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vendredi, janvier 27, 2017

Kelley affirme qu'il faut plus d'argent pour le développement social autochtone

http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/

Publié le 26 janvier 2017 à 18h48 | Mis à jour le 26 janvier 2017 à 18h48
Le ministre responsable des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley... (PHOTO NINON PEDNAULT, ARCHIVES LA PRESSE)
Le ministre responsable des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley
PHOTO NINON PEDNAULT, ARCHIVES LA PRESSE
JEAN PHILIPPE ANGERS
La Presse Canadienne
Les actions du gouvernement du Québec en matière de développement social autochtone auront besoin d'un financement accru et d'une meilleure cohérence entre les divers ministères, a affirmé jeudi le ministre responsable des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley.
Une consultation préalable à l'élaboration d'un plan d'action gouvernemental en matière de développement social autochtone s'est tenue sur deux jours, mercredi et jeudi à Québec.
Une soixantaine de représentants des communautés et organismes autochtones y ont participé, selon la liste fournie jeudi par le cabinet du ministre. Plusieurs recommandations auraient été partagées par les divers intervenants.
M. Kelley dit se réjouir du climat constructif des échanges.
En entrevue téléphonique avec La Presse canadienne, le ministre a parlé d'une «énorme préoccupation» identitaire pour adapter les services à la réalité autochtone.
Il a dit croire que tout commençait par la formation et l'éducation des personnes appelées à offrir ces services dans les communautés autochtones.
«L'infirmière, le médecin, le policier, la travailleuse sociale a besoin d'une formation additionnelle, parce que cette personne arrive (...) sans peut-être avoir les connaissances nécessaires pour bien faire le travail. Notre espoir est toujours d'avoir des Inuits (ou des membres des Premières Nations) qui puissent assumer ces fonctions. On n'est pas toujours au rendez-vous au niveau des médecins et des infirmières», a indiqué le ministre.
Le plan d'action gouvernemental en matière de développement social autochtone - présenté comme une première au Québec - a pour objectif de regrouper les diverses interventions gouvernementales existantes en une seule démarche, en plus de proposer de nouvelles interventions qui viseront l'amélioration des conditions de vie des citoyens autochtones.
«Toutes ces initiatives, tous ces programmes, auront besoin d'un financement accru, et ça c'est un message qui était aussi entendu par le gouvernement», a dit M. Kelley.
«Le conseil des ministres et le premier ministre m'ont demandé de développer un plan social, et après je dois revenir auprès de mon collègue ministre des Finances pour répondre sur le réinvestissement. Le gouvernement veut bonifier les programmes, mais à quelle hauteur?», a-t-il poursuivi.
Le ministre a mentionné que des participants autochtones avaient répété vouloir une autonomie accrue concernant la gestion des programmes. «Qui sait mieux comment gérer certains programmes gouvernementaux que les Autochtones eux-mêmes? Je crois qu'il y a des pistes de réflexion que nous devrons voir», a-t-il simplement souligné.
M. Kelley a rappelé les échéances de renouvellement en mars prochain du Fonds d'initiatives autochtones - «ayant permis d'investir dans des petites entreprises qui ont aidé au développement économique» - et des ententes sur la police autochtone.
Dans ce dernier cas, et de façon plus générale, le ministre a aussi dit croire qu'il y avait beaucoup d'«arrimages» à faire avec le gouvernement fédéral sur le partage des compétences.

