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samedi, novembre 14, 2015

Le racolage journalistique et le banquier

http://www.journaldemontreal.com/

LÉO-PAUL LAUZON
MISE à JOUR 
La flagornerie, ça va faire
Léo Paul Lauzon  Me semble que la première qualité de tout journaliste devrait être son indépendance d’esprit puis son sens critique, son éthique, son professionnalisme et sa quête incessante de la vérité dans sa description des événements, dans ses entrevues, dans son évaluation des politiques gouvernementales, etc. Pour quiconque est de bonne foi et a les talents, le métier de journaliste est motivant au plus haut point et a une portée grandiose dans les enjeux de société. Mais aujourd’hui, la profession de journaliste n’est hélas plus ce qu’elle était. Voilà pourquoi malheureusement certains empruntent la profession journalistique principalement par esprit opportuniste afin de s’en servir comme tremplin vers une autre carrière plus lucrative et plus «glamour» comme joindre éventuellement un parti politique ou se dénicher une job en communication ou en relations publiques dans le privé. Ce ne sont pas les cas probants qui manquent, mes amis. Par exemple, la firme de relations publiques National emploie d’ex-politiciens comme l’ex-député du Bloc québécois Yvan Loubier qui, comme François Blais du PLQ, s’affichait à titre de progressiste, de social-démocrate et de gauche.
Émilie Laperrière de La Presse: un exemple parmi d’autres
Mettons une chose au clair. Ce n’est pas parce que je critique souvent La Presse et ses représentants que je ne les aime pas. Mais, il y a toujours ben une limite à faire fi de ses responsabilités journalistiques et de verser dans la flatterie qui s’apparente à ce que j’appelle de l’infopub, surtout lorsqu’il est question de gens très très importants provenant de grosses, riches et puissantes compagnies. Je sais bien que ces entreprises sont de gros publicitaires à ne pas perdre, mais il y a quand même un boutte à toute! À titre d’exemple, l’entrevue du 12 septembre 2015 que la journaliste Émilie Laperrière de La Presse a réalisé avec le dirigeant de la Banque de Montréal, L. Jacques Ménard est remplie de questions que je jugeais doucereuses, que n’importe qui aimerait se faire poser. Le préambule était aussi absolument édifiant: «Vous êtes exceptionnellement engagé au sein de la communauté, particulièrement auprès des jeunes, de même qu’en culture et en éducation. Considérez-vous que cette implication fait partie de votre rôle de président?» Juste le titre de son article faisait peu de doutes sur le type de texte que la journaliste allait pondre: «savoir faire émerger les bonnes idées». Mais rien sur l’évasion fiscale, sur les hausses de frais bancaires, etc.
Évasion fiscale et arnaque du cartel banquier canadien
C’est toujours le même désolant pattern. Plusieurs grandes entreprises détournent chaque année des milliards de dollars dans les paradis fiscaux afin d’éviter de payer leurs impôts dus au Québec et au Canada, arnaquent les consommateurs et tiennent régulièrement en otage les gens en raison de leur puissance économique et politique issue de leur situation de quasi-monopole au pays (confirmées pour nos banquiers par la revue anglaise The Economist) comme augmenter en chœur, et au même taux, les tarifs bancaires des consommateurs captifs: «Des frais bancaire en hausse» (TVA nouvelles, 25 avril 2015); transfèrent des emplois canadiens en sous-traitance dans les pays en voie de développement afin de payer ces travailleurs à un salaire de misère, ne paient pas leurs employés d’ici pour les heures supplémentaires accomplies et versent honteusement des millions en salaires à leurs dirigeants sachant qu’au pays, pour diriger une banque, absolument pas besoin d’être une 100 watts. Ça, c’est le comportement réel de nos banques canadiennes et de plusieurs entreprises que certains comiques appellent nos fleurons. Pour être qualifié de «fleuron» et de «joyaux» faut que ça soit obligatoirement une entreprise privée, et en aucun cas une société d’État ou des biens et services collectifs. Des fleurons aussi qui font dans la corruption et le criminel comme SNC-Lavalin ou qui siphonnent des milliards en fonds publics que leurs élus leur octroient malgré une performance et une gestion pitoyable comme Bombardier.
Jouer la carte du bienfaiteur afin de camoufler
Alors, après avoir détourné des milliards de dollars dans les paradis fiscaux, augmenter récemment, sans motif sérieux, les frais bancaires et autres tarifs, après avoir sous-traité des employés à l’étranger et après avoir versé des millions en salaires aux patrons, rien de mieux pour leurrer et berner la population que de s’acheter des articles de journaux, des reportages à la radio et à la télévision et se payer des firmes de relations publiques et des élus afin de faire passer ces affairistes pour des gens débonnaires, plein de compassion, qui ont à cœur la réussite des jeunes, qui veulent supposément combattre les inégalités économiques, etc. La majorité du  temps, ils versent des sous qui ne sont pas à eux, mais à la compagnie qu’ils ne détiennent pas.
Attention, ce sont ces bienfaiteurs d’entreprises et individuels qui vont choisir, avec dans les faits notre argent, les bonnes causes et les bons groupes à financer (déductibles d’impôts) que ce soit en culture, en sport, au niveau communautaire, en éducation, auprès des jeunes, etc. Ils donnent aussi beaucoup d’argent à des universitaires et leurs chaires qui sont du bon côté. Pour recevoir leur appui, faut évidemment que les représentants de ces bonnes causes soient reconnaissants envers leur philanthrope, qu’ils ne critiquent pas négativement leurs donateurs et surtout qu’ils ne remettent aucunement en question le système capitaliste aux sources de la classe dominante. Faut absolument montrer patte blanche. Ah, j’oubliais, faut aussi que ce soit une «cause» qui leur permet de se faire voir souvent et partout, pour que le reste ne suscite pas d’intérêt.
Comme nos gouvernements se désistent du financement des organismes communautaires, ces derniers pour survivre doivent obligatoirement faire appel au privé, mais subventionnés par des fonds publics, auquel ils deviennent alors tributaires et tenus d’adopter les mêmes idéaux.
Absence à la commission parlementaire sur les paradis fiscaux
C’est drôle, mais L. Jacques Ménard, sa Banque de Montréal, le Mouvement Desjardins, les autres banques canadiennes et les gros bureaux d’avocats et de comptables, dont KPMG, le chaperon gouvernemental à la Commission scolaire de Montréal, ont refusé de comparaître et de venir se faire entendre à la récente commission parlementaire provinciale sur les paradis fiscaux dont ils sont pourtant les maîtres d’œuvre. Carrément un affront à la population, à nos institutions politiques et au gouvernement: «Les banques et Desjardins ne veulent pas témoigner à la commission sur les paradis fiscaux» (Le Journal de Montréal, 1er octobre 2015). Allô démocratie. Martin Coiteux, Jacques Daoust et Carlos Leitao, en bons ex-banquiers qu’ils sont ne leur font aucun reproche en guise de solidarité. Eh oui, L. Jacques Ménard, que l’étincelant chroniqueur à La Presse, le seul et unique Jean-Philippe Décarie, a qualifié le 1er septembre 2012 de: «Philanthrope et engagé convaincu» brillait lui aussi par son absence à ladite commission parlementaire. Aurait-il, comme ces complices, des choses à cacher? L. Jacques Ménard préfère ergoter et cabotiner sur d’autres sujets accrocheurs avec son fan-club de journalistes qui l’accueillent toujours avec tous les honneurs. Je suppose que c’est pour le bien des jeunes et du bien commun que les banques et autres compagnies et individus s’adonnent à l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux? Et puis, pourquoi ne pas avoir convoqué à cette commission, les ministres libéraux actuels Carlos Leitao et Jacques libéraux et l’ex-ministre Clément Gignac tous d’anciens banquiers qui s’y connaissent parfaitement en évasion fiscale dans les paradis fiscaux? Leitao et Daoust parlent toujours avec suffisance de plein de sujets qu’ils ne connaissent pas, mais jamais de thèmes sur lesquels on ne peut douter de leur expertise! Vraiment suspect.

