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PUBLIÉ LE MARDI 7 JUIN 2016 À 16 H 49 | Mis à jour à 7 h 48
PUBLIÉ LE MARDI 7 JUIN 2016 À 16 H 49 | Mis à jour à 7 h 48
Le ministre Jacques Daoust PHOTO : JACQUES BOISSINOT |
Le ministre Jacques Daoust a rencontré les membres du conseil d'administration d'Investissement Québec le jour de leur décision de liquider une position dans le capital du détaillant Rona, indiquent des documents rendus publics mardi.
LA PRESSE CANADIENNE
Le Parti québécois a produit en Chambre une copie d'un procès-verbal d'Investissement Québec montrant que M. Daoust, alors ministre de l'Économie, était présent à la fin de la réunion du 17 novembre 2014.
M. Daoust, maintenant ministre des Transports, a maintenu mardi qu'il ignorait tout de l'intention des administrateurs de vendre la participation d'Investissement Québec dans Rona, qui a été acheté par un concurrent américain au début de l'année.
« J'ai effectivement participé à la réunion du 17 novembre, mais je n'ai pas participé aux débats du 17 novembre, a-t-il dit au Salon bleu. (...) En aucun cas ça n'a été discuté lors de ma présence ».
Selon le procès-verbal, les administrateurs ont adopté le 17 novembre 2014 une résolution autorisant « Investissement Québec à disposer des autres actions de Rona qu'elle détient, sous réserve d'une consultation préalable auprès du ministre responsable de la Société ».
Le dernier point du document est intitulé « Rencontre avec monsieur Jacques Daoust, ministre de l'Économie, de l'Innovation et des Exportations ».
Selon le texte, déposé devant les parlementaires pendant la période des questions, M. Daoust, alors ministre responsable d'Investissement Québec, « se joint à l'assemblée ».
Le procès-verbal ne fait aucune mention des propos échangés « à huis clos » entre M. Daoust et les administrateurs.
Daoust aurait pu empêcher la transaction
M. Daoust s'est retrouvé sur la sellette, la semaine dernière, après la publication d'un rapport de la vérificatrice générale Guylaine Leclerc affirmant qu'il a autorisé, en 2014, la vente de la totalité des actions du quincailler Rona.
Dans le document, Mme Leclerc a retracé les étapes de la participation financière d'Investissement Québec dans l'entreprise, qui a été acquise par son concurrent américain Lowe's, en février.
Le chef intérimaire péquiste Sylvain Gaudreault a affirmé mardi qu'un mois après avoir rencontré les administrateurs, M. Daoust est cité dans le procès-verbal de la réunion suivante.
« Chose exceptionnelle, ça n'arrive jamais, le ministre se joint tout de suite après à l'assemblée du conseil d'administration à huis clos, a-t-il dit. À la séance suivante du 15 décembre - ça, c'est le document de la vérificatrice générale - on lit dans le procès-verbal : « M. Lafrance fait état de l'accord donné par le ministre relativement à la vente de la totalité des actions de Rona ».
Selon M. Gaudreault, ces documents confirment que M. Daoust était informé et qu'il a été consulté sur la liquidation des actions d'Investissement Québec dans Rona, ce qui prouve que le gouvernement aurait pu empêcher la transaction en gardant sa participation.
« Il a même participé à la réunion du conseil d'administration, a-t-il dit. Est-ce que le premier ministre peut enfin faire la seule chose qu'il lui reste et de congédier son ministre des Transports? »
Daoust refuse de commenter davantage
En réponse aux attaques de l'opposition, en Chambre, le premier ministre Philippe Couillard a pris la défense de son ministre.
« On est à l'Assemblée nationale du Québec où la parole d'un élu doit être prise pour ce qu'elle est », a-t-il dit.
Mardi, M. Daoust, qui a contesté la semaine dernière la rigueur du procès-verbal du 15 décembre, a rappelé qu'il s'est entretenu avec les administrateurs, lors de la réunion, après le départ du président-directeur général Yves Lafrance et du vice-président aux affaires juridiques et secrétaire d'Investissement Québec, Marc Paquet.
« Même les membres du conseil, qui sont des membres internes, notamment le secrétaire du conseil et notamment le président de la société, ont été invités à sortir pour que j'explique au conseil d'administration mes attentes », a-t-il dit.
Après la période des questions, M. Daoust a refusé de commenter davantage les informations contenues dans le procès-verbal.
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