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mardi, mars 15, 2016

Le dîner de cons

http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/chroniques/gilbert-lavoie/

Publié le 14 mars 2016 à 19h53 | Mis à jour le 14 mars 2016 à 19h53
Le ministre de la Santé Gaétan Barrette... (La Presse Canadienne, Jacques Boissinot)
Le ministre de la Santé Gaétan BarretteLA PRESSE CANADIENNE, JACQUES BOISSINOT

GILBERT LAVOIE
Le Soleil
(Québec) CHRONIQUE / Philippe Couillard a prononcé un discours important, vendredi, devant la Chambre de commerce de Montréal. Ou à tout le moins, un discours qu'il voulait important et dans lequel il a promis de réinvestir dans l'éducation. «L'ancien président d'Afrique du Sud et prix Nobel de la paix, le regretté Nelson Mandela, disait que l'éducation est l'arme la plus puissante qu'on puisse utiliser pour changer le monde», a dit M. Couillard en guise d'introduction. Quand on cite quelqu'un comme Mandela, c'est généralement pour marquer le sérieux des paragraphes qui suivent.
Le discours du premier ministre a fait les nouvelles, mais il n'a pas dominé l'actualité. C'est la querelle du ministre de la Santé Gaétan Barrette avec sa critique Diane Lamarre qui a pris la vedette.
Il est toujours difficile de passer ses messages en politique. Mais ce l'est encore plus quand les incidents de parcours ou les gaffes détournent l'attention des «vraies affaires», comme dirait M. Couillard.
Jeudi soir, le ministre Barrette a accepté de s'asseoir aux cotés de Diane Lamarre pour l'enregistrement de l'émission Tout le monde en parle. C'était risqué comme décision. Comme on dit en anglais, «damned if you do, damned if you don't» (peu importe ce que tu fais, tu es perdant).
Gaétan Barrette a probablement parié qu'il était préférable d'aller se défendre plutôt que de laisser toute la place à Mme Lamarre. Mais la réaction du public et les commentaires des médias ont montré qu'il avait perdu son pari. Peu importe la valeur ou la véracité des arguments utilisés, c'est Mme Lamarre qui a gagné la sympathie des gens. Parce qu'elle est une femme? Peut-être. Mais surtout parce que le ministre n'a pas profité de l'occasion pour admettre qu'il était allé trop loin en l'accusant de «s'être servie dans le pot de bonbons» et d'avoir été en conflit d'intérêts dans le présumé «scandale des ristournes» aux pharmaciens.
Gaétan Barrette aurait pu s'excuser avec élégance ou avec l'humour dont il est capable, mais il a préféré miser sur ses talents de communicateur pour confondre Diane Lamarre.
Pour les libéraux, le ministre n'avait aucune chance au micro de Guy A. Lepage et de Dany Turcotte. Selon eux, l'affaire a tourné au «dîner de cons», à cause de l'intervention des animateurs qui étaient visiblement plus sympathiques à Mme Lamarre. Mais peu importe les circonstances, la présence de M. Barrette à l'émission a donné une nouvelle vie à ses écarts de langage. 
Pour Philippe Couillard, à qui il arrive de blaguer privément en disant qu'il doit aller réprimander son ministre de la Santé, la réalité est tout autre. Le premier ministre connaissait les risques en recrutant Gaétan Barrette. Mais au bilan, il est bien forcé de constater que son ministre, qui gère le ministère le plus lourd du cabinet, lui apporte plus de retombées positives que négatives. Qui plus est, l'absence de Pierre Moreau en congé de maladie a créé un vide énorme au sein de l'équipe ministérielle. Le moment serait fort mal choisi pour réprimander Gaétan Barrette. À l'élection partielle du 11 avril, les libéraux tenteront de voler la circonscription de Chicoutimi au Parti québécois. C'est faisable, selon eux. Ils comptent sur les bonnes nouvelles du budget de jeudi. Mais encore faudrait-il que les ministres cessent de se barrer les pieds dans de faux débats comme celui des «unions spirituelles» de Stéphanie Vallée ou des sautes d'humeur de Gaétan Barrette. Parce qu'après le «dîner de cons» de dimanche soir, les stratèges péquistes ont une nouvelle vedette à envoyer à Saguenay pour séduire les électeurs et les convaincre de punir les libéraux pour leur arrogance.

