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Publié le 15 janvier 2017 à 09h07 | Mis à jour à 09h07
Publié le 15 janvier 2017 à 09h07 | Mis à jour à 09h07
Donald Trump PHOTO EVAN VUCCI, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS |
MICHAEL MATHES
Agence France-Presse
Washington
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Washington
Détricoter la réforme santé de Barack Obama. Supprimer des réglementations. Expulser des clandestins. Annuler des traités commerciaux. Et construire le mur à la frontière mexicaine.
Pour son premier jour vendredi à la Maison-Blanche, Donald Trump devrait symboliquement lancer la concrétisation de ses promesses de campagne et, en premier lieu, tenter d'effacer la trace du passage de son prédécesseur, resté huit ans au pouvoir.
Certains actes du président démocrate peuvent être annulés d'une simple signature. Donald Trump a promis «d'annuler chaque décret, mémorandum et ordonnance contraires à la Constitution et signés par le président Obama».
Mais d'autres nécessiteront l'adoption de nouvelles lois par le Congrès, à majorité républicaine.
«Il ne peut pas débarquer et faire tout ce qu'il veut dès le premier jour», note David Leopold, avocat spécialisé dans l'immigration, l'un des sujets chers au 45e président américain. «En démocratie, il n'y a pas de PDG».
Santé
C'est l'un des dossiers les plus complexes, mais où la rhétorique est simple: la réforme du système de santé adoptée en 2010, surnommée «Obamacare», devra être «abrogée et remplacée».
L'entourage du milliardaire a indiqué qu'il signerait dès son arrivée des décrets liés au démantèlement de la loi, afin d'annuler par exemple les amendes infligées aux Américains ayant refusé de souscrire à une assurance maladie légalement obligatoire.
Mais le problème est le vote ultérieur, par le Congrès, d'une nouvelle loi redéfinissant le système de santé, une entreprise titanesque dont le calendrier est incertain. M. Trump voudrait que ce texte soit voté «presque simultanément» avec l'abrogation.
Immigration
En campagne, le candidat Trump a promis d'expulser en priorité les clandestins délinquants ce qui, selon lui, représenterait deux millions de personnes.
«Premier jour, première heure, ces gens-là sont dehors», a-t-il déclaré en août dans l'Arizona.
Mais David Leopold nuance la fermeté apparente d'une telle proposition en rappelant que l'administration Obama a déjà rendu prioritaire l'expulsion des sans-papiers représentant un risque ou ayant un casier chargé.
Le républicain pourrait en revanche annuler tout de suite, «d'une simple signature» selon l'avocat, le programme administratif «Daca» créé par Barack Obama en 2012 et qui a permis à plus de 750 000 clandestins arrivés jeunes sur le territoire d'obtenir des permis de séjour et de travail.
Le prochain président s'est également engagé à proposer au premier jour un projet de loi pour financer la construction de murs qu'il veut ériger pour compléter les barrières et murs existants à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Le Congrès devra voter le financement.
Donald Trump aura aussi le pouvoir de suspendre immédiatement l'accueil de réfugiés syriens, ainsi que des immigrés en provenance de «régions sujettes au terrorisme» où les dossiers des candidats aux visas ne peuvent, selon lui, être correctement vérifiés.
Environnement, énergie
Le prochain vice-président, Mike Pence, a annoncé la «fin de la guerre contre le charbon dès le premier jour».
Cette promesse pourrait se concrétiser par l'annulation du moratoire sur les concessions de charbon et par l'ouverture de davantage de terrains fédéraux aux compagnies minières afin de doper la production de pétrole, charbon et gaz naturel.
Le futur président a exprimé son intention d'approuver l'oléoduc Keystone XL entre le Canada et les États-Unis, un projet rejeté par Barack Obama.
Et il entend aussi immédiatement annuler «le paiement de milliards aux programmes de l'ONU sur le changement climatique», en redirigeant les fonds vers des projets d'infrastructure environnementale.
Commerce
Donald Trump pourrait annoncer qu'il retire les États-Unis du partenariat transpacifique (TPP), négocié pendant une décennie par Washington avec onze pays de la région Asie-Pacifique, soutenu par Barack Obama, mais jamais approuvé par le Congrès.
L'Accord de libre-échange nord-atlantique (ALÉNA) avec le Mexique et le Canada est également dans le viseur du républicain, qui veut le renégocier pour empêcher des délocalisations vers le voisin du sud.
Et il a promis d'ordonner à son secrétaire au Trésor de condamner la Chine comme un pays «manipulant» sa monnaie, une étiquette lourde de conséquences et qui pourrait déclencher la colère de Pékin.
Gouvernance
Le candidat, qui a promis de «curer le marigot» de Washington, prévoit d'interdire à toute personne nommée par lui dans son administration de devenir lobbyiste dans les cinq années suivant leur départ de leur poste public.
Et il veut geler les embauches de fonctionnaires fédéraux.
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