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Le député caquiste de Deux-Montagnes, Benoît Charette, a indiqué que, dans certains cas, la ligne de parti sera imposée. Tous les votes touchant à des éléments du programme politique du parti ainsi que les mesures budgétaires et celles liées à la confiance du Parlement à l'égard du gouvernement seront exclus de cette mesure.
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Publié le 05 octobre 2016 à 21h50 | Mis à jour le 06 octobre 2016 à 09h38
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JEAN-MARC SALVET
Le Soleil
Le Soleil
(Québec) La Coalition avenir Québec (CAQ) veut convaincre tous les partis représentés à l'Assemblée nationale de mettre de côté la «ligne de parti» quasi perpétuelle au profit d'un «vote libre» balisé. Après l'expérience du vote sur le Registre québécois des armes à feu, le parti de François Legault a décidé qu'il s'imposera sous peu à lui-même cette nouvelle pratique.
Interpellé par Le Soleil, le député caquiste Benoît Charette a confirmé que la CAQ avancera dans cette direction de façon formelle.
Lors de discussions internes, il a été question que l'annonce en soit faite dans la foulée du déclenchement des quatre élections partielles à venir, déclenchement qui pourrait survenir mercredi prochain. C'est que la CAQ y voit une mesure susceptible de plaire aux électeurs, lesquels dénoncent souvent une ligne de parti trop rigide.
C'est l'autorisation donnée au printemps par le chef de la CAQ à ses députés de pouvoir «voter librement» - sans l'imposition de la sacro-sainte ligne de parti - sur le projet de loi concernant le registre québécois des armes qui a forcé une réflexion sur le sujet.
«On dit oui à une meilleure reconnaissance de la spécificité des régions; et oui à une revalorisation du rôle des parlementaires québécois», lance Benoit Charette en guise d'arguments.
Attention : on ne votera pas sans ligne de parti à tout bout de champ à la CAQ. «On ne passera pas d'un extrême à l'autre», explique M. Charette.
En seront exclus : tous les votes touchant à des éléments du programme politique du parti, ainsi que les mesures budgétaires et celles liées à la confiance du Parlement à l'égard du gouvernement.
Cela étant, «par rapport à la situation actuelle, ça laissera davantage de marges de manoeuvre pour des votes libres». On élargira la palette des possibles, dit le député responsable de ce dossier.
«C'est une mesure parmi d'autres qui permettra aux citoyens de mieux se reconnaître dans le travail qui est fait ici. Et, honnêtement, si le Parti québécois et le Parti libéral nous suivent là-dessus, on en sera heureux. On sortirait tous gagnants d'une meilleure représentativité de nos citoyens.»
Le PQ suivra?
Le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, a dénoncé au printemps le principe du vote libre - sauf pour les cas où une question dite morale est en jeu. Il a fait référence au vote sur les soins de fin de vie intervenu en juin 2014.
Il est faux, soutient M. Charette, d'affirmer comme l'a fait le libéral Jean-Marc Fournier qu'un vote libre élargi à plus de questions est contraire au régime parlementaire de type britannique.
Dans tous les parlements d'origine britannique, c'est au Québec qu'on vote le moins librement, assure le député de la circonscription de Deux-Montagnes.
Au fil des ans, il y a eu tant et tant de discussions sur le sujet au Parti québécois que son prochain chef voudra vraisemblablement emboîter le pas formellement à la CAQ.
Au début de la course à la direction, la députée Véronique Hivon avait noté que le vote libre n'est pas suffisamment reconnu dans les pratiques internes de l'aile parlementaire péquiste.
Comme la fin des applaudissements au Salon bleu, M. Charette croit qu'il s'agirait d'une avancée parlementaire si, au-delà du sien, tous les partis acceptaient d'élargir la notion de vote libre.
«Avec la fin des applaudissements, on n'a rien révolutionné. Mais je pense qu'on a rehaussé la qualité de la période des questions. Le vote libre élargi est une autre façon de rehausser nos travaux parlementaires.»
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