vendredi, octobre 02, 2015

Bell se paie la traite

http://www.journaldemontreal.com/

LÉO-PAUL LAUZON
MISE à JOUR 
  Les affairistes nous plument avec la bénédiction des politiciens
Bloc Bell canada BCEPendant que nos élus laminent nos services publics et offrent un 3 % d’augmentation de salaire sur cinq ans aux commis d’État du Québec, sous prétexte de préserver la capacité de payer des citoyens, les affairistes, qui ont toute la confiance des élus et toute la liberté de faire ce qu’ils veulent quand bon leur semble, font preuve d’aucune retenue pour arnaquer ces mêmes citoyens.
On appelle ça le taxage du privé et l’obligation pour les contribuables de verser des impôts aux compagnies privées. C’est drôle, quand on paie à l’État pour des écoles et la santé publiques, on appelle ça des impôts qui tuent l’emploi, mais quand on paie pour les mêmes services (éducation et santé) à des compagnies privées, ce ne sont plus des impôts. Les propriétaires d’écoles et de cliniques privées sont des créateurs d’emplois, mais pas quand c’est public.
Comme exemple de taxage, on n’a qu’à penser aux hausses scandaleuses de tarifs décrétés par les propriétaires des ponts et autoroutes 30 et 25 sans que le gouvernement lève le petit doigt afin de protéger cette fameuse capacité de payer des usagers : « Hausse du péage sur l’A30. Les camionneurs réclament l’intervention du ministre des Transports Robert Poëti » et « Contourner l’autoroute 30 pour éviter le péage » (La Presse et Le Devoir du 9 et du 25 janvier 2015). Des hausses de 60 % au cours des deux dernières années et le PLQ laisse faire.
Il y a eu aussi récemment les hausses salées des frais bancaires imposées toutes en chœur par notre monopole bancaire canadien qui nage continuellement dans les profits records, même en période d’austérité. Naturellement, en bons ex-banquiers qu’ils sont les Leitao, Daoust et Coiteux, ils les laissent nous filouter sans vergogne. Les élus doivent agir correctement s’ils veulent retourner après leur service politique dans le merveilleux monde bancaire très porté sur l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux.
De plus, il y a les pharmaceutiques, les cartes de crédit, les pétrolières, les constructeurs et les firmes de génie, etc. qui décrètent des hausses s’apparentant à du vol, sans que les gouvernements lèvent le petit doigt afin de protéger la classe moyenne à qui, comme si cela n’était pas assez, ils imposent plein de nouveaux tarifs ou des hausses faramineuses aux services publics comme les garderies, l’électricité, l’école publique, etc. C’est totalement à l’encontre de ce qu’ils avaient faussement promis en compagne électorale afin de se faire élire.
Bell : des hausses de 35 % en 3 ans. Y’a rien là
Moi, mes amis, j’habite Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, près de Sainte-Adèle, où Bell Canada jouit du statut de monopole privé dans le téléphone résidentiel, qui est pour plusieurs un service essentiel. La cupidité de Bell est sans borne. De l’argent facilement gagné sur le dos des clients captifs des régions avec l’assentiment des gouvernements.
Alors qu’il n’y a eu aucune hausse des coûts d’exploitation, mon compte de téléphone résidentiel chez le monopole BCE a augmenté, sans aucune justification, de 35 % au cours des 3 dernières années, passant de 23,95 $ par mois à 32,40 $ aujourd’hui. Lors de mon dernier relevé du mois d’août, sans aucun avis, Bell a augmenté mon « bill » de 2,80 $ par mois ou de 9.5 % en un an, passant de 29,40 $ en 2014 à 32,40 aujourd’hui. Du vrai vol. Et ça, c’est sans compter que chaque mois et sans aucune raison, Bell me facture 6,95 $ en frais de « réseau » et 4,00 $ en frais de « service de zone ». Tous les moyens sont bons pour flouer le monde avec la complicité de nos gouvernements compréhensifs envers le privé profiteur et intraitable avec les fonctionnaires et avec les coupes sauvages dans nos programmes sociaux. Y’as-tu quelqu’un qui peut les arrêter?
L’innocence et le parti-pris du conservateur Maxime Bernier
C’est en 2007 que le Parti conservateur de Stephen Harper, proche du patronat, a déréglementé le téléphone résidentiel partout au pays : « Carte blanche aux anciens monopoles. Bell et Telus pourront modifier les tarifs de téléphonie locale à leur guise » (Le Devoir, 4 août 2007). Et ils ne se sont pas gênés pour les augmenter à leur guise. D’anciens monopoles, vous dites? Ce sont aujourd’hui encore plus de puissants monopoles formés du trio infernal de Bell-Telus-Rogers. Ah ben, en voici une bonne : « Prix des services de téléphonie sans fil de base en hausse de 16 % » (Le Devoir, 15 juillet 2014). Allô la concurrence.
Et dire que l’épatant ex-ministre de l’Industrie au fédéral, le conservateur Maxime Bernier, avait promis des baisses de tarifs dans le téléphone résidentiel : « Téléphone : Maxime Bernier a voté pour les consommateurs » (Les Affaires, 14 avril 2007). Maxime Bernier, celui qui veut ramener l’impôt sur le revenu des entreprises à un taux de 0 % et ainsi faire du Canada un paradis fiscal de plus. Ce même Maxime Bernier, comme son patron Stephen Harper d’ailleurs, voit des communistes et des socialistes partout. Pour lui, les libéraux et les néo-démocrates sont quasiment des communistes : « Bernier contre les socialistes » (La Presse, 15 septembre 2015). Le vrai portrait de son chef : « Dans une lettre, Harper a qualifié Kyoto de complot socialiste » (La Presse, 31 janvier 2007).
Le monopole Bell-Telus-Rogers
Nos lucides et émérites invétérés et nos infatigables affairistes s’en prennent régulièrement et farouchement à nos sociétés collectives et à nos programmes sociaux, mais jamais aux monopoles privés qui nous vident les poches avec assiduité comme les banques, les pétrolières, les pharmaceutiques, le trio Bell-Telus-Rogers, les tandems Visa-Mastercard et CN-CP, les monopoles privés dans l’aviation, les ponts, les aéroports, etc. Ils appellent ça le « marché ».
Faut dire que certains universitaires et certains chroniqueurs-éditorialistes assujettis ne veulent pas mordre la main de leur maître qui les nourrit : « Télécommunication sans fil : les consommateurs souhaitent une plus grande concurrence » (La Presse, 21 août 2013). Même l’opportuniste Charles Sirois, celui qui vient de se recycler dans l’exploitation de terres agricoles, a dit : « Le sans-fil manque de concurrence » (Le Devoir, 11 novembre 2009). Et aussi, celle-ci : « Sans-fils. Un autre acteur serait bénéfique, dit le Bureau de la concurrence » (La Presse, 30 septembre 2014).
Ce monopole privé de Belle-Telus-Rogers fait que : « Téléphone sans-fil et Internet. Factures salées pour les Canadiens. Selon l’OCDE, les consommateurs d’ici dépensent 55 fois plus d’argent qu’au Japon pour avoir accès à Internet haute vitesse » (Le Devoir, 12 août 2009). Également, il y a : « Derrière les finances du sans-fil, la facture du consommateur. Le revenu par abonné au Canada est parmi les plus élevées au monde (Le Devoir, 31 juillet 2008).
Le sens du rôle social de Bell
En plus de faire du “forcing” auprès des consommateurs captifs afin d’augmenter leurs revenus et de verser des millions de dollars à leurs dirigeants et à leurs actionnaires, Bell réduit par tous les moyens ses frais d’exploitation, incluant évidemment ses coûts de main-d’œuvre qu’elle considère toujours comme des charges compressibles et élastiques.
Mais, nos élus aiment, envers et contre tous, des compagnies comme Bell, Esso, Pfizer, SNC-Lavalin, Bombardier, Power, etc. Ce sont des créateurs de richesse qu’ils disent. Entendons-nous : les entreprises tiennent à diminuer par tous les moyens, la rémunération des employés ordinaires, mais par contre, à augmenter à tout prix celle des dirigeants et de retenir, ces cerveaux uniques dans le monde entier.
Pour revenir à Bell, celle-ci a déménagé beaucoup d’emplois dans des pays bon marché et dans des paradis fiscaux comme les Bahamas. “Nouvelles délocalisations chez Bell Canada. Bell sous-traitera ses techniciens en Tunisie” (Métro, 12 octobre 2011). Et ma préférée, concernant Bell, qui se dit responsable socialement, est celle-ci : “IQT ferme tous les centres d’appels sans préavis. Quelques 1200 personnes perdent leur emploi à Laval, Trois-Rivières et Oshawa” (Le Devoir, 16 juillet 2011). IQT qui embauchait les ex-téléphonistes et ex-préposés à la clientèle que Bell avait sous-traitée afin “d’économiser”.
Mais, comme le sous-traitant, la firme américaine IQT, trouvait qu’à 12 $ de l’heure c’était trop cher payé, on a déménagé dans un pays en voie de développement où les employés exigent moins et sont plus compréhensifs quant au respect des objectifs de rentabilité de la compagnie. Ah ben, en voilà une bonne : “Le licenciement des salariés du centre d’appels d’IQT de Laval était illégal tranche le tribunal” (La Presse, 28 novembre 2014). Il a fallu que le tribunal tranche, car Couillard, Charest et cie trouvaient ça même normal et même souhaitable que des compagnies “flushent” leurs employés sans préavis et sans payer leur dernier chèque de paye. Ils appellent ça le marché libre qui fonctionne sans aucun irritant et entrave, quel qu’il soit.
Et Couillard, Harper et d’autres trouvent aussi acceptable et bienvenu, lors de fermetures sauvages d’usine, que les contribuables ramassent la facture : “Licenciement chez IQT. Une facture salée pour les contribuables” et : “IQT doit 2 millions $ au fisc” et enfin : “Investissement Québec réclame 800 000 $ à l’américaine IQT” (La Presse, 26, 29 juillet et 24 août 2011). Imaginez, nos gouvernements poussent l’indécence jusqu’à subventionner les sous-traitants qui paient leurs employés au salaire minimum sous le faux prétexte qu’ils créent de l’emploi.
Ça revient à dire que le PLQ a subventionné à coups de millions de dollars de fonds publics Bell Canada afin qu’elle puisse sous-traiter ses employés à une firme qui les exploitaient au salaire minimum.
Et pour finir sur Bell : «  Le siège social de Bell glisse vers Toronto. Les trois quarts des cadres supérieurs ne travaillent plus à Montréal” (La Presse, 11 septembre 2008). Tout simplement merveilleux. C’est exactement ce qui va arriver si on privatise la SAQ et Hydro-Québec qui ne reçoivent, elles, contrairement aux sociétés privées, aucune subvention et qui versent tous leurs profits et plein de taxes et d’impôts au gouvernement du Québec.
Pour Couillard, Bell est un bel exemple de son cliché de “progressisme libéral” et pour Jean Charest avec sa niaiserie de “libéralisme social”.

