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PUBLIÉ AUJOURD'HUI À 4 H 56
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Robert Lafrenière, commissaire de l'Unité permanente anticorruption Photo : La Presse canadienne/Jacques Boissinot |
Pendant cinq heures, le grand patron de l'Unité permanente anticorruption (UPAC), Robert Lafrenière, s'est prêté à l'exercice des questions-réponses avec les députés de l'Assemblée nationale. Les sujets étaient nombreux : intégrité et crédibilité de l'escouade, indépendance dans son travail et fuites dans les enquêtes. M. Lafrenière a été éloquent, voire convaincant, mais il reste des zones d'ombre.
Une analyse de Sébastien Bovet
Robert Lafrenière est rompu à l’exercice. Des commissions parlementaires, il en a vu. Des questions pièges de députés qui veulent marquer des points politiques, il en a vu. Jeudi, il avait réponse à tout. Il a même mis de la « couleur » dans ses réponses.
Au sujet de l'enquête sur le financement du Parti libéral du Québec, le projet Mâchurer : « Soyez certain que je vais me rendre au bout de cette enquête-là, je vais me rendre à la terminaison, aux conclusions et on va déposer au DPCP (Directeur des poursuites criminelles et pénales), j'en suis convaincu. »
Concernant la fuite (venant vraisemblablement de l’UPAC) qui a révélé des informations confidentielles de l’enquête qui touche l’ancien premier ministre, Jean Charest, et l’ancien collecteur de fonds du PLQ, Marc Bibeau : « Je souhaite ardemment qu'on arrive à une conclusion et qu'on trouve le bandit qui aurait fait ça. »
Relativement à l’idée répandue que les politiciens du Parti libéral jouissent d’une immunité dans les enquêtes policières : « Quand il est question d’un élu, quant à moi, c’est un facteur aggravant. »
Au sujet de l’idée, aussi répandue, que l’UPAC fait parfois de la politique, par exemple en arrêtant l’ancienne vice-première ministre, Nathalie Normandeau, le jour du dépôt d’un budget : « Moi l'agenda politique, j'en ai rien à cirer! »
Convaincant. Éloquent. Percutant. Rassurant. Robert Lafrenière mérite un A.
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Zone d'ombre
Et puis, on dort sur le témoignage et on se dit qu’on n’est pas allés au fond des choses sur les fuites (nombreuses depuis 6 ans). Il reste une zone d’ombre.
Oui, M. Lafrenière nous a dit qu’il était outré. Oui, il nous a dit que les enquêteurs les plus proches du dossier ont proposé de passer le test du détecteur de mensonges. Oui, la fuite de documents confidentiels est un acte criminel et celui qui l’a faite est un bandit!
Mais pourquoi? Pourquoi des gens de l’UPAC « coulent » des documents? Quelles sont leurs motivations? Estiment-ils qu'on leur met des bâtons dans les roues ou c’est simplement qu’ils savent que la preuve est insuffisante pour porter des accusations? Dans ce cas, font-ils de la politique? Sam Hamad a été rétrogradé après la publication de courriels. D’autres échanges de courriels ont placé le chef de cabinet de Philippe Couillard, Jean-Louis Dufresne, sur la sellette.
Pourquoi ces fuites? On ne sait pas. Et on se dit qu’on ne saura pas non plus. Et tant qu’on ne saura pas, on aura un doute sur ce qui se passe dans l’escouade.
Il faudra des arrestations et surtout des condamnations pour commencer à dissiper ce doute.
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