-être qu’un jour il tombera par hasard sur cette chronique dans internet.
Excuse-moi de t’avoir menti mon grand. Je voulais te protéger. Je t’aime.

lundi, novembre 02, 2015

La gauche au pouvoir

http://www.journaldemontreal.com/

JÉRÔME LANDRY
MISE à JOUR 
   Deux semaines après son élection c’est mercredi que le nouveau premier ministre du Canada, Justin Trudeau sera véritablement aux commandes du pays. La réalité risque de rattraper rapidement ce «kid Kodak» qui devra maintenant gérer un pays pour vrai.
La gauche bien pensante et moralisatrice sera donc assermentée officiellement au pouvoir pour supposément refaire du Canada un pays modèle et admiré par le reste du monde.
Bien hâte de voir comment ils vont s’y prendre les libéraux après avoir passé des années à dénoncer le gouvernement conservateur.
Soyons réalistes, aime ou pas Stephen Harper, Trudeau aura besoin de bien plus qu’une belle gueule, une belle femme et de beaux enfants pour chausser les souliers de l’ancien premier ministre.
LE SALE BOULOT
Avez-vous vu il y a quelques jours cette vidéo montrant des militaires américains, kurdes et irakiens libérer 70 otages prisonniers de l’État islamique dans le nord de l’Irak?
J’espère que Justin Trudeau a pris la peine de la regarder.
L’opération menée dans une prison sale et sombre a coûté la vie à un américain, mais a permis de sauver les otages d’une mort certaine.
Après avoir vu ça, il ne peut pas sérieusement annoncer à Barack Obama que le Canada cessera de participer aux combats en Syrie et en Irak.
Le sommet du G 20 commence dans 10 jours en Turquie. Va-t-on vraiment regarder les autres nations droit dans les yeux en leur annonçant que le Canada va se défiler de ses responsabilités?
Sous Justin Trudeau, le Canada va-t-il vraiment laisser tout le sale boulot aux autres pays pour ensuite se gargariser d’assurer le «maintien de la paix» dans les territoires nettoyés par ses alliés?
Cette volonté de redevenir un pays supposément pacifique risque plutôt de nous faire passer pour des lâches et des hypocrites. Pour faire la paix, il faut malheureusement parfois faire la guerre n’en déplaise aux intellectuels anti-Harper.
LE FLUSHGATE
Parlant de saletés, il sera passionnant de suivre comment le nouveau ministre de l’environnement nommé par Trudeau va gérer le déversement d’eaux usées dans le fleuve.
Ce gouvernement rempli de «faiseurs de leçons» environnementales à la Stephane Dion va-t-il vraiment autoriser le maire Denis Coderre à déverser 8 milliards de litres de «merde» montréalaise dans le St-Laurent?
Ça commencerait bien mal un mandat pour un gouvernement vert. Il y aurait quelque chose de profondément ironique là dedans, une espèce de «reality check» lourd de sens.
LES VRAIS ENJEUX
Mais rassurez-vous, pas de stress, oubliez la guerre, l’environnement et l’économie. Notre nouveau gouvernement aura tôt fait de nous rassurer sur les vrais enjeux de société.
D’abord, ce n’est qu’une question de temps avant que le pot ne devienne légal chez nous.
Question de temps aussi avant que le Canada renoue enfin avec les déficits.
Enfin un gouvernement qui va faire payer plus d’impôts aux méchants riches qui sont tellement nombreux au Canada!
Mercredi, il nous présentera aussi un cabinet avec la parité homme-femme. Avec ça, on va en régler des problèmes mes amis!

lundi, mai 18, 2015

PKP et le modèle québécois

http://www.journaldemontreal.com/

Jérôme Landry
Dans son discours de victoire vendredi soir, Pierre Karl Péladeau n’a laissé aucun espoir à ceux qui souhaitent une réforme en profondeur de ce qu’on appelle le «modèle québécois».
Devant les militants du Parti québécois, il a déclaré que jamais «nous n’accepterons d’abandonner notre modèle québécois qui nous aura permis de nous hisser dans le palmarès de tête des nations les plus justes et les plus équitables.»
Si on résume, on continue comme ça, tout va bien au Québec!
Vanter le modèle québécois avec ses grosses taxes, ses gros impôts, ses services publics déficients, c’est plus suprenant et plus grave que de l’entendre parler de la possibilité de «faire un pays».
Un Québec juste et équitable? Certainement pas avec ses contribuables en tout cas.
COMPLAISANCE
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre quand M. Péladeau a fait le saut en politique active en 2014. Mais je ne m’attendais jamais à une telle complaisance envers le modèle québécois des 50 dernières années.
Je croyais aussi que PKP allait défendre le citoyen ordinaire et protéger son portefeuille contre «l’establishment» syndical et autres élites gauchistes.
Le nouveau chef de l’opposition ignore-t-il que le Québécois moyen peine à joindre les deux bouts après avoir payé les tarifs augmentés d’Hydro-Québec, les taxes scolaires, la taxe sur l’essence, la TVQ...? Merci de nous siphonner, cher modèle québécois!
Et si au moins, la qualité des services publics nous faisait oublier qu’on a les poches vides. Mais non, c’est tout le contraire.
La réalité, c’est qu’on vit dans une société où les bains se vendent sur le marché noir dans les CHSLD. Un Québec qui laisse les malades poireauter sur des civières pendant 16 heures en moyenne dans les corridors des hôpitaux. Une société qui peine à faire diplômer ses étudiants du secondaire pendant que son voisin ontarien possède un des 20 meilleurs systèmes d’éducation au monde.
C’est à ça qu’il ressemble en 2015, le foutu modèle québécois.
NI À DROITE NI À GAUCHE
Pierre Karl Péladeau a beau dire que l’indépendance du Québec ne se fera «ni à gauche ni à droite», il reste qu’un bon nombre de Québécois ne voteront jamais OUI tant et aussi longtemps que le Québec sera aussi endetté et aussi pauvre.
Un projet de pays basé sur la défense de la langue et la confrontation avec le reste du Canada est voué à subir un troisième échec référendaire. Pire encore, pour le PQ, ce genre de discours pourrait remettre en question l’avenir du parti et garantir des gouvernements libéraux au Québec pendant des décennies.
Devenons les meilleurs au Canada et ensuite on verra, pensent plusieurs nationalistes ou fédéralistes mous.
Ce n’est pas en perpétuant un modèle qui nous a procuré une dette de 275 milliards de dollars (68 000 $ par contribuable) que les indépendantistes réaliseront leur grand rêve.
Soyons réalistes et critiques envers notre cher Québec. Exploitons nos ressources naturelles, baissons les taxes et les impôts. Arrêtons d’avoir peur et devenons une vraie province bilingue.
Bref, remettons sérieusement en question le modèle québécois avant de recommencer à rêver au pays.