mardi, septembre 22, 2015

La TVQ est une taxe régressive : personne ne peut le nier, sauf ...

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LÉO-PAUL LAUZON
MISE à JOUR 
Nier les faits
Ça continue de plus belle. Malgré les faits indéniables, au Québec, et envers et contre tous, les universitaires téléguidés du PLQ, le patronat, les nantis, Couillard, Leitao et Coiteux, avec leurs commissions blindées et paquetées, continuent de marteler que hausser les taxes à la consommation (TVQ, déjà la plus élevée en Amérique du Nord) et baisser les impôts sur le revenu est équitables et profitera à la classe moyenne. Archifaux, totalement et intégralement.
Voyons donc, mes amis, si c'est équitable pour tous, pourquoi alors les nantis et les compagnies sont favorables tout le temps à des baisses d'impôts sur le revenu et à des hausses de la TVQ? Pourquoi les universitaires affranchis et les ténors du PLQ proposent toujours des politiques économiques et fiscales qui sont conformes à celles du patronat? Couillard et Leitao veulent baisser les impôts sur le revenu, qui profitera principalement à l'élite économique, en même temps qu'ils coupent des centaines de millions de dollars dans nos services publics destinés souvent à la classe moyenne. Qui sera défavorisé dans l’équation vous pensez?
Après ils nous disent sans gêne qu'avec ces mesures fiscales régressives, nous serons à l'avant-garde en Amérique du Nord, soit les seuls à faire ça au Canada et aux États-Unis. Nous serons plutôt à l'arrière-garde. Eux ont la vérité. En Ontario, aux States, à New York, en Californie et en même en Alberta, les élus ont tout faux. Faut pas se laisser faire par ces politiciens et leur gang qui, dans les faits, tiennent à laminer nos programmes sociaux, à privatiser nos instruments collectifs, comme la SAQ et Hydro-Québec, à accentuer les inégalités économiques déjà intolérables et à appauvrir le monde ordinaire au seul profit du monde extraordinaire.
Partout dans le monde occidental, on a augmenté les impôts sur le revenu, de la Grande-Bretagne en passant par la France, l'Italie et l'Espagne. Tous les organismes internationaux, le FMI, l'OCDE et l'ONU, privilégient et suggèrent fortement d'augmenter les impôts sur le revenu afin de rendre la fiscalité plus progressive. Aux States, Obama, Di Blasio à New-Yrok et Jerry Brown en Californie ont récemment augmenté les impôts sur le revenu au lieu de hausser les taxes à la consommation, et ce même si au fédéral, aux États-Unis, il n'y a pas de taxe de vente et que partout dans les États américains, elle est soit inexistante ou très basse. Ça prend, au Québec, des effrontés de première classe pour venir régulièrement, depuis plusieurs années, nous dirent que c'est bon d'augmenter la TVQ, de tarifier les services publics et de baisser les impôts sur le revenu. Je le répète, déjà au Québec, les entreprises sont parmi les moins taxés en Occident et beaucoup moins qu'aux Etats-Unis. C'est aussi ici qu'on a la TVQ la plus élevée en Amérique du Nord. Ça va faire de se faire remplir comme des valises par des petits faiseux très imbus d'eux-mêmes qui se prennent pour d'autres.
Prenons juste mon cas, par exemple
Ça ne prend pas la tête à Papineau pour comprendre que d'un strict point de vue égoïste, moi, qui gagne 150 000$ par année, je préfère que l'on baisse mes impôts sur le revenu et que l'on augmente la TVQ. Comme je ne consomme pas totalement mon 150 000$, disons que je dépense un gros 60 000$, ça veut dire que je vais être taxé (TVQ) principalement sur ma consommation de 60 000$. Sur le reste (90 000$) de mon revenu, je serai peu imposé. Je vais gagner 150 000$ et je serai taxé seulement 60 000$. Illogique et injuste.
Par contre, ceux qui gagnent 40 000$ l'an et qui consomment 50 000$ vont être taxés sur plus que leur revenu annuel. Prétendre que l'impôt sur le revenu décourage le travail ne tient pas la route. Premièrement, des milliers de travailleurs ne sont pas du tout payés pour les heures additionnelles. Et s'ils sont payés, ils peuvent se procurer un des nombreux abris fiscaux (REER, REEE, etc.) ce qui fera qu'ils ne seront pas imposés du tout sur leur supplément de revenu. Et on peut aussi ajouter des paliers d'imposition afin d'avantager la classe moyenne en augmentant les taux d'impôts supérieurs comme Obama a fait aux States et dans plusieurs pays d'Europe. On peut aussi payer les employés à temps et demi pour leurs heures supplémentaires.
Et si on tarifie davantage les services publics et qu'on baisse les impôts, je suis encore gagnant. Comme je n'ai pas d'enfant à la garderie ou à l'école, je n'ai rien à payer sur les récentes hausses scolaires même si je profite de l'école publique, car ce sont ces jeunes qui vont payer pour mes pensions et les soins de santé publique. En passant, l'employé peut aussi se faire payer ses heures supplémentaires en temps plutôt qu'en argent. Si vraiment l'impôt sur le revenu tue l'emploi, personne ne travaillerait en Europe, car ils ont là-bas des taux d'impôt plus élevés qu'ici. Oui, ils ont plus de TVQ à payer en Suède, en France, en Italie, en Espagne (payée beaucoup par leurs millions de touristes), mais ils ont nettement plus de programmes sociaux qu'au Québec. Et si vous diminuez les impôts, ceux qui ont de gros revenus de capitaux vont être morts de rire. Diminuer les impôts sur les revenus de capitaux stimule la spéculation et pas du tout l'emploi. Si on suit leur logique, faudrait refuser les augmentations de salaire afin de payer moins d'impôts. Écoutez, si c'est bon pour moi qui gagne 150 000$ par année, imaginez les avantages pour ceux qui encaissent plus de 200 000$ l'an, surtout ceux qui se font payer en option d'achats d'actions dont seulement la moitié est imposable. Par respect pour la population, s.v.p. arrêtez vos conneries et de dire n’importe quoi. Et que dire des riches qui s'incorporent afin d'éviter l'impôt.
Ce que disent les organismes internationaux
Mes amis, je vais vous faire une brève revue de presse récente qui vient facilement démolir leurs prétentions. Même à ça, ils vont continuer à nier les faits. Sans compter les économistes américains Joseph Stiglitz et Paul Krugman, deux prix Nobel, et le réputé économiste français Thomas Picketty, qui militent tous pour accroître les impôts sur le revenu des riches et des compagnies et imposer davantage les impôts sur les revenus de capitaux et sur la richesse. Entre vous et moi, Stiglitz, Krugman, Sach et Picketty, ça vaut mille fois plus à tous les niveaux que nous lucides locaux Luc Godbout, Pierre Fortin, Claude Montmarquette, Robert Gagné, Carlos Leitoa, Martin Coiteux et aussi Philippe Couillard. Il n'y a aucune comparaison possible. Eux ne suggèrent pas pantoute de hausser les taxes à la consommation, mais nos régionaux, si.
- «Taxez les riches, disent les FMI. Les pays ont fait un effort pour réduire leurs dépenses, il est temps d'augmenter les revenus, précise l'organisation» (Le Devoir, 10 octobre 2013). Ah ben, pourtant le FMI loge à droite.
- «Le FMI admet que l'austérité aggrave les inégalités sociales» (Le Devoir, 14 mars 2014). Autre plaidoyer pour augmenter les impôts sur le revenu des plus hauts salariés et non de hausser les taxes à la consommation et de tarifier les services publics. Hum! Hum!
- «L'ONU veut taxer les super-riches» (La Presse, 6 juillet 2012). Les super-riches sont peu nombreux, mais ils détiennent la vaste majorité de la richesse tant au Québec que dans le monde. Couillard et cie pourraient commencer par réduire tous les abris fiscaux, les options d'achat d'action, les REER à 26 000$ et les Céli à 10 000$. Carlos Leitao vient de porter le Céli de 5 000$ l'an à 10 000$, une mesure fiscale équitable, je suppose? En fait, pour le PLQ, quand ça favorise les grosses légumes, c'est équitable. Couper dans les programmes sociaux, c'est aussi équitable pour eux.