jeudi, septembre 24, 2015

Optilab : l'autre réforme Barrette qui bouleverse le système de santé

http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/national/

Le ministre de la Santé Gaétan Barrette
Le ministre de la Santé Gaétan Barrette  Photo :  PC/Jacques Boissinot

Exclusif - Le ministre Gaétan Barrette prépare une grande réforme du fonctionnement des laboratoires de la province. En les centralisant, comme c'est déjà le cas au nouveau CUSM, Québec compte économiser des dizaines de milliers de dollars. Mais ces changements ne sont pas sans risque.
Un texte de Thomas GerbetTwitterCourriel
Dans une lettre datée du 4 septembre, obtenue par Radio-Canada, le ministre de la Santé décrit à des directeurs d'hôpitaux son « scénario de centralisation importante ». Gaétan Barrette veut créer des mégalaboratoires, appelés « laboratoires serveurs », où seront transférée une grande partie des analyses d'autres hôpitaux. 
Laboratoire Photo :  CUSM
À Montréal, par exemple, les laboratoires du CHUM et du CUSM auront l'exclusivité des analyses de biochimie, d'hématologie, de sérologie et d'immunologie, sauf pour les cas urgents et quand l'intégrité des échantillons ne pourra être assurée.
Les hôpitaux de Sainte-Justine, Maisonneuve-Rosemont, du Sacré-Coeur, rattachés au CHUM, et l'Hôpital général juif, rattaché au CUSM, pourront quand même garder les analyses de microbiologie et de pathologie, mais pas les autres laboratoires publics de l'île.
Le volume d'analyses du laboratoire du CHUM augmentera de 67 % dans les prochaines années. Dans le même temps, les laboratoires rattachés à sa « grappe » vont perdre des plumes. Par exemple, le laboratoire de Sainte-Justine devra réduire ses activités de 48 % et celui de l'Institut de cardiologie de 67 %.
Toutes les régions du Québec n'auront pas de laboratoires serveurs, ce qui nécessitera des transports d'échantillons sur de grandes distances. Par exemple, Rimouski doit servir la Côte-Nord et le CUSM de Montréal est déjà désigné pour les prélèvements de l'Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec.
Pour consulter la carte des 11 laboratoires serveurs sur votre appareil mobile, cliquez ici.
Ainsi, à Laval, le laboratoire de l'Hôpital Cité-de-la-Santé traitera 243 % plus d'analyses. Au laboratoire de l'Hôpital Charles-Lemoyne de Longueuil, la croissance sera même de 282 %. Ça signifie des pertes d'activités importantes pour des laboratoires comme ceux de l'Hôpital Pierre-Boucher ou celui de Saint-Hyacinthe ou Châteauguay.
Une des conséquences concrètes d'Optilab en Montérégie a fait les manchettes récemment : les travaux du nouveau laboratoire du Haut-Richelieu ont été stoppés cet été par le ministère, alors qu'ils étaient presque terminés. L'endroit pourrait devenir une coquille vide.
Pour consulter le graphique sur votre appareil mobile, cliquez ici.
Optilab avait été amorcé par le gouvernement libéral de Jean Charest. Plusieurs versions ont été remaniées jusqu'à la plus récente proposition de Gaétan Barrette. Son approbation est prévue en décembre 2015, mais pour ce qui est de la mise en oeuvre, le ministre n'indique pas de date d'échéance.
Plus de déplacements d'échantillons et plus de risques
La forte croissance du transfert de millions des prélèvements d'un établissement à un autre sera un des principaux risques de la réforme. À preuve, la centralisation des laboratoires du CUSM a entraîné des centaines de pertes d'échantillons ces derniers mois et des retards de traitement.
Actuellement, il n'existe aucun système provincial informatisé pour suivre les prélèvements à la trace. « Nous sommes très préoccupés. On a mis la charrue avant les boeufs », dénonce la présidente de l'Ordre professionnel des technologistes médicaux, Nathalie Rodrigue. Malgré tout, plusieurs laboratoires sont déjà en cours de centralisation.
Pourtant, le ministre Barrette reconnaît lui-même dans sa lettre l'existence de « contraintes » dont « le système de transport des échantillons ». Pour ce qui est de la traçabilité, Québec envisage de lancer un appel d'offres l'année prochaine pour acquérir un nouveau système informatisé.
Conséquences sur les employés des laboratoires
Une autre contrainte identifiée par Gaétan Barrette dans sa lettre, ce sont « les ressources humaines ». Du personnel devra nécessairement être transféré vers les laboratoires serveurs. Y aura-t-il des pertes d'emplois? « L'optimisation se réalisera en très grande partie par attrition », répond Noémie Vanheuverzwijn, porte-parole du ministère de la Santé. « Un plan de gestion de la main-d'œuvre est en élaboration actuellement afin de planifier le changement, et de faciliter la transition dans chacune des régions », ajoute-t-elle.
Que feront, par exemple, les employés du laboratoire de l'Hôpital de Gaspé s'ils doivent être transférés à Rimouski? « Dans les conventions collectives, on ne peut pas déplacer les gens à plus de 50 ou 60 kilomètres, mentionne Nathalie Rodrigue de l'OPTMQ. Donc, ils vont peut-être payer des gens à se tourner les pouces. »

