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samedi, septembre 23, 2017

Catalogne: rassemblement à Montréal en appui au référendum


Publié le 23 septembre 2017 à 16h07 | Mis à jour à 16h28

Le chef du Parti québécois Jean-François Lisée (à... (PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE)
Le chef du Parti québécois Jean-François Lisée (à droite) ainsi que la chef du Bloc québécois Martine Ouellet et l'ancien chef du Bloc, Gilles Duceppe (à gauche) ont participé à la manifestation.
PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

VICKY FRAGASSO-MARQUIS
La Presse Canadienne
MONTRÉAL
Plus de 150 personnes se sont rassemblées samedi devant le Consulat général d'Espagne à Montréal pour défendre le droit des Catalans à tenir un référendum sur l'indépendance et dénoncer la timidité des gouvernements canadien et québécois face à cette crise.
La Catalogne, région autonome de l'Espagne, prévoit tenir un référendum le 1er octobre, mais le gouvernement central de Madrid fait tout pour empêcher qu'il ait lieu. Des dirigeants ont été arrêtés et des bulletins de vote ont même été confisqués.
Le rassemblement plutôt festif, qui était organisé par le réseau Cap sur l'indépendance, a attiré plusieurs souverainistes notoires, dont le chef du Parti québécois Jean-François Lisée, la chef du Bloc québécois Martine Ouellet et la co-porte-parole de Québec solidaire Manon Massé - qui n'ont pas hésité à rappeler leur objectif de faire du Québec un pays à l'instar des indépendantistes catalans.
Mais d'autres qui se décrivaient comme «pas nécessairement souverainistes» étaient également présents parce qu'ils considèrent que le gouvernement catalan a le droit de consulter sa population.
«Je ne suis pas Catalan, alors je ne veux pas me prononcer si je suis pour ou contre. Le choix, ce sont eux qui doivent le faire uniquement. Mais je pense que le droit à la démocratie, le droit de se prononcer sur l'avenir est inaliénable», a affirmé Haru Liu.
«Nous aussi au Québec, on avait le droit de se prononcer, en Écosse, ils ont eu le droit de se prononcer. Il n'y a aucune raison pour laquelle le peuple catalan ne devrait pas avoir ce droit aussi.»
Québec et Ottawa accusés d'inaction
Tour à tour au micro, des leaders souverainistes ont aussi dénoncé les gouvernements du Canada et du Québec qui ont refusé de condamner fermement la répression de Madrid.
Le chef péquiste Jean François Lisée ne s'explique pas pourquoi Philippe Couillard et Justin Trudeau n'ont pas déÂploré cette décision «répugnante» du gouvernement espagnol.
«Nous, quand les droits démocratiques sont réprimés, que ce soit Afrique du Sud, en Ukraine, en Russie, en Chine, on est là», a-t-il déclaré.
«On ne comprend pas pourquoi Philippe Couillard et Justin Trudeau sont là pour l'Afrique du Sud, pour la Chine, pour l'Ukraine, mais qu'ils ne sont pas là pour les Catalans.»
Interrogé sur la question cette semaine, M. Couillard s'est dit «très préoccupé» par la situation en Catalogne, mais il n'a pas pour autant condamné Madrid. Justin Trudeau a quant à lui rappelé l'importance du droit à l'autodétermination et de la règle de droit, mais il a refusé d'interpeller le gouvernement espagnol, jugeant qu'il s'agit d'un débat interne.
La co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, déplore cette approche. «Cette attitude de dire: on ne s'en mêle pas, c'est comme ne pas reconnaître qu'on a un rôle à jouer entre pays pour se rappeler quels sont nos engagements internationaux», a-t-elle déclaré.
«Il y a une occasion manquée de la part de nos gouvernements d'envoyer un signal comme quoi la démocratie, ça ne se pervertit pas.»
Des Néo-Québécois d'origine catalane qui étaient à la manifestation ont également invité les gouvernements à faire pression sur l'Espagne, même si oui, ont-ils admis, c'est un problème d'abord interne.
«Nous avons besoin que les autres pays disent quelque chose, parce qu'à l'interne, nous ne pouvons rien faire», a déclaré Ferran Llacer, qui est au Québec depuis quelques mois et qui retournera en Catalogne pour voter au référendum.
«L'Espagne n'est pas comme le Royaume-Uni. Notre gouvernement, ce sont les fils du franquisme (le système politique de l'ancien dictateur Francisco Franco), et ils ne veulent pas parler de ce sujet parce qu'ils n'accepteront jamais que l'Espagne est un pays multinational», a ajouté sa conjointe, Laia Blanco.