- «OCDE : les Américains les mieux nantis devraient payer plus d'impôts» (Le Devoir, 27 juin 2012). Plus d'impôt, pas plus de TVQ ou de tarifs sur les services publics et l'électricité, monsieur Leitao et Luc Godbout.
- «Économie. Montréal et Québec, des villes bon marché» (Le Devoir, 27 mars 2014). Bon marché en matière fiscale selon KPMG. Mais pas assez pour les libéraux qui veulent toujours plus les réduire. Je vous rappellerais que Martin Coiteux est un adepte de l'impôt zéro pour les compagnies et que leurs lucides économistes universitaires Luc Godbout et Pierre Fortin militent toujours pour plus de TVQ pour les individus. Ils prétendent que ce sont des politiques fiscales progressives. Petits comiques, va.
Ce qu'ils ont fait aux Etats-Unis et ailleurs
-«Obama s'attaque aux inégalités» et «Obama propose d'imposer davantage les riches» (Le Devoir, 21 janvier 2015 et La Presse, 19 janvier 2015). Même si, au fédéral, il n'y a pas de taxe de vente aux States et que plusieurs États en n'ont pas, Obama n'a pas décidé d'en implanter une. Non, il a choisi d’accroître les impôts sur le revenu des riches comme ils l'ont fait en Grande-Bretagne, en France, en Allemagne, etc. Mais pour nos ministres libéraux et leurs experts, ce n'est pas du tout correct d'agir de la sorte. Eux préfèrent hausser la TVQ et baisser les impôts des riches. Le Québec est le seul endroit en Occident à agir de la sorte. Le jupon idéologique et pro-patronal dépasse. La jupette, itou.
-«Les élus européens veulent mettre les riches à contribution» (La Presse, 13 avril 2010). Ici au Québec, Leitao veut plutôt mettre à contribution la classe moyenne afin de soulager les riches avec des baisses d'impôts. Il dit, sans rire, que c'est avant-gardiste.
-«L'ère de Blasio débute à New York» et « New York. Le nouveau maire promet de rectifier les inégalités » (La Presse, 7 novembre 2013 et Le Devoir, 6 novembre 2013). L'ère de Blasio commence par des hausses d'impôts des privilégiés et aucune augmentation de la taxe de vente est prévue à son programme. Il doit être rétrograde, hein, messieurs Leitao et Godbout?
-«How did Governor Jerry Brown manage to rein in spending, raise taxes on the wealthy and plug California's 27G$ deficit» (Business Week, 29 avril 2013). Monsieur Leitao, c'est faux ce que vous dites. En Californie et à New York et dans d'autres États, les Américains les plus riches sont plus taxés qu'au Québec. À cet effet, je vous suggérerais de lire cet article de Philippe Cantin paru dans La Presse du 25 janvier 2013. «Les impôts de Phil Mickelson». Mais, on le sait bien, les libéraux et leurs universitaires aiment bien truquer les faits ou tourner les coins ronds. Faut tenir compte des taxes foncières aux États-Unis plus élevées qu'au Québec. Voilà une bonne politique fiscale progressive. Des taxes foncières et municipales plus élevées pour les plus grosses cabanes.
- «Taxes et impôts. Hillary Clinton appelle à imposer les élites » (La Presse, 25 septembre 2012) et « Faisons payer les riches, insiste Barack Obama » (Le Devoir, 20 septembre 2011).
-«Impôts des riches Américains. Des républicains pour la hausse» (La Presse, 10 décembre 2012). Ayoye, par les démocrates, mais bel et bien des républicains qui ne sont pas reconnus très porter à gauche.
- «Les riches doivent payer un peu plus d'impôts, dit Obama » (La Presse, 10 novembre 2012). Mais pour Luc Godbout, et contrairement à ce qui se fait ailleurs : «L'impôt sur le revenu, l'ennemi à abattre. La commission Godbout emprunte la voie difficile des hausses de taxes et de tarifs» (Le Devoir,  20 mars, 2015). Si l'impôt est un ennemi, la TVQ et les tarifs de services publics sont des amis. Tiens une autre émanant de Luc Godbout et du patronat : «L'art de taxer intelligemment» (Le Devoir, 30 janvier 2012). Selon Luc, taxer intelligemment, c'est quoi pensez-vous?
-«Les patrons de grandes entreprises américaines demandent une hausse d'impôts» (Radio-Canada avec Wall Street Journal, 25 octobre 2012). Les poules vont avoir des dents avant de voir notre illustre patronat du Québec demander des hausses d'impôts.
-«Le milliardaire Warren Buffet appelle à taxer plus lourdement les millionnaires». (Le Devoir, 16 août 2011) .
Mais voilà, pour les libéraux et leurs ténors universitaires, les États-Unis ont tout faux en matière de politiques fiscales. Ah ben, vous m'en direz tant.
Et maintenant au Canada
-«Mise en garde. Le Canada doit agir contre les inégalités, dit la TD. La fiscalité canadienne gagnerait à être plus progressive» (Le Devoir, 25 novembre 2014). Imaginez, même la Banque Toronto-Dominion est plus à gauche que les libéraux et leurs sbires en suggérant de hausser les impôts sur le revenu. Personne n'est plus à droite que le PLQ, même Stephen Harper et le Parti conservateur.
-«Sondage. Hausser les impôts pour réduire les inégalités. Même une majorité de conservateurs serait prête à payer pour protéger les programmes sociaux» (Le Devoir, 11 avril 2012). Je vous l'ai dit, la gang de radicaux du PLQ sont plus à droite que les conservateurs du Canada et que les républicains des États-Unis. Pour le PLQ, il faut plutôt laminer les programmes sociaux afin de baisser les impôts de la caste dominante. Quand Carlos Leitao affirme qu'il y a un «large consensus» pour les baisses d'impôts sur le revenu, il leurre encore une fois : «Rapport Godbout. Un consensus se dessine, selon Leitao» (Le Devoir, 11 septembre 2015). Voyons donc, la population applaudirait le laminage de nos services publics afin de baisser les impôts, baisses qui profiteront surtout aux riches. Pousse, mais pousse égal mon ami.
-«Pendant ce temps en Alberta : déficit et hausses d'impôts» (La Presse, 27 mars 2015). Même si en Alberta ils n'ont pas de TVQ, ils n'ont pas pensé en instaurer une. Ils vont plutôt hausser les impôts sur le revenu. Ouan! Ouan!
-«L'Ontario veut faire payer les riches» (La Presse, 2 mai 2014). Même si en Ontario, leur taxe de vente est de 8% contre 10% au Québec, la première ministre libérale Kathleen Wynne a plutôt opté pour hausser les impôts sur le revenu. Mais, au Québec, le PLQ veut augmenter la TVQ à 11% et baisser les impôts sur le revenu. De vrais dangers publics que je vous dis. Pour Godbout, Fortin, Montmarquette, Gagné et cie, faut surtout pas suivre le mauvais exemple de l'Ontario, de l'Alberta, de New York, de la Californie, des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France, etc.