jeudi, mai 14, 2015

Québec craint pour la sécurité des personnes menacées d'éviction à Kahnawake

http://ici.radio-canada.ca/regions/montreal/

Conseil de bande de Kahnawake
Conseil de bande de Kahnawake

Le ministre responsable des Affaires autochtones, Geoffrey Kelly, est préoccupé par la situation tendue à Kahnawake et a tenu à s'assurer auprès du grand chef de la communauté que les policiers mohawks veillent à la protection des non-Autochtones et des couples mixtes menacés d'expulsion.
Un texte de Jean-Philippe RobillardTwitterCourriel
« Je suis très préoccupé par la sécurité des personnes concernées. J'ai partagé mes inquiétudes. J'ai contacté le grand chef, qui m'a assuré que les Peacekeepers suivent la situation de près, parce que je pense que le monde a le droit de vivre en paix et en sécurité au Québec », a dit le ministre Kelly.
Nous sommes allés à Kahnawake pour tenter de mieux comprendre la situation dans la communauté, et fait plutôt rare, des résidents ont accepté de briser le mur du silence et de nous parler du climat qui y règne.
Si les tensions y sont vives, c'est que le conseil de bande ne veut que des Mohawks, et seulement des Mohawks, sur la réserve. Il a donc entrepris, en s'appuyant sur un règlement adopté en 1981, d'expulser les non-Autochtones et les couples mixtes qui vivent à Kahnawake.
Quitter ses terres ancestrales
Keith Myow est un Mohawk qui a toujours vécu à Kahnawake, mais à l'âge de 59 ans, il pourrait devoir quitter les terres de ses ancêtres. Il a reçu une lettre lui demandant de quitter la réserve, car sa conjointe Michelle Allaire n'est pas Mohawk. Il déplore cette décision du conseil de bande qu'il qualifie d'illégale et de raciste.
Keith MyowKeith Myow  Photo :  Radio-Canada
Michelle Allaire, de son côté, se dit bouleversée de vivre une telle situation. « Quand j'ai reçu la lettre, j'ai paniqué, explique-t-elle. Je trouve que c'est bouleversant. C'est à n'y rien comprendre. C'est comme si la guerre était déclarée en dedans. »
Depuis qu'elle a reçu la lettre, Michelle Allaire, affirme qu'elle craint pour sa sécurité et limite ses déplacements par crainte de subir des représailles.
« J'aime autant ne pas trop sortir, je vais faire mes affaires, mais un point final parce que je ne me sens pas en sécurité avec tout ce qui se passe dans le village et avec ce que j'entends. »— Michelle Allaire

Ce sentiment d'insécurité, plusieurs à Kahnawke le ressentent, mais peu osent en parler ouvertement par peur de représailles. Certains membres semblent prêts à tout pour que les résidents n'ayant pas de sang mohawk quittent la réserve. Des actes de vandalisme ont été commis. Des manifestations ont même été organisées devant certaines résidences.
Gabriel Lépine et Cheryl Diabo, un autre couple menacé d'éviction, redoutent plus que jamais le jour où l'on viendrait manifester devant leur maison, eux qui ont déjà été victimes d'intimidation et de vandalisme.
« Il y a eu du vandalisme, la maison a été bombardée d'œufs et puis les vandales avaient une pancarte devant notre maison qui disait : "mon nom est Cheryl Diabo et j'habite avec un homme blanc", relate Gabriel Lépine. Ce qui nous a fait penser rapidement à l'Holocauste. On s'est dit que c'est comme quand les nazis accrochaient des étoiles juives sur les maisons des juifs pour signifier que c'étaient des personnes qu'il fallait persécuter ou dont il fallait se méfier. »
Cheryl DiaboCheryl Diabo  Photo :  Radio-Canada
Le travail des Peacekeepers remis en question
Mais certains des couples menacés d'expulsion, qui ont été victimes d'intimidation ou de vandalisme, remettent en question le travail des Peacekeepers et la façon dont leur dossier a été traité par les policiers. C'est le cas de Cheryl Diabo et Gabriel Lépine, qui affirment avoir porté plainte à la police mohawk sans aucun résultat.
« Les Peacekeepers sont venus. Ils ont pris la pancarte. Ils ont dit qu'ils feraient la recherche d'empreinte digitale, mais on n'a toujours pas eu aucun retour là-dessus, déplore Cheryl Diabo. Et c'était l'année passée déjà. »
Cette situation en inquiète plusieurs au ministère québécois de la Sécurité publique. Les Peacekeepers ont refusé de commenter, tout comme le conseil de bande.
Keith Myow, lui, n'a pas l'intention de quitter le territoire de ses ancêtres. Il veut rester à Kahnawake avec sa conjointe et il prévient ceux qui voudraient l'expulser qu'il est prêt à tout pour protéger ses droits, même au péril de sa vie.
Les prochains mois s'annoncent chauds à Kahnawake, 25 ans exactement après la crise d'Oka.
Pour le conseil de bande, la loi vise à assurer la survie de la communauté. Un choix que défend l'ancien grand chef mohawk de Kanesatake, Steven Bonspille.
« Ce n'est pas raciste. C'est une forme de protection pour la culture, la langue mohawk dans un territoire mohawk. »— Steven Bonspille