mardi, juin 09, 2015

Le ministre de la Santé n’interviendra pas

http://www.journaldequebec.com/

Philippe Couillard, Asemblee Nationale, premier ministre, parlem
PHOTO LE JOURNAL DE QUÉBEC. SIMON CLARK

Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette.

Charles Lecavalier
Gaétan Barrette n’a pas l’intention d’intervenir et d’empêcher les grossistes du médicament d’empocher des sommes colossales malgré l’opposition qui réclame une enquête et une intervention du gouvernement.
«La question relève de l'Ordre des pharmaciens, qui interdit l'obtention d'avantages, comme du financement pour se lancer en affaires», affirme-t-on au bureau du ministre de la Santé, qui n’était pas disponible pour répondre aux questions du Journal.
Le Bureau d’enquête révélait lundi que les grossistes «attachent les mains de centaines de pharmacies en leur garantissant des avantages seulement si celles-ci achètent la majeure partie de leurs médicaments chez eux.» Le volume de médicament leur donne ensuite un énorme pourvoir d’achat qui leur permet de dégager des centaines de millions de dollars en profit.
Dans l'entourage du ministre, on blâme les pharmaciens qui acceptent de signer des contrats avec des grossistes en échange d’avantages, qui se retrouvent en contravention avec leur code de déontologie «si ce qui est rapporté dans l’article est prouvé».
Une enquête
Du côté de la Coalition avenir Québec, on demande une enquête administrative. «Le ministre doit lancer une enquête administrative sur cette pratique et à la lumière de l’enquête, prendre les mesures nécessaires pour que les Québécois paient moins cher leurs médicaments», a affirmé le député François Paradis, porte-parole en matière de santé et de services sociaux, en entrevue avec Le Journal.
Le Parti québécois exige plutôt une intervention directe de Québec. «Il y a une capacité règlementaire réelle du gouvernement pour ajuster correctement les marges pour faire en sorte que ça se traduise par une baisse du coût des médicaments», a expliqué le porte-parole en matière de services sociaux, le député Jean-François Lisée.
Ce dernier demande le dépôt d’une politique d’achat des médicaments. «L’intervention de l’État est loin d’être optimale, il faut la revoir en ayant en tête le citoyen. Pas les pharmaciens, pas le grossiste, pas la bannière, le citoyen», a-t-il ajouté.
Il souligne par ailleurs «l’absurdité» de la décision du ministre Barrette de couper 177 millions $ aux pharmaciens, «ce qui pourrait forcer la fermeture d’une pharmacie sur quatre au Québec». «Ce n’est pas là qu’est l’argent», dit M. Lisée.