Mais, pendant ce temps, pour nos inféodés du Québec
Ici au Québec et je le répète, contrairement à ce qui s'est fait ailleurs et à l'encontre de ce que suggèrent les économistes américains Joseph Stiglitz et Paul Krugman, deux prix Nobel, le PLQ et les universitaires branchés ont les mêmes dires que le patronat, à qui ils sont attachés. Pensez-vous vraiment que le patronat milite pour des politiques économiques et fiscales qui vont favoriser le bien commun et la réduction des inégalités économiques?
-«Le Chambre de commerce de Montréal appuie le rapport Godbout dans sa globalité» (La Presse, 4 septembre 2015). Dans sa globalité, aucune réserve. Ça dit tout. Le patronat aime Luc Godbout, mais pas moi. Je me demande bien pourquoi il ne m'aime pas?
-«Le Conseil du patronat du Québec (CSQ) préfère une taxe à la consommation à l'impôt sur le revenu» (Le Devoir, 6 juillet 1994). Facile à dire, puisque les compagnies ne paient pas de TVQ. Commencez-vous à comprendre à qui profitent ces « gammicks » fiscales?
-« La TPS (TVQ), une taxe conviviale selon KPMG» (La Presse, 20 août 2008). KPMG, un gros bureau international de comptables qui, comme les autres, est un gros acteur dans l'évasion fiscale dans les paradis fiscaux. Mes amis de KPMG, est-ce que l'évasion fiscale dans les paradis fiscaux, c'est aussi convivial? Et si oui, conviviale pour quoi? Faut me le dire, moi je ne sais pas.
-«Le patronat est comblé. Le CPQ estime qu'il faut aider les mieux nantis en réduisant leurs impôts» (Le Devoir, 13 décembre 2003). Mais, c'est exactement ce que fait le PLQ. Aider les mieux nantis et s'acharner sur la classe moyenne est la marque de commerce, brevetée de plus de ça, du PLQ.
-«Plus de taxes, moins d'impôts, dit Couillard» (La Presse, 26 avril 2013). Et comme le dit aussi le patronat.
-«Plus de taxes et moins d'impôts, dit Leitao » (La Presse, 4 septembre 2015). Et comme le dit aussi le patronat.
-«Hausser la TVQ pour baisser les impôts, dit Luc Godbout» (La Presse, 6 mars 2015). Et comme le dit aussi les libéraux et le patronat.
-«Augmenter les taxes pour pouvoir réduire les impôts» (Les Affaires, 19 mars 2005). Comme Luc Godbout est un progressif inné, il proposait alors, en 2005, d'ajouter la TVQ sur ... les aliments. Taxer les aliments, c'est équitable pour Luc Godbout et ça rejoint sa conception de « taxer intelligemment ». Lisez cet article. Vous allez découvrir la vraie nature de Luc Godbout et de Claude Montmarquette.
-«Hausser la TVQ à 18% pour sortir le Québec du rouge, dit Robert Gagné» (Le Journal de Montréal, 29 janvier 2014). Gagné est un professeur de droite aux HEC et abonné aux commissions libérales, comme les aime le PLQ. Ben, pas fou comme idée, hausser la TVQ à 18% permettrait de ramener à zéro l'impôt des compagnies et de baisser généreusement l'impôt sur le revenu des nantis, ces créateurs de richesse qui nous permettre de vivre.
Arrêtez-moi SVP
Tout ça pour vous dire que hausser la TVQ afin de baisser les impôts, c’est seulement au Québec que l’on propose cette mesure qui va définitivement favoriser les riches et pénaliser la classe moyenne. Écoutez, même des politiciens de la grosse droite comme Margaret Thatcher, en Grande-Bretagne, Ralph Klein en Alberta et Mike Harris en Ontario n’ont jamais suggéré de telles inepties fiscales de hausser la TVQ et les tarifs que l’on peut qualifier d’extrêmement inéquitables. C’est seulement bon pour les riches et les compagnies, et c’est la classe moyenne qui est encore appelée à payer la note.
Pas fous les Québécois, mais Couillard va sévir encore une fois à l’encontre de ce que veut la population comme le révèle ce sondage CROP : « Seulement 11 % des répondants estiment qu’on en demande trop aux entreprises et aux mieux nantis » (La Presse, 20 février 2015). Et selon un sondage Léger Marketing-Le Devoir, 80 % des Québécois considèrent, avec raison, que les entreprises ne paient pas assez d’impôt. (Le Devoir, 24 août 2012). Qu’à cela ne tienne, Couillard et Leitao vont plutôt les baisser encore une fois, comme l’a dit Philippe Couillard, celui qui est plein de certitudes : « Non, la majorité n’a pas toujours raison .. Le courage politique consiste à affirmer et à maintenir des positions différentes si elles s’appuient sur des principes profonds » (La Presse, 12 janvier 2013). Des principes profonds comme les siens bien évidemment.
Faut tout de même reconnaître à Philippe Couillard un certain humour, dans le sens de rire du monde ordinaire : « Couillard fait l’éloge du progressisme libéral » (Le Devoir, 17 juin 2013) et « Couillard. Ouverture à l’économie du partage » (Le Devoir, 17 août 2015).
Comme pour ben d’autres choses, le PLQ fait le contraire de ce qu’il a promis durant la campagne électorale ou fait des choses qu’il n’a jamais mentionnées durant la période électorale. Le PLQ a été élu pas seulement sur une fausse représentation, mais en mentant carrément à la population. Maintenant élus, ils se fichent éperdument de ce qui est bien pour la majorité. Comme le patronat, ils veulent moins de services publics et d’instruments collectifs et plus de privé pour les affairistes très portés sur la corruption, la collusion, l’arnaque et l’évasion fiscale. Très beau projet de société. Nommez-moi un seul pays au monde qui en période d’austérité ou de rigueur a baissé les impôts sur le revenu? Monsieur Leitao, voici ce que les Québécois veulent selon deux sondages Léger Marketing : « Les Québécois préfèrent leurs programmes sociaux aux baisses d’impôt » et « Les Québécois préfèrent le maintien des services aux baisses d’impôts » et aussi : « Les Québécois préfèrent un gel des tarifs d’électricité plutôt que les baisses d’impôts » (Journal de Montréal, 12 avril 2005, 17 novembre 2004 et 17 octobre 2003). Mais, la riche minorité bruyante (nantis, patronat et vos universitaires attitrés), ce n’est pas du tout ce qu’elle souhaite et ce qu’elle exige.

vendredi, juin 05, 2015

Quand La Presse fait la leçon à PKP

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Quebec's Premier Philippe Couillard speaks during a tribute to late former Quebec's Premier Jacques Parizeau at the National Assembly in Quebec City
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CA_LeoPaul_Lauzon
Dans sa chronique du 21 mai 2015 intitulée «Le silence des agneaux», la chroniqueuse Lysiance Gagnon de La Presse n’y va pas par huit chemins pour exprimer sa peur maladive de voir un jour Pierre Karl Péladeau premier ministre péquiste: «Les Québécois sont étonnamment indulgents envers les risques de conflits d’intérêts dans lesquels se placera M. Péladeau.
Si M. Péladeau devenait premier ministre, la concentration d’autant de pouvoir entre les mains d’un seul homme sera démesurée». Madame Gagnon, je pourrais aussi dire que les Québécois sont étonnamment indulgents envers Philippe Couillard et les libéraux qui sont passés maîtres, si on peut dire, en matière de corruption, et dont les fausses promesses sont leur marque de commerce: «Commission Charbonneau. Le PLQ, véhicule politique favori des corrupteurs» (Le Devoir, 28 octobre 2014). Aussi, mentionnons celles-là: «Le financement illégal au PLQ a fait progresser les enquêtes de l’UPAC» et «Nouvelle perquisition de l’UPAC au PLQ» (17 juillet et 4 juin 2014). Et quant aux menteries du PLQ, signalons ces deux articles: «Centres de la petite enfance. Malgré sa promesse, Couillard justifie la fin du tarif unique» et aussi: «L’ère et l’art du mensonge» (6 et 29 novembre 2014). L’art du mensonge, quoi.
Il n’y a pas seulement madame Gagnon à La Presse qui s’alarme de la venue de Pierre Karl Péladeau, il y a aussi le chroniqueur Alain Dubuc, qui est de tous les combats pour défendre ses boss, le patronat et leur modèle du plus de privé et pas d’État: «PKP et les conflits d’intérêts» (La Presse, 30 mai 2015).
Power Corp. et La Presse nagent-ils dans les conflits d’intérêts?
Mes amis, Jésus-Christ, dans une de ses réflexions, a dit: «Avant d’observer la paille de son voisin, regardes donc la poutre dans ton propre œil». Ce sage conseil du Christ s’applique bien à La Presse et à ses autres quotidiens sur qui, Power Corp. a encore son ascendant (Le SoleilLa TribuneLe DroitLe QuotidienLe Nouvelliste, etc.) malgré sa vente à l’ex-ministre libéral fédéral Martin Cauchon qui n’a aucune expérience dans le domaine et peu de ressources financières. Un faire-valoir, selon mon humble opinion.
Disons d’emblée que Québecor, contrôlée par PKP, est 40 fois plus petite que Power Corp., la compagnie mère de La Presse, avec un actif total de 9 milliards $ au 31 décembre 2014 contre 378 milliards $ pour la compagnie Power Corp. de la famille Desmarais. Power Corp. est plus gros que la Caisse de dépôt et placement du Québec, mais le privé, vous le savez, n’est jamais assez gros et le public, toujours trop gros selon les agneaux et les brebis de La Presse et cie. Et une compagnie de cette envergure, comme l’est Power Corp., présente en Amérique du Nord et en Europe, et qui possède des intérêts importants dans la santé privée (London Life, Great West Life, Canada Life, etc.), dans les pensions de retraite privées (Groupe Investors, Groupe Mackenzie, les assureurs mentionnés auparavant, etc.), dans les ressources naturelles et l’énergie (Total, Gaz de France-Suez, etc.) et j’en passe, navigue quotidiennement dans les conflits d’intérêts quand son bras médiatique tel que La Presse traite toujours en bien de la privatisation de la santé, des pensions, du pétrole, du gaz naturel, de l’électricité et d’autres services publics et ressources naturelles.
Toujours favorables aux sables bitumineux, aux pipelines, aux oléoducs, etc., et toujours contre la nationalisation de nos ressources naturelles comme cela se fait à plusieurs endroits dans le monde comme en Norvège et au Brésil. Power Corp. et La Presse en conflit d’intérêts flagrant lorsqu’ils parlent de services publics et de ressources naturelles est un fait indéniable. Et, compte tenu des énormes moyens financiers et des nombreux liens politiques de Power Corp., ça fait qu’ils peuvent intoxiquer les gens à leur guise. La santé démocratique y perd au change. Voyons donc, on peut penser qu’à La Presse, d’une façon ou d’un autre, les journalistes, les chroniqueurs internes et externes et les éditorialistes doivent adopter la ligne idéologique du propriétaire. Il faut lire les textes des illusionnistes Alain Dubuc et André Pratte, entre autres, et vous verrez qu’ils frappent continuellement, et avec acharnement, comme le fait la grosse gomme ministérielle libérale, sur nos instruments collectifs et nos programmes sociaux qu’elle trouve démesurément obèses. Ce qui fait qu’ils sont les défenseurs inconditionnels des mesures d’austérité et de privatisations de Philippe Couillard et de Stephen Harper. Moins de services publics et de biens publics signifie plus de privé et plus de business et de frics pour Power Corp. qui justement opère dans les services publics... privatisés sans grands risques. Par ici la bonne soupe.
Éloge de la santé privée
Prenons par exemple les opinions et les chroniques publiées dernièrement sur une base régulière dans La Presse, faisant comme par hasard une belle jambe à la santé privée et à ses prétendues vertus.
— «Le diable consulte au privé. En évitant de collaborer avec l’entrepreneuriat en santé, le Québec tient en otage sa population avec un monopole lourd à soutenir» (20 mai 2015). Le doux privé n’est jamais en situation de monopole et ne tient jamais les gens en otage;
— «Le paradoxe de l’austérité. On devrait donner aux patients le droit de se payer le bénéfice des avancées thérapeutique» (29 avril 2015). Le droit et le fric pour payer s’entend. Et tant pis pour les autres;
— «Santé à la soviétique. Lorsqu’un modèle ne fonctionne pas, faut-il le perpétuer obstinément» (23 avril 2015).  La solution est donc le privé. À force de couper dans le public, normal que ça ne marche pas. J’aime bien l’association entre services publics, communisme et l’Union soviétique. Pour faire peur au monde, c’est toujours la même pathétique rengaine.
— «Les avantages du privé. Les soins dentaires sont facilement accessibles au Canada, tandis qu’il faut attendre des mois dans les pays où ils relèvent du secteur public» (7 avril 2015). Y sont pas à un raccourci près, ces justiciers du privé qui veulent libérer le peuple!
Il y en a plein d’autres exemples comme ça aussi bien pour les pensions privées et le pétrole privé, mais terminons par cette chronique de mon ami Alain Dubuc adoré qui a, une fois de plus, défendu vaillamment le très lucratif contrat signé en 2008 entre l’hôpital Sacré-Cœur de Montréal et l’hôpital privé Rockland MD: «Acharnement thérapeutique» (La Presse, 29 avril 2015). Acharnement thérapeutique envers l’hôpital privé Rockland MD à qui on met des bâtons dans les roues juste parce que certains «idéologues» veulent et même osent vouloir empêcher cet «entrepreneur» privé en santé de réaliser des millions de dollars chaque année sans aucun risque sur le bras de la collectivité. C’est connu, Alain Dubuc est un maniaque du tout au marché, même celui des malades qui deviennent alors des clients et non plus des patients. Son idéologie, comme d’autres lucides de son genre, est toujours à sens unique et préconise en tout temps la privatisation de tous les services publics et toutes les ressources naturelles.
Les assureurs privés, du monde charitable
Parlant d’assureurs privés en santé comme les nombreuses filiales de Power Corp., il est amusant de lire le titre de cet article du Devoir du 1er novembre 2002: «Santé: les assureurs sont prêts à prendre le relais de Québec... si le gouvernement se désengage du financement de la santé publique». Prêts à prendre le relais moyennant de généreuses primes annuelles s’entend. Tant de bonté émanant des assureurs privés m’émeut au plus profond de mon être.
Parlant de santé privée, l’an passé les dépenses d’assurance maladie aux États-Unis ont encore une fois augmenté de façon substantielle, soit un gros 20%, soit 20,1% pour être plus précis (Le Devoir, 3 avril 2015). Faudrait leur envoyer notre commando libéral composé de Gaétan Barrette, Martin Coiteux et Philippe Couillard pour instaurer aux States de sévères mesures d’austérité aux multinationales de la santé privée. Aux États-Unis, sont où les avantages de la concurrence et du libre marché en santé privée? Qui tient qui en otage au juste?
En conclusion, afin de protéger le contribuable et d’assurer un minimum de «santé» démocratique et de liberté individuelle, il devrait être absolument interdit à une transnationale comme Power Corp. qui a de gros intérêts économiques dans les services publics et dans les ressources naturelles d’être propriétaire de médias d’information. Alors, mes amis de La Presse, avant de donner des leçons sur les conflits d’intérêts latents ou réels aux autres, faudrait peut-être commencer par vous regarder dans le miroir. Power Corp. qui veut s’accaparer de nombreux services publics, c’est pas moi qui le dis, ce sont les propriétaires de cette gigantesque entreprise eux-mêmes qui l’ont dit: «La Financière Power investira dans les services publics» (La Presse, 16 mai 1997). Et ils ont tenu promesse en investissant massivement depuis 1997 dans nos services publics. Et c’est loin d’être fini.

mercredi, mai 13, 2015

Les abris fiscaux : pour nantis seulement



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CA_LeoPaul_Lauzon
Seulement 38% des Canadiens ont cotisé à leur REERCommençons par les REER, comme dans rire du monde. En 2014, qui peut mettre 25 000 $ l’an dans son REER (régime enregistré d’épargne retraite)? Je vous le demande.
En 2003, la déduction fiscale aux REER était de 13 500 $ l’an et les gouvernements l’ont augmenté à 14 500 $ jusqu’à 18 000 $ en 2006 et indexé par la suite. Le journal Les Affaires, même s’il est à droite, cela ne l’avait toutefois pas empêché de dire : « Les changements apportés aux REER profiteront aux plus riches » (5 avril 2003). Dans un autre texte de Les Affaires du 22 février 2003, Michel St-Germain de la firme privée Mercer avait dit à cet effet que : « On peut estimer que les hausses du plafond des contributions au REER (à 14 500 $) annoncées dans le dernier budget profiteront probablement à moins de 2 % des contribuables ». Fiscalité progressive, vous dîtes. Ce seul abri fiscal des REER coûte annuellement au Trésor fédéral au moins 25 milliards $ l’an et à Québec au minimum 5 milliards $ chaque année. Mais pour les nobles, il n’y a rien de trop beau et pas question de toucher à cette vache sacrée. La rigueur et l’austérité, c’est juste bon pour les autres.
À veux qui me sortent l’argument trompeur comme quoi les REER ne constituent pas un abri fiscal et qu’ils ne coûtent rien aux gouvernements puisque ce ne sont que des impôts reportés dans 20 ou 30 ans, le contribuable payant alors de l’impôt sur le revenu lors des retraits, je répondrai ceci : saviez-vous qu’un dollar payé dans 20 ou 30 ans ne vaut rien? Faut dire que ce ne sont pas seulement les cotisations annuelles au REER qui sont déductibles d’impôt, mais aussi tous les revenus annuels sont exempt d’impôts. A
Puis, bang, en 2005, on augmente encore le plafond annuel au REER qui passera de 18 000 $ en 2006 à 22 000 en 2010. Bonne nouvelle pour le gratin : « Une modification aux REER profitera aux hauts salariés » (La Presse, 24 février 2005). Et le 28 février 2005, le Journal de Montréal titrait : « Un cadeau pour 120 000 Québécois. Ottawa (et Québec) déplafonne les REER ». Un autre beau cadeau pour les notables en plus du Celi, des optons d’achats d’action, de l’incorporation, des gains de capitaux, du fractionnement de revenus, de la fiducie familiale, etc. Je l’ai dit, il n’y a rien de trop beau pour la classe dominante. Mais tous ces cadeaux fiscaux sont inutiles au Québec puisque, selon la légende patronale et la parabole des lucides, il n’y aurait pas de riches au Québec...

mercredi, mai 06, 2015

Dons : l’important est de se faire voir

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Helder Camara
HELDER CAMARA

CA_LeoPaul_Lauzon
La banalisation de la pauvreté et de la maladie. Si l'élite économique payait ses impôts au lieu de les esquiver, il n'y en aurait pas de charité privée, charité plus publique que privée puisque assumée par le grand public en raison des grosses déductions d'impôts.
Le monde ordinaire est tenu de payer pour les dons effectués par les grands de ce monde même s'il n'a rien à dire sur le choix des organismes aidés. Ce sont uniquement les gens aisés qui peuvent décider des «bons» organismes à appuyer et des «bonnes» causes à soutenir.
En payant une juste part d'impôts et de taxes, les riches permettraient aux gouvernements d'éradiquer la pauvreté et d'investir suffisamment dans tous les services publics comme la santé, l'éducation, les garderies et les pensions de vieillesse. Mais non, ils préfèrent choisir eux-mêmes ceux qui auront la chance inouïe d'être aidés, en grosse partie avec des fonds publics, afin de se faire voir, me semble-t-il, dans les médias avec leurs chèques philanthropiques. Avis aux intéressés : ceux qui veulent recevoir leur appui devront avoir une bonne attitude conciliante et compréhensive qui ne remet aucunement en question le système économique établi. Pour les gras durs, autant corporatifs qu’individuels, la charité est avant tout devenue un instrument de marketing élaboré dans le but premier d'augmenter les ventes et les profits. C'est ainsi que l'on banalise la pauvreté, la maladie et la misère. Comme le dit le pape François, la faim est un crime qui prend sa source dans cette «économie qui tue».
L'exemple du Bal de la Jonquille
Pour financer les bonnes causes, la classe dominante aime bien organiser des bals réservés strictement, pas aux pockés de la société qu’ils disent vouloir aider, mais aux nobles.
Tout simplement merveilleux d'avoir eu cette chance incroyable de les voir en photographies dans tous les médias au dernier Bal de la Jonquille tenu à Montréal afin d'aider les malades. Ah mon Dieu qu'ils étaient bien habillés. Sûrs qu'ils n'ont pas fait leurs achats à l'Aubainerie ou au Village des valeurs. Tiens par exemple, le Journal de Montréal titrait, le 17 avril 2015, ces articles ainsi : «Bal de la Jonquille. Soirée mondaine fort prisée» et «Les belles de la soirée». Et La Presse coiffait son texte ainsi : «Le romantisme de Shanghai au bal de la Jonquille». Bizarre, je n'ai pas vu Amir Khadir, Richard Desjardins et Dan Bigras sur les photos. Le genre d'activités que certainement Michel Chartrand et Pierre Falardeau affectionnaient. Enfin, peut-être!
Évasion fiscale dans les paradis fiscaux et pauvreté
Il est évident que si les nantis et les entreprises payaient ce que moi et d’autres considéraient comme une plus juste part d'impôts, le gouvernement pourrait financer adéquatement tous ses services publics et éradiquer la pauvreté. Mais les élus, de connivence avec la caste supérieure, préfèrent plutôt taxer la classe moyenne et s'en remettre à la charité privée, à l'éducation privée, à la santé privée, au transport privé, etc.
Il est amusant d'observer dans La Presse du 22 avril 2015 (faut se faire voir souvent) la liste de quelques commanditaires du Bal de la Jonquille : Les banques CIBC, Nationale, Scotia, TD, les bureaux de comptables Deloitte Touche et d'avocats Norton Rose Fulbright. Ça ne fricote pas avec l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux et dans les passe-passe fiscaux afin de diminuer la facture de l'impôt sur le revenu à peu de choses ça les banques et les bureaux de comptables? C’est peut-être à l’interne qu’ils devraient agir au lieu d’être présents à un bal sur la pauvreté et la maladie.
Le pire dans toute cette mascarade de basse voltige est que ces gens ne donnent pas de leur propre argent, mais celui de leur compagnie qui, bien souvent, ne leur appartient pas et qu'ils n'ont pas fondée. Et l'argent de la compagnie vient d'où vous pensez? De la poche des consommateurs et des contribuables. Nos services sociaux sont tellement sous-financés, ça en est vraiment honteux, qu'on en est rendu à s'en remettre aux entreprises pour financer des cours d'école, des bibliothèques scolaires, des salles d'urgence dans les hôpitaux. etc. Même les universités, afin d'aller chercher un peu plus de pognon, acceptent de la publicité dans les toilettes et beaucoup d'autres formes de publicité. Faut absolument rapprocher l'université du privé qu'ils nous disent. Bientôt, on va commanditer les professeurs de tous les niveaux qui vont arriver en classe avec leur uniforme aux couleurs des commanditaires comme en Formule I. Déjà, aux HEC de Montréal, les salles classent et de conférence et beaucoup d'autres choses sont commanditées par le patronat.
Conseil du Christ à ceux qui aiment se faire voir
Puis-je, mes amis, vous citer les paroles de Jésus-Christ dans l'évangile selon saint-Mathieu sur le comportement que devaient adopter ceux qui sont sincères et qui sont vraiment sérieux quand ils donnent de leur argent de bonne cause :
«Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : «Si vous voulez vivre comme des justes, évitez d’agir devant les hommes pour vous faire remarquer. Autrement, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux».
«Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner de la trompette devant toi, comme ceux qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense. Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que donne ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret; ton Père voit ce que tu fais en secret : il te le revaudra».
Monseigneur Dom Helder Camara (1909-1999)
À propos de la pauvreté, il y a Gandhi qui a dit avec raison que «la pauvreté est la pire des violences» et il y a aussi ces merveilleuses paroles prononcées par l'archevêque brésilien Dom Helder Camara, un prophète puissant en paroles et en actes : «Quand je donnais du pain au pauvre, on me considérait comme un saint : quand j'ai expliqué pourquoi ils étaient pauvres, on m'a traité de communiste (Prions en église, 22 novembre 2009)». Oui, dans un premier temps, lorsque monseigneur Camara avait une bonne attitude et frayait avec les gens biens, lui aussi aurait été invité au bal annuel de la Jonquille et les médias écrits et parlés l'auraient beaucoup aimé, mais pas depuis qu'il avait adopté sa vilaine nouvelle approche qui consistait à conscientiser les gens, à mettre à nu les exploiteurs qui se déguisent en êtres charitables et enfin, à critiquer le système capitaliste. Mais, qu'est-ce qui lui a pris à monseigneur Camara à vouloir mettre un peu d'ordre dans le désordre structurel actuel qui crée peu de riches, mais qui détiennent la majeure partie de la richesse, et beaucoup de pauvres qui doivent oublier leur dignité, et s'astreindre à quêter des croûtes chez ces notables profiteurs?